Tourments d’un cocu

Ma chaste et prude Léa, la fille qui proclamait vouloir devenir ma femme, qui se disait prête à l’être et qui m’ a offert la preuve de son amour en me sacrifiant sa virginité dimanche soir, dans des conditions inconfortables, vient de me faire la démonstration du peu de cas qu’elle fait de moi puisqu’elle me tient moi qui suis homme de parole : son mariage est acquis.
J’ai failli être berné et comment ! Contre une promesse de mariage Léa s’est donnée à moi. Il y a six jours, elle a su me persuader de son amour, elle m’a juré amour éternel contre le don de sa virginité. Si ce n’était pas ma meilleure amie depuis toujours , si je ne la connaissais pas comme fille honnête, sincère, digne de confiance j’aurais laissé tomber. Mais elle, Léa, vient de briser mes plus beaux rêves. Comment expliquer le revirement auquel je viens d’assister ? Qu’elle est loin l’image que j’avais d’elle.
Si j’ai bien compris l’échange entre elle et Thomas sur la couverture dans l‘allée forestière, dès lundi tous deux ont entamé une relation sexuelle dans ce cadre peu confortable également, comme si Léa avait une préférence pour les situations à risque. La rencontre du lundi, lendemain de la nôtre, était-elle convenue auparavant, est-elle survenue subitement lundi ? Léa avait-elle prémédité cette trahison, avait-elle monté cette rencontre ou s’était-elle engagée pour attirer Thomas au cinéma dans le but précis de terminer sa soirée avec lui dans une chambre d‘hôtel ? S’est-elle sentie lundi coupable de l’avoir laissé tomber dimanche à l’hôtel pour m’accompagner dans le square ?
Des remords tardifs l’ont-ils conduite à vouloir compenser une trahison ( sa fuite de l’hôtel) par un rapport sexuel accordé au jeune homme abandonné? A-t-elle voulu se faire pardonner ? Thomas lui a-t-il adressé des reproches ou l’a-t-il menacée de révéler son attitude déloyale? A-t-il fait valoir qu’elle avait une dette envers lui et a-t-elle cru éteindre cette dette dès ce lundi en montant dans sa voiture, après quoi il aura tiré profit de son trouble pour obtenir une relation sexuelle. Ceci fait, l’a-t-il fait chanter, par exemple en prétendant me tenir au courant d’un faux pas effectivement commis?
Pourtant Léa savait pertinemment que Thomas avait une petite amie à laquelle il tenait, pour l’avoir entendu de sa bouche lorsqu’il bourrait Mado en présence de Josiane. Elle devait avoir compris qu’il souhaitait uniquement passer un bon moment avec une proie facile présentée par Josiane, leur amie commune . Elle ne pouvait pas espérer de lui une promesse de mariage comme celle qu’elle m’avait arrachée. Mon engagement aurait permis de ne pas attendre celui de Thomas. Cela n’a pas pu suffire à la jeter dans les bras du candidat. Le rapport de Thomas avec Mado, la comparaison que Léa a pu établir entre la souffrance de sa défloration et ma délicatesse d’une part et l’enthousiasme de Mado défoncée par l’autre avec vigueur a dû l’influencer et elle aura voulu connaître les sensations fortes éprouvées par Mado. Les gémissements de Mado auront éveillé une curiosité incontrôlable chez Léa. Mado enchantée par la bite de Thomas en a fait son héros. Je me souviens de son dialogue avec Josiane après le départ de l’étalon :

- Mais Mado, qu'est-ce que tu racontes, interroge Josiane. Tu quitterais Robert pour la grosse de Thomas.
- Quoi, s'il était libre tu laisserais passer un coup pareil ?
- Moi j'aime l'amour mais à un certain moment cela devient de la torture. Je préfère plus de tendresse à une technique brutale. Sans l'intervention du portier Thomas me promettait une sodomie sensationnelle. Tu me vois marcher comme un canard après une épreuve douloureuse? Non, Guy est bien. En vérité mon type d'homme serait plutôt un gars calme. Tiens Jean par exemple m'aurait plu, mais Léa le tient.
- Jean ? Ah ! Tu me scies, c'est un timide.
- Ça ferait le mari idéal, gentil, travailleur, ne fume ni ne boit. De plus il travaille en déplacement, c'est pratique si tu veux avoir des petites aventures extraconjugales.
- Évidemment, vu comme ça, je comprends mieux. Mais il s'est entiché de Léa, pas de toi. Quand je pense que Léa aurait pu commencer avec un tire-bouchon de la taille de Thomas. Il l'aurait défoncée estropiée peut-être, la pauvre. Bon, ça va mieux, je me remets de cet assaut fabuleux, on peut partir.
Comme moi Léa a entendu, elle pourrait avoir eu envie de vérifier la supériorité de Thomas sur moi, envie de se sentir pourfendue, explosée, défoncée à en avoir mal. Cela expliquerait qu’elle y ait pris goût et que du lundi au vendredi, sous la violence des orgasmes elle soit devenue ce pantin soumis aux fantaisies de Thomas. Son comportement avec Josiane, ces quelques gestes de lesbienne si surprenants, ce sourire de contentement, sa promptitude à adopter toutes les positions exigées par l’amant , jusqu’à l’acceptation d’une pénétration anale par Guy dans un trio diabolique montrent à quel point Thomas a su la dominer. Elle a entendu sans sourciller l’annonce de l’inversion des partenaires bien qu’elle ait tout à craindre d’une sodomie menée par le gros calibre de son amant.
Enfin et surtout elle n’a absolument pas protesté quand on lui a proposé de me conserver les rapports amoureux du week-end en échange de rapports multiples et plus efficaces les jours de semaine pendant mes déplacements pour le travail, y compris après notre mariage. Elle considère désormais que c’est acquis, faisable, normal. Voilà ce qui me froisse par-dessus tout : le projet de mener une double vie, de se partager sans vergogne, à l’abri du statut de femme mariée. C’est contraire au contenu de nos conversations, c’est un changement complet chez cette adepte des règles de vie correctes.
Curiosité de se sentir prise par une verge imposante, exemple de l’engouement de Mado pour cet organe, disposition de Thomas bien décidé à vaincre ses réticences du dimanche précédent.
( Pour mémoire je rappelle ses propos:
. « Elle s'est taillée avec son Jean, la conne. Elle ne sait pas ce qu'elle a manqué ce soir. Un jour elle paiera sa fuite, je la baiserai et elle gueulera de joie, la putain »)
la somme de ces points ne me dit pas comment le retournement moral de Léa a pu s’opérer aussi vite. Il a fallu autre chose ou quelqu un pour la décider à oser passer à l’acte. Qui a pu la faire monter dans la Toyota rouge de Thomas?
Dans la nuit je ressasse ma déconvenue et j’essaie de reconstituer les événements déconcertants de la semaine. Soudain, comme une évidence, une réponse s’impose. Josiane! Et oui, qui avait provoqué la rencontre au cinéma, qui avait rappelé à Léa l’heure du début de séance : Josiane. Pourquoi ? Par perversité , ce ne serait pas inconcevable. Mais , si c’était par jalousie. L’explication est simple. Si Léa était sensible aux paroles de Mado, j’avais de mon côté été touché par l’aveu de Josiane à Mado:
«  En vérité mon type d'homme serait plutôt un gars calme. Tiens Jean par exemple m'aurait plu, mais Léa le tient. »
Josiane envieuse de Léa a tenté de l’éloigner de moi le dimanche, de la rapprocher du chaud lapin Thomas. Elle a recommencé vraisemblablement le lundi avec plus de succès. Elle a su lui répéter jusqu’à plus soif ses convictions telles qu’entendues au square alors que nous nous cachions derrière la haie:
« - Ça ferait le mari idéal, gentil, travailleur, ne fume ni ne boit. De plus il travaille en déplacement, c'est pratique si tu veux avoir des petites aventures extraconjugales »
Faute de détourner Léa de ses projets matrimoniaux, elle lui a montré l’intérêt d’avoir un amant de qualité pour combler ses soirées de solitude. Comme un candidat sérieux se présentait, il ne fallait pas perdre l’occasion de se lier à Thomas dont elle pouvait par expérience vanter les qualités au lit. Cela avait dû occuper le temps de repos du lundi midi. Léa embobinée, si souvent conseillée par cette bonne copine qui ignorait les motifs de son zèle, avait accepté un rendez-vous avec cet amant potentiel. Cela n’engageait à rien, pourquoi ne pas essayer. La suite se devine. Le charmeur, opposant sa voiture à ma mobylette avait obtenu un bisou, deux bisous et de fil en aiguille, de bite en vagin, avait compromis celle qui m’avait juré fidélité.. La démonstration dans une femme déjà déflorée par mes soins, avait tourné à l’avantage de l’amant.
De soir en soirs, avec le concours intéressé de Josiane, Thomas avait ouvert de nouveaux horizons à la naïve jeune fille. D’autant plus qu’il ajoutait aux exercices pratiques agréables des encouragements à m’épouser. Au moins, si Léa ne savait pas avec qui je passais mes nuits en semaine, saurait-elle comment occuper les siennes au mieux. Léa ne faisant pas les choses à moitié, j’avais eu droit , ce vendredi soir, au résumé de ses activités sexuelles et sentimentales de cette semaine ou elle projetait de se bâtir une vie bien douce entre mari et amant, se moquant avec le second de l’ignorance dont en parfait cocu le premier s’entretiendrait. J’ai passer une nuit horrible à réfléchir à mon malheur, tandis que Léa dormait, souriant aux anges, à poings fermés, grâce à la saine fatigue de ses exploits sexuels.