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La lune bleue 2

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Lue : 3887 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 28/09/2011

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Pour assurer ma place et des gains substantiels, pour tenter ma chance de devenir une vedette applaudie et réclamée, j’ai accepté de débuter comme gogo girl à « La Lune Bleue » dirigée et protégée par Richard. Deux des plus anciennes sur le point de rejoindre des cabarets dans des grandes villes, entreprirent ma formation. J’appris les exercices à la barre, les mille et une façons de dévoiler un coin de chair, de créer l’illusion de la lascivité, de faire monter le désir dans le ventre des spectateurs. Je consacrais des heures le soir après ma journée de travail et avant ton retour à m’assouplir, à faire ressortir ma poitrine, à projeter mes fesses, et bien sûr à me dénuder progressivement en rythme. Il fallut passer par la nudité intégrale mais rapidement dissimulée. Puisque les autres le faisaient, je le fis et me rendis vite compte que c’était un pas à franchir avant d’en faire une habitude à transformer en un art. Se faire désirer, sans rien accorder était le mot d’ordre. Chacune pouvait, à la sortie de l’établissement accepter ou refuser poliment les offres des hommes à la recherche de bons moments avec une star, en général richement rémunérée pour les prestations en privé. Mais cela appartenait à la vie de chacune, elle n’avait pas à en rendre compte.

J’agissais pour l’argent, pour la gloire, mais je n’avais pas l’intention de monnayer mes charmes à la fin du spectacle, ni surtout de te tromper encore. Ben ne s’intéressait plus à moi. Ma faute faisait partie d’un passé bien enfoui, j’avais confiance dans mon patron. Tout me préparait à un brillant avenir. Ma première prestation fut un succès. Celle du lendemain en présence d’une assistance nombreuse donna entière satisfaction. Richard rayonnait, je remplissais la salle, le champagne coulait à flot, la caisse battait des records. Exceptionnellement ce samedi tu étais de nuit. Ginette regardait avec envie mes bouquets de fleurs, je les lui offris. Elle alla même à un des rendez-vous où on me réclamait. Pour fêter mon triomphe, Richard offrit le champagne. J’avais oublié les dégâts du pot d’arrivée, je jubilais d’être la nouvelle attraction, je riais et je décidai de te mettre enfin dans la confidence. Je voulais que tu saches, que tu viennes constater mon succès et que tu viennes m’applaudir. Mon succès allait te combler d’aise et faire bisquer ton frère qui ne m’aimait pas.

Quand Richard me ramena, il insista pour entrer parce qu’il avait un projet important en vue. Une occasion unique se présentait de précipiter ma carrière. Il tenait à m’emmener à Paris faire un essai de huit jours dès le lundi dans un important cabaret dont il était actionnaire. Il me flatta, finit par me convaincre et me suggéra de te dire que je partais huit jours à un stage de coiffure.
-C’est-ce que tu m’as affirmé en préparant la valise de Barbara.

J’ai appuyé sur son pseudonyme que je suis sensé ignorer. Lulu me regarde, l’interruption lui a fait perdre le fil de son récit
-Je crois que tu oublies par quel moyen Richard t’a convaincue. Il t’a fait boire une nouvelle fois plus que de raison, puis vous avez fait l’amour: Richard a sauté Barbara-Lulu!
-C’est ce salaud qui est venu te le raconter pour me discréditer définitivement à tes yeux et pour m’enlever toute chance de repli, si je ne me soumettais pas à ses caprices et à ses vues de souteneur?
-Non, ce soir là, prévenu par Claude, j’étais dans la salle de spectacle puis je suis revenu à la maison, j’ai tout vu et tout entendu.
-Il n’est donc pas nécessaire que je te donne des détails. Mais alors, pourquoi as-tu laissé faire, pourquoi ne m’as-tu pas retenue? Tu m’as détestée? Tu m’aurais évité le pire.
-J’ai surtout eu mal. A quoi auraient servi des paroles? Tu n’aurais écouté que ton amant, tu n’aurais obéi qu’à ta soif de gloire. Tu avais bu, tu étais fière de ton succès, ton patron te flattait et te promettait une vie que j’étais incapable de t’offrir. Tout serait facile et magnifique si tu le suivais Je me souviens, il t’a donné le choix entre lui, qui pouvait lancer ta carrière internationale et moi, petit ouvrier médiocre. Tu l’as choisi, tu as couché avec lui: j’ai dû me boucher les oreilles quand tu t’es mise à te plaindre de plaisir et tes cris de jouissance sous l’amant qui te labourait le ventre m’ont anéanti. De la porte de la chambre j‘ai entendu ta promesse de faire ce qu‘il voudrait. Je vous ai observés enlacés, suant et soufflant, vous tordant, vous torturant pour appeler l’orgasme, je vous ai vus reprendre des forces et recommencer : tu acceptais qu‘il te prenne, qu‘il se vide en toi et tu le serrais de toutes tes forces

Le lendemain, pour moi tu n’as eu aucune tendresse, aucun geste de femme amoureuse, tu as préparé ta valise, tu m’as promis que nous ferions l’amour à ton retour Et tu es partie sur un mensonge.
-Et tu as entendu et vu. Tu vois, je suis indigne de mon petit ouvrier. J’ai récupéré sur l’armoire de notre chambre cette enveloppe. Elle contient l’argent gagné à « la lune bleue » que je te destinais. Ca va me permettre de me relancer. Simone veut bien me reprendre au salon, Ginette, la malheureuse vient de démissionner pour aller à Paris. Je suis désolée, je n’aurais pas dû te déranger et remuer ces souvenirs douloureux. Il faut que je m’en aille.
-Cette fois, je refuse de te laisser partir. D’abord je veux connaître la suite de ton histoire et ensuite, tu sembles désespérée, tu as dit « au bout du rouleau ». Si tu n’es venue que pour cette enveloppe, si tu me jures que tu ne m’aimes plus, je te rendrai ta liberté. Mais si tu as eu l’impression, même fugace, de pouvoir trouver du réconfort, de l’amitié ou de l’amour sous ce toit, à genoux, je t’en supplie, reste avec moi, j’ai besoin de toi. Et si tu ne veux plus me parler du passé, tu pourras l’oublier.
-Je serais malhonnête de te cacher ce passé. Il pourrait resurgir, t’être raconté par d’autres, par des maîtres chanteurs malveillants ou par des langues médisantes, assaisonné de calomnies. J’ai besoin d’en parler pour pouvoir l’oublier. Acceptes-tu de m’entendre encore? Tu es la seule personne au monde à qi je peux en confiance raconter les horreurs qui me hantent. Je prendrai des raccourcis, mais tu dois connaître l’essentiel de ma vie tumultueuse et peu modèle, depuis le jour maudit de mon départ. Quand j’aurai vidé mon sac, je me sentirai mieux et tu jugeras en connaissance de cause.
-Je veux bien écouter. Faisons une pose café. Ensuite, si tu veux me livrer la vérité, je veux voir la vérité toute nue. Nous irons au lit, tous nus, toi et moi. Cela fait 313 jours exactement que je n’ai pas vu de femme nue. Faut-il te rappeler que nous sommes mariés. S’il te plaît, embrasse-moi.

Pourquoi est-il si difficile de renouer les liens. Notre baiser reste chaste, beaucoup trop chaste. Mais je ne veux pas l’effaroucher. Elle me demande de patienter avant d’aller au lit et passe au récit- confession. Je lui tiens la main, je caresse son bras pour la rassurer et j’écoute attentivement.

Le lundi très tôt elle est partie accompagnée de Richard par le TGV. Arrivés gare de l’est, Richard a mis en œuvre le programme exposé pendant le voyage.

Je devais connaître les spectacles mettant en valeur le corps féminin et à pied dans la descente en direction de la Seine nous nous sommes arrêtés dans un premier peep show. A deux dans une cabine nous avons observé deux jeunes femmes nues sur un lit pivotant. En soixante neuf elles pratiquaient paisiblement un broute minou. Le déplacement du lit sur son axe permettait de distinguer leurs gestes. Je n’en revenais pas de voir les mains ouvrir la voie aux bouches qui mâchonnaient les deux sexes. J’étais émue et remuée de sentir en même temps les mains de Richard sur mes seins, sur mon ventre, sur tout mon corps. Placé derrière moi, il triturait mes seins d’une main et simultanément par-dessous ma jupe troussée à l’avant il introduisait un majeur dans mon string poussé de côté pour émouvoir mon clitoris. Le spectacle des deux filles aux corps magnifiques qui se languataient sans gêne de l’autre côté du judas, les deux mains qui m’échauffaient et la verge bandée contre mes fesses promettaient une journée chaude. Richard mordillait ma nuque et murmurait des mots d’amour à mon oreille.

Pardon de ma franchise, j’étais une femme neuve et j’évitais de penser à toi. Immédiatement après il m’a fait entrer dans un sex-shop et m’a offert un ensemble sexy en dentelle rouge. Il a tenu à entrer avec moi dans la cabine d’essayage pour agrafer le soutien-gorge. Il s’est agenouillé pour baisser mon string humide de la séance précédente et m’a alors gratifié d’un baiser sur la vulve et il s’est lancé dans l’imitation des deux filles. Dans la cabine étroite, j’ai ouvert mes jambes au maximum, pieds contre les plaintes, genoux en flexion et lui, séparant des deux mains les lèvres de mon sexe a léché et bu la cyprine renouvelée par sa passion. Sourire courtois, le vendeur aux aguets derrière le rideau a repris la parure, en a fait un paquet cadeau dans lequel il a glissé gratuitement un vibromasseur. Richard a jugé le geste élégant, l’objet pourrait le remplacer s’il devait s’absenter.

Un autre peep show annonçait la présence d’un couple sur scène. La visite s’imposait pour la petite provinciale. Dans une cabine de même type un lit en mouvement exposait une femme couchée sur le flanc qui accueillait par derrière l’intromission dans son vagin d’un membre de grande taille, une sorte de monstre, au moins deux fois plus épais que le pénis de Richard ou, j’y ai pensé à ce moment, que le tien. C’était terrifiant et pourtant la fille semblait indifférente et laissait retomber sa cuisse sur celles de son agresseur. Comment faisait-elle pour recevoir aussi facilement un instrument de cette taille? Emboîtés comme deux cuillers ils tournaient sous nos yeux sans nous voir, avec la nette intention, m’expliquait dans l’oreille mon coach, de faire durer l’accouplement le plus longtemps possible: plus le spectateur voulait les voir plus il devait payer de minutes. A chaque tour je revoyais les deux sexes imbriqués, le mouvement de piston du membre mâle dans la gaine assaillie.

Richard payait sans compter. Si une de ses mains avait de nouveau capturé tendrement mes seins et les massait, l’autre cette fois avait relevé l’arrière de ma jupe, fait monter l’entrejambe de mon string sur la fesse. Un doigt m’avait frôlé l’anus sans s’y attarder vraiment, avait atteint le point le plus proche de ma vulve et avait immédiatement trouvé l’entrée de mon vagin. Richard m’avait courbée en avant et debout s’était plaqué à mon dos. Son sexe est venu au contact du mien. Il l’avait sorti alors que j’étais captivée par le spectacle des deux artistes, avait plié ses genoux et me prenait en cuiller. Il n’eut aucune difficulté à pénétrer mon vagin mouillé par autant de découvertes. Mais son excitation a vaincu son endurance et en un clin d’œil il m’a aspergé le sexe. Son foutre est redescendu et j’ai dû enlever mon string pour m’essuyer le déversoir.
-Ça te plairait d’être sur ce lit, vue par des spectateurs?

Naïve, je pensais évoluer sur une grande scène devant un public nombreux et sage, en artiste respectable qui s’éclipserait aussitôt après avoir dévoilé ses charmes. J’avais répondu non, mais trop occupé à remballer ses couilles et sa baguette magique il avait fait semblant de ne pas entendre ma réponse. Plus tard à la station Barbès nous avons quitté le métro: c’était une autre nouveauté pour moi. Nous avons remonté la rue. Sur le trottoir des types en uniforme racolaient le chaland. Nous avons assisté dans des salles plus petites à deux ou trois spectacles de strip-tease, du niveau de ce qui se pratiquait à la lune bleue. Dans la dernière salle, il n’y avait pas assez de spectateurs, le spectacle attendrait. En face de la banquette où nous buvions une coupe de champagne, dans une sorte de renfoncement attendait un quadragénaire. Une fille court vêtue, seins presqu’entièrement découverts vint lui parler, partit, revint avec une bouteille, tira un rideau. Quand quelques minutes plus tard elle l’écarta pour sortir, en essuyant sa bouche d’un revers de main, je vis l’homme couché sur le canapé comme endormi. Grand prince Richard me mit en garde contre les boissons droguées qui permettent de vider les portefeuilles en douceur. Et le soir nous nous sommes trouvés attablés au Moulin Rouge, c’était pour me faire percevoir la différence de niveau des spectacles, comme une montée en puissance, du plus cru au plus artistique. Nous étions en compagnie d’un couple: Richard me présenta à son très cher ami Pablo, loua mes qualités et obtint un rendez-vous pour un essai dans son cabaret dès le lendemain. Les deux hommes se connaissaient et ce n’était pas le hasard qui nous avait réunis. Pablo était accompagné d’une somptueuse blonde à fort accent germanique, mais peu disserte, arrivée à Paris depuis peu et au vocabulaire français à enrichir dans la capitale.

Nous avons terminé la soirée et la nuit chez cet ami. Champagne, cigarette, musique douce, lumières tamisées, nous avons dansé des slows, nous avons échangé nos cavaliers, nous nous sommes retrouvés enlacés sur les divans et canapés. Ingrid dans les bras de Richard, moi un peu étonnée embrassée par Pablo. Les vapeurs d’alcool, l’ambiance, le spectacle de mon amant dénudant la forte poitrine de l’allemande, caressant ses flancs charnus, lui suçant la langue me firent oublier qui j’étais, où j’étais. Pablo était habile, ses grandes mains chaudes savaient trouver mes points sensibles et me faire oublier qu‘il commençait à me dénuder. Ses caresses me faisaient perdre la tête. Finalement, sur un grand lit, à quatre nous nous sommes allongés, les deux femmes au milieu, les deux hommes de chaque côté.

Richard m’avait reprise en main, m’avait complètement dévêtue sous le regard amusé de Pablo et de la teutonne. Nue j’avais été embrassée par la fille, des mains avaient parcouru mon dos, grimpé le long de ma colonne vertébrale, d’autres mains caressaient mes jambes, éprouvaient la soie de l’intérieur de mes cuisses, mes seins étaient caressés, sucés, aspirés, des doigts mettaient le feu à mon sexe, Ingrid goba mon clitoris, introduisit ses longs doigts dans le pli de ma vulve, y déplaça un index en une lente promenade en aller retour, puis elle me fourra la langue, me lécha, et je connus un premier orgasme quand sa langue me pénétra comme un sexe. Les deux hommes m’embrassaient la bouche et les seins. C’était bon, Richard semblait maître de la situation. Lorsque je vis une de ses mains quitter les poils de mon pubis et aller chatouiller le trou du cul de l’autre femme je me suis sentie une pointe de jalousie; je l’appelais, il m’embrassa, repoussa les deux autres, se coucha sur moi et me remplit de son sexe. En parallèle Ingrid reçut Pablo. Nos cavaliers nous couvraient et échangeaient des plaisanteries, chevauchaient au même rythme. Ingrid disait « Ja, ja, fester », je gémissais « oui, oui, plus fort ».

A bonne allure nous avons renoué avec un plaisir violent, parti du bassin qui se transmettait par vagues d’ondes électriques jusqu’au cerveau. Je me suis assoupie sous Richard qui se faisait lourd. Je me suis réveillée sous un Pablo déchaîné, soufflant, suant, piaffant, ramenée à la réalité par les cris d’amour de l’allemande plantée toute droite sur la pine de Richard. Mon Richard me tenait gentiment la main et me souriait pendant que je subissais l’assaut furieux du bronzé espagnol de Paris. C’était fait, je couchais avec un presqu’inconnu, cela était arrivé sans protestation, sans gêne véritable, ça allait de soi, personne ne manifestait de refus ou d’étonnement, Richard n’était pas jaloux, il semblait heureux de mon attitude, et me déclara qu’il m’aimait. Il m’aimait baisée par son ami, je devais l’aimer couvert par une autre. Ingrid pensait à son plaisir, elle devint écarlate sous ses tresses blondes, poussa des plaintes peu discrètes, se coucha à plat sur Richard, seins tassés sur la poitrine, bras accrochés aux épaules de l’homme et elle se mit à lever et à baisser ses jolies fesses roses à toute vitesse dans un clapotis échevelé pour l’entraîner dans l’orgasme fou qui la secouait. Pablo donna la réplique, se précipita pour rattraper la course folle de sa maîtresse, me malmena, s’enfonça au plus profond de mon entonnoir, se démena jusqu’à la petite mort et gicla en longs jets chauds dans mon ventre en folie. Il vidait sa semence en moi et échangeait sa salive avec Ingrid. Quel tableau! Nous nous sommes endormis pêle-mêle.

Au matin je me suis retrouvée le nez sur le pubis d’Ingrid. J’allais me relever, mon mouvement la réveilla. Elle immobilisa mes jambes, reprit possession de mon bassin et alla planter sa langue plus bas que ma chatte pour une feuille de rose inattendue. Elle était la première femme à oser me chatouiller l’anus de la langue, mais son ardeur et son assurance prouvaient une grande expérience dans cette forme de sodomie linguale. Alors pour marquer le plaisir pris à sentir sa langue passer l’obstacle du sphincter, à mon tour je me suis mise à mâchouiller sa vulve parfumée au sperme de Richard. A côté de ma chapelle son sexe était comme une cathédrale, long; large, profond, rose et humide des dépôts versés et des sécrétions immédiates. Je léchais la vulve fermée, séparais les deux lèvres en immisçant la pointe de ma langue dans la fente odorante, et je découvrais pour la première fois un clitoris. Le mien m’avait donné tant de joie, mais si je pouvais le toucher je ne le voyais pas. Je l’avais sollicité avec mes doigts enduits de salive. Tu m’avais révélé les bienfaits de la succion des lèvres ou des rapides coups de langue qui le fouettaient. Cette fois je voyais et surtout je léchais celui d’une autre femme, mon index avait repoussé le capuchon et ma langue frappait à petits coups rapides le bouton délicat ainsi démasqué. Curieuse et impressionnée, après l’avoir abondamment couvert de salive j’entrepris de le titiller à toute vitesse.
Et mes doigts ouvraient à mes yeux, en écartant les petites lèvres, le mystère d’un sexe de femme. En m’observant dans ma psyché, je n’avais jamais réussi à voir aussi bien l’intérieur de mon propre minou. Ingrid se cabra, abandonna mon anus et se mit à me sucer le bonbon de la même manière. Comme elle je me tordis de plaisir et de douleurs, les nerfs tendus et crispés. C’était fort, insupportable, mais nous ne pouvions pas délier le contact. J’aurais voulu échapper à sa bouche et j’étais incapable de détacher la mienne des plis brûlants de sa cramouille. J’écrasai ma bouche sur son sexe et agrippai ses deux fesses pour la maintenir en place. Je secouai ma croupe énervée mais elle me coinçait et m’enfonçait un doigt dans le trou de balle. L’orgasme nous fit crier, Pablo et Richard vinrent assister à notre joute, applaudirent et nous embrassèrent sur les joues. Ils avaient fait leur toilette et ne voulaient pas se barbouiller de cyprine.

Ils venaient de coucher sur le papier le contrat qui me liait à Pablo. Je signai avec enthousiasme, sans prendre la peine de le lire. Fini le traintrain quotidien au salon de coiffure, les shampooings, les coupes de cheveux, les mises en plis, les horaires, les clientes casse-pieds parfois, j’allais être une artiste. Ma vie sentimentale était bouleversée par les aventures des dernières nuits, je refusais implicitement de penser à mon mari, à la vie routinière du couple, pour m’émerveiller du plaisir échangé avec deux hommes et une femme. La diversité, le mélange des genres, l’émotion de la découverte du plaisir avec une femme, la simplicité du passage d’un mâle à l’autre, tout cela, sur fond de promesse d’une carrière parisienne, m’avait fait perdre mon bon sens.

Mon bonheur fut de courte durée. Richard appelé par téléphone dut rentrer sans tarder pour régler un problème à La lune bleue. A regret il me confia immédiatement à Pablo, devenu mon nouvel employeur par le contrat dont l’encre n’était pas sèche. Je n’avais pas à m’inquiéter, mon nouveau maître serait comme un père pour moi. Un père incestueux, puisque la porte fermée sur les talons de Richard, Pablo décida de tester mes bonnes dispositions. Aidé d’Ingrid il me remit au lit. A deux ils m’échauffèrent. Je ne voulais pas déplaire et participais de mon mieux. Pour montrer mes talents de comédienne, devant eux je dus me masturber selon leurs indications, à genoux, assise ou couchée, un index devant, l’autre sur la rose, ou des deux mains à la fois sur et dans le sexe. Gênée comme jamais. Devant deux témoins je luttais contre ma honte. Eux se réjouissaient de me voir tourmenter mon clitoris, remuer mes doigts dans ma chatte et écoutaient mes soupirs, le halètement accéléré par la montée en température. Et l’orgasme grondait au bout de mes doigts énervés par la lenteur du phénomène. J’aurais aimé exploser vite et en avoir terminé. Je trempais mon index dans ma salive et grattais les zones érogènes, m’acharnais à titiller le bouton qui gardait l’entrée. Pour m’aider Pablo se mit à me sucer les tétons. Sa participation balaya les scrupules qui bloquaient l’éclosion de ma jouissance. Je me sentais moins coupable parce que ce n’était plus le plaisir solitaire devant des spectateurs. Ensuite j’eus un mal incroyable à parvenir à l’orgasme avec mon vibromasseur et Ingrid dut m’apprendre à l’utiliser. Je ne voyais pas le lien entre cette démonstration et mon art d’effeuilleuse. Pablo vint au devant de mes interrogations muettes. J’étais selon lui une fort jolie créature, je devais être une femme complète, capable de tout faire, avec naturel, rien ne devait limiter mon talent.

Ingrid s’était allongée tête-bêche et s’occupait avec la bouche et les doigts à prolonger mon orgasme. Je lui rendais la politesse en fouillant les lèvres épaisses et congestionnées de sa chatte velue, j’apprenais vite et frottais d’un index vif le clitoris majuscule dégagé par mon pouce et mon majeur. Nos ventres répondaient par de petits bonds à l’excitation, notre mouille facilita les contacts. Je sentis la présence de Pablo dans mon dos. Ingrid tira des mains sur mes fesses. Je n’eu pas le temps de refuser, le gland de l’homme frappait à ma petite porte et s’enfonça dans mon cul en m’arrachant un cri de douleur qui fit rire l’allemande. J’étais prise en sandwich entre elle et Pablo qui en position haute savourait le plaisir d’avoir forcé le passage étroit. Et il se mit en mouvement. Je subissais les derniers outrages dans un désarroi augmenté par la souffrance. J’avais le feu au cul au sens propre. La brute forçait, roulait, pestait qu’il m’élargirait le sens interdit et y aménagerait une confortable salle de réception. Heureusement je ne souffrais pas d’hémorroïdes! Mais j’avais mal. Il me consola en déversant sa liqueur séminale en guise de baume réparateur. Au propre et au figuré, j’en avais plein le cul.

Satisfait le patron nous invita à nous reposer. Il reviendrait nous chercher vers quinze heures pour nous conduire sur le théâtre d’opérations. La discussion fut lente et difficile avec Ingrid. Elle aussi était nouvelle, elle aussi rêvait d’être une vedette de cabaret, elle avait passé les mêmes épreuves que moi avec 24 heures d’avance. C’était une mise à l’épreuve pénible, mais comme moi elle s’était soumise aux consignes avec l’espoir de voir sa candidature retenue. Elle me demanda de lire son contrat et de lui en expliquer le contenu. Il ressemblait au mien. Je n’en avais pas reçu de copie, il suffisait d’attendre. Curieusement il n’y était question ni du lieu, ni du nombre d’heures, ni du salaire. C’était un engagement d’un an à sens unique, en qualité d’artiste polyvalente au service de la S.S.V. (société de spectacles de variétés) gérée par monsieur Pablo Suarez. La S.S.V. se réservait le droit de licencier le personnel mais omettait de laisser une possibilité de démission. Lavée, rafraîchie, je m’étonnais et souhaitais avoir signé un contrat plus précis. Je voulais connaître mes cachets, la dénomination exacte de mon emploi et mes différents droits de salariée.

Dans la voiture qui nous conduisait au cabaret j’en parlais à Pablo. Très protecteur il chassa mes doutes. D’ailleurs je pouvais si je le voulais prendre le train du soir et retourner chez moi si je ne lui faisais pas confiance. Venue avec Richard, tous frais payés pour un séjour d’une semaine, je n’avais pas de quoi me payer le billet de retour. Pablo nous fit descendre devant un cabaret, nous le fit visiter: il était en pleins travaux de rénovation et nous devrions attendre deux mois avant la réouverture. Je cherchais en vain un panneau mentionnant la S.S.V. Tout était commandé. Plus loin il prit une place de stationnement et nous fit marcher. Je connaissais cette rue, j’y étais passée avec Richard la veille. Nous entrâmes dans le peep show où les deux filles tournaient hier. Le spectacle attendait des artistes en retard. Pablo nous conduisit dans une loge et nous proposa de tenter un essai au pied levé, pour dépanner le propriétaire. En deux mots il nous expliqua notre rôle: Sur le lit tournant nous faisions connaissance, nous nous dévêtions, nous nous caressions; nous reproduisions le plus lentement possible la scène de lesbiennes vécue dans son appartement. Faire durer, jouer la comédie, jouir ou faire semblant, émettre des sons vrais ou pas pour donner l’illusion de la jouissance. C’était à notre portée, il n’en doutait pas. Une lumière s’éteignait pour signaler la présence de spectateurs derrière les judas. Nous pouvions suspendre nos ébats quand toutes les lampes brillaient. Pour nous décider, il nous remit un beau billet.

Déçue mais rassurée par la coupure, j’acceptai le dépannage. Ingrid, certainement aussi fauchée que moi n’eut pas plus le choix. Au rythme des lumières qui s’éteignaient ou se rallumaient nous avons gagné les applaudissements de notre employeur et du maître des lieux. En attendant la réouverture du cabaret, nous pourrions donner un spectacle quotidien et gagner chaque jour une coquette somme. Le soir nous pourrions également nous produire dans un établissement voisin mais dans des scènes hétéros, avec un ou deux artistes masculins. Nécessité faisant loi, pour passer le temps, pour louer une chambre de bonne dans le quartier et pour me nourrir je fis bonne figure. C’était un déclassement provisoire mais je ne voyais pas d’autre solution. Pablo avait les clés des chambres. A la porte de l’immeuble veillait innocemment un grand noir à l’air féroce. On nous recommanda de ne pas nous éloigner car le quartier n’était pas sûr.

A 20 heures nous avons débuté le spectacle dans l’autre peep. Ici le client était roi. En appuyant sur un bouton numéroté il demandait une fellation ou un cunnilingus, un accouplement simple ou une sodomie, un tableau avec un homme et deux femmes ou une scène avec deux hommes et une femme, une double vaginale, un double rectal ou une combinaison. Evidemment chaque bouton correspondait à un tarif affiché, selon une table de valeur préétablie en fonction du nombre de participants et de la durée de l’exécution. Le cachet me surprenait par sa générosité. J’ai vite pris l’habitude de pratiquer les hommes de la maison. Ils fatiguaient plus vite, se relayaient plus souvent que les filles, nous les usions. Quand ils débandaient, cela se voyait, alors que personne ne se souciait de notre épuisement. Le règlement, respecté, imposait des mesures d’hygiène strictes, comme le port du préservatif. J’ai connu des blancs, des africains, des chinois, des grosses bites, des courtes épaisses, des longues un peu molles, de toutes les tailles, des sucrées ou d‘autres à la saveur âcre. Je me suis fait prendre toutes les ouvertures, j’ai appris à supporter la douleur, la fatigue.

Mais ma cagnotte se remplissait. Hélas, deux jours avant la fin du premier mois, on a cambriolé ma chambre, volé mes économies et je me suis trouvée dans l’impossibilité de payer mon premier loyer! Un collègue de travail voulut bien garder mon pécule. Il disparut avant la fin du deuxième mois, me laissant couverte de dettes. Pablo calma le jeu, m’avança de quoi vivre et payer. Les travaux du cabaret avaient pris du retard, puis la SSV avait dû le revendre pour payer ses factures et je dus comme Ingrid prolonger ma collaboration dans les deux établissements qui nous faisaient la grâce de nous employer. Les candidates se bousculaient au portillon et il fallait avoir l’échine souple pour continuer à travailler.

Au bout de trois mois, dettes enfin remboursées, je me suis retrouvée aussi démunie qu’au premier jour. C’était désespérant. A la première occasion je déserterais et retournerais au salon de coiffure. Mes reins étaient douloureux, je ne prenais plus aucun plaisir à simuler d’impossibles orgasmes, je trouvais mon activité dégradante, j’en avais marre. Tous les jours passer des heures à mignoter une chagatte, sans cesse recommencer à pousser trois phalanges dans la mouille du vagin d’Ingrid ou à la sodomiser avec un godemichet, puis subir à mon tour les mêmes intrusions dans mon corps, cela devenait monotone et ennuyeux à la longue. Nous changions d’établissement et il fallait indéfiniment répéter les gestes de l’amour avec un partenaire, puis avec un autre. Sans amour, sans autre sentiment que la pitié, nous trompions le touriste sexuel en simulant un état de béatitude. Parfois un remplaçant ou une remplaçante éveillait un peu de curiosité: les vagins ou les bites sont tous différents, comme les visages. La nouveauté apportait du piment dans une activité devenue banale et lassante. Seuls les gogos dans les cabines y trouvaient de l’intérêt.

Sans armes ni bagages j’achetais enfin un billet de train. Qui m’accueillerait, qui voudrait encore de moi? Je voulais fuir, retrouver ma liberté. Sur le quai, une grosse main s’abattit sur ma nuque. C’était le gardien de l’immeuble, le grand noir à l’air féroce. Inutile de lui résister, il me tenait fermement et me ramena au bercail, non dans ma chambre mais dans une cave qu’éclairait une lumière blafarde où il m’enferma en me disant que je pouvais crier, personne ne m’entendrait. Vers le soir quatre hommes arrivèrent avec Pablo. Sans interrogatoire, j’ai été condamnée, couchée sur la planche qui devait me servir de lit. C’était la punition réservée aux fugitives. Malgré l’habitude prise de rapports prolongés et fréquents, je finis par m’évanouir tellement ces brutes me malmenaient, chacun des quatre se nichant dans un orifice, ou me pinçant, me caressant rudement en attendant son tour. Je sais ce qu‘est une tournante, c‘était pire parce qu‘ils voulaient me faire mal pour me punir. Un seau d’eau froide me ranima. Ils m’appliquèrent une terrible fessée, évitant de marquer mon visage. Je passai d’un genou à l’autre. Mon bourreau m’administrait les coups avec vice: il frappait mon sexe, mon cul, mes cuisses. Quand une main se lassait, l’exécutant me poussait chez le suivant et les claques résonnaient plus fort. Certains pinçaient sadiquement mes « nichons de salope », les giflaient, chatouillaient la plante de mes pieds. Ils m’introduisirent dans le vagin le goulot d’une bouteille de champagne. Je criais de douleur, ils s’en fichaient. Je m’évanouis pour la deuxième fois. Je revins à moi dans le noir, nue, grelottant de froid, la peau couverte de sperme. Je pleurais longuement, m’endormi la faim au ventre, toute endolorie, incapable de localiser la source de ma douleur.

L’ampoule du plafonnier s’alluma. Je vis avec terreur la même escouade précéder Pablo. Celui-ci tenait en laisse un gros chien d’attaque à la mâchoire carrée et baveuse qui tirait sur son lien pour se jeter sur moi.
-La prochaine fois c’est mon chien qui te sautera si tu t’avises encore de rompre ton contrat.

Je pourrais reprendre ma place au peep show, après une bonne toilette et un bon repas. Il m’offrit une cigarette au goût étrange, m’observa, me mit une cagoule sur la figure et me ramena dans ma chambre où m’attendait la brave Ingrid. Un dernier avertissement conclut la rencontre.
-En cas de récidive tu goûteras à mon chien, il te ramonera les trous et ensuite je t’enfermerai dans une chambre où les clients défileront pour votre plaisir. Tu sauras ce que sont et font les malheureux affamés de sexe. Note qu’après avoir payé un droit d’entrée ils n’auront plus de quoi s’acheter un préservatif. Pense à ta santé et ne bouge pas. Enfin, tu es à l’amende de deux mois de cachets pour les frais engagés à cause de ton escapade. Evite les gares.

Malgré mon désespoir, je me suis remise à jouer des scènes d’amour sur lit tournant. Les curieux, les touristes, les privés d’amour, les hommes en mal de sexe passaient discrètement la porte, payaient, entraient en cabine, se rinçaient l’œil, réclamaient des fantaisies extravagantes, étalaient leurs fantasmes et maculaient la moquette et les sièges de leurs humeurs. J’étais anesthésiée, quasi indifférente à ces regards, quasi insensible aux invasions de ma chatte, et souvent, en souvenir de la cave, j’avalais sans plaisir le jus de corps d’homme. Les acteurs eux-mêmes bénéficiaient de mon indulgence inutile. Il n’était plus question de cabaret. Selon Pablo, je n’avais pas ma place sur une scène, j’étais beaucoup trop vieille, j’avais épaissi à cause de la mal bouffe, il fallait des filles de dix-huit ans, minces, souples, jolies et fraîches. J’avais raté le coche, il ne repasserait plus. Mon sexe lui-même n’était plus de première qualité, à trop l’utiliser je n’avais pas su lui garder la grâce d’un bijou tout neuf. Les encouragements du début au fil du temps tournaient vinaigre et les critiques acerbes remplaçaient les flatteries. Pour oublier je fumais les cigarettes spéciales. Pablo m’en fournissait régulièrement

Je t’avais abandonné depuis six mois. Je regrettais amèrement la vie heureuse à tes côtés. Les souvenirs des moments de tendresse étaient ma seule consolation mais aussi la source de mes pires moments de désespoir. J’avais sottement tout cassé. Tu ne pourrais plus pardonner. Qui pourrait encore vouloir de moi? J’étais un déchet. Les regards sales des spectateurs me salissaient. Je me faisais horreur.

Le pire restait à venir. Pablo jugea que j’avais besoin de vacances, m’emmena en Espagne, prit un ferry. Fatiguée du voyage j’ouvris les yeux dans un port. A Tanger, il me livra à un nouveau patron, je fus mise à l’abattage dans un bordel. A la place de mes collègues de scène des shows parisiens, pendant des heures défilaient des clients auxquels on accordait quelques minutes pour se jeter sur les filles dans des box séparés par des toiles. J’entendais les souffles saccadés des hommes pressés de soulager leurs couilles en quelques minutes. Je n’avais pas le temps de m’apitoyer sur le sort des autres filles ni même sur le mien. Je m’allongeais en slip et soutien-gorge. Le premier client de la journée avait attendu l’ouverture et prenait parfois le temps d’enlever la culotte, rarement la protection des seins: je prétendais que les tétons étaient réservés à mon maître. Certains pour ne pas perdre quelques secondes se contentaient de repousser le tissu sur le côté, avant d’ouvrir ma moule pour y fourrer leur envie congestionnée. Les plus rapides me prenaient, pénétraient entièrement et se lançaient en une course débridée de peur de devoir me quitter sans avoir éjaculé. Parfois le type avait tellement fantasmé avant d’entrer dans la cellule qui venait de se libérer qu’il crachait dès l’entrée de la vulve. Mais il y avait aussi parfois le « peineux »: il entrait après un examen méticuleux de mon bas ventre, voulait voir « comment c’est fait », s’extasiait, demandait que je lui dégage le passage, entrait et se mettait en mouvement, il suait, soufflait, l’eau coulait de son front dans mes yeux, mais il restait bloqué, ça ne voulait pas venir et je devais l’achever à la main sinon il serait parti avec sa charge dans le fusil.

L’un sortait, un autre prenait sa place. Au bout de quelques heures, je n’étais plus capable de les dénombrer. Une queue me quittait, la suivante entrait presque aussitôt et reprenait la cavalcade à peine interrompue. Ils n’avaient pas le temps de fignoler, pressés par le temps et sous la menace d’expulsion par un videur et sous la pression de la longue file d’attente. Quelques habitués savaient soudoyer le personnel de garde soit pour obtenir une ou deux minutes de rab, soit pour choisir une fille. On les retrouvait en début de journée: ils souhaitaient faire l’amour à une fille encore bien consciente. C’était un long défilé de quéquettes à soulager dans la fatale indifférence. Peu de filles, beaucoup d’amateurs, le gérant faisait fortune, procurait le gîte et le couvert, accordait une faible participation aux bénéfices. La « femme libérée » était en réalité devenue une esclave sexuelle du plus bas niveau et travaillait à la chaîne.

En raison de l’épidémie de sida le port du préservatif était heureusement obligatoire. Mais le frottement de la protection se révélait souvent irritant et je dépensais une grande partie de mes gains en achat de baumes adoucissants et de crèmes lubrifiantes. Pour éviter les escarres, je me couchais sur le flanc ou sur le ventre: certains entraient, se couchaient comme moi sur le côté, soulevaient ma jambe, passaient la main pour trouver la faille et m’envoyaient leur missile par derrière, le temps de lâcher la purée, s’essuyaient la bistouquette, disaient merci et au revoir et n’avaient pas vu ma figure. Sur le ventre c’était plus exposé et je me méfiais de ceux qui recherchaient un conduit plus serré et qui m’auraient volontiers prise par le derrière en faisant semblant de se tromper avant de rectifier le tir et de cibler mon vagin. Les adorateurs de la rose ne négligent aucune occasion d’y plonger leur tête chercheuse et sa suite jusqu’aux deux boules. Mais je ne tenais pas à attraper des hémorroïdes externes comme certaines malheureuses putains trop gentilles du bordel.

Or je remarquai un fidèle, il réussissait à me rendre visite une fois par semaine et me traitait avec des égards dont j’avais perdu l’habitude. Il fallait sacrifier à Eros avec lui, il devait graisser la patte aux gardiens, mais il finit par me demander un rendez-vous. Il l’obtint sur un billet que je glissais dans sa main pendant qu’il me besognait avec délicatesse. Ce matin là je faisais des courses. Je ne risquais pas de fuir, je n’avais plus aucun papier, ni carte d‘identité ni passeport. Le récit de ma vie le bouleversa, il proposa de m’aider à m’évader. Au point où j’en étais, je voulus courir cette chance. Je mis ma valise en réparation. La semaine suivante je la repris, trouvai le camion de Gérard. Il m’y cacha, passa la douane en blaguant avec les douaniers comme d’habitude, et me déposa à Séville où il devait livrer avant de retourner de l’autre côté du détroit. C’est un des rares gars bien parmi mes clients.

Il y a donc huit jours j’ai commencé à faire du stop. Les camionneurs espagnols s’arrêtent volontiers. Mais ils ont le sang chaud. Dans quatre cabines différentes j’ai dû accorder l’usage de mes charmes à des hommes mariés que l‘occasion transformait en amants temporaires. Quelques mots dans leur langue suivis de gestes universels faciles à interpréter, caresse des hanches et de la poitrine puis la main entre les cuisses, je cédais par nécessité. Un seul me fit descendre après m’avoir immolée sur sa couchette et m’avoir piqué ma dernière culotte en souvenir de son exploit, les autres me témoignèrent de la reconnaissance. L’habitude des hordes récentes m’a fait supporter comme une bénédiction la relation gentille et unique qui récompensait celui qui voulait bien me transporter. Je leur ai fait plaisir, sans éprouver moi-même une quelconque satisfaction à leur contact. Mon sexe est mort désormais d’avoir trop servi, usé avant l’heure, complètement déformé et insensible. J’ai simulé un plaisir que je ne connaîtrai plus jamais. L’un d’eux, célibataire de notre âge, m’a proposé le mariage! Je lui ai raconté qu’après mes vacances au Maroc, je rejoignais mon mari en France.

Partie sans but précis, mue par le mal du pays, je venais de parler de toi. L’idée de te rendre visite m’est venue alors. Après une étape dans les Pyrénées, j’ai répété à un transporteur espagnol qui se rendait en Allemagne, la même histoire. C’était encore un brave type. Il ne m’a rien demandé, m’a laissé dormir sans me toucher, m’a payé un repas et a fait un détour pour me laisser à proximité hier soir. J’ai dormi dans un fossé. A mon arrivée, tu étais au travail. Je suis allée chez Simone, elle accepte de me reprendre au début du mois prochain, à la place de Ginette partie avec Richard, à la conquête des cabarets de Paris. Devant toi se tient une loque, moralement et physiquement humiliée et détruite. Avant de m’en aller je te demande pardon pour le mal que je t’ai fait.

On sonne, j’ouvre. Claude vient m’alerter. On a vu en ville une personne qui pourrait être ma femme Lulu. Une sorte de fantôme vieilli avant l’âge, toute dépenaillée et traînant une vieille valise. Mon frère me met en garde contre le possible retour de l’infidèle. On ne part pas plus de dix mois sans donner de nouvelles quand on est une honnête femme. Et si je l’avais écouté à l’époque, je l’aurais fichue à la porte.
-Surtout ne te laisse pas embobiner. Enfin elle ne te fera plus honte en allant s’exhiber nue sur une scène: Richard a été arrêté pour proxénétisme et une fermeture administrative frappe « la lune bleue »

Sa vieille valise à la main, Lulu nous rejoint. Elle s’en va, mon frère a raison, elle doit assumer ses bêtises. Elle a eu tort de venir me saluer.

J’ai demandé à Claude de me laisser régler mes problèmes. J’ai retenu Lulu. Un miracle s’est produit. Nous avons fait l’amour et Lulu à joui. Elle pleure de bonheur dans mes bras. Et ça, c’est formidable.
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Histoire de Veilleur

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