Déconvenue 11

MARTINE.

Jour maudit ! Je quitte l'entreprise, une femme m'interpelle. Pas n'importe laquelle, c'est Martine, l'ex coéquipière de Cécile au jogging. Il ne manquait plus qu'elle ! Cela fait des semaines qu'elle est au courant du flirt de Cécile et de Léo. Elle a soigneusement évité de m'en parler. C'était une amie proche de ma femme, elle fréquentait la maison. Mignonne de visage, cadette de Cécile, elle sculpte son corps par la pratique du sport. J'ai souvent admiré l'harmonie de ses muscles dorsaux et rêvé à ce que peuvent être des ébats amoureux avec elle. Malgré ses vingt-six ans, la belle demeure célibataire après deux ou trois liaisons rapides.

Le journal de Cécile vient de me fournir une explication : Martine ne couche pas le premier soir, ni le lendemain, elle attend l'homme de sa vie pour se livrer. Léo l'a appris à mes dépens, comme aux siens. Après avoir butté contre la vertu de Martine, il a tenté sa chance auprès de ma femme. A mon grand étonnement celle-ci, éblouie par l'audace et la taille du sexe du jeune camerounais a succombé à ses charmes et me trompe secrètement avec lui depuis un mois si j'en crois son journal intime. Donc Martine me tire de mes pensées les plus sombres.
- Bonjour, Jean ! Que t'arrive-t-il ? Tu parles en marchant, tu ne vois pas les passants et tu ne salues personne. De plus tu fais une tête d'enterrement. Fais-moi la bise. Alors, qu'est-ce qui ne va pas ? ?
- Ah ! Martine, excuse-moi. j'étais dans mes pensées.
- Et elles ne semblent pas gaies. Raconte.
- Rien de particulier. Des petits ennuis.
- En es-tu sûr ?

Je ne tiens pas à étaler aux yeux de toutes mes connaissances mon cocuage découvert aujourd'hui seulement. Pourquoi la première personne rencontrée est-elle celle qui a osé adresser des reproches à mon épouse, pratiquement la première à avoir vu la formation du couple adultère ? Ce matin encore elle en savait plus que moi sur l'état de décomposition de mon couple. Finalement j'ai moins de choses à lui cacher qu'elle n'en a à m’apprendre. Alors j'ose :

- Martine, pourrais-tu me dire pourquoi Cécile et toi vous ne courez plus ensemble depuis un ou deux mois?;
- Tu devrais poser la question à ta femme, non?
- C'est fait. Elle m'a répondu que vous étiez en froid sans autre précision. J'aurais aimé connaître la source de votre différend, vous vous entendiez si bien.
- Bah ! des histoires de bonnes femmes. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat.
- Je vois, tu ne veux pas parler. Mais n'y aurait-il pas de quoi fouetter une chatte?

Les yeux de Martine s'arrondissent, elle reste muette.

- Eh ! Bien, moi je vais te le dire, cela déliera peut-être ta langue. Tu ne veux pas balancer une ex-amie ; d'accord ! Accepteras-tu de parler si je te rappelle la raison de votre séparation? Voilà, vous vous êtes disputées à propos de votre relation avec un certain Léo.

- Puisque tu le sais, pourquoi me poser la question ? Mais, comment le sais-tu ? Tu veux discuter ? Ne restons pas debout dans le froid, j'habite tout près d'ici et d'ailleurs pas loin de chez toi. J'ai rejoint la maison de mes parents après d'importants travaux. Elle comporte deux appartements désormais. Mes parents occupent le rez-de-chaussée et je loge à l'étage. Je t'invite à te réchauffer en buvant un café. Viens, donne-moi le bras.

Donner le bras à Martine, c'est nouveau. Dans le fond Cécile qui donne tout son corps, y compris son sexe à Léo serait mal inspirée de m'adresser un reproche. Entre donner un bras et accueillir une bite en bouche ou en vagin, il y a une énorme différence de nature ! Martine me met en garde:

-Tu monteras l'escalier sur tes chaussettes, pour ne pas éveiller l'attention de ma mère sinon elle montera.

Elle me fait les honneurs des lieux. C'est un joli 3 pièces avec cuisine et sanitaires, décoré sobrement mais avec goût..

-Jean, viens près de la fenêtre. Vois à droite le couple qui arrive, c'est comme ça chaque soir ou presque depuis 3 semaines. Qu'en dis-tu ?

Un grand noir marche à côté de Cécile. Elle lève la tête et cherche son regard. Par-dessus les épaules de ma femme il a passé son bras droit dont la main noire repose sur la blouse blanche à hauteur du sein, Pour l'englober il a entrouvert le haut du manteau et au fur et à mesure de leur déplacement je distingue les mouvements des doigts sur l'arrondi qu'il triture. Martine s'indigne :

- Tu vois, il lui caresse la poitrine en pleine rue. Elle se laisse tripoter, le visage rouge de plaisir. Il la reconduit à votre maison, là-bas, à gauche. D'ici j'observe fréquemment leur retour. Tantôt ils s'arrêtent derrière le transformateur à dix mètres de ta maison et s'embrassent longuement à pleine bouche avant de se quitter, tantôt ils pénètrent ensemble chez vous. Toute la rue les observe, les commentaires vont bon train. Les voisins demandent si tu es aveugle ou complaisant. Ce soir ils entrent.
- J'étais aveugle. Je vois, mais que faire ?
- Quitte-la. Si tu ne sais pas où aller, je peux t'héberger pendant que tu chercheras un appartement. Il y a environ 5 ou 6 semaines les voisins ont été intrigués par la présence d'un inconnu. C'était Léo. On le soupçonnait alors d'être en repérage avant un cambriolage. On l'a donc surveillé de près. Un beau matin, à l'heure où tu pars travailler, il t'a suivi puis est revenu avec un magnifique bouquet de fleurs. Il a sonné à ta porte. Cécile l'a fait attendre avant d'ouvrir. Il a quitté ta maison peu avant midi. La nouvelle a fait le tour du quartier. Depuis ses visites commencent vers huit heures quinze. Il arrive, ouvre la porte sans sonner et disparaît jusqu'à onze heures quarante-cinq. Les mauvaises langues insinuent qu'il doit se passer des choses chez toi quand tu n'es pas là. Il est temps de faire quelque chose. Quitte-la sans regrets
- Quitter Cécile ? Quel déchirement. Je l'aime malgré son égarement. Ce n'est peut-être qu'une passade. Ce type, un jour ou l'autre partira et elle me reviendra.
- Ne rêve pas. Elle te ridiculise sans vergogne. Elle ne respecte pas votre pacte de transparence, te cache ce qu'elle montre au quartier. Quitte-la, tu n'as pas mieux à faire. Mais rends-lui coup pour coup, c'est tout ce qu'elle mérite. Raconte-moi tout ce que tu sais. Tu me fais mal au coeur. Je n'ai pas osé te prévenir. Je t'aiderai à te sortir de ses griffes.

Je n'ai pas le coeur à aller vérifier l'itinéraire de la main de Léo du sein à la culotte de Cécile ou ce qu'ils font dans mon lit ou ailleurs, mais les chatouilles dans la rue ont dû avoir une suite à l'intérieur. on ne se chauffe pas en public pour s'arrêter en privé. Mon café est servi. Martine me prête une oreille attentive. Je narre la succession de découvertes de cet après-midi, les indices d'une visite, la capote, le gel lubrifiant et surtout le journal de Cécile si bien caché, mais si précis. Je dévoile l'étendue de mon malheur à Martine. Elle n'est pas tellement étonnée.
- Tu as bien fait de lire son journal après avoir constaté l'infidélité de Cécile. Te voilà averti. Votre relation va mourir. Jamais plus tu ne pourras oublier son mensonge et ses calculs pour abuser de ta crédulité; jamais plus tu ne pourras lui faire confiance. Continuer à vivre avec elle sera une torture, tu seras toujours en train de la surveiller : ce sera épuisant, invivable. Fuis pour te protéger. Léo s'apprête à envahir votre foyer, puis à épouser ta femme. Elle hésite, a du mal à imaginer votre séparation. Léo exerce par à coups, il s'incruste, pense que tu es fini et fait pression : il obtiendra ton départ. Il la tient par le sexe, Elle ne sait plus où elle en est, parce que sa trahison est récente, mais l'issue est certaine, Elle ne te respectera plus.
-J'espérais encore.. Sa conduite dans la rue m'ouvre les yeux. Pourquoi fait-elle encore l'amour avec moi ?
-Par habitude ou pour mieux te tromper, pour se garder une porte de sortie en cas de rupture avec Léo ou à cause d'un sentiment mélangé de honte et de pitié. Sa pitié est une dernière injure. Elle n'a plus de considération pour toi. Excuse ma curiosité, pour comprendre j'ai besoin de savoir. rassure-moi : Tu es un homme normal ? Tu n'es pas impuissant, tu as des érections, tu estimes avoir une verge normale, tu ne souffres pas d'éjaculation précoce ? Ton comportement amoureux te paraît celui d'un compagnon normalement constitué ? Si tu peux répondre affirmativement à ces questions intimes et indiscrètes, ne te cherche pas d'excuses, Cécile a perdu la boule à la vue d'un pieu sortant de l'ordinaire. Que Léo s'en aille, elle ne sera satisfaite que par la conquête de l'équivalent ou de plus long ou plus gros. Un sexe masculin doit la faire souffrir pour la faire jouir. Elle donne dans la démesure, tu l'as lu. Renonce à la conquérir ou fais-toi opérer pour pouvoir l'éblouir avec un sexe extraordinaire. Le résultat d'une opération n'est pas assuré et ce sera sans garantie.
- Et ce soir ? Que faire?
- Il se fait tard. Tu rentres chez toi. Tu te montres aimable, tu veilles avec eux devant ta télé. Au coucher tu tentes un câlin, tu insistes.
- Je ne pourrai plus l'aimer .
- Tu dois dominer ton aversion pour les punir. Elle abuse de Léo, tu l'as compris. Ajoute ta couche de plaisir. Il vient la baiser dans ton lit presque chaque matin, veut de plus la bousculer sur ton canapé quand tu dors. Laisse-la se fatiguer avec lui et impose lui matin ou/et soir une relation supplémentaire. Surveille son cahier, contre physiquement les assauts de Léo, Fatiguez-la à deux si c'est possible, ne ménage pas tes efforts. Le plus longtemps possible laisse à Cécile un doute. Elle pense avoir encore pour toi des sentiments, ne réussit pas à trancher entre Toi et Léo. En lui faisant l'amour le plus fort possible, garde-la dans cet état d'esprit. A l'occasion rends-la jalouse. Elle supportera plus difficilement l'idée d'être quittée que celle de te quitter. Craindre d'être quittée par toi la mettra dans la peur de l'être aussi par Léo.. Elle paniquera, restera indécise, retardera les échéances.
- Pourquoi tous ces efforts puisque je la quitterai un jour ?
- Reste maître du temps. Engage le combat pour maintenir Léo hors de votre logement. Relis le bail, le contrat de location, cherche une clause limitative ou une interdiction de sous-louer, c'est fréquent.
- Oui, tu as raison, nous n'avons pas le droit de sous-louer.
- Ensuite retarde le plus possible grâce à tes démonstrations passionnées la décision et la date du mariage blanc. A la limite déclare à Cécile qu'il est temps de faire votre enfant.
-Elle ne risque rien avec son stérilet Léo lui-même, aussi bien membré soit-il ne lui fera pas de bébé.
- C'est parfait ! Amène-la à retirer le stérilet. Si elle refuse, elle devra nécessairement refuser d'avoir un enfant avec toi et t'expliquer pourquoi. Si elle accepte, à ce moment tu lui demandes de t'épouser enfin pour donner un foyer à votre enfant. Le stérilet retiré ils devront prendre des précautions afin de ne pas te faire un enfant noir. Avec une aiguille tu pourrais percer les capotes. Ou elle refuse soit d'enlever le stérilet soit de t'épouser et elle t'avoue sa préférence pour Léo. A ce moment elle assumera les conséquences de sa décision. Tu partiras, c'est la seule issue: plus longtemps tu tiendras le coup, plus tu leur feras mal
- J'aurai gagné quoi à l'épouser ? Tu me dis de la quitter...
- Attends la suite.Tu fixes avec elle une date de mariage pile avant Noël, Tu choisis Léo comme témoin : il deviendra furieux et disparaîtra Le jour du mariage tu ne te présentes pas pour une raison à inventer ou mieux devant le maire au lieu de prononcer le OUI tu diras haut et fort NON. Ce sera une victoire à savourer. Après Léo sera dans l'impossibilité d'épouser Cécile avant la date d'expiration de sa carte de séjour. De plus une copie de la page du journal où il est question de mariage blanc envoyée au maire, au procureur de la république ou à la gendarmerie pourrait valoir des ennuis aux amants complices d'entorse à la loi et faire fuir Léo
- Toi alors ! Quelle imagination. En si peu de temps tu montes un plan machiavélique. Ainsi je conserverai Cécile?
- Surtout pas. Combien de fois faut-il te conseiller de renoncer à rebâtir sur des ruines ? Trouve-toi une autre fille. Tu es un trop bon garçon. Tu mérites une femme fidèle. Bon, cette fois il est très tard. Tu rentres, tu restes mystérieux sur ce que tu as fait jusqu'à cette heure. Tu manges, tu te couches, tu attends Cécile et tu la baises comme un sauvage lorsqu'elle te rejoint au lit. Viens ici demain soir, je t'offrirai un moyen supplémentaire de te battre. Tu as pigé : faire semblant d'aimer ta femme, afin de casser les plans de son amant, créer des obstacles et leur faire payer cher leur sale petit jeu humiliant.
- Oui, mais me retrouver vainqueur et seul, ce n'est pas très motivant
- Ne t'en fais pas pour ça. Tu as tout ce qu'il faut pour plaire à une femme normale. N'oublie pas, nous sommes amis.
- Merci. j'ai envie de t'embrasser, tu es si bonne conseillère.
- Ah ! Sur les joues.! Ce soir réserve-toi pour Cécile. Courage. Tu permets que je te couvre de parfum de femme? Voilà, va. A demain