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L'inconnu du bus carmin (1/4)

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Lue : 0 fois - Commentaire(s) : 0 - Histoire postée le 08/02/2023

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Tous les matins, je vais au lycée à pied, les yeux encore voilés de fatigue, la démarche traînante, l'esprit ailleurs. Dans mes rêves, "il" est là, fidèle au rendez-vous, prêt à me prendre dans ses bras, à me faire vibrer... Dans la réalité, il prend les traits de l'homme qui croise ma route le lundi, du boulanger mal rasé, du garçon qui attend toujours ses amis au feu tricolore.

Cet automne, j'ai fêté mes dix huit ans sans grande joie, juste une fête simple avec deux amies. Elles m'ont alors demandé si je l'avais fait. Comment leur expliquer que mes fantasmes demeuraient des rêves ? Que l'inconnu que je croisais tous les jours avait un nom inventé, une vie idyllique et une histoire de drague unique dans mon esprit créatif ? Que j'avais déjà imaginé le faire avec la moitié des passants, parfois même des femmes, mais sans jamais oser franchir le pas ?

Le second semestre s'ouvre sans que rien n'ai changé dans mes habitudes et ma solitude. A une exception près. Notre cours de sport se déroulait au complexe de la commune d'à côté, assez loin du lycée. Me voilà donc à devoir prendre le bus les mardis matin à sept heure trente dans l'espoir d'y être pour huit heure.

N'ayant jamais utilisé les transports en dehors des sorties occasionnelles, je n'avais jamais imaginé le monde qui pouvait s'entasser dans si peu d'espace. Sans compter que la ligne carmin était très utilisée... surtout à cette heure de la journée ! Des élèves, des professeurs, des employés de divers commerces... une foule hétéroclite d'inconnus jamais rencontrés se tenaient là, silencieux et perdus dans leurs réflexions.

La première fois, il faisait partie de la foule bigarrée remplie de mystère. Le second mardi, il se positionna à mes côtés, plongé dans la lecture d'un vieux livre. Son profil calme, ses yeux métalliques fixés sur les pages jaunies et ses grandes mains me donnèrent quelques idées de rêve éveillé fort agréable.

* * *

Un mois passa ainsi, quatre mardis à le voir tous les matins prendre le bus au même horaire, toujours bien habillé d'un manteau gris ou noir, d'une écharpe distinguée et d'une paire de gant dès que le temps s'était refroidi. Ils étaient en cuir noir, souple et épousaient parfaitement la courbure de ses mains... Je me suis surprise à me pincer les lèvres à l'idée de les sentir me frôler la peau !

Notre premier échange de regard fut le cinquième mardi. Il venait de monter avec une jeune fille plus jeune que moi... et mon cœur chavira. Quelle idiote ! Un homme pareil devait bien sûr être marié, avec des enfants. Je me traitais de tous les noms, pendant qu'ils venaient se positionner non loin de moi, comme pour me narguer.

En vérité, j'étais surtout posée dans mon coin préféré du bus, debout devant les doubles places, là où il était facile de voir tout le monde d'un simple mouvement de tête. Et mon cher inconnu venait souvent s'accrocher à la barre juste devant, telle une habitude de sa part.

Ce matin-là, même si je sentais mes larmes de naïveté venir remplir mes yeux, mes oreilles ne pouvaient s'empêcher de traîner à côté. Et je dois avouer que je n'ai aucun souvenir de leur conversation, qui était surtout un entrelacs de phrases éparses et hachurées. Je n'en compris qu'une chose : elle était la fille de sa voisine et non la sienne.

"Ouf" pensais-je avec crédulité.

Bien que je fantasmais avec toutes les belles personnes que je croisais, mon inconnu du bus carmin était devenu, bien malgré lui, bien plus que cela. A mes yeux, il possédait toutes les qualités et tous les défauts que je désirais dans un homme. Et si nous faisions l'amour dans mes rêves tous les mardis matins, j'imaginais plus, ensuite ; une discussion sur l'oreiller, une sortie en amoureux, un dîner romantique...

Je descendais toujours avant lui. Parfois, il me fallait le contourner, voire le frôler, afin de pouvoir m'extirper de la masse grouillante d'inconnus. Mais ils ne m'intéressaient plus. Le seul instant qui me faisait battre le cœur, c'était lorsque je sentais son parfum de santal venir titiller mes narines et sa grande carrure me recouvrir une seconde de son ombre rafraîchissante.

Ce matin-là, sans même m'en rendre compte, alors que je suis passée juste à côté, je me suis retournée et nos regards se sont croisés. Une seconde suspendue entre nous, un instant volé au monde. Ai-je rougi ? Ai-je souris ? Je me suis enfuis vers le complexe sportif à l'allure d'une gazelle qui venait de croiser un fauve...

— Hey ! Pourquoi t'as l'air aussi ravie ce matin, toi ? me demande une camarade de classe.
— Qui sait ? a été ma seule réponse énigmatique.

L'inconnu du bus carmin était mon secret jalousement gardé.

* * *

Le sixième mardi arriva bien trop lentement à mon goût. Je suis montée telle une furie, prête à tout donner ! Sans me rendre compte que des grèves rendaient l'endroit encore plus bondé que d'habitude... Avec horreur et dégoût, je me suis frayée un passage vers mon endroit préféré, occupé par deux imbéciles qui écoutaient de la musique trop fort.

Alors je me suis mise à sa place.
Et l'arrêt suivant, il est monté à son tour.

Il a cheminé jusqu'à moi dans un ralenti totalement fantasmé digne d'un blockbuster.
Sa main gantée est venue entourer la barre en métal avec une sensualité sans doute embellie par mes idées coquines.

Et le monde nous a rapprochés.
Son corps tout entier fut poussé contre mon dos.

Un frisson de plaisir indicible me parcours de la tête au pied. Mon fantasme vivant se presse contre mon dos, certes malgré lui, mais pour mon plus grand plaisir. Son odeur viril surpasse celle de sueur et de tabac froid des ignorants autour de nous. Il n'existe plus que nous deux.

Mon esprit s'emballe et je l'imagine venir presser sa main libre contre mes fesses, remonter vers mon dos et...

— Hmm... Pardon mademoiselle, pouvez-vous vous décaler ?

Sa voix chaude au creux de mon oreille me transporte immédiatement dans un lit aux draps froissés où nos corps nus s'entre-mêleraient entre eux. Mais l'instant d'après, alors que je bouge pour le laisser passer, une foule de questions me refroidi : pourquoi descend-il ici ? S'est-il passé quelque chose ? Est-il malade ? A-t-il un rendez-vous ? Une femme ?

Mon instant de pur bonheur semble m'avoir été arraché lorsque je remarque qu'il reste dans le bus. Intriguée, je réfléchis aux raisons de ce changement de place. Il n'existe qu'une seule explication : moi. Atteindre les sommets du plaisir pour sombrer dans les abîmes du rejet et du désespoir. Était-ce cela, souffrir ?

Je n’avais aucun espoir pour le septième mardi. Contre à mon habitude, j’ai été m’installer au fond du bus, loin des regards, mes yeux fixés vers la cohue des voitures à côté de nous. A aucun moment je n’ai cherché à le revoir ce matin-là. Il m’avait clairement repoussée, à quoi bon s’acharner ?


(la suite partie 2)
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Histoire de AnneL

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