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Du sexe pour tous

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Lue : 3740 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 19/03/2013

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Depuis un certain temps, tous les soirs, Lili ma petite amie et compagne, après un gros câlin qui me laisse groggy, me quitte pendant deux heures. Elle est bénévole dans une association récente, ADDC, qui réconforte, me dit-elle, des déshérités de toutes sortes, hommes et femmes. Elle distribue en compagnie de ses compagnons de la chaleur aux malheureux qui en manquent. Offrir la chaleur d’une salle chauffée, la chaleur d’un café ou d’une soupe et de la chaleur humaine par l’écoute, par la présence physique, par un contact proche : c’est m’a-t-elle expliqué le but de cette association. J’admire son dévouement, ce qu’elle appelle pudiquement le don de soi.

Je rentre tard du travail. Lili a déjà enfilé son manteau, on l’attend.
- Tu seras récompensé à mon retour, promet-elle.

Je n’en doute pas. Pourquoi ne pas aller grossir les rangs des bénévoles ? D’ailleurs pourquoi Lili ne m’a-t-elle pas encore invité à l’aider ? Il serait temps de voir de mes yeux comment je pourrais me rendre utile. Lili marche d’un pas décidé, je la suis de loin. Elle disparaît soudain à hauteur d’un ancien magasin, une moyenne surface ruinée par l’arrivée d’une grande surface. Dans son sillage quelques ombres s’évanouissent au même endroit. Deux ou trois individus terminent une cigarette. Je passe à côté d’eux. Mal rasés, habillés de vêtements trop grands, ils devisent sans se soucier des passants. Je me retourne, je suis seul sur le trottoir.

J’emprunte le passage probable de toutes ces ombres, je pousse une porte et me trouve nez à nez avec un type souriant:
- Entre mon ami. Tu es nouveau ? Ne crains rien. As-tu des papiers ?
- Je ne savais pas. Excusez-moi…
- Non, ne te sauve pas. Qu’attends-tu de nous ?
- De la chaleur, on m’a dit de m’adresser ici pour en trouver.
- Tu es à la bonne adresse. As-tu faim et soif ? Prends la porte à droite, va, Paul te servira une soupe et un verre de rouge.

Paul m’accueille, se réjouit de voir arriver un nouveau. J’ai un peu honte de manger la soupe des pauvres, mais ma curiosité m’a poussé dans une voie à sens unique. Trois hommes d’âge incertain vident leur verre de vin et vont au rab d’un même pas. Ce sont des habitués, ils sont ici chez eux, parlent fort et rient avec Paul. Pourquoi décevoir ces bénévoles si contents de me réchauffer.
- Comment t’appelles-tu me demande une accorte quadragénaire.

Jusque-là, tout va bien, personne ne me connaît. Je donne un prénom.
- Serge.
- Eh bien Serge, voudrais-tu te laver ? La douche est libre en ce moment. Je te montre le chemin, voici une serviette et du savon, la douche est derrière ce rideau. Bonne douche mon ami.

Bien gentille la dame se retire. Je joue le jeu puisqu’on est si aimable. Je n’aurai pas à me doucher pour Lili ! Je me sèche. Où est la sortie ? J’ouvre une porte, je jette un coup d’œil : une jeune femme a mal tiré son rideau, elle est sous la douche, je ne vois que sa tête enveloppée d’une serviette penchée vers un genou. De peur de l’entendre crier au secours et de passer pour un vilain voyeur, je ferme cette première porte avec précaution. La porte suivante ouvre sur une salle longue, une sorte de couloir. Quatre individus séparés par des planches sont alignés face à une paroi, presque immobiles. Tout se fait en groupe ici. Ils ont dû beaucoup boire pour rester debout aussi longtemps face aux urinoirs. Au fond une niche est vide. J’irais bien vider ma vessie, moi aussi.
- Zut, l’urinoir a été retiré, j’ai l’air idiot verge en main en face de ce mur où il ne subsiste plus que le trou d’évacuation démuni de tuyauterie. Les autres me regardent curieusement. Je suis gêné, je me sens rougir, l’envie d’uriner s’est évanouie. Mon voisin me toise
- Ben alors, envoie dans le trou !
- Là ?
- Hé oui, tu n’es pas dans le coup ? Allez, approche du mur ou tu es monté comme un âne ?
- Non, bon. Je tente un sourire, j’avance, je fais comme on me dit, tourné vers ce voisin bienveillant et je le vois secoué de la tête et des épaules par un gros frisson. Mon zizi franchit la paroi. Elle a tout au plus vingt millimètres d’épaisseur. Aussitôt je m’effraie, une main m’a saisi et me tient fermement. Une voix de femme murmure:
- Tiens, un nouveau. Belle queue inconnue. Hé que veux-tu, une branlette ou une fellation ?
- Hum !
- Les deux, gros gourmand. Manon est de bon poil aujourd’hui et les clients sont rares. Tu es inscrit à l’entrée ?
- Hum !
- C’est bien. Allons-y.

Masturbé fermement par une main souple, mon pénis enfle entre des doigts fins. Que m’arrive-t-il ? Est-ce que je rêve debout ? Les autres box se vident un à un. D’autres arrivants prennent la pose
- Georgette, viens m’aider. C’est du frais en bon état. Tiens-le à la base, il veut une pipe. Je le commence et si tes mâchoires sont encore en forme tu pourras l’achever.

Une sensation de chaleur et d’humidité enveloppe mon gland. Un doigt passe sous ma queue et vient chatouiller mes couilles. Je laisse faire. La bouche est experte, les dents frottent juste assez pour énerver, la langue tourne autour de ma tige. Il se produit un changement de main.
- A toi Georgette, suce. Il est presque mûr, il va éjaculer. Quand le sperme jaillira présente la tasse, il ne faut rien perdre. Attention voilà la responsable de la salle. Madame Lili, il y a un nouveau, vous voulez goûter.
- Folle, fait la voix connue de ma femme, j’ai tout ce qu’il faut à la maison. Ah Marie, tu tournes le dos au mur.
- Oui, de l’autre côté il y a un malabar. Regardez l’engin. Beau, grand et épais. Il était temps. J’ai besoin de me faire ramoner. J’en meurs d’envie. Et ce truc me fera grimper au mur. Oh! Vache, quel bélier. Il me défonce le trou.

A deux box de moi, un grand gaillard africain balance son postérieur d’arrière en avant, pousse son ventre vers la paroi et la fait résonner à chaque coup de sa grosse bite. De l’autre côté, la fille invisible, chante son bonheur.

- Ho, toi, comment t’appelles-tu ?

Georgette m’interpelle. Je déforme ma voix et donne le même prénom qu’à l’entrée.
- Alors Serge, je te fais cracher ou tu me prends…. Tu voudrais aller en chambre ? Tu vois la porte au fond à gauche. Viens, nous nous amuserons et ferons connaissance.

Je remballe mon attirail. Je vise la porte par laquelle je suis venu, je fonce tout droit, salue au passage,
- Oui, merci, c’est formidable. Merci encore… Oui; à demain!

J’ai eu chaud. Ici on distribue de la chaleur effectivement. Dans le froid je remarque ma sueur. Je me sauve, trouve un recoin. Lili va avoir fini son service, je l‘attends. Elle sort, accompagnée par un homme de forte stature.
- On se revoit demain. Ah ! Un bisou! Embrasse-moi.

Ils sont debout sous un réverbère. Le gaillard la ceinture, la plie presque en deux, lui masse les seins, le ventre. Sa main descend, saisit le bas de la jupe, remonte entre les cuisses.
- Cesse tes bêtises. Lâche-moi dit-elle avec calme et autorité.
- Quand ferons-nous l’amour ? Pourquoi remets-tu toujours à plus tard ? Pourtant tu mouilles, ta culotte est trempée.
- Non, pas le doigt, pas touche. Je suis fiancée. Si tu insistes encore je ne collaborerai plus. Evite de m’embrasser. Tes caresses sont stupides, ne recommence plus ou j’abandonne.
- Ca m’étonnerait. Avoue que ça t’excite de voir ces malheureux se défouler. Ces queues qui passent par le trou, ces femmes qui les masturbent ou les prennent en bouche et celles qui collent leur cul ou leur sexe au mur pour trouver du plaisir, ça te fait mouiller.
- Tu ne comprends donc pas ? Ils ont, hommes et femmes, besoin de boisson et de nourriture mais aussi de sexe. Ton idée est merveilleuse, ce mur percé et la répartition par sexes est judicieuse, elle permet un certain anonymat et par-dessus tout elle permet à des déshérités, à des délaissés ou à des moches de vivre un instant de contact heureux. Je suis heureuse de participer à cette distribution gratuite de chaleur humaine à ces malheureux. J’avoue que cela me fait chaud au cœur.
- Au cœur seulement ? Menteuse, ce n’est pas ton cœur qui trempe ta culotte. Et cette odeur sur mon doigt, c’est celle de ton cœur ? Tu te moques. Laisse-moi encore vérifier.
- Tu es obsédé. Sois sérieux une minute. Certaines femmes souhaitent de plus en plus fort l’ouverture des chambres. Quelques hommes s’impatientent. La levée de l’anonymat pour ceux qui le souhaite pourrait réunir des couples solides.
- Je sais, on verra.
- Cependant, il ya un instant, un nouveau a fui quand Georgette lui a donné rendez-vous. N’allons pas trop vite, Robert.
- C’est étrange ! Donne-moi rendez-vous n’importe où et j’y cours. Hum l’odeur de ton cœur sur mon doigt me donne la tringle. Allez, viens je t’emmène à l’hôtel. J’ai envie de toi.
- Va au baisoir, Georgette te soulagera.
- Un jour je te coincerai.
- Même pas en rêve. J’aime mon homme.
- Et si je lui racontais quelle est ta charge à l’association : organisatrice des plaisirs sexuels ?
- Tu me rendrais un éminent service. S’il savait, André serait fier de moi. Plusieurs fois j’ai failli le mettre au courant.
- Qu’attends-tu ? S’il te fout à la porte, je te ramasserai avec joie.
- Idiot. Sois sérieux à la fin. Si ta femme savait…?
- Je n’ai jamais été plus sérieux qu’en ce moment. Regarde.

Robert ouvre sa braguette, sort un pénis déjà tumescent :
- Sois gentille, viens avec moi dans ce recoin, branle-moi et taille-moi une pipe. A force de voir nos clients tu dois savoir-faire. Viens, cesse de résister.

Il tire sur le bras, enlace Lili, la pousse dans ma direction. Je sors de l’ombre, me montre.
- Remballe tes affaires et fous la paix à Lili. Dégage, sale con !
- Qui c’est celui-là ?

Lili se jette dans mes bras.
- C’est André ! Adieu Robert, fais de beaux rêves ! Ouf ! Mais que fais-tu là? Tu m’espionnes ? C’est toi le fuyard ? Non pas toi, pas ici; ôte ton doigt, vite au lit, j’ai envie de toi.
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Histoire de Veilleur

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