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Chaleurs en juillet 1

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Lue : 7241 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 25/02/2014

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Il fait vraiment trop chaud en ce début juillet. A continuer à pédaler même en sous-bois, je risque une insolation, il serait plus sage de me laisser glisser vers la ville située en contrebas de la colline et d’aller m’allonger pour une bonne sieste….Etrange, il n’y a personne à la maison. Pourtant Liliane m’avait prévenu :
-Mon chéri, il ne fait pas un temps à mettre le nez dehors, l’air est lourd et étouffant, je vais faire ma sieste. Enfin, si ça te chante, va, moi je reste à l’ombre ici, j’ai trop la flemme, je profite de mes vacances.

-Je revenais sans pédaler et je rêvais de m’allonger à côté d’elle, elle nue certainement, ses seins perlés de sueur, aplatis sur le torse avec leurs larges aréoles roses surmontées de tétins minuscules en pointes brunes qu’aucun nourrisson n’a tété, taille de jeune fille malgré ses trente-cinq ans. Je pensais au léger bombé sous le nombril, à son ventre plat protégé de la maternité par un stérilet, plage délectable pour ma tête. J’allais friser du bout des doigts sa toison pubienne aussi noire que sa longue chevelure dénouée ondulant sur le coussin. Oui, je me coucherais près d’elle et je contemplerais son corps magnifique abandonné au sommeil. De la pointe des pieds jusqu’en haut des cuisses j’admirerais la finesse de ses jambes aux mollets à peine saillants et j’arrêterais mon regard sur sa merveilleuse vulve au dessin si fin qu’on distingue à peine entre le double coussinet une fente tirée d’un trait de crayon délicat. Evidemment je ne toucherais qu’avec les yeux. Lili déteste faire l’amour quand il fait trop chaud, quand la transpiration colle les épidermes. Je regarderais en attendant qu’un vent léger annonce la fraîcheur du soir. Hélas il n’y a personne à la maison, le lit n’est pas défait.

-Lili n’est pas là ! Bizarre. Elle a osé affronter le cagnard, c’est vraiment bizarre. Bof, elle s’est ennuyée, a changé d’idée. Souvent femme varie… Je m’allonge nu sur le drap de dessous, j’ai repoussé l’autre à mes pieds.

Des voix féminines me réveillent. Ma femme revient accompagnée et invite une autre personne à monter :

-Viens au salon, j’ai hâte d’essayer. J’adore cette lingerie. J’en achetais dans le temps. Et puis avec le temps Laurent ne la voyait plus. Donc je mets du basic, c’est moins cher et souvent plus pratique. Eh ! Bien, tout à coup, j’ai une envie folle de me gâter un peu. Tu as raison, je romps la monotonie, je suis encore jeune, tu me trouves jolie femme, Après ce temps des choses simples, Laurent appréciera peut-être de me redécouvrir plus coquette. C’est si léger, vaporeux. Le string porte-jarretelles est séduisant.

-Tu vas être splendide. N’hésite pas, je t’obtiendrai un prix. Vite déshabille-toi.

-Viens au salon, c’est la pièce la plus fraîche, j’ai laissé tourner le climatiseur. Tu crois que Laurent aimera ?

J’ai tiré sur moi le deuxième drap car la porte de ma chambre n’est pas complètement fermée. Deux ombres passent devant ma porte.

-Mais ma chérie, je comprends ton souci de plaire à ton compagnon, c’est une excellente intention. Très bien. Mais pense à toi, au plaisir ressenti par chaque femme de se sentir belle et désirable. C’est un plaisir égoïste mais qui te fait remonter dans ton estime. Dis comme ces mannequins de la télé : « Je le vaux bien ». Tout de suite ta respiration sera plus légère, tu redresseras la tête, tu t’aimeras mieux et tu retrouveras l’allure de conquérante de tes vingt ans.

-Tu exagères, Charlène. Mais je suis tentée. J’hésite entre les deux coloris. C’est un peu cher.

-Et alors, achète les deux ! Pour toi, je renonce à ma part de bénéfice sur cette vente. Fais-toi plaisir. Je te le redis, tu seras irrésistible. Et pour conclure l’affaire je t’invite au restaurant ce soir. Car une fois que tu auras porté cette lingerie tu en redemanderas. Quel homme résisterait à une femme ainsi présentée.

Elles papotent. J’ai reconnu la voix de la visiteuse. C’est Charlène, une vieille copine de Lili. C’est sa deuxième apparition en huit jours. D’où sort cette revenante. Depuis plus de dix ans elle avait disparu et soudain elle se montre deux fois de suite, semble en parfaite harmonie avec ma compagne, lui donne des conseils de beauté et veut lui vendre des dessous affriolants.

-Qu’attends-tu pour te déshabiller. Lili, qu’attends-tu ? Un repas dans un bon restaurant, ça ne te tente pas ?

-Un repas avec Laurent ?

-Ne pousse pas. As-tu besoin de lui absolument pour te sentir bien dans ta peau? Non je te parle d’une sortie entre filles. Avance doucement, retrouve de l’assurance, évolue avec aisance. Par la suite ton Laurent ébloui se jettera à tes pieds en assistant à ta métamorphose. Plais-toi et tu plairas. Pour ce soir dis-lui par exemple que nous allons au cinéma en copines.

-Il va trouver étrange que nous sortions ensemble. Ca fait si longtemps que nous étions fâchées par ta faute.

Je suis heureux de constater :

-Ah ! Lili n’a pas tout à fait perdu la mémoire. Pourtant le jour où Charlène s’était jetée sur mes lèvres pour m’embrasser, Lili lui avait interdit notre porte. Ma version l’avait emporté sur celle de l’excitée qui criait à la tentative de viol. Comment est-elle rentrée en grâce ? Un fait est certain, elle discute chiffon et sortie avec Lili. Son seul but à l’époque était de me voler à son amie et elle avait fait une mise en scène compromettante pour moi. Or après autant d’années elle revient trouver Liliane. Elle utilise les grands moyens, elle sacrifie sa rémunération et offre une sortie entre filles. Elle incite en plus Lili à me mentir. Elle n’a pas foncièrement changé.

La porte de ma chambre s’ouvre, Lili se dirige vers sa psyché, fait face au miroir, l’oriente, balance ses hanches, passe ses mains sous les bonnets du soutien-gorge, baisse les épaules, dresse son cou, s’admire, tourne lentement sur elle-même sans quitter le miroir du regard, se tord le cou pour distinguer la mince ficelle du string qui sépare ses fesses, fait « hum, c’est bon ! »

Je fais « hum, c’est beau ». Lili est surprise, tourne son regard vers moi et s’étonne :

-Laurent, tu es là ? Je te croyais sur ton vélo. Qu’est-ce que tu dis ?

-Que cette parure te sied à merveille. Je voulais te rejoindre à la sieste. Ton retour m’a réveillé. Tu as de la visite, j’ai entendu une voix de femme. Qui est-ce ? Une représentante en lingerie féminine ?

-Oui, euh, Charlène veut me vendre de la lingerie. Cette pièce me tente.

-Bien, ma chérie, je te la paie, mais je ne veux pas voir cette … Tu me comprends. Expédie-la au plus vite.

Est-ce que je pourrais aller au cinéma ce soir ?

-Depuis le temps j’ai envie de t’y accompagner. Dès que la vendeuse de froufrous aura disparu, je me lèverai et nous chercherons un bon film à regarder ensemble.

-Mon chéri, je vais te décevoir. Charlène et moi projetions une sortie à deux. Mais toi et moi irons ensemble un autre soir, bien sûr. Tu veux bien ? Laisse-moi t’embrasser pour ce cadeau. Tu es adorable.

Un baiser, un compliment voilà de quoi comprendre que j’approuve la sortie sans moi. C’est une attitude nouvelle et aussi surprenante que la présence de cette Charlène. Lili quitte la chambre. La conversation au salon se poursuit à voix basse. Charlène sur le départ laisse tomber :

-Je passe te prendre à 19 heures. Sois prête. Je t’embrasse, à plus tard.

Liliane vient me trouver et me prie d’excuser la surprise infligée. Elle aurait voulu me prévenir de la transformation de l’ancienne amie avant de la faire venir chez nous. Car récemment Charlène a reconnu ses torts passés, a demandé pardon. Et aujourd’hui elle lui a fait cadeau d’une deuxième lingerie. Comment lui refuser une sortie ? Il faut savoir pardonner.

-Je suis si heureuse de t’avoir cru autrefois. Ça me fait un bien immense de savoir que tu étais innocent et j’accorde mon pardon en raison de ce bonheur.

-Tu avais donc douté de moi ? Tu ne le laissais pas paraître, mais l’idée te rongeait, bouffait notre amour

-Les apparences te condamnaient, mais mon amour m’ordonnait de fermer les yeux si tu étais fautif. Désormais je me félicite d’avoir surmonté le doute. Je t’aime.

Ainsi pendant une dizaine d’années ma femme a gardé sur le cœur un poids, elle a traîné un doute, m’a cru capable d’agresser physiquement une autre femme. Elle ne le disait pas, mais elle me voyait en monstre possible. Ce doute caché m’accable à présent. L’image que mon épouse s’est faite de moi a dû rendre notre cohabitation pénible pour elle. Charlène l’a soulagée dernièrement, bien tard. Une véritable réhabilitation est-elle possible lorsque l’on a été dégradé aussi longtemps dans l’esprit de quelqu’un ? Que mijote Charlène avec ce retour en force ? Elle reconnaît mon innocence : aurait-elle un plan B encore plus diabolique. Elle fournit un peu d’oxygène à Lili pour mieux l’étouffer ensuite ? Je dois me méfier de cette peste, je ne pardonnerai jamais. Depuis dix ans une faille invisible a chagriné Lili, a nui à la sincérité dans notre couple.

Liliane me prépare un repas pour le soir, multiplie les bisous chaque fois qu’elle passe à côté de moi. Enfin elle me consulte pour savoir laquelle de ses lingeries neuves ira le mieux à son teint ce soir.

-Aurais-tu l’intention de t’exhiber en string et soutien-gorge au cinéma ? Qu’importe la couleur, c’est à moi que tu dois plaire.

-Tu as raison, mon amour. Alors je porte celui-ci ou celui-là ? Pour te faire plaisir !

Je tends la main droite comme je pourrais tendre la gauche. Je ne vais pas m’ennuyer seul à la maison.

-Liliane, tu m’abandonnes. Je vais aller faire un billard avec les copains.

Son visage s’éclaire, mon annonce soulage sa conscience : je ne m’ennuierai pas seul à la maison et je ne serai pas tenté de la rejoindre au cinéma. Elle sourit, ce sourire m’intrigue. Derrière cette première escapade en célibataire depuis si longtemps se cache quelque chose de peu catholique, j’en mettrais ma main au feu. Mon instinct me pousse à voir quelles sont les autres copines réunies autour de Lili par Charlène. La mode est aux rencontres des anciennes de tel collège ou de tel lycée. Mais une assemblée organisée par Charlène sent le soufre, surtout lorsqu’on s’y rend avec des sous-vêtements sexy.
Liliane s’apprête, se farde, se parfume, m’interroge du regard. Je la trouve magnifique, je le lui dis. Elle me remercie. Je m’habille. On sonne : c’est la vendeuse de dessous féminins. Leur taxi démarre. Je saute sur ma bicyclette. Je suis sur la grande place du centre-ville, à proximité des salles de cinéma avant le taxi probablement retardé par des embouteillages. Je cadenasse mon vélo. Voilà les « filles », elles descendent du véhicule accompagnées de deux hommes. « Entre filles » a prétexté Lili pour m’exclure. Que font ici ces deux mâles ? Ça commence fort. L’un prend le bras de Charlène avec autorité. J’aurais cru son mari beaucoup plus âgé que ce garçon de trente ans au plus. Le second se place à côté de Liliane, mais se montre moins entreprenant, reste à distance, comme intimidé. D’où sort ce gamin encore plus jeune que l’autre ? S’est-il déjà rasé le menton ? Qui est-il, que font ces deux types dans « une sortie entre filles » ? J’ai bien fait de mettre en poche mon téléphone portable : la soirée me réserve des surprises. Ma méfiance m’a fait quitter la maison, j’ai été bien inspiré.

A sept heures et quart en ce beau mois d’été, les terrasses baignent dans la lumière, la foule déambule, beaucoup de tables sont occupées. Mon quatuor s’installe à l’extérieur devant une brasserie célèbre. Charlène fait face à Lili, son compagnon, à gauche de la blonde à la coupe de garçon, me fait face et je vois de dos le quatrième membre, l’inconnu sensé tenir compagnie à mon épouse si j’en crois la répartition des « filles ». Laquelle des deux complices est allé cueillir ce godelureau à la sortie d’un lycée ? J’aurais été de trop dans cette équipe : la cinquième roue du carrosse. Je m’assieds à une terrasse de l’autre côté de la place et je fais fonctionner mon téléphone. J’appelle Lili. Son sac à main repose au pied de son siège. Son galant se précipite et le lui tend. Il joue les utilités avec empressement, ravi d’être l’objet d’un sourire.

-Allo, ma chérie, la séance est-elle commencée ? Quel film joue-t-on ?

Lili se lève, se penche, lit une affiche du cinéma voisin et me donne un titre. Mais elle ne tient pas à prolonger la conversation et me ment :

-Pardon mon chéri, je suis obligée de couper mon appareil car le film commence.

Evidemment elle a décidé de me cacher son plan de soirée. J’entame ma mousse. Là-bas on boit du champagne. On les sert. Ils mangent, attaquent une deuxième bouteille de champagne, trinquent joyeusement. Charlène bécote son cavalier, celui de Lili pose sa main sur celle de ma femme. Lili ne s’en aperçoit pas. Charlène lui adresse un signe de tête pour désigner le timide puis se tourne résolument et embrasse goulûment son propre voisin. Lili hausse les épaules, lève les sourcils en interrogation… Charlène se lève, se penche à l’oreille de Lili, retourne embrasser son voisin ostensiblement. Le blondinet a mieux compris que Lili, il saisit la main de ma menteuse et la porte à sa bouche pour un gentil bisou, puis il offre sa main et je vois Lili rougissante se pencher un peu et y déposer un rapide bécot en retour. Son air embarrassé me réjouit.

Le repas continue. Lili lève le coude et ne remarque pas la main droite qui se pose sur son genou. La petite bête monte, repousse doucement le bas de la jupe. Enfin mon épouse réagit. Sa main gauche bloque la progression audacieuse. Elle est posée sur l’autre main, la maintient en place mais ne la chasse pas. Lili balaie la place d’un regard rapide par-dessus la coupe encore à ses lèvres. Elle, ne voudrait pas être vue dans cette posture. On ne sait jamais qui pourrait la voir et m’avertir. Le geste n’échappe pas à mon mobile. Clic sur les deux mains sous la table collées à un genou nu, clic sur le regard angoissé. Elle ne m’a pas vu, elle ne me chercherait pas ici ! Elle me croit au billard. J’ai vidé ma deuxième bière. Le compagnon de Charlène paie l’addition, le monsieur est généreux. Les couples quittent la terrasse. Non, ils ne se dirigent pas vers un cinéma. Au bras de son ami, Charlène part en direction de la gare. Lili suit, son blond compagnon a posé son bras sur ses épaules, elle est contre lui, son bras gauche posé sur le dos de la chemisette d’été. Les deux femmes sont en tailleurs légers, les deux garçons en pantalon de toile claire et chemisette blanche ordinaire.

Je suis le quatuor à distance, mon téléphone enregistre chaque rapprochement. Charlène multiplie les arrêts, embrasse avec fougue son compagnon, par gestes encourage Lili à l’imiter. Le blond marque le pas, attend, n’obtient pas ce qu’il espère. De l’autre côté de l’avenue Charlène change de direction. Ils marchent sous les arbres du parc parallèle à la gare, vers la gauche, en direction du Manège. Nouvel arrêt. Nouvelle embrassade des deux premiers. Cette fois, sorti de la foule le blond immobilise Lili, l’enlace, baisse la tête et colle ses lèvres à celles de ma femme. Le loup est sorti du bois, il montre ses intentions. Je le prenais à tort pour un puceau, il embrasse comme un homme. Liliane se laisse embrasser. Elle ne lui saute pas au cou, elle accepte le contact des lèvres. Serre-t-elle les siennes ? Je suis obligé d’avancer prudemment d’arbre en arbre, je photographie sans être certain du résultat. Le soleil rasant éclaire moins la promenade. Le passage de voitures sur la route voisine couvre le bruit de mes pas. Ils progressent de nouveau. Le bras du blond serre plus étroitement les épaules. La main de Lili agrippe le dos de la chemisette. Les atomes crochus fonctionnent dans les deux sens. Ma femme ?

Les deux couples quittent l’allée large et bifurquent sur un étroit sentier sur la gauche. A la halte suivante Charlène désigne un banc à gauche, protégé des regards par un bosquet au feuillage épais. Dans le silence du soir, j’entends la recommandation :

-Installez-vous ici, nous allons plus loin, jusqu’au banc suivant. Soyez gentils et rejoignez-nous quand vous commencerez à vous ennuyer. Ne vous pressez surtout pas.

-Mais… tu nous laisses seuls ? proteste mollement Lili.

Que penser ? Elle a accepté le baiser sur la bouche. Soudain elle manifeste de l’étonnement parce que Charlène la laisse en tête-à-tête avec son éphèbe. Ne savait-elle pas où elle mettait les pieds en suivant Charlène ? La conduite de l’amie annonçait ses intentions personnelles : après ses nombreux arrêts et les échanges de baisers lascifs, nul doute, Charlène s’isole pour mieux traiter son compagnon. Tout aussi claire est l’invitation muette à l’autre couple de profiter de l’isolement pour mieux se connaître et plus si affinité. D’ailleurs dans la douceur du soir et la lumière tamisée et après un premier lèche museau que faire. On est seul, on est encore un peu intimidé. S’embrasser c’est éviter les bévues, les paroles maladroites. Et Charlène accorde sa bénédiction : son plan si bien mis sur rail ne peut échouer ici, loin des regards indiscrets :

-Tu ne voudrais pas que nous vous tenions la chandelle. Allons, apprends à vivre et à prendre des décisions de femme adulte et libérée. Bonne soirée ma chérie, Louis t’adore, fais lui confiance.

Charlène partie, Louis prend la main de ma Lili et la tire en direction d’un chêne en face du banc. Il s’appuie de dos contre le tronc d’arbre, tient les deux mains de Lili, les lève vers ses épaules, s’en fait un collier. Ma femme plus petite que lui, ainsi tirée vers le haut, colle son corps à celui du jeune homme devenu audacieux. Elle reçoit un baiser plus appuyé. Quand les timides se lâchent…

Derrière mon tronc d’arbre tout proche, je vois les deux mains de l’homme entourant le visage de Lili, plantées en partie dans ses longs cheveux noirs. Le jeune-homme a fixé la tête et bouge la sienne pour adopter la meilleure façon de forcer cette bouche. Le baiser dure. Le corps de Lili se détend, une main descend dans son dos, glisse lentement le long de la colonne vertébrale. Lili n’en profite pas pour s’éloigner. Elle rend le baiser. Louis peut lâcher la tête, il n’y aura plus de mouvement de recul, Lili est dominée, soumise à une pulsion qui la submerge. Le champagne et l’habileté du séducteur font leur œuvre. Les doigts atteignent la limite de la mini-jupe. A travers le tissu Louis masse les deux fesses, doigts plantés dans la croupe ou en mouvement. Son bras droit plaque le ventre de cette femme mûre contre lui. D’un geste adroit, il saisit et fait remonter le tissu, découvre la moitié de la croupe, continue à la malaxer à pleine main. A deux mains il travaille les muscles. Je distingue de mon observatoire l’étroit bandeau du string clair entre les arrondis de chair pâle. Le corps de Lili oscille, se détache, laisse place entre les deux ventres à sa main droite qui se pose sur la braguette du pantalon de toile. Les caresses sont réciproques.

La reddition me surprend par sa rapidité. Ce baiser ardent a fait tomber d’éventuelles défenses, vaincu toute trace de pudeur. Lili n’est pas née de la dernière pluie, je l’aurais crue plus solide. J’en conclus maintenant qu’elle était en attente. Elle a ourdi le plan avec Charlène, elle voulait de la chair fraîche, ses apparentes hésitations avaient pour but d’exciter le garçon. Celui-ci a osé pour le plaisir de Lili. Les mains de Louis quittent les fesses et viennent fouiller dans l’avant du string, par-dessus la taille. L’approche est facilitée par un recul étudié de la croupe. Louis envoie des doigts sur la foufoune, Lili attaque la ceinture, ouvre le pantalon, cherche, en sort une verge de belle dimension, la caresse mais se tord sous l’effet des doigts plongés dans son sexe. Le bloc des deux corps se défait, seules les bouches se cherchent et se dévorent. Une poussée sur l’épaule fait descendre Lili accrochée à sa trouvaille. Elle ne s’agenouille pas, mais s’accroupit en face du maître du moment et elle jette un regard autour d’elle. Elle est consciente d’accomplir quelque chose d’anormal. Elle examine l’objet de près, attentivement, paraît émue de ce cadeau tombé du ciel ou du carnet d’adresses de Charlène. Une jeune queue pour ses 35 ans : quelle aubaine et quel trouble.

Parfois un couple passe non loin sur l’allée principale. Les deux complices marquent une pause prudente avant de se relancer.

Accroupie, ma femme pose ses fesses sur ses talons. Louis a repoussé son pantalon sous son scrotum, tenu au-dessus des genoux par l’écartement de ses cuisses. La main droite de Lili passe sous le membre, remonte doucement, fébrilement vers le gland, tire le prépuce en arrière. Sa langue parcourt le gland, lèche la hampe par-dessous. C’est parti pour une longue fellation. Le chibre entre de moitié, elle tète, elle branle, fait alterner coups de langue et mouvements du poignet. D’un coup de langue elle rattrape du liquide séminal coulant vers son menton. Cette jeune bite lui rappelle nos premiers essais, peut-être et augmente sa faim. Elle savoure la tête du nœud, mordille les flancs aplatis du tube de chair gonflé de sang, éprouve du bout des dents son élasticité, redescend au scrotum, lèche la peau ridée du sac, voudrait introduire les deux couilles, doit se contenter d’une.

Elle lève les yeux vers le visage, y lit la satisfaction du partenaire remonte à coups de pointe de langue la verge qui tressaute et, mâchoires grandes ouvertes, elle engloutit à fond cette queue donnée pour son bonheur. Elle savait ce que Charlène lui préparait. N’était-elle pas demandeuse. Moi, le mari, je suis gagné par cette certitude : Charlène est le révélateur d’envies enfouies depuis longtemps en Lili, Lili mourait d’un besoin de vengeance. La confession de Charlène l’a libérée et Charlène a fourni l’occasion et le larron. Je n’ai pas assailli la copine. Mais je suis dévalué ad vitam aeternam.

Elle ne s’en soucie guère. Lili suce ! Louis a une jeune queue tendre dans sa rigidité, elle croque du neuf. Elle s’active, suce, lèche, caresse. Louis tantôt lui caresse une joue tantôt passe sa main dans les cheveux pour maintenir la tête en place.
Il retire sa tige nue entièrement, la guide de sa main gauche vers l’orifice, plonge dans la bouche, ressort et replonge, à fond. Lili se contente de se décrocher les mâchoires, les yeux fermés sur une pénétration profonde, lèvres collées au pubis de l’homme qui tend son ventre vers elle.

Il la relève, lui fait exécuter un demi-tour, l’enlace et presse les seins. Lui aussi apprécie l’élasticité de ces globes. Il les triture, les soupèse, en frotte les pointes érigées. Ensuite il s’en prend au string : il pèse sur l’élastique de la taille, dégage le fessier, arrête la descente du fin tissu sur les cuisses, appuie sur le dos de Lili. Elle est penchée en avant et reçoit la longue caresse d’une main entre ses jambes. Un doigt de l’homme accroche le clitoris, le titille puis explore le vagin. Le dos de Lili est à l’horizontale, Louis prend du recul, écarte les deux fesses, ouvre les grandes lèvres, prend position, bite à con, envoie une secousse. Lili geint au moment de la pénétration. Pour garder l’équilibre, elle appuie ses deux mains sur ses genoux, ou elle envoie un bras sur la main de Louis plaquée à sa fesse pour éviter la chute en avant.

Elle se redresse, tend sa bouche et Louis réussit à l’embrasser. Maintenant elle a tourné sur place et porte sa main droite contre le tronc du chêne. L’assaut de Louis se fait plus violent. Toute l’épaule de Lili contrebalance les coups de boutoir incessants que son amant lui assène. Ce gars est inusable. Il charge, va, vient, entre, sort, bouscule et soudain éructe un Ah ! Indiscret en ce lieu et en cette heure calme. Lili spontanément fait demi-tour, reprend position accroupie face à la verge, s’en saisit en bouche et creuse ses joues. Elle pompe. Louis jouit dans sa bouche, ils restent immobiles puis elle crache le sperme. Il la relève et l’embrasse.

Arrive Charlène suivie de son étalon. Elle demande

-Alors, ma Lili, c’était bon. Un peu surprise ? Dis-moi que je choisis mal les mâles. Es-tu prête à remettre ça ?

-Merci, pour ce soir j’ai eu mon compte. Louis a été formidable. Recommencer ? Ce serait bien volontiers, mais il y a Laurent. Il va s’impatienter.

-Annonce-lui une autre rencontre entre filles dans huit jours. Louis quitte la ville, mais je te prêterai le mien. Tu le trouveras sensationnel.

Je les laisse passer, je pique droit sur l’avenue alors qu’ils empruntent l’allée. Mon vélo est le moyen de transport le plus rapide en ville. Je me couche. Liliane revient, remercie chaleureusement Charlène pour cette soirée exceptionnelle. Elle se penche dans la chambre et informe sa copine :

-Oui, il dort comme un ange. Elle passe par la salle de bain, je fouille son sac, j’en sors le string et un billet de cent euros. Ma femme me trompe, ma femme se prostitue. Charlène joue à la maquerelle. Elle tient sa vengeance. Elle a reconnu sa culpabilité sur l’histoire vieille de dix ans pour se rapprocher de Liliane. Elle s’est ensuite employée à lui redonner le goût de porter des sous-vêtements de charme, de s’aimer dans la lingerie fine pour finir par se laisser admirer. Quoique je n’aie pas vu Louis s’extasier sur ce qu’elle portait. Le string sent le sperme et la cyprine. Après un bain très long Lili se couche sans bruit et s’endort. Je n’ai pas posé de questions. Elle n’a pas eu à mentir une fois de plus ce soir. Quelques jours plus tard elle peine à avancer la possibilité d’une soirée avec ses amies en insistant sur le « e » d’amies.

-Donc, je suis sur la touche une fois de plus. N’as-tu pas peur de pousser le bouchon avec ces nanas ? Quel soir ? Très bien. Je suis bien forcé de me plier à tes désirs…Tu as perdu un billet, tu ne retrouves plus ton string ? Quand ? Lors de votre premier congrès entre filles ? Etrange, hein. Un billet peut se perdre, tomber de la poche. Pourquoi te promener avec un billet de cent euros alors que tu es invitée ? Comment peut-on perdre un string ? Certes il n’était pas épais et ne cachait pratiquement rien de ton anatomie, au contraire il accentuait le creux de la fente en s’enfonçant entre tes grandes lèvres et révélait mieux que la nudité la forme de ton merveilleux sexe. Tu ne l’as pas perdu par distraction. Il te prenait si bien la taille. Ma pauvre chérie, auriez-vous monté un strip-tease entre filles ? Voilà pourquoi j’étais interdit de réunion ?

-Ne te moque pas. Il faisait si chaud, mon string collait à cause de la transpiration, je l’ai enlevé en douce et je l’ai mis dans mon sac. Une fille me l’aura chipé.

-Cherche dans ton sac. Et puis, il fait encore trop chaud, tu peux t’en passer quand tu vas prendre l’air avec tes copines le soir à la promenade à la fraîche.

Lili tique en entendant « promenade ». Elle me tourne le dos un moment. Elle respire un gros coup puis pouffe de rire, un rire bien peu naturel, plutôt crispé :

-Laurent, tu es fou. Tu me vois courir cul nu ? Imagine que je tombe dans la rue.

-Avec ton joli petit cul tu ferais des heureux. Vivement que la canicule passe. J’aimerais te faire l’amour.

-C’est vrai, par un temps pareil ma libido s’endort.

Tu parles ! Sa libido endormie quand elle s’écrasait contre le chêne sous les poussées de Louis le jeune bélier en train de la saillir dans le parc. Sa libido sommeillera-t-elle pendant sa prochaine balade dans les fourrés après un nouveau repas bien arrosé. Si j’ai bien entendu elle sera livrée à l’amant de Charlène. Que j’approuve cette sortie ou que je m’y oppose, si Lili souhaite se faire sauter par l’un ou par l’autre, elle et Charlène trouveront toujours une occasion. Je sais en quoi consistent ces réunions entre filles, qu’elle y aille.

-Ma chère Lili, essaie d’organiser une rencontre entre couples, cela pourrait être délirant. Bon pour la prochaine fois. Mais à trop tirer sur la corde elle pourrait casser. Tes copines n’aimeraient-ells pas les hommes ?

Comprend-elle l’avertissement ? Quelques boulets ont sifflé à ses oreilles : string perdu et strip-tease, la promenade à la fraîche, la corde casse…



Ce soir Charlène me croise en venant chercher Liliane. Elle a un sourire narquois, elle est heureuse du bon tour qu’elle joue au cocu. Le taxi démarre. Je sors des valises de tailles différentes de mon coffre de voiture : elles sont l’une dans l’autre comme des poupées russes. J’y range mon linge, quelques livres et bibelots, mon ordinateur et mon imprimante. Mon vélo est attaché sur le haillon arrière. Avant de quitter la maison je décore la table du salon : à un coin un string souillé, à côté un billet de cent euros, plus loin un mot pour inviter Lili à regarder les photos de mon téléphone. Et, sur une feuille en lettres d’or, une question à laquelle elle n’aura pas à répondre : « Combien as-tu gagné avec ton cul ce soir ? » Ce n’est pas élégant, c’est pourtant tellement conforme à ses activités réelles.

Quand elle rentrera dans la maison héritée de ses parents, elle verra le tout, je serai installé dans le studio que j’ai déniché cette semaine. A la standardiste je donnerai une consigne stricte

-Si mon ex-compagne veut me joindre, répondez que j’ai démissionné. Ne lui dites pas que j’ai loué… en bord de mer à La Rochelle.

Liliane est partie à La Rochelle. C’est ce que vient de me raconter une Charlène éberluée de me rencontrer sur la terrasse de la brasserie où Liliane a rencontré Louis et sans doute l’ami de Charlène.

Cette standardiste est parfaite.

-Mon pauvre Laurent, ce que tu peux être vieux jeu. Une femme a besoin de s’amuser, pourquoi te montrer aussi intransigeant ? Reprends Liliane, elle t’aime. Depuis ta fuite elle dépérit, ne veut plus me parler.

-Que dira ton mari, ma chère Charlène, lorsqu’il recevra les photos que je vais lui adresser. J’espère qu’il est large d’esprit lui aussi quand il n’est pas aveugle.

Touché, coulé, il faut voir la bouille de l’entremetteuse.

-Non ! Tu n’as pas fait ça ! Tu les as déjà envoyées : celles qui étaient dans le téléphone ?

- Et quelques autres. Elles partiront demain.

-Si je couchais avec toi, tu les enverrais quand même ? Dis, depuis que tu n’as pas eu de femme, tu dois avoir envie. Viens

-C’est combien la passe avec toi, Charlène ?

Elle a verdi. Je jubile, c’est ma vengeance : Elle va guetter le courrier de son mari. Si elle ne découvre pas l’enveloppe, elle va vivre l’enfer en supposant que son mari est au courant de ses coucheries et la surveille. S’il venait à la quitter comme j’ai quitté Liliane?

Je n’ai pas fait de double, je n’enverrai rien à l’adresse que j’ignore.
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Histoire de Veilleur

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Commentaires du récit : Chaleurs en juillet 1


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