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Je n'aurais pas dû 3

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Lue : 1649 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 15/04/2014

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Du fantasme à la réalité

L’attaque a été soudaine. Je me croyais délivrée de Louis par l’entrée en jeu de Sarah. Mais non, Louis ne veut pas comprendre, il suit une idée fixe, il retourne dix ans en arrière et veut rétablir une situation que lui-même avait bouleversée. Nicole partie, il s’est rabattu sur moi, a eu l’audace de me pousser à une faiblesse il y a huit jours. J’ai cédé pour chasser ses idées noires, ses menaces de suicide. Et maintenant il se croit obligé de me prouver son amour une seconde fois.

Il se contorsionne pour réussir à me dévorer l’abricot. Comment réagir ? Je n’ai guère le temps d’analyser la situation. Par devant il pousse de la tête, par derrière deux mains fermes me maintiennent contre lui en tirant sur mes fesses. Sa langue frétille sur mon bouton, un doigt gratouille ma rose et un autre vient titiller le vestibule de mon vagin. Je frémis, trop sensible aux vibrations provoquées dans le bas de mon corps, soumise aussitôt à une sorte d’engourdissement. Réagir : en ai-je vraiment l’envie. Est-ce que je ne me prête pas volontiers à ces sensations, tout en les condamnant de façon hypocrite.

La tête pousse, me fait reculer peu à peu, mais je suis toujours au contact, toujours troublée plus que de raison, incapable d’offrir une réelle résistance. Je sais comment cela va se terminer, je ne le souhaitais pas, je n’ai pas su prévoir, maintenant je subis. Ce n’est pas bien, je le sais, mais ça commence à être bon, je le sens, je laisse faire, je faiblis, je subis, je n’ai même pas un cri de protestation. A quoi bon crier d’ailleurs, qui m’entendrait, qui viendrait à mon secours, Louis a fermé la porte ? Insensiblement je recule vers ma chambre, tremblante, un peu de rage, d’humiliation, un peu peut-être de curiosité ou de désir inavoué et inavouable.

Mes mollets heurtent le bois du lit. Sur la peau nue de mes hanches les deux mains masculines poussent pour me faire basculer puis freinent ma descente sur la couche. Mes draps sont encore tièdes du corps à corps du matin entre Jean et moi lorsque j’atterris couverte par le corps de Louis. Il est allongé sur moi, cherche ma bouche, y colle ses lèvres imprégnées des odeurs de mon sexe arrosé par Jean et réactivé par sa propre bouche. Je passe de l’un à l’autre presque sans transition. L’un m’a quittée à bout de force, l’autre m’entreprend plein de vigueur. Mon sang bouillonne, mon esprit divague, les pans de ma robe de chambre me dessinent des ailes déployées, je suis abandonnée, vaincue, clouée sur mon lit sous un fou d’amour.

Mes lèvres ont cédé, Louis ne rencontrera plus d’obstacle. Il peut accomplir un demi-tour, me placer sous le nez une verge jaillie de son pantalon et replonger sur ma fente pour y terminer ses préliminaires. Je suis secouée d’énormes frissons : doigts, langue, lèvres me fouillent sans relâche, frottent, sucent, pénètrent, masturbent, pincent, lèchent, ouvrent, creusent. Pour ne pas crier l’énervement qui me gagne, le plaisir qui me submerge, je ferme ma bouche sur la queue en quête d’un orifice à boucher. Ainsi, la bouche pleine, mes cris deviennent grognements étouffés. Allez donc retenir un mouvement des lèvres et des mâchoires quand pareille sucette cherche votre luette. Nous sommes deux désormais embarqués dans un soixante-neuf échevelé. Mes sens n’étaient pas rendormis depuis le départ de Jean et je suis logiquement la première à être envahie par une vague brutale, le premier orgasme de ce rapport sexuel improvisé.

Louis rit de bonheur, se redresse, observe mon visage ravagé par la jouissance et s’exclame :

-Ah ! Je savais bien ce que j’avais raté l’autre jour, j’étais trop pressé. Il est clair que tu as aimé aujourd’hui. La préparation est meilleure et la suite t’enchantera.

Gonflé de cette certitude il se met en position pour la pénétration qui m’éblouira. Sa verge à son tour affronte ma vulve, glisse en moi, va, vient, entre, sort, cherche le fond, se retire pour mieux s’enfoncer. Il pioche, pistonne, force l’allure et guette sur mon visage la montée du prochain orgasme. J’ai joui, je jouirai encore certainement, mais secouée comme un prunier, je retrouve des idées claires. Oui, c’est bon, non je ne devrais pas, je suis une salope, une sale femme adultère, je trahis mon mari pour la deuxième fois. Louis se réjouit, puis Louis jouit.

-Alors, heureuse ?

C’est un homme, un homme comme les autres, un homme jamais sûr de sa puissance, un homme qui après l’amour quémande son compliment, un témoignage de satisfaction. Je baisse les paupières en signe de compliment. Je ne me compromettrai pas plus en le félicitant comme il le voudrait. C’est une erreur, il me trouve trop froide et décide de relancer la machine pour m’amener aux applaudissements. Il remet la gomme, pèse de plus en plus lourd. Je feins l’extase. Mon vainqueur triomphe, me croit conquise et prend des risques. Il se couche sur le dos, je ne saurais lui refuser une position nouvelle, lui dessous, moi à cheval, plantée sur son pieu. Ai-je le choix ? On l’a toujours, mais pourquoi tenter une fuite à poil ? Autant achever ce qui est commencé, autant achever le prétentieux, le mettre à plat comme un pneu crevé. Il ne sait pas l’endurance des femmes, il ne sait pas à quel point je vais l’user avec mes changements de rythme, avec mes girations autour de son moyeu. Je fournirai des efforts, je transpirerai, mais je le viderai pour une semaine… Est-ce que dans mon subconscient je compte recommencer « dans une semaine » ?

-Tu vois, ma chérie, tu as pris goût. Tu es une amante formidable. Je ne regrette pas d’être venu. Nous sommes le tenon et la mortaise, les deux composants d’un seul corps, taillés pour se réunir. Deviens ma femme.

-Louis, tu oublies quelque chose : je suis la femme de Jean. J’aime mon Jean. Il a aussi le tenon parfaitement adapté à ma mortaise. Avec lui je jouis aussi bien, plus souvent. Ce que tu me demandes est impossible. Déjà je regrette ce qui vient de se passer. Tu ne dois plus revenir. Nous ne devons plus faire l’amour. Je ne serai jamais ta femme.

-Réfléchis encore. Nous venons d’être heureux, nous pourrons l’être encore. A qui avons-nous causé du tort ? Personne ne le sait, personne ne le saura. Tu ne veux pas quitter ton mari, tu es fidèle, c’est magnifique. Mais pourquoi ne pourrions-nous pas, comme aujourd’hui, nous aimer tous les lundis matins. Le lundi, tu es seule et tu t’ennuies ; n’est-il pas plus agréable de s’occuper comme nous l’avons fait ? Je t’aime, tu viens de te donner à moi avec ferveur, soyons heureux. Plus tu t’exerceras avec moi, plus tu auras envie de ton mari.

-Qu’en sais-tu ? Imagine les reproches que je vais m’adresser quand tu seras parti. Et même avant ton départ. Personne ne le saura, dis-tu : oublies-tu la menace représentée par ma patronne. Pourquoi d’autres ne seraient-ils pas aussi perspicaces ? Non, montre-toi raisonnable, cultive ta relation avec Sarah, évince son prétendant et épouse-la.

Je veux bien, à la condition que tu me jures de m’accorder toujours des lundis.

-Fou ! Je t’en ai accordé bien trop. N’y reviens plus. Va. Epouse et sois fidèle.

Le lundi suivant, j’ai fermé la porte derrière Jean. Vivre constamment habitée de remords est intenable. Le plaisir reçu de Louis fait partie du superflu. Je peux m’en passer et Jean tient une forme olympique rassurante, je ne connais pas le manque d’amour. On sonne, je fais la sourde oreille. On sonne encore, je me blottis dans mes draps chauds, je pense à Jean, à Jean qui serait si malheureux s’il savait, s’il soupçonnait seulement. La sonnette reprend, Louis insiste, Louis appuie sans relâcher le bouton de sonnette. Qu’il aille au diable. Oui, mais il a dû surveiller la maison. Il sait que je suis là. Il sonne, sonne, sonne. Il va griller la sonnette. Je devrai expliquer à Jean…dans l’embarras. Je ne supporte plus la sonnerie. Louis obtient gain de cause, je descends, à travers la porte je lui demande de cesser et de s’en aller. Il sonne, il sonne. Que vont penser les voisins ? J’ouvre… Et c’est parti pour une nouvelle semaine de reproches, de remords incessants. Ma libido s’émousse, Jean va s’étonner de mon manque d’appétit sexuel si cela continue. Pourtant de lundi en lundi Louis retrouve des forces, force ma porte, me prend de mille manières, me persuade que je m’habituerai, que mon âme trouvera la paix dans un partage volontaire, calculé et désiré.

-Aime-moi tout simplement le lundi et ne pense plus à moi pendant six jours consacrés à Jean. Ca roule. De mon côté je progresse avec Sarah, ne la trouves-tu pas beaucoup plus épanouie depuis le coup de la cabine. Je l’aime aussi, cela ne nuit pas à mon amour pour toi.

Eh ! bien, je ne peux pas m’imposer cette façon de concevoir l’amour. Les tourments ne me quittent pas. Sarah et Jean me regardent bizarrement. Que déchiffrent-ils sur mon visage ? Suis-je transparente, mon trouble est-il si visible ? L’adultère se répète, semaine après semaine. Louis voudrait que je « tombe enceinte » de lui. Il rêve, j’ai organisé ma protection. Jean a émis le même souhait de paternité. Cela se complique. Rompre avec Louis devient impossible, c’est une habitude à laquelle il ne veut pas renoncer.

-Il ne fallait pas commencer ; a-t-il osé me dire.

Il ne me fait pas directement chanter, il compte sur la force de la répétition. A l’occasion il fait semblant de s’inquiéter de ce que serait une réaction de ce pauvre Jean. Car il se met à le plaindre. Ma fidélité admirée a perdu son éclat, pour Louis c’est devenu un souvenir lointain. Tant de régularité dans la durée, la piqûre de rappel hebdomadaire de sa seringue dans mes orifices, ça ne permet plus de parler de fidélité. Je suis pécheresse heureuse de son péché, assez habile pour garder le cocu dans l’ignorance. Les hauts et les bas dans la relation de mon amant avec Sarah provoquent des aigreurs dans le langage de Louis. Je baisse dans son estime, mais il ne peut ni ne veut se priver de la chaleur de mon sexe ou de mon cul. Car il a forcé ce passage, heureux de la conquête de mon dernier pucelage. Il devient tyrannique :

-Je t’interdis de te faire sodomiser par Jean !

Il est grand temps que je me reprenne. J’ai débranché les fils de la sonnette. Il a frappé à la porte comme un furieux. Je lui ai balancé un seau d’eau. Il a martelé le chêne de la porte à deux poings. J’ai ouvert le judas et je lui ai donné son congé. Il a menacé de rester devant la porte jusqu’au retour de Jean.

-Tu veux me faire chanter : belle preuve d’amour. Moi je ne t’aime pas, tu ne m’aimes plus, pars ou je parlerai moi-même à mon mari !

Or, Jean arrive. Pourquoi est-il en avance ?

-Ma chérie, pourquoi laisses-tu notre ami devant la porte ? Que devient ton sens de l’hospitalité ? Ouvre cette porte, montons, sers un café à Louis, reçois le dignement, il se fait si rare. Je viens récupérer un document et je me sauve.

J’installe Louis dans un fauteuil, je prends Jean par la main et je l’entraîne à la cuisine. Je veux crever l’abcès.

-Pour toi Louis se fait rare ? Chaque lundi il est à ma porte. J’en ai marre.

-Ma Corinette ! Je ne te reconnais plus. Deviendrais-tu sauvage ? Le pauvre garçon délaissé par sa femme est désemparé, il cherche consolation près de ses amis. Qu’aurais-je fait si tu m’avais quitté. Imagine le désarroi du cocu.

-Voudrais-tu connaître le même sort ? Souhaites-tu expérimenter la situation ? La chose est facile à réaliser.

-Ne me fais pas rire, toi, me tromper et t’en aller ? Hihihi ! Non montre-toi plus compatissante avec le malheureux. Sois gentille, laisse parler ton cœur.

-Ah ! Oui et comment ? Dois-je le prendre dans mes bras, le serrer sur ma poitrine, lui faire entendre les battements de mon cœur ? Tu souris, faut-il plus ? Je dois l’embrasser, me mettre à ses genoux, lui laisser voir mes seins ou ma culotte ? Caresser sa braguette, ce serait trop ou pas assez ?

-Je ne veux pas exagérer, ma chérie ; mais si tu lui montrais de la tendresse, si tu lui accordais exceptionnellement quelques privautés…hum…

-Des privautés ? Va au bout de ta pensée, Jean. Tu chéris un fantasme ? Allez, je t’écoute. Pour te faire plaisir, pour consoler ton ami, devrai-je me donner à lui, coucher avec lui ? C’est ça être gentille selon toi ?

-Ah ! Tu m’embarrasses. Coucher avec lui serait si déplaisant pour toi ? Par bonté d’âme, par charité. Souviens-toi, tu l’as aimé autrefois. Un peu de pitié, un peu d’amour et il reprendrait goût à la vie. Il paraît tellement affligé. Attention, tu es ma femme. Mais avec mon accord, tu pourrais le retaper, le relancer. Tu coucherais l’une ou l’autre fois avec lui, je fermerais les yeux, je ne te reprocherais pas une bonne action. Le service rendu tu aurais droit à ma gratitude.

Ainsi, depuis des semaines le remords me bouffe le foie, je me fais de la bile et je pleure en cachette. Que je suis idiote. Mon mari aimerait que j’accorde quelques faveurs à cet ami cocu. Ma parole il en rêve l’idiot heureux, il me remercierait, c’est un comble ! Il me prend soudain l’envie de hurler, de lui exposer la situation réelle par le menu, de lui jeter à la face que c’est lui le roi des cocus. Oui, mais après ... ? Je rebondis

-Je veux bien emmener Louis au lit sur le champ, lui donner amour et tendresse, le traiter comme je t’ai traité la nuit dernière, mais à deux conditions. UN : Tu permettras de le recevoir aussi longtemps qu’il le voudra chaque lundi pour une partie de jambes en l’air et pour sceller notre accord tu restes ici et tu assistes à notre rapport. DEUX : Enfin en plus du lundi, ton cher ami aura la possibilité de nous rejoindre au lit à volonté et nous ferons l’amour à trois. Je commence à me déshabiller, emmène-le dans notre chambre et attendez-moi. Ca ne fera jamais qu’une fois de plus.

-Que dis-tu ? Une fois de plus ? Explique-toi.

-Mon cher mari, depuis le départ de Nicole, je me suis montrée compatissante, charitable, tendre et salope chaque lundi, sans ton autorisation, mais assurée de ta bonté, celle dont tu fais preuve aujourd’hui. Chaque lundi je fais le bonheur de Louis, chaque lundi Louis vient se soulager dans mon ventre, me défonce le sexe ou m’encule vigoureusement. J’y mets toute mon âme et toutes mes forces, car on n’est pas bonne et charitable à moitié. Ne suis-je pas une sainte ? Aujourd’hui, j’avais décidé de mettre fin à mon calvaire. Idiote ! Et c’est toi qui viens me prier de continuer. Louis sera heureux de recevoir ta bénédiction et de satisfaire ton fantasme étrange. Viens, je suis prête, tu m’ouvriras les cuisses, tu le guideras en moi et tu me tiendras la main quand je jouirai. Tu plongeras ton regard dans mes yeux révulsés, tu auras l’immense joie de voir comment ton ami me fait grimper aux rideaux depuis des semaines. Tu auras le bonheur insigne de mesurer à quel point tu es cocu par la grâce de Louis. Et je pleurais de honte à cause de mon extrême bonté. Crétine. Tu veux des cornes, tu les as déjà et si tu l’exiges je t’en ferai d’autres, par paires, des grandes, des très grandes… Cocu, nourris tes fantasmes. Je t’aiderai.

Blême, tremblant, Jean bondit, se précipite au salon, hurle comme un dépossédé possédé, empoigne Louis, le pousse vers la sortie. Louis a un dernier regard pour ma nudité en quittant le salon. J’attends que Jean remonte. Mais qu’il ne la ramène pas, je ne suis pas sure de contenir ma colère.
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Histoire de Veilleur

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