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Adam

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Lue : 18107 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 02/11/2010

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Première partie

Adam venait tout juste de célébrer ses 19 ans lorsque « l’accident » se produisit. C’est ainsi qu’il désignait ce bref moment de sa vie à défaut d’y trouver un meilleur terme. Cet événement le perturbait au plus haut degré; il ne cessait d’y penser et de s’interroger sur ses motivations profondes. Mais rien n’y faisait.

Ça s’était passé lors de sa dernière partie de hockey au Collège. Il était la vedette de son équipe, le meilleur compteur ce qui faisait de lui, l’un, sinon le, garçon le plus populaire de son établissement scolaire. En outre, il était séduisant. Il en était conscient. Comment aurait-il pu en être autrement? Le regard des filles et le nombre de sollicitations et d’invitations qu’il recevait quotidiennement contribuaient grandement à le rassurer à cet effet.

Adam était beaucoup plus critique envers lui-même que ses admiratrices. Lorsqu’il se regardait dans la glace, ce qu’il voyait le laissait plutôt indifférent : des cheveux bruns trop bouclés à son goût et difficiles à coiffer, des yeux bruns avec des cils très fournis et des lèvres plutôt charnues. Ces traits lui venaient de sa mère. Il remerciait toutefois le hasard génétique qui l’avait doté du nez paternel, fort et légèrement busqué ce qui venait contrebalancer le caractère trop doux, du moins à son avis, des autres traits de son visage. On l’avait souvent comparé à Joe Jonas du groupe musical les « Jonas Brothers », version grand format car Adam était d’une taille qui dépassait le mètre quatre-vingt-dix versus le mètre soixante-quinze du musicien.

Dès ses quatre ans, Adam avait été rompu à tous les sports disponibles dans sa région, le Saguenay, au nord du Québec. Son père possédait toute une collection de vidéos amateurs illustrant les prouesses de fiston au ski alpin, planche à neige, vélo, patins à roues alignées, tennis, natation et, évidemment celles dont il était le plus fier : au hockey! Enfant unique, il était chéri par ses parents qui avaient divorcé alors qu’il avait douze ans. Son père était notaire et sa mère professeur de chant. Sa famille était prospère financièrement et, malgré la séparation, ses parents maintenaient des relations très amicales. Adam n’avait donc jamais ressenti la carence matérielle et affective.

Bref, il était le prototype du beau gosse, populaire et bon garçon. Les ingrédients principaux pour faire craquer la plupart des filles sur son passage. Et il n’hésitait pas à séduire toutes celles qu’il désirait, une par une. Il faisait un usage fort efficace des talents dont il était généreusement nanti.

En ce moment, il fréquentait une jolie fille qu’il aimait bien, Nancy. Celle-ci était folle de lui mais Adam commençait à être un peu las de ses incessants coups de fil et messages Facebook. Il la trouvait un tantinet envahissante mais, chaque fois qu’il la voyait, il se souvenait des raisons pour lesquelles il la désirait. Elle avait une énergie débordante et lorsqu’ils étaient ensemble, ils faisaient des tas d’activités intéressantes. Toutefois, comme il ne fréquentait la même fille jamais très longtemps par principe du « gars trop jeune pour se caser », il avait décidé que sa relation avec Nancy avait un peu dépassé le délai recommandable de fréquentation et il avait commencé à regarder les opportunités qui l’environnaient.

Pourtant, en ce moment même, alors qu’il tentait désespérément de se concentrer sur ses études, Adam ne s’apercevait pas qu’il était le centre d’attraction de la bibliothèque de l’école. En effet, à une autre table non loin de lui, un troupeau de femelles chuchotaient en le dévorant des yeux. Mais cette fois-ci, contrairement à son habitude, l’attention d’Adam avait déserté sa conscience pour s’arrêter sur « l’accident ».

Ce jour là, soit une semaine plus tôt, il avait dû quitter la partie de hockey en cours parce qu’il s’était bagarré avec un autre joueur sur la glace. Son adversaire l’avait harcelé tout au long de la première période de jeu. Habitué à cette tactique de déconcentration, Adam n’avait pas réagi au prime abord. Mais l’autre avait persisté à un point où ses moqueries avaient subitement escaladé en injures : « poule mouillée », « gros gras », « connard ».

Au bout d’une demi-heure de ce traitement, Adam était à la torture. Il avait violemment jeté ses gants et projeté le coupable contre le mur de la patinoire. Aussitôt, les instructeurs des deux équipes s’étaient précipités sur la glace pour séparer les joueurs. Et Adam avait été expulsé pour intention de coups et blessures. En fait, son instructeur savait bien que, de cette façon, il protégeait son joueur vedette. S’il était resté dans le jeu, les coéquipiers de son adversaire se seraient assurément concertés pour venger leur ami.

Mécontent, Adam s’était alors précipité aux vestiaires. Arrivé au sien, il avait retiré son équipement et était presque dévêtu lorsque, soudain, il avait entendu un son qui aurait pu passer pour une plainte. Il s’était alors avancé prudemment vers l’emplacement des douches d’où semblait provenir le bruit quand, brusquement, il s’était figé sur place de surprise : à travers un rideau aux trois quarts tiré de l’une des douches, il pouvait voir deux corps nus entrelacés. Comprenant l’origine et la teneur de la plainte entendue et souriant de sa bonne fortune, il s’était tenu coi et positionné de façon à pouvoir espionner la scène sans être vu.

Adossé au dernier vestiaire à l’extrémité du corridor, Adam avait penché la tête vers l’allée adjacente qui était celle des douches et, du coup, avait obtenu un meilleur aperçu des ébats à quelques pieds de lui, sur sa droite. Il pouvait voir le garçon embrasser passionnément sa partenaire dont il ne percevait que la chevelure mouillée. Il l’avait reconnu : Samuel, l’assistant aux vestiaires, chargé de veiller principalement au renouvellement de l’équipement des joueurs. Adam ne le connaissait pas personnellement mais l’avait croisé quelques fois au Collège.

D’autre part, Samuel ne faisait pas partie de son cercle d’amis pour plusieurs raisons. Il n’était pas le type sportif comme la majorité des amis d’Adam. Mais il y avait plus que ça : Samuel était plutôt marginal. Adam ne lui connaissait pas d’amis proches mais plutôt un cercle d’amis qui partageaient un même besoin excentrique de se vêtir d’une façon plutôt gothique, un peu punk. Samuel avait des piercings aux oreilles, sourcils, à la lèvre inférieure et, d’après ce qu’Adam pouvait maintenant constater, il en avait également aux mamelons…

La physionomie de Samuel était plus intéressante qu’esthétique : des cheveux assez longs et très foncés avec une longue mèche qui lui couvrait un côté du visage, les yeux noirs bridés au regard intense et le sourire un peu requin. Plutôt joli garçon, il était d’une stature moyenne et d’une corpulence mince et nerveuse.

Aux vestiaires, il passait inaperçu. Son emploi faisait en sorte que sa présence n’était requise qu’après les parties de hockey. En fait, Adam ne le croisait que très rarement. Ils avaient partagé quelques cours ensemble car Samuel ne travaillait aux vestiaires qu’à temps partiel. Il était également inscrit à temps plein aux études collégiales. Les deux garçons ne s’étaient toutefois jamais adressés la parole.

Tout à coup, Adam s’était aperçu que Samuel l’observait sans pour autant cesser ses activités. Adam avait avalé difficilement sa salive et, pendant une fraction de seconde, pensé à se retourner et à s’en aller. Mais quelque chose dans le regard de Samuel l’avait maintenu en place. On aurait dit qu’il lui ordonnait de ne pas bouger. Fasciné, Adam était resté docile.

Le regard toujours fixé sur Adam, Samuel avait pris la main de sa partenaire invisible et posée sur son sexe. Adam enregistra la scène mais son corps refusait toujours de se mettre en action et de quitter. Il eut conscience, à travers les méandres de son envoûtement, que son propre sexe s’était durci. Son corps réagissait malgré lui à la scène érotique.

Tout à coup, la partenaire de Samuel avait saisi avec force les hanches de ce dernier et l’avait tourné dos à elle. L’échange de regards hypnotiques ainsi rompu, Adam put avoir une vision globale de la scène et ce qu’il comprit le choqua : les mains placées sur les hanches de Samuel n’étaient pas des mains de femme…Contre sa volonté, le sexe d’Adam avait durci davantage. Il était demeuré sur place alors que sa tête lui disait de fuir. Bizarrement, la scène le dégoûtait légèrement tout en l’excitant au plus haut point.

Samuel était maintenant dos à Adam; la main de son partenaire le força subitement à se pencher. Ainsi courbé, Samuel pressa ses mains sur le mur de la douche et parvint à regarder derrière lui dans la direction d’Adam. Celui-ci vit l’autre homme pénétrer fortement Samuel de son sexe en émettant un son guttural profond. Samuel émit une légère plainte en fixant toujours Adam d’un regard trouble. Le bassin de l’autre homme se mit en mouvement et donna de grands coups de butoirs alors que sa main se déplaçait du dos aux cheveux de Samuel qu’il tira par derrière. Le jet de la douche et la vapeur environnante donnaient à la scène un caractère érotique intense.

Samuel libéra l’une de ses mains posées sur le mur pour la glisser entre ses jambes, sur son sexe. Il commença à se caresser en émettant de petits sons excités alors que son partenaire, de plus en plus bruyant, augmentait graduellement le rythme du balancement de ses hanches jusqu'à ce que, soudainement, son bassin s’arrête et que ses jambes se mettent à trembler sous la force de son orgasme. Il poussa un cri comparable à celui du lion sous la violence de son exultation puis le haut de son corps retomba mollement sur le dos de son amant. Lentement, il se remit à donner quelques petits coups de bassin langoureux supplémentaires en riant de satisfaction. Son visage tourné vers le mur, ne permettait pas à Adam de l’identifier.

Samuel se releva ce qui força son amant à en faire autant. Samuel se tourna de côté de façon à ce qu’Adam lui fasse face. Un coup d’œil à l’organe toujours brandi de Samuel permit à Adam de voir que ce dernier était toujours excité. Samuel prit la tête de son amant entre ses deux mains et l’embrassa lascivement, fixant Adam. Puis, il poussa la tête de l’autre homme, d’un geste impérieux vers le bas de son propre corps, afin de forcer ce dernier à s’agenouiller et de cette façon, à prendre son pénis dans sa bouche.

Pendant que l’amant, soumis, le léchait et le pompait vigoureusement, Samuel se mit à gémir, les yeux entrouverts, posés sur Adam. Celui-ci eut soudainement des frissons le long de sa colonne, les pieds semblant coulés dans le béton et l’organe lancinant sous la pression de son excitation. L’une des mains d’Adam, contre tout raisonnement, se leva et se posa sur son propre sexe. Adam eut à peine conscience de ce que sa main faisait. Elle avait une volonté propre. Les seuls détails qui lui parvenaient étaient ceux de la douche, de la tête blonde qui se mouvait d’un va et vient sur le sexe de Samuel et des plaintes lascives étouffées de ce dernier qui le dévorait des yeux alors que l’orgasme était sur le point d’éclater.

Adam éjacula au même moment que Samuel qui retint avec force la tête de son amant contre son bassin. Un éjaculât long, intense et presque douloureux. Ce n’est qu’alors qu’Adam put enfin se libérer de sa transe hypnotique. Il sortit sa main mouillée de semence de sa culotte, se tourna et courut à son vestiaire. Rapidement, il prit le reste de ses vêtements et se dirigea à la toilette la plus proche. Il se nettoya à la va vite avec le papier de toilette et ne sortit que lorsqu’il se fut assuré qu’il ne croiserait personne.

La tête bourdonnante, Adam s’était mis à courir pour sortir du collège et ne s’était arrêté qu’à bout de souffle, parvenu à un parc non loin de chez lui. Là, il s’était laissé tomber sur un banc, vidé de toute énergie. Et il avait laissé libre cours à ses émotions à mesures que les flashbacks de ce qui venait de se passer dans le vestiaire affluaient à sa conscience en désordre.

Paniqué, il avait revu chaque détail de la scène qui l’avait subjugué quelques minutes plus tôt : le regard de Samuel, les mouvements de bassin, les gémissements, les caresses, etc. Et chaque image érotique évoquée le faisait sursauter alors qu’étrangement, une sensation de chaleur galvanisait le bas de son corps. Adam avait baissé la tête et plaqué son front entre ses mains. Il avait retenu l’envie soudaine de hurler. Que lui arrivait-il donc? Il n’était pas homosexuel pourtant! Que s’était-il passé pour qu’il réagisse de cette façon? Il s’était mordu la lèvre.

Incapable de résoudre quoi que soit et gelé jusqu’au os, il s’était alors levé pour retourner à contrecoeur à la maison. Il savait que son père l’attendait pour le souper mais il n’était pas d’humeur à lui tenir compagnie. S’étant excusé auprès de ce dernier, il était allé directement au lit et avait tenté de faire le point sur ce qui était arrivé.

En vain. Rien n’y faisait. Ses pensées étaient tourmentées par l’étiquette qui s’inscrivait en caractères gras sur ce qui s’était passé : gai! Tellement gai! Après toute une vie d’hétérosexualité active, j’ai des fantasmes gais…qu’est-ce qui m’arrive?

Après plusieurs heures de réflexion insensée et incapable de canaliser ses émotions, Adam, couché sur le dos, fixait le plafond, yeux écarquillés, mains crispées sur les draps. Il se dressa, assis sur son lit et entreprit de repasser la scène, image par image, son par son, odeur par odeur comme pour mieux se punir. Il tenta de trouver répugnant ce qu’il avait vu…hélas! Contrairement à ses attentes, son sexe se durcit de désir. Tourmenté par la contradiction de ses sensations - dégoût versus excitation -, Adam ne trouva le repos qu’en se caressant lentement pour commencer puis de plus en plus vite, à mesure que la scène des vestiaires et le regard de Samuel s’inscrivaient dans sa pensée. Il ne put retenir un long gémissement de jouissance…et finit par succomber à la fatigue.


Deuxième partie

Pendant les trois jours suivants, Adam, craignant par-dessus tout croiser Samuel, prétexta un rhume et resta à la maison. Il rata deux parties de hockey. La saison sportive battait son plein et les éliminatoires de la compétition de niveau collégial étaient fixées pour le mois prochain. Son instructeur avait même pris la peine de téléphoner directement son joueur vedette pour prendre de ses nouvelles et Adam s’était senti coupable d’abandon envers son équipe. Et pour quelle raison? Pour une obsession irrationnelle qui portait un seul nom : Samuel…

Ces trois journées avaient été un calvaire pour Adam qui tuait le temps en essayant de dévier ses pensées vers toutes les stimulations qui lui venaient en tête : télévision, jeux vidéo, musculation, etc. Sans exception, c’était toujours les yeux de Samuel semblant le narguer qui finissaient par prendre toute la place dans son esprit. Il en avait perdu le sommeil et même la faim. Son père commençait à s’inquiéter et l’encourageait à consulter un médecin au plus tôt. Adam avait un air hagard, la figure blafarde et les yeux possédés. Nancy avait tenté également de le rejoindre à plusieurs reprises mais Adam n’était pas prêt à lui faire face. Il lui avait donc envoyé un courriel prétextant la contagion de son « rhume ».

Après une troisième nuit consécutive où seule la masturbation au souvenir de Samuel mettait un terme à son insomnie, Adam prit la décision d’affronter sa peur. Il retourna donc sur les bancs d’école où là encore, seul « l’accident » occupait sa pensée.

Assis donc dans la bibliothèque, dévoré des yeux par la gent féminine de la table voisine, Adam était anxieux de retourner sur la patinoire. La partie était prévue pour le soir même. Il se demandait s’il croiserait de nouveau Samuel ce soir là…Un brin d’excitation le chatouilla combiné à une nervosité qui lui faisait mordre le crayon qu’il n’était pas conscient d’avoir porté à sa bouche.

Soudain, deux bras venus de l'arrière s’étaient glissés sur ses épaules et avaient serré son cou affectueusement. Surpris, Adam recracha le crayon et tenta de tourner la tête pour apercevoir son assaillant.

« Je t’ai manqué? » chuchota Nancy à son oreille. Elle profita de sa position pour lui lécher l’oreille puis saisit le lobe dans sa bouche pour le suçoter.

Adam desserra les bras de Nancy d’une manière un peu brusque et elle se recula de surprise. Elle se tint un peu à l’écart, le fixant de ses grands yeux bleus. Elle était magnifique! Adam la contempla malgré lui : les cheveux blonds dorés et droits qui descendaient jusque sous les seins, le teint légèrement bronzé et parsemé de taches de rousseur. Elle portait un chandail bleu royal en cachemire qui moulait son torse à la perfection et laissait entrevoir la forme parfaite de sa poitrine. Elle avait cette beauté typique de l’américaine de campagne. Ce n’était pas le genre de fille à la beauté époustouflante qu’on se tourne pour regarder mais plutôt celle de la jolie voisine à la mine rayonnante.

Pour l’instant, cette mine était plutôt basse. Elle prit la chaise à côté d’Adam en demandant : « tu permets ?» Adam hocha la tête. Il n’osait pas la regarder dans les yeux de peur qu’elle perçoive ses pensées. Elle se mit à le scruter fixement.

« Adam, comment vas-tu? N’es-tu donc pas content de me voir? Je ne t’ai pas vu, ni parlé depuis quatre longues journées… » Elle se pencha sur la table et saisit la main d’Adam tout en continuant, d’un ton piteux : « tu ne me m’aimes donc plus? Déjà? »

Adam trouva le courage de la regarder froidement tout en retirant sa main de la sienne.

« Pourquoi faut-il toujours que tu fasses un drame avec tout? J’ai été malade pendant trois jours, à tousser comme un vieillard, alité…et toi, tu me fais une scène ? »

Vivement, Nancy répondit : « excuse-moi mon amour. Je suis désolée de te contrarier. Tu as raison ! Je suis sans voix devant ma propre bêtise !»

Se sentant soudain mal à l’aise devant l’hypocrisie de la situation mais surtout de sa propre réaction, Adam reprit la main de Nancy et dit : « Non, non, ne t’en fais pas. Ce n’est pas toi qui es en faute. Je suis juste un peu irritable car là, je suis en retard dans la plupart de mes cours et, ce soir, je dois me présenter pour la partie… »

Légèrement rassurée, Nancy fit la moue et dit d’une voix enfantine : « et moi qui pensais t’inviter au restaurant ce soir. Nous aurions pu ensuite retourner chez toi et j’aurais pu te montrer l’efficacité de mes potions personnelles pour soulager un gros rhume d’homme… »

Adam eut un sourire sarcastique. Il se souvenait subitement pourquoi cette nana lui tapait un peu sur les nerfs. Cette habitude grotesque qu’elle avait de moduler sa voix et de prendre ce ton stupide le rendait agressif. Il se força à répondre normalement : « j’aurais bien aimé chérie mais nous devrons remettre cette activité à plus tard. Pour l’instant, j’ai trop de pain sur la planche et d’ailleurs, sans vouloir te bousculer, j’aimerais bien être seul pour pouvoir me concentrer sur mes études… »

Nancy resta interloquée l’espace de quelques secondes puis retrouva la maîtrise de soi, se leva et dit : « mais oui, bien sûr, tu as encore raison. Je suis si heureuse de te voir et je suis si bien avec toi que j’abuse de ton temps sans m’en rendre compte. Tu fais bien de me le rappeler! » Elle lui souffla un baiser en le regardant d’un air qui se voulait séduisant mais qui, en fait, irrita davantage Adam, et s’en alla. Adam soupira de soulagement. Il entendit quelques rires étouffés, se retourna et finit par remarquer l’attention de ses voisines. Il leur fit un clin d’œil et tenta une énième fois de se remettre à ses cahiers.

Après cet après-midi de labeur plutôt vain, Adam se prépara mentalement à se rendre au gymnase. Évidemment, il devait se rendre aux vestiaires auparavant pour mettre son équipement puis passer à la chambre des joueurs où l’instructeur donnerait son discours motivationnel usuel. Plus il s’approchait des vestiaires, plus la nervosité gagnait Adam. Ses jambes le portaient à peine. Arrivé devant la porte des vestiaires, le regard fixé sur la porte, il ne vit pas la silhouette adossée au mur adjacent à quelques pieds de la porte. Il entendit un toussotement poli. Adam sursauta et se tourna vers l’intrus. C’était Samuel, le dos au mur et les bras croisés dans une attitude nonchalante.

Dès qu’Adam leva les yeux sur lui, Samuel lui fit face en se tournant légèrement, les bras toujours croisés. Il ne dit pas un mot mais le regarda intensément de ses yeux sombres chargés de sous-entendus. Adam cessa de respirer. Les lèvres de Samuel s’étirèrent légèrement en un sourire carnassier puis se refermèrent en mimant un baiser. Puis, il se tourna très lentement en maintenant le contact visuel et partit dans la direction opposée.

Adam resta quelques minutes sans bouger, l’entrejambe douloureux puisque ce bref épisode avait tout de même réussi à susciter une réaction au niveau de son bas ventre et la braguette de son jeans comprimait son érection. Ce n’est que lorsque Samuel disparut à l’autre bout du couloir qu’Adam recommença à respirer. Il comprit à ce moment que cette situation devenait problématique. Il entra dans les vestiaires et se changea, penaud et sans grande motivation.

La suite de la soirée confirma son malaise. Il joua comme un nul et ne marqua aucun point. Son entraîneur le prit à part après la partie et lui demanda s’il était toujours malade. Adam répondit qu’il avait de la peine à récupérer de son rhume mais que son état s’améliorerait graduellement et qu’il serait au mieux de sa forme dans les prochains jours.

Enragé de sa performance minable et de son désir incompréhensible, Adam prit son cellulaire en sortant du collège et composa le numéro de Nancy.

« Tu dors ? »

« Jamais lorsque c’est toi qui m’appelle » répondit-elle d’une voix qui ne laissait aucun doute sur le mensonge qu’elle proférait.

« J’ai envie de toi…»

« Je serai chez toi dans dix minutes! » dit-elle sans hésiter.

En raccrochant, Adam réalisa à quel point il était malhonnête envers Nancy. Il finit par hausser les épaules et se dit « si c’est ce qu’elle veut, qui suis-je pour le lui refuser? »

D’un pas plus certain, il se dirigea vivement vers sa maison mais, tout au long de sa route, il n’eut d’autre image en tête que celle d’un Samuel ricanant qui le dévorait des yeux…

Arrivé devant chez lui, il vit que Nancy était déjà arrivée. Elle grelottait de froid sur le balcon. Elle n’avait pas osé éveiller le père d’Adam. Adam ouvrit la porte et la laissa entrer en premier sans la saluer ni l’embrasser. Nancy sembla surprise mais joua le jeu.

Vite, il enleva ses survêtements d’hiver. Il n’en pouvait plus d’excitation. La pensée de Samuel tout au long de la route avait eu pour effet de réchauffer son sang au point d’ébullition et là, son membre durci exigeait satisfaction. Il n’eut pas un mot de réconfort ou de tendresse pour Nancy. Il lui ôta lui-même son manteau qu’il laissa tomber par terre. Il lui retira ses bottes et la souleva vivement dans ses bras pour la porter jusqu’à sa chambre. Du pied, il ferma la porte derrière eux. Nancy n’eut, en aucun moment, l’occasion d’ouvrir la bouche – ce qui aurait assurément eu pour effet d’éteindre le feu qui habitait Adam – tant le comportement passionné d’Adam la prenait au dépourvu.

Adam l’étendit sur son lit. Il ne prit même pas la peine de lui enlever son chandail de cachemire bleu. Il arracha plutôt son jeans et ses petites culottes roses violemment. Il ne la regarda pas. Il se dévêtit à son tour énergiquement.

Nancy s’était redressée sur ses coudes. « Mon amour, qu’est-ce qui te prends? » finit-elle par dire. Adam lui fait le signe de se taire. Un genou sur le lit, il lui prit les chevilles et la tira vers lui. Pour ne pas voir son visage, il la tourna comme un pantin sur le ventre. Puis il ferma les yeux quelques secondes pour mieux imaginer les traits de Samuel. Agenouillé derrière elle, il glissa une main sous son ventre et la força à se mettre à quatre pattes. À tâtons, il trouva l’entrée de sa vulve et la caressa en pesant fort sur son clitoris.

Nancy se mit aussitôt à haleter. Avec ses doigts, Adam constata qu’elle était moite. L’odeur de son sexe parvint à ses narines. Les yeux fermés à nouveau, Adam imagina qu’il caressait le sexe de Samuel. Cette vision lui monta à la tête. Il sentit la pulsation intolérable de son pénis et glissa aussitôt celui-ci dans la vulve de Nancy. Il se remémora la scène de la douche alors que Samuel se faisait prendre en gémissant de plaisir et il s’imagina qu’il était à la place de son amant. Son membre pénétra fortement Nancy et Adam se balança de plus en plus vite et violemment contre les fesses de la jeune fille. Celle-ci gémissait et Adam avait l’impression d’entendre Samuel. Ses testicules battaient la cadence entre les cuisses de Nancy. L’odeur de sexe était de plus en plus forte et enivrante.

Adam poussa la tête de Nancy contre le matelas avec l’une de ses mains ce qui lui permit de la pénétrer encore plus loin et plus fort. Celle-ci poussait des cris étouffés contre les draps et Adam, dans son délire extatique crut encore entendre les plaintes sensuelles de Samuel. Cette hallucination sonore l’amena à une jouissance telle qu’il n’en avait jamais connue. La tête renversée vers le plafond, il eut l’impression de mourir de plaisir en répandant longuement sa semence à l’intérieur de Nancy. Puis, il se retira d’elle et s’étendit sur le lit à son côté. Ses muscles s’étaient complètement détendus. Il tomba comme une masse dans un sommeil profond.

Après quelques minutes, Nancy redressa craintivement la tête pour le regarder. Elle n’avait jamais été prise aussi violemment et intensément. Elle en avait un peu honte et elle rougit en y repensant. Toutefois, elle n’avait pas eu le temps d’atteindre l’orgasme. Ça s’était passé si vite. Mais elle s’en foutait royalement. Elle avait conscience d’avoir donné un plaisir foudroyant à Adam et cela la contentait au-delà de son propre plaisir. Elle était follement amoureuse de lui.

Elle le regarda pendant qu’il avait les yeux fermés, un sourire épanoui sur le visage et elle se dit qu’il était le plus beau garçon qu’elle eut jamais vu. Elle posa son coude sur le lit et déposa sa tête sur sa main. Elle contempla Adam et la vue de celui-ci endormi fit renaître son désir. Elle glissa sa main libre entre ses jambes et commença doucement à masser son clitoris encore imprégné de la semence chaude d’Adam jusqu’à ce qu’elle jouisse silencieusement à son tour. Puis elle s’endormit, repue.

Troisième partie

Adam ne trouva aucun répit au cours des deux semaines qui suivirent. Son entraînement au hockey devenait de plus en plus exigeant. À son grand désarroi, il ne revit pas Samuel pendant tout ce temps. Ses désirs étaient mitigés. Le temps passé à ne pas le voir avait fait son œuvre et il ne savait plus trop s’il avait envie de le croiser ou non. C'était comme s’il avait réussi à exorciser son obsession par le sexe torride qu’il avait eu avec Nancy tout en s’imaginant posséder Samuel. Depuis, les choses étaient revenues plus ou moins à la normale…exception faite de ses sentiments pour Nancy et du comportement excessif de celle-ci.

Elle était devenue un boulet pour Adam. Depuis qu’il l’avait utilisée sexuellement, Adam n’était plus capable d’endurer ses épanchements amoureux à son égard. Il n’était pas certain si c’était la culpabilité qu’il éprouvait envers elle qui s’était transformée en un mécanisme de défense d’indifférence hostile ou son inconscient qui manifestait son désir de rupture. Mais il n’osait pas…du moins, pas pour l’instant. Il était demeuré hyper sensible au fait qu’il s’était senti intensément attiré par un autre garçon et le fait de fréquenter Nancy le rassurait sur la teneur de sa sexualité. D’un autre côté, il n’avait toujours pas déniché la perle rare qui prendrait la place de Nancy. Et Adam n’était pas du genre à opter pour le célibat…

L’autre facteur de son ennui était que Nancy, à son grand étonnement, le harcelait sexuellement à tout moment de la journée. Il avait l’impression d’être responsable de ce soudain revirement de personnalité. Il l’avait toujours connue bien à sa place et sans réelle initiative au lit. Mais depuis ce fameux soir, elle manifestait une libido débridée et agissait, à son avis, vulgairement, un peu comme une actrice de films pornographiques. Et Adam trouvait que ça ne lui allait pas du tout. « Si elle savait la pauvre! pensait-il ».

Malgré les tentatives d’évitement d’Adam, elle avait réussi à le coincer à quelques reprises au collège. Traumatisé, Adam s’était retrouvé les culottes baissées dans les toilettes pour hommes. Elle s’était glissée vivement à son insu derrière lui dans la cabine, avait verrouillé la porte et avant qu’il ait pu émettre la moindre protestation, avait ouvert sa braguette et lui avait fait une fellation en le dévorant d’un regard pervers. Son pénis avait réagi aussitôt, contre sa volonté.

Dans la confusion du moment, Adam avait saisi la tête de Nancy par les cheveux, forcé celle-ci à le prendre encore plus profond dans sa bouche et à le sucer plus rapidement. Elle avait légèrement grogné mais avait continué de plus belle. Il avait joui dans le fond de sa gorge après seulement quelques secondes.

Une Nancy un peu échevelée s’était écartée de son organe en le regardant d’un air concupiscent. Puis elle s’était léchée les lèvres d’une manière qui se voulait sensuelle mais qui, pour Adam, équivalait au summum du grotesque. Sans dire un mot, il l’avait forcée à se lever et, alors qu’elle tentait de l’embrasser, il l’avait brutalement retournée sur elle-même et poussée à l’extérieur de la cabine. Une fois seul, il s’était dit qu’elle avait dépassé les bornes et qu’il fallait qu’il mette un terme à cette relation malsaine au plus vite.

Un peu plus tard cette même semaine, alors qu’il ne daignait plus répondre à ses appels téléphoniques incessants, il reçut un courriel de sa part intitulé « juste pour toi ». Un enregistrement vidéo était attaché au document. Adam, curieux cliqua sur l’attachement mais ce qu’il y vit le laissa stupéfait. Nancy avait fait un enregistrement d’elle-même, d’une dizaine de minutes. Elle était couchée sur son lit avec, pour seul vêtement, un porte-jarretelles de couleur noire. Aucune partie de son anatomie ne pouvait échapper à la lentille de la caméra.

Face à la caméra, Nancy disait : « pour toi Adam…je sais que tu apprécieras. Je t’aime. » Puis, elle commençait lentement à se caresser les seins pour ensuite glisser une main plus bas et se masturber en un rythme de crescendo tout en gémissant de plus en plus fort en tandem.

Malheureusement pour elle, Adam se trouvait dans la salle d’ordinateurs lorsqu’il prit ce message. Les yeux écarquillés d’étonnement et d’horreur, il observa l’activité pseudo érotique de Nancy qu’il trouvait plutôt obscène et dégradante tant cela allait à l’encontre de la nature de la jeune femme telle qu’il la connaissait. Il en avait oublié l’endroit où il se trouvait. Soudain, sa concentration fut interrompue par un raclement de gorge derrière lui : « hum, hum… » Il sursauta et se retourna vivement. C’était Samuel!

Adam se surprit à rougir comme un enfant pris sur le fait. Il fixa Samuel la bouche ouverte pendant que, derrière lui, son écran continuait à défiler les images pornographiques de sa copine en train de se faire plaisir. Samuel baissa les yeux sur l’ordinateur d’Adam et dit : « si j’étais toi, je baisserais le son… »

Adam se retourna vite et cliqua l’arrêt de la vidéo. Son cœur battait la chamade. Tentant de retrouver une contenance et réalisant du coup le contenu de la vidéo dont Samuel avait été témoin, il demanda d’une voix mal assurée et légèrement agressive: « ça fait longtemps que tu joues au voyeur? ». Samuel sourit de son sourire qui lui faisait tant penser au ricanement d’un loup et rétorqua : « au moins aussi longtemps que toi dans les vestiaires… » Il fit un clin d’œil.

Adam se sentit devenir très faible et aussi blanc qu’un fantôme. Réalisant avoir atteint salement Adam, Samuel se reprit : « désolé pour ça! J’ai tendance à réagir trop vite en situation d’attaque…c’est l’arme réservé aux plus petits… ». Il tira la chaise la plus proche vers celle d’Adam et s’assied sans demander la permission. Il posa une main sur celle d’Adam qui eut l’impression que la chaleur dégagée par celle-ci lui faisait l’effet d’une brûlure, et se pencha vers lui. « Que je te fasse une confidence Adam…oui, je connais ton nom, qui ne le connaît pas ici? » expliqua t-il devant l’expression stupéfaite d’Adam. Il reprit en chuchotant d’une voix rauque, intensément chargé de sensualité à l’oreille d’Adam : « je pense beaucoup à toi ces derniers temps…beaucoup trop! » Il colla davantage sa bouche contre l’oreille d’Adam et de sentir les lèvres et la chaleur du souffle de Samuel fit frissonner celui-ci : « en fait, je n’imagine que toi chaque fois que je baise et ça me fait jouir encore plus fort !»

Adam avala sa salive comme si c’était une roche sous l’afflux de sensations qui parcouraient son corps à la proximité de Samuel. Son torse engourdi était parcouru de frémissements incontrôlables. Il était conscient également que la bosse dans son pantalon ne laissait aucun doute à Samuel ou à tout autre témoin, de l’effet des paroles de celui-ci sur son anatomie. Constatant cela, Samuel se mit à respirer plus fort dans son oreille en lui chuchotant des détails sur ce qu’il aimerait lui faire tout en posant une main possessive sur la cuisse d’Adam. Celui-ci était paralysé de désir; ses pensées ne semblaient plus connecter avec la réalité environnante mais étaient plutôt concentrées en un seul point de son corps. Graduellement, Samuel remonta tranquillement sa main vers l’entrejambe d’Adam.

Adam renversa la tête vers l’arrière et ferma les yeux. Plus rien n’existait à ce moment précis, la salle, les étudiants…tout était réduit à néant…il était perdu! Alors que Samuel agrippait fermement son sexe par-dessus son pantalon, la cloche du début des cours sonna soudainement d’un son vibrant et désagréable ramenant Adam à la réalité. Au même moment, Samuel retira sa main et l’érotisme du moment se brisa abruptement. Adam ouvrit les yeux et affronta le regard moqueur de Samuel qui s’était levé à son côté. Il se pencha à nouveau vers Adam et lui dit d’un ton bas : « Toi, je te veux et je t’aurai! Je constate que mon désir est partagé…à plus tard! » Et il quitta un Adam rouge d’émotion avant que ce dernier puisse répondre quoi que soit.

Adam resta longtemps à sa place, le bas de son corps caché sous la table, la tête entre les deux mains comme pour éviter qu’on le reconnaisse. Il ne put se rendre en classe tant la rigidité de son sexe ne semblait pas vouloir le quitter.

Adam avait honte. Comment quelqu’un pouvait-il obtenir une telle réaction de lui? Et un homme en plus! À ce moment précis, son désarroi était si grand qu’il pensait quitter l’école, déménager dans une autre ville, abandonner son père et son équipe de hockey… Un peu déprimé, il put finalement quitter la salle et rentrer à la maison. Il passa le reste de la journée enfermé dans sa chambre à réfléchir à une solution.

En soirée, son portable sonna. Sans grande motivation, Adam le prit et lut le nom de Nancy sur l’écran. « Encore cette folle !» pesta t-il. Il soupesa le téléphone de même que l’idée de répondre ou non. Son doigt pressa la touche réponse et lentement, à contrecoeur, il porta l’appareil à son oreille : « allo? ».

« Mon amourrrrrrrr!! C’est fou ce que tu me manques! avait clamé Nancy à l’autre bout. Adam ferma les yeux et prit une grande respiration pour contrôler son agacement. « Naaaaaaancy! Comment vas-tu? »

« J’irais beaucoup mieux si je te voyais plus souvent! Que t’arrive t-il mon chéri? Es-tu toujours enrhumé? Ce sont tes études qui t’éloignent de moi comme ça? Dis, t’as reçu mon cadeau spécial? » dit Nancy d’une traite.

« Voyons voir…de quoi peux-tu donc parler? Ah oui! Je vois! Tu veux dire le truc porno, vulgaire et obscène que tu m’as envoyé? Oui, bien sûr que je l’ai reçu! Mais, tu vois, je crois pas l’avoir autant apprécié que mes collègues de classe en informatique… » mentit méchamment Adam.

Un silence de quelques secondes passa avant que Nancy réalise ce qu’Adam lui disait. « Quoi? Que dis-tu? » demanda t-elle, d’une voix paniquée.

« Exactement ce que tu as compris Nancy! J’étais en classe et le son était ouvert, alors…tu imagines le reste… » Nancy semblait avoir cessé de respirer. Tout à coup, Adam l’entendit hoqueter, en pleurs. Elle tenta de parler à travers ses sanglots : « Co..com..ment as-tu pu me faire ça? Je ferais n’importe quoi pour toi et c’est de cette façon que tu me remercies? Comment as-tu pu? »

Adam soupira en fermant les yeux : « Calme-toi Nancy. Premièrement, je n’ai rien fait. Deuxièmement, je n’ai pas à te remercier de quelque chose que je n’ai jamais demandée. Troisièmement, il est grand temps que tu te reprennes en mains. Ces derniers temps, je ne te reconnais plus. Ça fait quelques jours que je veux t’en parler et là, ton œuvre, cette….cochonnerie que tu m’as envoyée, c’est la goutte! Qu’est-ce qui t’es passé par la tête? Tu aurais dû me prévenir; je ne l’aurais pas ouvert en classe! »

« Mais je…je t’ai prévenu! » hoqueta t-elle à nouveau. « Que penses-tu que ça signifie « juste pour toi » ?! Ce ne veut pas dire juste pour toi…ainsi que le reste de ta classe, il me semble! » Nancy hurlait maintenant. Adam se sentit à nouveau très irrité.

« Écoute-moi bien ma belle. Ce n’est pas tout. Je ne t’aime pas! Voilà! C’est dit! Je t’aimais bien au début mais là, avec tes nouvelles prouesses érotico, porno, bref, appelle ça comme il te plaît, j’en ai marre de toi. Tu m’étouffes. Tu es comme une tache indélogeable… »

Nancy horrifiée n’attendit pas qu’il continue à citer les horreurs qu’il avait encore à dire sur elle. Elle raccrocha brutalement. Elle resta quelques minutes sans bouger alors que son cerveau transmettait les informations qu’il venait d’enregistrer. Le choc la frappa comme une masse et elle s’écroula sur son lit, les mains cachant son visage comme pour se protéger de la honte et de la tristesse qui s’abattaient sur elle.
Quatrième partie

De son côté, Adam n’était pas au mieux de sa forme non plus. Lorsque la communication fut coupée par Nancy, Adam avait lancé son téléphone sur le mur le plus proche en criant « mais quelle conne! » Il s’était ensuite assis sur son lit, calmé et avait repensé à toutes les méchancetés qu’il venait de dire à Nancy. Il fut pris d’un malaise. Ce n’était pas lui ça. Qu’est-ce qui lui avait pris? Que lui arrivait-il? Depuis « l’accident », il n’était plus le même!

Ses pensées s’étaient tournées alors vers Nancy qu’il venait de brutaliser injustement. Paniqué, il chercha son téléphone, toujours à terre, le localisa et tenta de rejoindre Nancy. Il devait s’excuser. Il s’était emporté et sa colère avait pris des proportions hors contrôle. Mais, évidemment, Nancy ne répondit pas.

Les pensées d’Adam avaient pris tout à coup une autre orientation. « C’est la faute de ce gai, de ce Samuel! C’est lui qui me met à bout de nerfs! Je dois régler ça avec lui ». Sa décision prise, Adam lança son ordinateur pour chercher dans l’annuaire étudiante quelles étaient les coordonnées de Samuel. Lorsqu’il trouva le numéro de son portable, il lui envoya un message texte « Je t’attends au gymnase dans trente minutes. Adam. » À peine deux minutes plus tard, le son des messages reçus de son portable tinta. C’était Samuel : « j’y serai. Sam ».

Le simple fait de lire le message de Samuel faisait rougir Adam. Il se secoua de cette faiblesse involontaire en se remémorant Nancy et le mal qu’il venait de lui faire. En colère et motivé à souhait, Adam se prépara à quitter la maison. Sur le chemin de l’école, il tenta vainement de rejoindre Nancy à plusieurs reprises. Et chaque fois, il n’avait obtenu que sa boîte vocale ce qui avait eu pour effet de décupler sa colère contre Samuel et l’effet de ce dernier sur lui.

Une fois arrivé à la porte d’entrée de l’école, Adam hésita. Son cœur battait la chamade. Son portable sonna à nouveau. Il le prit et vit qu’un message lui avait été envoyé par Nancy. Il l’ouvrit : « n’essaies plus jamais de me contacter. Je te déteste! » Adam baissa la tête et pressa fortement le téléphone sur son front : « merde, merde et merde! » dit-il. Il ouvrit violemment les portes du Collège et entra d’un pas assuré. Vivement, il se dirigea vers l’escalier qui menait au gymnase. Il avait un soudain afflux de colère qui le fit pratiquement voler jusqu’à sa destination. Samuel l’attendait, assis par terre contre la porte, les bras encerclant ses genoux.

Dès qu’il le vit, Adam se précipita vers lui et le saisit par le col pour le relever avec force en rugissant. Surpris, Samuel tenta de se protéger avec ses mains et dit : « Oh! Oh! du calme! » Il se dégagea de la poigne d’Adam, replaça une mèche de cheveux et dit calmement: « tu veux me dire ce qui te prend? »

Mais déjà, la proximité de Samuel commençait à étourdir Adam. L’odeur du cuir de sa veste et la vue de son regard noir chargé de sensualité faisaient déjà leur effet sur lui. Toutes ces semaines passées à fantasmer à l’évocation de ce simple regard trouvaient leur aboutissement à ce moment même. Adam comprit soudainement l’ambiguïté de la situation. Il se sentit mal à l’aise et ne sut trop quoi répondre. Il était pris comme un rat dans une cage et c’était de sa faute à lui!

Intuitivement, Samuel perçut les sentiments qui habitaient Adam. Il reprit : « écoute, entrons dans le gymnase et tu m’expliqueras ce qui se passe. » Il ouvrit la porte et fit signe à Adam de passer. Comme ce dernier hésitait encore, il ajouta avec un sourire narquois : « allez quoi! Ne te fais pas trop désirer et…je ne te mangerai pas…à moins que tu me le demandes! » Cette boutade désamorça Adam qui eut du mal à réprimer un sourire. Il se décida à entrer. Alors qu’il s’avançait pour passer la porte, Samuel se glissa prestement contre celle-ci de façon à ce que Adam soit obligée de le frôler pour entrer.

La proximité subite de Samuel prit Adam par surprise et il se figea alors que son corps se trouvait coincé entre Samuel et le cadre de la porte. Les odeurs suaves et la chaleur dégagées par le corps de Samuel lui montèrent instantanément à la tête et étourdirent sa conscience au point de le paralyser sur place.

Samuel profita de l’opportunité pour enlacer la taille d’Adam et attirer celui-ci vers lui. Adam résista légèrement lorsque Samuel remonta sa main vers ses cheveux bouclés pour lui pencher la tête vers son propre visage. Le sexe d’Adam se cambra alors que ses hanches se soudaient à celles de Samuel. Le regardant droit dans les yeux, Samuel approcha sa bouche de celle d’Adam et, langoureusement, entreprit d’en lécher la lèvre supérieure, comme pour le taquiner.

Les sens d’Adam furent soudain projetés en état d’alerte. Le reste du monde devint flou. La sensation de chatouillis, légèrement humide sur ses lèvres et l’odeur virile de Samuel venaient à bout de toutes ses défenses. Adam n’y tint soudain plus. Il empoigna avec force le bras de Samuel et le poussa à l’intérieur du gymnase plongé dans la pénombre.

Adam poussa Samuel contre le mur. « Tu me veux? C’est ça? grogna t-il. Alors, tu m’auras! » Il se pressa contre lui, un genou entre ses jambes pour l’immobiliser, saisit sa tête de ses deux mains et força sa langue entre ses lèvres. Celle de Samuel répondit aussitôt à la pression. Ils s’embrassèrent avec fougue et maladroitement.

Les mains de Samuel se glissèrent vivement vers la fermeture éclair du jeans d’Adam et ouvrirent celle-ci. Adam l’imita tout en l’embrassant férocement. Adam n’arrivait plus à respirer. Il haletait de désir. Ce désir interdit qu’il avait contenu depuis trop longtemps. Il se sentait comme un animal et Samuel était sa proie. La violence de cette émotion le poussa à agir sans réfléchir. Il baissa avec rage le jeans de Samuel, déchirant presque celui-ci. À l’aide de ses pieds, Samuel fit le reste et se retrouva le bas du corps complètement dénudé.

Adam était en nage, saisi d’une frénésie incontrôlable. Il baissa son propre jeans sur ses cuisses et saisit Samuel par les hanches pour le forcer à s’allonger par terre. Une fois par terre, allongé sur Samuel, ses baisers se firent plus violents. Le durcissement de son sexe était si grand qu’il en était douloureux. Par réflexe, ses hanches se soulevèrent pour frotter son sexe contre celui, dressé, de Samuel qui poussait de petits gémissements d’excitation.

La bouche d’Adam dévorait le visage de Samuel, laissant derrière elle une empreinte mouillée. Ses mains, glissées sous le chandail de Samuel, exploraient fiévreusement le torse imberbe de celui-ci. Il descendit son visage vers son cou et, dans son délire extatique, se mit à le mordre sauvagement alors que l’une de ses mains se glissait vers le sexe de Samuel. Les gémissements de celui-ci se firent plus intenses et haletants. Adam se mit à caresser le gland du sexe de Samuel. Celui-ci haleta de plus belle.

Adam saisit Samuel par la taille et le retourna comme une crêpe. Ainsi allongé sur le ventre, Samuel sentit le pénis d’Adam, dur comme le marbre, contre ses fesses et se prépara au choc de la pénétration. À tâtons, Adam trouva l’entrée qu’il cherchait et y inséra son sexe. La résistance coupa son élan mais Adam se reprit et, finalement arriva à forcer l’entrée avec son pénis. La sensation d’enserrement l’excita davantage et il se mit à se déhancher en mouvements de balançoire de plus en plus rapide. Samuel haletait et gémissait d’excitation mélangée à une légère douleur.

Adam grognait sourdement. Jamais, de toute sa vie, il n’avait connu un tel désir primaire. Il pénétra Samuel encore et encore, de plus en plus vite, le mordant dans le cou et dans l’épaule alors que leurs corps fusionnés se mouvaient dans un même rythme frénétique et sauvage. Soudain, le corps d’Adam s’arc-bouta alors qu’un orgasme violent le saisissait. Sa morsure se fit plus profonde dans son délire et sa semence se répandit en Samuel en un flot sans fin. Le hurlement soudain et imprévisible d’Adam fut étouffé par la pression de sa bouche sur le cou de Samuel et un filet de salive s’en échappa pour couler sur le dos de son amant alors que son corps se détendait sous la démesure de la sensation qu’il venait de vivre.

Un rire de satisfaction et de libération secoua Adam. Il se sentait extatique, soulagé du stress des dernières semaines qui avait fini par miner son moral et sa santé. Il retira son sexe de Samuel et une impression de vide et de froid le saisit aussitôt.

Soudain séparé de son amant, Samuel avait relevé la tête en souriant et se s'était retourné sur le dos, la tête appuyée sur ses avant-bras relevés. Adam l’observa et le trouva beau et mystérieux. Son t-shirt blanc était à moitié relevé et l’un de ses mamelons bruns était visible. L’attraction fusionnelle qu’Adam éprouvait pour Samuel était incompréhensible pour lui. Il promena son regard sur le corps de Samuel et constata que ce dernier était toujours en érection. Attiré par des liens invisibles, Adam pencha sa tête vers le mamelon de Samuel et entreprit de le suçoter. Samuel saisit la main d’Adam et la dirigea vers son sexe. Adam se laissa guider sans résistance.

Samuel baissa sa propre main et la glissa sous ses fesses. Il massa sa croupe pour en retirer une petite quantité de la semence encore chaude d’Adam puis frotta celle-ci sur son pénis pour le lubrifier. Contre ses propres attentes, Adam trouvait que ses actions et celles de Samuel étaient naturelles, excitantes et d’un érotisme sans égal. Il saisit le pénis de Samuel de la main et se mit à le caresser doucement au début, taquinant son gland, puis de plus en plus rapidement tout en léchant son mamelon et le reste de son torse. Samuel lui releva la tête et la dirigea vers son visage. Pendant qu’ils s’embrassaient langoureusement, Samuel poussait de petits cris d’extase. Soudain, ce fut son tour de jouir et son sexe éjacula dans la main d’Adam alors que sa bouche était toujours soudée à la sienne.

Adam réalisa alors que ce qui venait de se passer avait stimulé ses sens. Son membre était à nouveau en érection. De sa main, toujours maculée du sperme de Samuel, il se mit à caresser son propre pénis vivement. L’odeur de sexe était maintenant omniprésente. Constatant cela, Samuel saisit la main d’Adam et la retira de son membre en même temps que ses lèvres se reculèrent des siennes. Il regarda Adam droit dans les yeux et dit « laisse moi faire… ». Sur ce, il glissa son corps de façon à ce que sa bouche soit au même niveau que le pénis d’Adam. Il prit ce dernier entre ses lèvres et se mit à le suçoter et à le lécher doucement, les yeux toujours fixés sur Adam. Son sexe avait un goût de sel et une légère odeur de désinfectant, le tout hautement aphrodisiaque pour Samuel.

La vue de Samuel en train de lui faire une fellation, les petits bruits de succion et la sensation d’humidité et de frottement sur son pénis bouleversaient les sens d’Adam qui ferma les yeux. Après quelques minutes, Samuel enfonça d’un seul mouvement le sexe d’Adam au fond complètement de sa bouche, à l’entrée de sa gorge ce qui amena Adam au paroxysme de l’extase. Il ne put empêcher son bassin de se soulever d’excitation et sa main de saisir le derrière de la tête de Samuel alors que lui-même rejetait la sienne vers l’arrière, se cambrant de plaisir en éjaculant.

Samuel se releva et remonta son corps afin que son visage soit au même niveau que celui d’Adam. Ils se regardèrent en souriant et s’embrassèrent lentement, leurs deux corps en sueur soudés l’un contre l’autre. Samuel se détacha en premier. Il dit en souriant : « Dieu que c’était bon! Tu me fais bander depuis la première fois que je t’ai vu au Collège. Je n’ai pas crû à ma chance l’autre jour dans les vestiaires ! Que tu sois resté là à nous épier plutôt que de me donner une raclée…malgré que...à bien y penser, j’aurais peut-être aimé ça également! » Il éclata de rire en se relevant. Il commença à enfiler son jeans et reprit : « Qui eut crû que la vedette "brise cœurs" du Collège avait des talents homosexuels cachés? » Il disait cela en regardant Adam d’une manière légèrement arrogante.

Cette réflexion de Samuel jeta une ombre sur l’humeur d’Adam. Il se releva sur un coude et dit d’un ton impérieux: « retire ce que tu viens de dire! »

Le rire de Samuel se cassa abruptement: « on se calme, mon grand! Y a pas de honte à se faire plaisir…et si se faire plaisir équivaut à sodomiser et masturber un autre gars consentant…ça implique nécessairement que t’es pas tout à fait hétéro, non? »

Adam réalisa subitement que les paroles de Samuel n’étaient pas sans fondement. Ne sachant plus quoi répondre, il reprit sa position allongée, regardant le plafond en se fermant sur lui-même. Samuel comprit ce qui se passait et se dirigea vers la sortie, préférant laisser Adam à ses réflexions. Il se retourna une dernière fois et dit : « en tout cas, si jamais l’envie te reprend…laisse-moi savoir. J’aurais certainement un ou deux trucs à partager avec toi… » Et il referma la porte, laissant Adam dans le noir, confus et absorbé dans ses pensées contradictoires.

Cinquième partie

Pendant quelques jours, Adam broya un noir profond. L’assouvissement de son désir avait suscité deux réactions chez lui. La première était qu’il n’avait qu’une seule envie, celle de revoir Samuel le plus tôt possible. La deuxième était un questionnement sur sa sexualité. Aucune des deux ne trouvait leur conclusion.

Samuel semblait disparu. Adam avait tenté à plusieurs reprises de le rejoindre par téléphone : aucune réponse. Il l’avait même attendu dans les vestiaires, avant et après une partie de hockey. En vain. C’était devenu obsédant et inquiétant. Aucune autre stimulation n’y faisait, il n’arrivait à penser qu’à ce qui s’était passé dans le gymnase et ses implications.
Au bout d’une semaine de ce régime, alors qu’Adam était sur le point d’entreprendre des recherches pour trouver l’adresse de son domicile, il reçut un courriel de Samuel : « rejoins-moi aux douches ce soir 21h ». Le cœur d’Adam avait bondi dans sa poitrine et son sang bouillait d’anticipation. Enfin! Il allait le revoir! À l’évocation du visage et du corps de Samuel et de ce qu’il avait envie de faire, Adam avait rougi, seul dans sa chambre.
À bien y penser, il ne voulait plus s’attarder à des questions sur son ‘homosexualité latente possible’ ou sa ‘bisexualité probable’. Tout ce qu’il voulait retenir était qu’il était attiré sexuellement par une personne pour des raisons obscures à ses yeux et que cette personne se trouvait être de sexe masculin. Voilà! C’était ça! Il était sexué et sexuel, point à la ligne! Adam soupira de soulagement.

Il ne lui restait qu’une heure avant de rejoindre Samuel et, déjà, l’attente lui paraissait trop cruelle. L’impatience le rongeait. Il se changea trois fois de vêtements avant d’être un peu satisfait. Il était conscient du fait que Samuel et lui ne partageaient de toute évidence pas le même goût vestimentaire. Il finit par trouver un truc neutre à enfiler : un t-shirt de couleur noire et un jeans foncé.

Une fois l’heure du départ arrivée, Adam se mit en route, fébrile. Il arriva le premier et constata que la porte des vestiaires était fermée à clef. Il attendit donc impatiemment, le dos appuyé contre la porte. Cinq minutes plus tard, il entendit des pas dans le couloir. Il fut surpris par la nervosité qui le gagnait subitement. Il tenta de se donner une contenance en passant une main dans sa chevelure.

Samuel tournait le coin du couloir à ce moment précis. Il lança : « wow! comme j’aimerais que ce soit ma main qui coiffe ces cheveux là!» La boutade arracha un sourire à Adam. Il contempla Samuel alors que ce dernier s’avançait vers lui de son attitude nonchalante usuelle. Il portait son éternel veston de cuir noir qui laissait entrevoir le blanc de son t-shirt ainsi qu’un jeans noir avec une chaîne d’argent à la poche droite. Il décocha son sourire carnassier à Adam qui fondit de désir aussitôt.

« Mais où étais-tu donc ces derniers jours?» dit Adam en allant à sa rencontre. Samuel continua de sourire sans répondre. Voyant cela, Adam reprit d’un ton offusqué: «quoi? Qu’est-ce qui te fait sourire? Tu ne veux pas me le dire?»

Samuel répondit : « c’est trop de questions ça! Qu’est-ce qui te prend? Serait-ce de la jalousie? » Il souriait toujours. Adam se surprit à rougir : « non, non, faut pas le prendre comme ça.. » commença t-il à balbutier. Samuel leva les mains: « du calme! dit-il en riant de plus belle. Je te taquine. Viens plutôt que je te montre à quel point je suis content de te revoir! » Samuel saisit le col de la veste d’Adam et l’attira à lui. Il le contempla quelques secondes à deux pouces de son visage, prolongeant ainsi l’attente d’Adam, puis l’embrassa à pleine bouche.

Toute contrainte s’envola aussitôt de l’esprit d’Adam. Sous les caresses du baiser de Samuel, ses jambes se dérobaient de faiblesse. Il répondit passionnément.

Samuel interrompit leur étreinte en reculant et lui prit la main : « viens! On sera plus confortables là-dedans .» Il pointait les vestiaires du menton. Il chercha dans ses poches pour sortir la clé qui lui avait été remise à titre d’employé puis alla ouvrir la porte.

Une fois à l’intérieur, Adam contempla la scène des vestiaires et des douches au fond complètement de la pièce et le souvenir de Samuel avec un autre homme dans la douche s’imposa à son esprit. Il regarda Samuel et dit : « dis-moi, qui était donc le mec avec toi, l’autre jour? » Samuel comprit l’allusion et rétorqua vivement: « dis donc, t’aimerais toi que je mentionne ton nom à mon prochain amant? »

Adam baissa les yeux. La pensée que d’autres sachent qu’il avait des relations sexuelles avec un homme le remplissait d’effroi. Il n’était pas prêt pour une telle ouverture. Samuel avait raison et sa réaction démontrait à Adam qu’il était quelqu’un de confiance, ce qui le rassura. Évidemment, ce sujet de réflexion lui était passé en tête en plusieurs occasions depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus. Du coup, ses craintes s’envolèrent et son désir augmenta dangereusement.

Samuel avait déjà retiré sa veste et son t-shirt. Il proposa à Adam : « tu aimerais qu’on se fasse des câlins sous la douche? Si je me souviens bien d’un certain moment, ça semblait drôlement t’allumer… » Adam ne répondit pas mais le regard lourd de désir qu’il lança à Samuel était une réponse en soi.

Samuel se dirigea vers une douche et ouvrit l’eau tandis qu’Adam finissait de se dévêtir. Puis, Adam alla rejoindre Samuel. Il s’arrêta juste avant d’entrer sous la douche, saisi par la vue de son amant. Il avait tant répété cette scène dans sa tête depuis le jour où il avait surpris les ébats de Samuel et, chaque fois, il fantasmait en se substituant à l’amant. Et maintenant, c’était la réalité qui se produisait.

Il s’avança lentement, les yeux fixés sur ceux de Samuel dont le corps nu était baigné de la vapeur de la douche. La vision était surréaliste et Samuel était irrésistible, du moins à ses yeux. Soudain, il se sentit légèrement intimidé en prenant conscience de sa propre nudité, en pleine lumière. Samuel sentit son hésitation et prit les devants.

Il saisit une bouteille de savon qu’il avait dû apporter avec lui et en étendit une petite quantité sur le torse d’Adam. Très lentement il glissa le bout de ses doigts sur la poitrine d’Adam pour faire mousser le savon. Il chuchota : « ton corps est magnifique et ta peau est si douce… »

Adam ferma les yeux quelques instants et la pression légère des doigts de Samuel qui descendaient lentement vers son ventre éveilla son désir encore plus fortement. Il ouvrit les yeux alors que Samuel taquinait toujours son bas-ventre. Il avait tellement envie que ses mains se posent sur son membre enflé et dur!

Samuel se colla sur lui et inséra sa langue entre ses lèvres. Le frottement de leurs deux corps couverts de mousse et le baiser qu’ils échangeaient rendaient Adam fou de désir. Il pouvait sentir le durcissement du sexe de Samuel contre son bassin. Ses mains cherchèrent à le caresser mais Samuel s’esquiva en se glissant rapidement derrière lui.

Samuel reprit la bouteille de savon mais l’étendit cette fois-ci sur le dos d’Adam. Ses doigts effleuraient à peine celui-ci ce qui donnait des frissons à Adam. La bouche de Samuel était collée à son oreille et il lui chuchotait des mots érotiques incohérents. La fièvre d’Adam grimpait de plus en plus. Puis, les mains de Samuel se mirent à caresser suavement son dos du haut vers le bas jusqu’à ses fesses où elles s’arrêtèrent pour se glisser entre celles-ci. Samuel y inséra son majeur et caressa doucement le rectum d’Adam avec celui-ci.

Adam trouva cette nouvelle sensation un peu bizarre mais tout de même excitante. Samuel le poussa ensuite sous l’eau et promena ses mains sur lui pour rincer le savon. Adam se laissait faire comme un bébé. Son corps était parcouru de petits tremblements de plaisir. Il aurait bien aimé se retourner pour contempler et caresser Samuel à son tour mais ce dernier le maintenait dans cette position. Alors, Adam n’eut d’autre choix que de se concentrer sur les sensations que Samuel provoquait avec ses attouchements.

Dès que le savon fut complètement enlevé, très lentement et langoureusement, Samuel se mit à embrasser, lécher et mordiller la nuque d’Adam pour descendre à son dos et finalement s’attarder à sa croupe. Adam se pétrifia dans l’expectative. La langue de Samuel glissa entre ses fesses, lécha de haut en bas jusqu’à son rectum puis d’un seul mouvement subit s’inséra à l’intérieur de ce dernier.

La perception d’humidité froide ajoutée à la chaleur du visage de Samuel contre ses fesses précipita Adam au bord de l’orgasme. Son corps était aiguillonné, saisi par la sensation et l’excitation de l’interdit franchi. Dans la fébrilité du moment, il entendit des plaintes assourdies et fut surpris de comprendre qu’elles provenaient de sa propre gorge.

Samuel se releva, le força à se mettre à quatre pattes et se plaça derrière lui en s’agenouillant. Adam avait la tête baissée, soumis, prêt à tout dans l’ivresse de son délire. Et Samuel le pénétra enfin. La douleur qu’il ressentit était compensée par l’immense soulagement de son besoin de fusion. Il pouvait entendre l’écho étouffé des gémissements excités de Samuel derrière lui alors qu’il le pénétrait encore et encore à un rythme infernal.

Samuel se pencha légèrement sur le dos d’Adam, posa une main sur son épaule tandis qu’il glissait l’autre lentement de sa taille à son pénis. Adam était sur le point d’exulter de jouissance tant il était surexcité. Samuel le masturba à la cadence de ses propres mouvements de bassins pénétrant Adam. Celui-ci n’en pouvait plus d’extase. Et tous deux hurlèrent leur jouissance au même moment.

Ils restèrent quelques minutes ainsi, sur le plancher de la douche, baignés de vapeur, repus, satisfaits. Samuel avait glissé ses bras sous la taille d’Adam, sa joue posée sur son dos. Il se releva le premier et dit : « bon, je crois qu’on peut cesser de faire semblant de se laver. Allez, debout! Il est temps d’utiliser cette douche pour vrai !»

Adam eut quelques difficultés à se relever tant ses jambes étaient affaiblies par les sensations qu’il venait de vivre. Bizarrement, il n’avait pas envie de parler. Il ne désirait que caresser Samuel et se laisser dorloter par lui. À contrecœur, il s’empara de la bouteille de savon et se nettoya à fond.

Les deux garçons se cajolèrent encore pendant quelques minutes puis chacun partit de son côté. Revenu chez lui, Adam avait de la difficulté à trouver le sommeil. Il semblait incapable de se concentrer sur autre chose que ce qui se passait entre lui et Samuel. Était-il amoureux? Les implications de cette question le paralysaient. Pourrait-il s’afficher en couple avec un autre garçon? Que penseraient ses coéquipiers au hockey? Mais surtout : se voyait-il présenter Sam à son père?

Au cours de cette nuit-là, Adam passa des heures à balancer ses émotions. Chaque fois qu’il songeait à Samuel, son cœur battait plus rapidement mais les conséquences sociales et personnelles d’une relation publique avec lui le ramenaient tout aussitôt au stade de la panique. Que faire?

Il réussit finalement à s’endormir en se disant qu’il verrait probablement des issues à la question à tête reposée. Son cœur et sa tête trouveraient assurément un terrain d’entente.

Malheureusement, à son réveil, ses idées étaient toutes aussi confuses qu'à son coucher. Il n’était décidément pas au mieux de sa forme : ses yeux étaient cernés du manque de sommeil et il avait peine à marcher à cause des ébats de la veille, ce qui n’arrangeait en rien son humeur déjà massacrante. Il arriva en retard à ses cours le matin mais il comptait sur son après-midi libre de cours pour avancer ses travaux à la salle informatique.

Entre les cours et pendant l’heure de dîner, Adam ne pouvait s’empêcher de regarder autour de lui dans l’espoir d’apercevoir Samuel. Il ne savait pas quelles étaient les habitudes de celui-ci au Collège. Adam s’attarda sur ce dernier point. Était-il à l’extérieur? À la bibliothèque? Peut-être avait-il pris une journée de congé? Cette obsession lui fit réaliser sa faiblesse. Que lui avait donc fait Samuel pour qu’il devienne si dépendant ?

Adam se secoua de ces pensées redondantes et sans réponses pour se concentrer sur les travaux de la journée. Il ne pouvait se permettre de négliger encore plus longtemps ses études. Se maintenant tant bien que mal dans cette ligne de pensée, il se dirigea vers la salle d’ordinateurs.

Alors qu’il sortait ses cahiers pendant l’ouverture du système, il se dit qu’il serait grand temps pour lui de prendre ses messages sur son compte Internet. En quelques semaines, il avait par trop délaissé ses activités usuelles : ses amis, le sport et même sa famille.

Il ouvrit donc une fenêtre pour son hotmail : quarante-deux messages! Adam poussa un soupir. Merde! Il commença à éplucher le contenu en éliminant les courriels de publicité puis regarda le nom des personnes qui lui avaient envoyé un message : au moins trois courriels venant de sa mère, des invitations d’amis et un seul de Nancy. Nancy? se questionna Adam. Que lui voulait-elle donc? Il avait pourtant respecté son désir de ne pas être contactée.

Il cliqua sur le message. Il n’y avait qu’une seule phrase : juste pour toi! Il se dit que décidément, elle devait manquer d’inspiration pour reprendre la même expression que son dernier message. Il constata qu’il y avait un attachement vidéo. Il haussa les sourcils pour vérifier la date. Peut-être avait-il reçu deux fois le même document. Mais non, le courriel avait été expédié le matin même.

Curieux, il cliqua sur l’attachement et patienta quelques secondes pendant que la vidéo se téléchargeait. Et puis l’image apparut enfin. C’était encore une fois la chambre de Nancy sauf que cette fois-ci, il n’y avait personne. On ne voyait que son lit et, sur ce dernier, on avait installé un écran de télévision.

Adam se sentit mal à l’aise. Mais quelle était donc cette mascarade? Nancy avait-elle pété les plombs? Quel était le message? L’écran s’ouvrit sur un fond bleu. Adam comprit que Nancy devait être dans la chambre avec un contrôle à distance même si elle était toujours absente de la scène. Une date s’afficha au bas de l’écran : 5 mars 2010. Tiens, c’était la veille. Puis une image apparut. Adam faillit s’étrangler en reconnaissant les lieux : c’était les vestiaires de l’école!

Avant même que la scène change, Adam réalisa ce qu’il allait voir et ce que Nancy avait filmé. Deux personnes de dos passaient devant la caméra. Adam se reconnut. Promptement, il baissa le volume de son ordinateur pour éviter un maximum de dégâts. Les yeux écarquillés, bouche-bée, il s’observa sur l’écran alors qu’il entrait dans la douche rejoindre Samuel. Aucun détail n’avait échappé à la caméra de Nancy. Tout y était!

Adam passa de la surprise à la colère qui se métamorphosa en panique lorsque son cerveau enregistra quelle pouvait être la suite de cette histoire. Qu’en savait-il? Nancy était en colère contre lui. Elle pouvait fort bien décider, si ce n’était pas déjà fait, de mettre sa création sur un site Internet public. Nerveux, Adam sortit son téléphone portable pour l’appeler alors que les images devant lui montraient des scènes de plus en plus graphiques ayant Samuel et lui pour personnages de premier plan.

Alors qu’à son oreille, la sonnerie d’appel se mettait à vibrer, l’image sur l’écran disparut soudain comme si quelqu’un fermait le téléviseur. De nouveau, on ne voyait que le lit et le téléviseur fermé. Soudain, un visage tout sourire remplit l’écran. Le téléphone d’Adam tomba par terre. La surprise et le choc lui saisirent le bas ventre. C’était Samuel! Dans la chambre de Nancy…Adam n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Il se pencha sur son ordinateur et ouvrit le volume au plus bas. Samuel parlait :

« J’aimerais tellement voir ton expression en ce moment! » Il éclata de rire. Puis, il se tourna et tendit le bras dans une direction non couverte par la caméra et dit : « viens chérie! Viens dire bonjour à notre ami Adam! »

Et alors que Nancy venait rejoindre Samuel, tout sourire pour la caméra, Samuel expliqua : « Adam, nous te devons quelques explications. Il est vrai que je t’ai toujours désiré…mais tu comprendras qu’à la vue de cette superbe femme qui s’était filmée en plein action seulement pour te démontrer son affection…affection que tu as méprisée de la pire façon…et bien, disons que j’ai perdu tout intérêt pour toi en faveur d’une autre ! » Il se tourna vers Nancy et l’embrassa fougueusement. Il revint à la caméra une dernière fois et fit un clin d’œil puis l’image disparut.

Adam resta longtemps devant l’écran vide, pâle, le cœur brisé. Son dilemme de la nuit précédente s’était résolu malgré lui…

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Histoire de nico_d

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