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Louise ou la vraie vie 15

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Lue : 712 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 29/04/2013

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Louise et Virginie se frayent un passage au milieu de la petite troupe de journalistes qui continue de les mitrailler de leurs flashes indiscrets. Les deux femmes se perdent ensuite dans le labyrinthe de l'immense parking avant de retrouver leur véhicule.
“ Là, au moins, on sera tranquilles pour appeler!
Ils nous lâcheront jamais ces journaleux!
Ils font leur job chérie, mais j'avoue qu'ils sont collants. Allez, j'appelle les gosses”


Dans le bureau du “Cancer”, Lemoux, encore. Dans une atmosphère plombée de tabac et aux odeurs de café froid, l'avocat pourri, s'assied lourdement, attendant le feu nourri de questions du commissaire Gavoilhe. Las, sale et pas rasé, il a perdu toute dignité et son goût de la provocation.

“ Alors Lemoux, les carottes sont cuites et bien cuites! Regarde un peu ton comité d'accueil.. Tout ça, rien que pour toi. Ils vont t'emmener faire une petite balade dans une petite heure.
Qu'est-ce-que vous me voulez encore?
Juste pour te dire que ton coup a foiré.. Le mec que tu as chargé de descendre ta femme a raté son coup. Il s'est fait buter tout à l'heure par deux de mes hommes.
Vous n'avez rien contre moi!
Tu continues à nier? Figure-toi qu'on a enfin réussi à déchiffrer tes mails mon gars. 100 000 euros. Tu as payé ce mec 100 000 euros pour la descendre. Alors, je te rassure, ta petite femme est en bonne santé.. Pas une égratignure! C'est une bonne nouvelle non?
Corinne.. Ah, elle a bien joué les connes de service. C'est un rôle qui lui va à merveille.
Les idiots dans ton genre craquent toujours pour les belles écervelées. Tu n'as pas failli à la règle.. Un beau cul te passe sous le nez, et hop..
Où est passé le fric que j'ai mis pour son gosse?
Son gosse? Ah? Tu veux parler de l'association? Au moins de l'argent qui servira le bien. Y'a tant de gosses malheureux... Je dois te remercier en leur nom puisque eux, ne savent même pas d'où vient le fric.
Bandes d'enfoirés..
J'adore truander les truands..”


Louise et Virginie regagnent l'enceinte de l'hôpital. Le ciel s'est paré d'une couleur gris argenté en l'espace de quelques minutes, et la neige a refait son apparition, accompagnée par un vent glacial. Triste temps pour une triste journée d'un bien triste anniversaire, celui de leur majordome Xavier. Seul avantage, la troupe de journalistes a quitté les lieux et elles peuvent pénétrer dans l'immense hall sans être harcelées. Les ascenseurs sont pris d'assaut, alors, courageusement et sans mot dire, toujours main dans la main, elles grimpent les quatre étages qui les mènent jusqu'à la chambre de Xavier. Virginie se retourne vers Louise qui la suit deux marches plus basses et aperçoit des larmes rouler sur son doux visage. Elle stoppe sa progression et prend Louise dévastée par le chagrin, dans ses bras.
“ Heeeeeey, chhhhhh, chérie, tout va bien.. Ça va aller..
Tout est de ma faute bébé. Pourquoi ai-je eu cette idée stupide que de l'emmener là-bas? Pourquoi n'ai-je pas songé au fait qu'on pouvait me suivre et me tuer? J'ai pas réfléchi une seule minute.. Je suis un monstre..
C'est ça, et moi je suis Frankenstein alors, parce-que je t'ai suivie aussi. Tu n'y peux rien chérie, absolument rien. Même si la menace planait, on ne savait pas où et quand ça se produirait.
Et ces deux flics là...
Non, tu n'es pas juste. J'estime qu'ils ont fait un admirable boulot au contraire.
Ah ouais, tu trouves?
Met toi à leur place mon ange. Nous suivre partout, surveiller sans être repérés, intervenir en quelques secondes, tirer sur ce salaud sans toucher quelqu'un.. et puis porter les premiers soins à Xavier! Non, tu ne peux pas leur reprocher quoi que ce soit.
Je suis la seule fautive de tout ce qui arrive.
Tu te laisses submerger par la colère et la peine mon amour. Tu sais qu'il n'en est rien. On ne peut rien faire contre la fatalité.
C'est moi qui l'ai provoqué cette fatalité..
Non! Non et non chérie. Le motard a été tué et Xavier est toujours en vie!
Il ne passera peut-être pas la nuit.
Il la passera. Et on la passera avec lui... je..” Virginie n'a pas terminé sa phrase que le téléphone de Louise se met à vibrer.
J'ai laissé le vibreur au cas où.. J'espère que ce sont les enfants!”
En prononçant ces mots, elle regarde rapidement l'origine du message.

“ C'est Nathan!”

“” Maman, Noémie et Kevin sont avec moi. Tout va bien. On vous rejoint à l'hôpital. Comment va Xavier?””

Louise pianote rapidement sa réponse sur l'écran tactile du téléphone.

“ Il tient le coup. Je sais pas si c'est une bonne idée de venir. Il neige beaucoup je trouve. Il vaut mieux que vous rentriez au manoir. On vous tient au courant. Noémie est restée avec toi tout l'après-midi?””

“” Ils sont venus pendant l'entraînement si ça peut te rassurer. C'est un mec bien. Je sais pas si on va avoir la patience d'attendre””

“”Ca ne changera rien de venir mon chéri. Mettez-vous au chaud, on vous textote dès qu'il y a du nouveau. On monte le voir. Bisous, je vous aime””

“”Ok M'man. On se débrouille pour manger. Noémie vous fait de gros bisous””

“”Je m'inquiète pas pour ça, je vous fais confiance. A plus. Bisous””

“ Bon, bien, te voilà rassurée maintenant mon ange!
En partie oui..
En partie? Tu te rongeais les sangs pour Noémie oui! Plaisante Virginie. Elle a 17 ans mon coeur. Et c'est de son âge les garçons !
Pour une maman, c'est toujours trop tôt!
Il va pourtant falloir t'y faire chérie! Et pourquoi ne t'inquiètes-tu pas autant pour Nathan?
Parce-que c'est un garçon je suppose...
Et voilà, c'est bien ce que je pensais. Allez, viens, ils doivent avoir monté Xavier dans la chambre”

Les deux femmes grimpent les dernières marches qui les mènent au quatrième étage. Enserrant sa compagne par la taille, Virginie embrasse Louise dans le cou avant de pousser la porte du service. Au même instant, elles voient passer sous leur nez leur majordome endormi, branché à toute une batterie de machines. Les brancardiers et l'infirmière qui l'accompagnent pénètrent dans une chambre aux larges baies vitrées et l'installent tout au fond. Louise et Virginie regardent le spectacle de cet homme si doux et si affable plongé dans un profond sommeil, inerte et au visage blafard. Seul le pas feutré du personnel hospitalier et le bip des appareils troublent le silence pesant de la pièce. Les deux femmes se collent l'une à l'autre, se sentant impuissantes face à ce spectacle désolant.
Les brancardiers quittent la chambre, l'infirmière contrôle les appareils et le débit des perfusions, ajuste les tubulures avant de remonter le drap sur le malade et de les imiter.
Louise et Virginie l'interpellent :
“ Il va bien?
Qui êtes-vous?
La seule famille qui lui reste.
Son état est stable.
Il va s'en sortir?
Vous avez pas vu le Docteur Kramer?
Si, il y a un petit moment, mais on avait pas encore remonté Xavier..
Alors, sachez que depuis, son état n'a pas bougé Madame.
Dites-nous au moins quelque chose de réconfortant!
Il est solide et réagit bien. Son coeur bat régulièrement. Nous sommes obligés de l'aider à respirer mais sa fréquence respiratoire est correcte.
Et..
Nous avons fait tout ce qu'il était possible de faire. A présent, c'est à lui de jouer.
Je vous remercie, répond Louise.
Il n'y a pas de quoi, Madame.”

Et l'infirmière, une magnifique et sculpturale femme noire, les quitte, repartant vers d'autres tâches.

“ Hey, tu veux que je t'aide? Demande Virginie en plaisantant.
Hein, quoi?
Tu crois que je t'ai pas vue la mater?
Crois-tu que j'ai l'esprit à ça ma chérie? Et en plus, je regardais juste ses chaussures.. Je me demande comment elle peut supporter ces trucs en plastique aux pieds.
C'est surtout très confortable avec le nombre de pas qu'elle doit faire dans la journée..
Pfff, désolée chérie.. Xavier est là, entre la vie et la mort, et je parle chaussures.
Je voulais juste détendre l'atmosphère.
Je sais chérie.. Encore désolée. Je t'aime
C'est pas grave mon ange. Je t'aime aussi.”


Au commissariat, Lemoux sort de son dernier entretien d'avec Gavoilhe. Penaud et abattu, il se laisse entraîner par deux gardiens de la paix jusqu'à la sortie des bâtiments sous l'oeil satisfait de l'officier. Arrivé à la porte, il remonte tant bien que mal le col de son manteau, barrière dérisoire contre le froid et la bise hivernale. Il traverse les quelques mètres qui le séparent du fourgon qui, bientôt, va le conduire en prison. Une foule assez nombreuse est venue se rendre compte de la déchéance de l'avocat pourri. Quelques insultes fusent ça et là mais Lemoux, dans un dernier élan de fierté, les toise de son regard le plus sombre.
“ Tu ne fais plus peur à personne Lemoux. Contente-toi d'avancer avant que l'un d'entre eux ne te plombe quand ils apprendront les nouvelles demain dans la presse. Tu vas encore faire la une des journaux. Tu voulais la célébrité, t'es servi!
J'ai une question Commissaire.
Je t'écoute.
Qu'est devenu Walter?
Il est parti depuis un petit moment.
Il est au courant pour Louise?
Absolument. Il m'a même dit que tu projetais sa mort depuis un moment déjà.. Tu vois, j'ai une autre preuve et c'est du solide!
Ce fumier m'a vendu!
Non, pas du tout. Je suis surpris qu'un vieux roublard comme toi soit tombé si facilement dans le panneau. Non, il n'a rien dit, toi, par contre, tu viens de serrer le noeud de ta propre corde.
Pourquoi, un fin limier à la réputation surfaite manquait encore de preuves?
Je voulais simplement te l'entendre dire. Ma réputation est peut-être surfaite, mais la tienne en a pris un sacré coup dans l'aile.. Allez, embarquez moi ça ! Il pollue l'air que je respire.
On se reverra Commissaire.
Pour sûr !je viendrai te porter des oranges en prison. Et pas plus tard que demain, je t'en apporte un kilo avec ta feuille de chou favorite. Y'aura de pleines pages écrites en ton honneur..”

Jean-François Lemoux grimpe dans le fourgon, suivi par un gardien de la paix, direction, la prison.


Noémie et Nathan, arrivent au manoir dans un taxi noir et jaune. Dans ce décor de rêve, au milieu d'une nature qui a pris des apparences somptueuses, quelque chose cloche. L'enchantement habituel des lieux ne fonctionne pas aujourd'hui, quelque chose manque, le petit quelque chose en plus qui fait qu'arriver en cet endroit est un moment magique : Xavier n'est pas là pour les accueillir. Lui, qui d'habitude attend ses employeurs ou ses invités sur le perron de l'entrée, quel que soit le temps, quelles que soient les circonstances, avec son éternel sourire sur les lèvres et un mot toujours affable, mène en ce moment un combat difficile contre la mort.
Les adolescents sont tiraillés entre l'envie de se mettre enfin au chaud et celle de retrouver leur mère et sa compagne au chevet du majordome. La maison, sans leur présence est devenue terne et monotone et, malgré la chaleur accueillante du site, un froid insaisissable s'empare d'eux.
“ Tu sens comme moi sœurette?
Oui, c'est triste ici. C'est si vide dans cette grande baraque!
Entièrement d'accord. Et rester ici, à attendre des nouvelles qui vont pas venir avant un bout de temps peut-être, va pas être facilement gérable.
On a pas le choix de toute façon.
Mais j'aimerais tellement être avec eux!
Moi aussi, mais notre présence ne servirait pas à grand-chose. Et il faut obéir à maman. Dit Noémie.
Je pense qu'elle va avoir des questions à te poser.
Des questions? A propos de quoi?
Kévin.
Bein quoi Kévin?
Je pense qu'elle était inquiète que tu sois restée tout ce temps avec lui, tu vois ce que je veux dire?
Oh oui, je te vois venir toi!
Vous avez... ? Questionne Nathan.
Ça te regarde pas ce qu'on a fait ou pas.. Je t'en pose des questions, toi, quand t'es avec Annabelle? Répond l'adolescente tout en jetant son manteau trempé sur son grand frère.
Héhé, mais maman, oui, ça la regarde!
On verra, je la laisse venir sur le sujet. Elle n'a pas grand-chose à craindre. Je l'ai accompagné rejoindre son groupe à la répet de hard. Et puis pourquoi je te dis ça? J'ai pas à me justifier! Et mince, pourquoi elle s'inquiète toujours plus pour moi que pour toi à la fin?
Pose lui la question, je sais pas quoi répondre à ça même si je comprends ton point de vue.
Bon, on fait quoi Nathan? C'est d'un triste ici!
On se rallume un bon feu dans la cheminée, on se prépare un plateau télé et on reste bien au chaud devant l'écran en attendant que maman et Virginie se manifestent.
Ça risque d'être long..
Un film, une wii, il va bien falloir s'occuper.
Ça va pas être facile de se concentrer sur autre chose que sur les événements..
Je sais, mais on va essayer, d'accord? Autant passer cette attente insoutenable de façon la plus agréable possible, tu crois pas?
Je suis entièrement d'accord, mais je suis pas sûre d'y arriver. Aujourd'hui, c'était le jour de Xavier, son anniversaire! Maman et Virginie lui ont organisé la virée au kart pour le sortir d'ici et il se retrouve sur un lit d'hôpital, branché de partout.. Et on sait même pas s'il passera la nuit! J'avoue que ce ne sera jamais plus pareil s'il ne revenait pas.. murmure Noémie dans un sanglot.
Oh, tite soeur, viens faire un câlin. Mais si, il va s'en sortir. Xavier a déjà passé de nombreuses épreuves. Personne n'a été aussi marqué par la vie que lui et c'est ça qui ne l'en a fait aimer que d'avantage. C'est un amoureux de la vie, tu vas voir, il va s'en sortir..
J'ai envie de te croire Nathan..
Ce va pas ça, comme réponse.
Ok, je te crois Nathan.
C'est bien.. Bon, on bouge? Il commence à faire un peu frisquet ici.”


Louise et Virginie n'ont pas quitté leur position, fixant sans fin le majordome allongé dans l'espoir d'une amélioration, ne serait-ce que minime, quand le bruit strident d'une alarme retentit. Les deux femmes sursautent et comprennent immédiatement que quelque chose de très grave se produit, alors qu'un petit groupe du personnel soignant accourt dans la chambre où gît Xavier.
Chacun s'affaire à des gestes des milliers de fois exécutés lorsqu'un patient est en arrêt cardiaque. Une infirmière retire le drap avant d'y placer des électrodes, une autre met en marche le défibrillateur dont elle remet les palettes au médecin de garde.
Un premier choc, le corps de Xavier se soulève et retombe, inerte sur le lit.
La main de Louise s'agrippe à celle de Virginie, assistant toutes deux, impuissantes à une scène qu'elles revivent douloureusement.
Le bip continue de tracer sur le scope son tracé plat. Le coeur de Xavier refuse de repartir. Les deux femmes restent pétrifiées, les yeux rivés sur l'équipe médicale qui continue de s'affairer autour du pauvre Xavier.
“On recommence. Chargez.
Ca charge...et quelques interminables secondes plus tard.. chargé...
Allez, on y va. On lâche pas le morceau. Allez, accroche toi mon grand.”

La décharge puissante soulève à nouveau le corps toujours inanimé du majordome dont le visage commence à prendre la couleur si particulière de la mort.

“ Pas de pouls”

Louise, les yeux pleins de larmes, pose son front sur l'épaule de sa compagne et les ferme fortement dans un mouvement de déni alors qu'au même instant, une aide-soignante, de l'intérieur de la chambre, baisse les stores, les coupants cruellement du dernier lien qui les unissait à Xavier.

“ Allez mon grand.. Tu peux y arriver.. Il y a juste à côté, deux femmes superbes qui comptent sur toi et pour qui tu comptes beaucoup.. Chargez... Ne les déçois pas. Allez, on recommence..
Chargé..
Dégagez.. j'envoie..”

Pour la troisième fois, une puissante décharge traverse le corps de Xavier. Les yeux du médecin et de l'équipe médicale sont rivés sur le scope.


“ C'est fini .. lâche l'infirmière d'un ton grave. Quelle tristesse.. ..”
Le Docteur Kramer baisse les yeux une fraction de seconde, triste, et résigné. Il tient encore dans ses mains fines mais puissantes, les palettes qui viennent d'envoyer dans le corps inerte de Xavier, le dernier espoir de le ramener à la vie.

“ Non, il est costaud, il peut y arriver.. Allez, on retente.. Chargez..
Ca charge..
Préparez une autre dose d'adré, la même.
Prêt..
C'est chargé..
Reculez-vous.. J'envoie”

Une fois encore, Xavier reste insensible à la puissante décharge électrique qui vient de lui traverser le corps.

“ Non, je refuse.. Allez mon grand, accrochez-vous... Toi, la faucheuse, tu repasseras une autre fois! .. On charge!
Ca charge docteur..
Bon alors?
Ca charge toujours.
Mais bon dieu, il lui en faut du temps à charger à ce défibrillateur..
C'est chargé..
C'est pas trop tôt! Poussez-vous.. J'envoie..”

“Bip, bip, bip..”

“ On a un pouls! S'exclame l'infirmière
je savais qu'on y parviendrait. Je savais que le bonhomme est un dur à cuire... Le pouls est régulier à nouveau et la respiration aussi. Surveillez ses constantes, je vais rendre des comptes à ces deux femmes qui se morfondent dans le couloir.
Entendu.
Quelle heure est-il?
20 h33
Merci.. je préfère voir cette heure sous l'angle de la renaissance que de déclarer celle d'un décès.”

A l'extérieur de la pièce, Louise et Virginie qui n'ont pas bougé d'un seul millimètre, entendent la porte s'ouvrir sur le médecin qui vient à leur rencontre. Ce dernier lit dans leurs yeux la plus profonde tristesse mais aussi l'espoir d'une bonne nouvelle.

“ Tout va bien Mesdames.
Oui mais.. tente d'articuler Louise, avec des tremolos dans la voix.
Son coeur s'est arrêté mais nous avons réussi à le faire repartir. Il est vraiment accroché à la vie ce monsieur. Dit le docteur Kramer d'une voix extrêmement douce qui se veut rassurante.
Oui, c'est un amoureux de la vie.. renchérit Virginie.. Et il sait qu'il a pas le droit de nous lâcher comme ça où ça va barder pour son matricule ! Tente-t-elle de plaisanter.
Ah, je comprends mieux alors ! Dit le médecin en répondant à son sourire. Je pense qu'il a beaucoup de chance de vous avoir à toutes les deux vous savez.. Et ça va l'aider énormément dans les prochaines heures. Je suppose que vous allez rester à son chevet. Vous devriez allez reprendre des forces, la nuit va être longue. Vous n'avez pas bougé depuis votre arrivée. Il faut penser à vous aussi vous savez.. Il aura besoin de vous en pleine forme.
Je n'ai pas très faim lui répond Louise
Moi non plus . Dit Virginie. Mais le docteur a raison, il va falloir qu'on se force un peu.. Où peut-on trouver quelque chose à grignoter?
La cafeteria est encore ouverte. C'est au premier, au fond à droite.
Merci, mais ne croyez pas que vous vous débarrasserez de nous comme ça. On sera très vite de retour.
Je n'ai aucun doute là-dessus...
Oh, une petite question Docteur.. Pardonnez ma curiosité, mais je crois déceler chez vous un léger accent..
Exact, je suis Allemand et je vis en France depuis plus de quarante ans maintenant.
Très charmant petit accent en tout cas.. Merci Docteur.. on file à la cafeteria.
Je serai dans les parages si vous avez besoin de moi, je suis de garde.
Entendu.. Encore merci, merci pour tout ce que vous faites Docteur.”

Les deux femmes s'engouffrent dans l'ascenseur, croisant ça et là des visiteurs sur les visages desquels elles lisent différentes expressions. Avant que les portes ne se ferment, elles aperçoivent celui d'une jeune femme en pleurs, consolée par une dame plus âgée qui semble être sa mère.
Cette image leur fait penser immédiatement à la situation qu'elles sont en train de vivre et ne manque pas de leur rappeler l'état précaire de Xavier. Le court moment de distraction avec le médecin se dissipe, retour à la réalité des choses. Elles se regardent toutes deux et fondent en larmes. Mais, Virginie, la première, se reprend. Prenant Louise dans ses bras, elle dépose sur sa bouche un léger baiser avant de lui adresser la parole tout en dégageant sur son front, une mèche rebelle.
“ Hey, non, c'est pas bien.. il faut rester fortes pour lui bébé. Il le ferait pour nous et je suis sûre que s'il nous voyait, il n'apprécierait pas que l'on soit tristes..
je sais ma chérie, mais c'est tellement dur.
Bien sûr que c'est dur, mais il faut qu'on le soit encore plus ! Il le faut, pour Xavier.. ok?
Je sais mon ange.. tu as raison, tout à fait raison..” Puis, se prenant au jeu, “ Je me demande ce qu'on va trouver de bon à la caf.
Heu, Jambon purée, jambon pâtes, couscous, frites..
Ah, je vois, tout ce qu'il faut pour le régime..
Bein quoi.. C'est ce que je mange-moi!
Et tu as pas un gramme en trop.. lui dit Louise en la détaillant d'un regard pétillant, des pieds, à la tête.
Merci ! Dit Virginie dans un sourire rayonnant. T'es pas mal non plus dans ton genre tu sais..
Ah ouais?
Tout à fait. Tout ce qu'il faut, à la place qu'il faut.. et tes seins.. mmmm
Virginie!!”
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