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L'inconnu du bus carmin (2/4)

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Lue : 0 fois - Commentaire(s) : 0 - Histoire postée le 06/02/2023

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Le huitième mardi, le dernier avant les vacances. Mon cœur lourd n’avait ni envie de cette pause ni envie de continuer. Je me retrouvais devant une impasse émotionnelle. Ce matin-là, je décide donc de fantasmer une dernière fois avant de lui dire adieu.

Seulement, comme la dernière fois, le bus est bondé. Je ne peux même pas aller jusqu’à l’espace central avant son arrêt. Il parvient à monter in extremis. Nous sommes saucissonnés un long moment dans les embouteillages qui viennent rajouter au malaise ambiant.

L’odeur désagréable du tabac froid me soulève le cœur. Et dans la foule en sueur, je suis trop petite pour y échapper. Je me sens pâlir et m’accrocher de toutes mes forces à la barre salvatrice… arrachée par une femme qui tombe à moitié sur moi au freinage d’urgence du conducteur. Ce dernier klaxonne et harangue celui qui venait sans doute de lui couper la route.

Je me retrouve propulsée contre quelqu’un derrière moi. Je m’empresse de m’excuser, comme la moitié des passagers victimes du même problème, lorsque je sens une main se poser un peu trop bas dans mon dos.

— Y’a pas d’mal ! gloussa l’imbécile sur lequel je venais de choir à moitié.

C’était lui, l’odeur désagréable de tabac froid ! D’un pâle sourire, j’essaye de me décaler autant que possible de l’opportun. Rien n’y fait, il laisse ses sales doigts à leur place. Je me raccroche à mon sac de cours et essaye de pivoter, mais au lieu de la retirer, il la baisse sur mes fesses ! Non ! Je ne veux pas !

D’instinct, mon regard se lève vers la seule personne que je « connais » ici : mon fantasme vivant, non loin. Il ne me regarde pas, mais je remarque vite qu’il fixe mon harceleur d’un regard noir. Et dès qu’il remarque mes yeux désespérés posés sur lui, il se penche sur la femme qui était à l’origine de ma chute. Elle le laisse passer avec le sourire ; que vient-il de lui dire ?

— Anne, c’est toi ? Je ne t’avais pas reconnue !

Il me sourit. Il me parle. Mes pensées ne sont plus là. Je retourne dans ce fichu lit aux draps froissés. Est-ce que je lui réponds ?

— Hey ! T’es pas gêné ! Ronchonne l’autre.

La main désagréable disparaît et deux bras protecteurs viennent m’enlacer. J’entends un chuchotement entre les deux hommes. Mon sauveur semble tout sourire, mais ses muscles tendus contre mon corps me font comprendre qu’il est prêt à lui sauter à la gorge. L’autre doit le comprendre aussi, car il renifle, mais s’en va non sans râler dans sa barbe. Il bouscule la moitié du bus pour aller se placer vers les portes de sortie.

Lovée dans le creux de ses bras, je ferme les yeux et oubli cet idiot. Pire ! En vilaine fille que je suis, je me surprends à le remercier… Dire que sans lui, je…

— C’est fini, il ne vous embêtera plus.

Je tremble ? De peur ? D’excitation ? Des deux ? Les passagers autour de nous me regarde et semblent comprendre peu à peu ce qu’il vient de se dérouler sous leurs yeux.

— Tenez, si vous voulez porter plainte ! Déclare l’une des femmes en me tendant un numéro de téléphone griffonné à la hâte sur un morceau de papier.

Je comprends vite que c’est le sien et la remercie. Deux autres se propose de faire pareil, mais je refuse. Soudain, je n’avais plus qu’une envie : sortir du bus.

— Ça va aller ?

La voix sensuel de mon protecteur coule dans mes oreilles tel un aphrodisiaque. Comment réagir, à présent ? Étourdie malgré moi par cette mésaventure, je me surprends à hocher la tête, dans un état second. Fort heureusement, il me soutient et ne me lâche pas. Je l’entends même échanger quelques mots avec l’une des passagères qui s’inquiète pour moi.

— Nous vous inquiétez pas, je l’accompagne.

Mon cœur rate un battement. Mes yeux inspectent le paysage pour vérifier l’avancée du trajet. Je vais devoir descendre à la prochaine. Ma main s’étend vers le bouton d’appel, mais une grande main gantée me précède.

— Merci.

Mon murmure semble se perdre dans le capharnaüm de la circulation. La poigne ferme de mon sauveur vient m’aider à marcher vers la sortie, sous le regard curieux ou compatissant du reste des passagers qui semblent s’être passé le mot sur l’incident. Rouge de honte, je me place devant les portes.

— Ce n’est pas à vous de baisser la tête. C’est lui le fautif, pas vous.

Son ton bienveillant me fait l’effet d’une gifle. Je suis noyée sous diverses émotions. La gratitude de m’avoir aidée, bien sûr, mais aussi la reconnaissance de dire tout fort ces quelques mots. Et autre chose de plus désagréable s’insinue en moi.

« Il t’aide contre un salopard, n’attend rien d’autre. » Me chuchote une voix intérieure.

Vu son comportement au sixième mardi, il me fallait bien rester lucide.

— Merci de m’avoir aidée, ça va aller maintenant.

Je me retourne pour lui sourire avec gentillesse du mieux que mon pauvre cœur meurtri pouvait faire. Les portes s’ouvrent alors et je me précipite dehors aussi vite que possible. Il était plus de huit heure passée et j’allais me faire coller par le professeur à ce rythme !

Arrivée au passage piéton rouge, je m’arrête, respire fort et… me surprend à pleurer à chaudes larmes. Tout se mélange. L’après coup de la peur, la tristesse de mes sentiments ignorés, l’envie de quelque chose que je ne comprenais pas moi-même…

Des bruits de chaussures qui claquent sur le bitume et d’une respiration bruyante me fait sécher mes larmes comme je peux en toute hâte. S’il s’agit de copains de classe, j’allais avoir la honte de ma vie !

— C’est fini… vous pouvez pleurer, ne vous gênez pas pour moi…

Mon regard pivote pour venir se fixer dans les magnifiques prunelles anthracite de celui qui occupait toutes mes pensées depuis deux mois. Sa présence, là, était aussi incroyable que son attitude.

— Ce n’est pas votre arrêt, bafouillé-je.

Son rire dévoila une fossette dans sa joue aussi adorable que son geste de passer une main dans ses cheveux de gêne.

— Je n’allais pas vous laisser comme ça…
— Toutes les autres personnes du bus ne m’ont pas suivie.

Ma remarque déclarée d’un ton docte et pragmatique le figea une seconde. Il sembla chercher ses mots un instant, mais fini par répondre.

— Ce ne sont pas eux que vous avez regardé pour chercher de l’aide…

J’ai rougis, je m’en souviens.

— Vous avez raison. J’ai besoin de vous.
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Histoire de AnneL

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