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Louise ou la vraie vie 10

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Lue : 600 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 29/04/2013

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Les flics de l'identité judiciaire et leurs acolytes saluent solennellement Louise, Jeanne, Françoise et Virginie avant de quitter l'étude et repartir dans leurs véhicules. Les associées de Louise retournent à leur poste, Virginie accompagne l'avocate dans son bureau. Une discussion s'impose.

“ Louise, cet homme a raison, tu prends ça trop à la légère!
Et je n'en démordrai pas. Jeff a tout simplement voulu m'intimider.
As-tu songé au pire? Questionne Virginie.
Tu crois qu'il veut attenter à ma vie?
Tu m'as très bien comprise.
Il a tout à y perdre. S'il me tue, il perd tout.. Non, ça n'a pas de sens.
Et s'il réussit et qu'il te supprime juste par dépit, tu y as pensé à ça? Et je deviens quoi moi dans l'histoire ? Tu y as pensé à moi? Je t'aime et je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit Louise.
Chérie, il ne m'arrivera rien. Et puis, je suis placée sous protection policière. Il ne peut rien m'arriver.
Mais bon sang, quelle tête de mule!
Jeff tient trop à récupérer ce cabinet. Mon assassinat anéantirait son projet. Et pour qu'il ne veuille pas lâcher le morceau, je le soupçonne d'avoir d'autres projets en tête. Non... il aime trop le fric pour s'être rangé.. Crois-moi ma chérie, notre bonhomme magouille toujours.. Mais dans quel domaine, ça, je l'ignore.
Raison de plus pour que les flics lui mettent la main au collet et le fiche au frigo pour longtemps. Tant que ce mec sera dehors, je tremblerai pour toi Louise.
Tu ne dois pas avoir peur chérie, d'accord?” lui dit Louise en lui pinçant tendrement le menton, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Bon on fait quoi? Je crois qu'on s'est grillées encore devant Jeanne et Françoise.
Qu'est-ce qui te fait dire ça?
Je t'ai tutoyée devant elles..
Bon, alors, on peut repartir chez moi alors.
J'ai trouvé le prétexte du dossier.. Lequel trouver maintenant?
Aucun. On file, et puis c'est tout. Mais on va chez toi. Je ne pense pas que les flics se mettront en planque devant chez moi.
C'est pas faux. Mais c'est parce qu’ils ne savent pas, c'est tout. Et c'est mieux ainsi
Alors pourquoi ne pas aller chez moi?
Allez, en route mon ange !
D'accord, mais on va où alors ? Questionne Virginie, grand sourire.
On retourne au manoir
Heu, je suis pas très présentable
Mais qu'est-ce-que tu dis? Tu es très belle comme ça chérie.”

Les deux femmes ferment la porte de l'office, sous l'oeil en coin de Jeanne et Françoise et disparaissent dans l'escalier avant de retrouver l'air glacial de l'hiver. Elles grimpent, direction le manoir où elles ont programmé de prendre un bon bain massant avant de se mettre enfin à la tâche.

Arrivées à destination, elles remarquent un véhicule se garant devant l'immense propriété, juste devant elles. Louise le sait, personne ne se gare jamais, ou si peu, devant le manoir. S'il s'agissait d'un visiteur, il aurait fait ouvrir la grille de l'entrée du domaine. Louise comprend aussitôt qu'une voiture banalisée de la police vient de prendre son poste. “ Et bien, ils ont pas traîné !” dit-elle. La grille s'ouvre et la 308 cc de Louise s'engage sur le chemin gravillonné de la propriété, à vitesse réduite à cause des plaques de verglas et la neige fraîchement tombée.

Xavier les attend déjà sur le perron. Une habitude qu'il n'a jamais perdue depuis la tendre enfance de Louise qui se précipitait sur lui à chaque fois qu'elle rentrait. Elle savait qu'un bon chocolat chaud dont seul Xavier connait la recette, l'attendait, accompagné de bons croissants au beurre tout chauds, qu'il confectionnait lui-même. Mais Louise lit aujourd'hui de l'inquiétude sur son doux visage.

“ Tout va bien Louise ? S'inquiète le majordome
Oui Xavier, tout va bien, ne vous inquiétez pas.
C'est que je ne m'attendais pas à vous revoir avant ce soir comme cela était prévu.
Je sais bien et je suis désolée de vous prendre au dépourvu Xavier, mais des évènements imprévus ont quelque peu modifié mes plans.
Rien de bien grave j'espère.
Non, rassurez-vous.
Monsieur a encore fait des siennes? Si je peux me permettre.
Monsieur nous fait encore chier. Monsieur a envoyé du courrier au cabinet pour m'intimider et me faire céder mes parts.
J'espère que vous ne plierez pas Madame
Bien sûr que non Xavier. Vous me connaissez trop bien pour me voir courber l'échine devant cet immonde larve.
C'est bien ce que j'espérais Madame. Mais, quoi qu'il en soit, sachez que vous pouvez toujours compter sur moi. Je serai toujours là pour vous.
Je sais bien Xavier. Et je vous en remercie... Et si on rentrait? On va congeler sur place si on reste ici.
Oui! C'est ce que j'allais proposer ! Intervient Virginie, transie de froid.


Mercredi.

A la gare Montparnasse, personne ne remarque les hommes et les femmes qui sont arrivés, se confondant à la foule de civils pour certains, les autres en agents de la gare, les autres, en techniciens de maintenance.
A la sandwicherie, face aux quais, les commerçants ont un effectif supplémentaire. Un homme traîne un lourd chariot contenant les divers détritus que des passants négligents laissent choir au sol. Plus loin, dans les toilettes pour dames, une femme, magnifique, s'affaire à nettoyer du carrelage déjà bien propre. Et là, encore, dans le kiosque à journaux, le vieil homme barbu a laissé sa place à une jeune femme au regard noir.

Sur les quais, l'on voit les petits groupes de militaires habituels, ceux qui se trouvent là en permanence en cas de troubles divers. Plus loin, un faux agent et son sifflet, flâne de train en train avec son bâton dans les mains. Un faux technicien de maintenance se tient auprès d'une locomotive en voie de garage, à une dizaine de mètres des consignes. Dans ce lieu même et aux environs, un agent de surface nettoie le sol, passant et repassant sans relâche son balais espagnol à chaque allée et venue. Il y a aussi un poivrot qui perturbe les voyageurs, demandant à tout va où se trouve son quai. Rien de tel que de se faire remarquer pour passer inaperçu. Un homme lit tranquillement son journal, adossé à un des gigantesques piliers qui longent les quais, à peine un peu en retrait de la zone des consignes. Un petit groupe de 3 racailles, dont deux grands blacks, fait son show à quelques mètres de la sandwicherie. Lunette noire, capuchon dévorant leur visage, ils suivent un rythme rap bien connu. Les passants se pressent de les dépasser tout en leur jetant un mauvais oeil.

Le “Belge” quitte le Georges V. Il fait toujours aussi froid, mais le ciel est dégagé, enfin. Il remonte le col de son manteau et s'engage dans la rue, parmi les anonymes. Un peu plus loin, dans une allée un peu déserte, il s'en débarrasse, laissant apparaitre une veste de cuir ordinaire. Ressemblant à Monsieur tout le monde, il hèle un taxi dans lequel il s'engouffre. Le chauffeur, un asiatique démarre après s'être renseigné sur l'adresse de destination : la gare Montparnasse.
“ Le suspect vient de quitter l'hôtel. Il est vêtu d'une veste de cuir marron. Il porte une casquette à l'envers et des lunettes noires. Pantalon jeans et baskets noires. Il est monté dans un taxi Alpha Alpha 689 Romeo Xray. Vous devriez voir le véhicule dans deux minutes.
Ok, on prend le relais. Over”

Le taxi se faufile avec aisance au milieu du trafic et arrive Place de l'Alma, avant de passer sur le pont du même nom. Une voiture banalisée de la police suit le véhicule gris, en contact radio permanent. Le “Belge” dégage un pan de son imposante veste de cuir et en sort un Havane hors de prix et l'allume sans le consentement du chauffeur qui se met à tousser dès les premières volutes de fumée, qui très vite, envahissent l'habitacle.
“Monsieur, il est interdit de fumer. Vous avez pas vu l'étiquette?
Ta gueule et roule. Je te paie, je fais ce que je veux le jaune.
Ce n'est pas parce-que vous êtes mon client que ça vous donne tous les droits.
Je t'ai dit de la fermer et de rouler espèce de connard. Si je t'allonge 500 biffetons, tu la fermes?”

Le chauffeur, sans cesser de tousser, regarde le “Belge” par le biais du rétroviseur et plisse ses yeux. Eekhoud devine alors un sourire approbateur sur le visage de l'Asiatique. Il a gagné. La voiture passe maintenant sur l'Avenue Rapp avant de s'engager immédiatement sur l'Avenue de la Bourdonnais. Le trafic s'intensifie, mais le taxi glisse entre les véhicules sans avoir à ralentir ou freiner une seule fois.
Le “Belge” pollue littéralement l'air de la Mercédès, le chauffeur ouvre la vitre.
“ Ferme ça immédiatement abruti ! Ca caille dehors.
je suis désolé Monsieur, mais ça devient irrespirable ici.
Oh, y'en a pour 15 minutes! Tu vas survivre non? Tu fumes?
Non, je touche pas à cette saloperie.
Ok, ouvre un peu alors.”

Sur ces paroles, Walter tire de plus belle sur son Havane et rejette une bouffée bien plus importante que les précédentes avant de prendre entre son index et son majeur l'objet du délit et de le tapoter du bout du pouce, faisant tomber outrageusement la cendre sur le tapis du véhicule. Son regard croise avec défit celui du jeune asiatique au volant.

“ Pour l'instant, aucun changement dans son itinéraire. Il vient de dépasser la place de l'école militaire et poursuit avenue de Tourville.
Ok, on lâche pas.”

Passé le boulevard Vaugirard, le taxi arrive enfin Place Dautry. Le “Belge” est arrivé à destination. Mais il n'est pas le seul. La voiture banalisée des flics poursuit son chemin, laissant la patate chaude à leurs collègues postés sur place qui repèrent immédiatement leur homme en veste de cuir marron qui se dirige sereinement à l'intérieur de la gare.
De son côté, Jeff arrive dans un véhicule de location, louée sous un faux nom. Il a pris soin de laisser sa propre voiture, un peu plus loin afin de brouiller les pistes. Il aperçoit au loin, son grand ami Walter et arrive à sa hauteur, avant de le dépasser et de se diriger, un lourd attaché case à la main, vers la zone des consignes.
“ Le Belge devait se rendre à la Tour. Dit un homme du Cancer
Hé bein, ils ont changé de plan, voilà tout! Ça nous arrange, on les pincera direct ici et en toute discrétion.
Un nouveau deal encore?
Le vrai celui-là. Il croit qu'on a marché à fond avec ses fausses infos, mais notre agent infiltré a fait un excellent boulot. Je sais pas ce que cette rencontre veut dire alors que Lemoux vient faire la transaction à la gare, mais c'est évident qu'il y a anguille sous roche.”

Il ne faut que quelques secondes aux hommes du Cancer pour repérer l'arrivée des deux truands, éloignés, l'un de l'autre d'une vingtaine de mètres.
Chaque agent en place surveille sans relâche chacun des mouvements de Jeff et d'Eekhoud, continuant, nonchalamment à s'affairer à leur tâche. Les bandits continuent leur avancement sans se douter une seule seconde de ce qui les attend. Passant au milieu des voyageurs, ils progressent, souriant aux badauds qu'ils croisent ou bousculent par mégarde, ou les toisant quand leur tête ne leur revient pas, se croyant au-dessus de tout, telle une forteresse imprenable.
Le “Belge” soudain, éclate de rire, songeant au Cancer dont il vient de déjouer les plans, en beauté, l'imaginant à l'autre bout de la capitale, planqué, à attendre sa venue et le coffrer.
Lemoux, peu à peu, se laisse rattraper par le Belge. Voyant que la place est propre, ils stoppent leur marche, le temps de se serrer la main avant de s'engouffrer dans la zone des consignes.
L'avocat pourri, se saisit de la clé et entreprend d'ouvrir le casier correspondant avant d'y déposer son lourd colis et retirer la seconde clé, du casier voisin où l'attend un autre colis, un attaché case contenant le million d'euros de sa commission.
“ Pourquoi tu es venu au fait Walter? On devait se voir à la Tour juste après que j'ai déposé la valise.
Tiens, c'est les billets pour tes nouvelles vacances. Plus petit, mais dix kilos quand même. Je ne peux pas aller à la Tour, j'ai de nouveau un contretemps.
Tout à fait exact !! Crie une voix derrière les deux hommes.”

Eekhoud et Lemoux n'ont pas le temps de réagir que deux hommes, se faufilent derrière eux, tels deux ombres. Des bracelets se ferment sur leurs poignets pendant qu'un troisième homme saisit les pièces à conviction.
“ Toi? Salaud, mais comment tu as pu..
je suis flic, n'oublie pas. J'ai des oreilles partout et surtout, une excellente équipe.
Je serai vite dehors et je te règlerai ton compte. J'ai un bon avocat!
Lequel, celui-là? Il est mûr pour le cabanon et il est pas prêt d'en sortir, comme toi. Allez, embarquez-moi ces pourritures, ordonne le Cancer. On sort par le niveau inférieur.”

L'altercation n'a duré que quelques secondes, dans un endroit tranquille et beaucoup moins fréquenté que les quais. Les personnels restés en retrait pour la protection des civils prennent eux aussi, la direction de la sortie.


“ Alors, tu crois que parce-que tu nous as chopés, tu vas nous retenir longtemps ici?
Un flag Eekhoud, un flag..
Ah ouais! Je suis venu à la consigne! Comme tout le monde!
Où sont tes bagages Eekhoud?
Parce qu'il faut automatiquement des valoches pour voyager?
Et cette enveloppe dans ta poche, que tu tendais à Lemoux quand on t'a pincé, c'est un billet de train peut-être?
Vous avez rien, mais absolument rien contre moi!
C'est ce qu'on va voir.
T'auras pas le temps de dire ouf que je serai déjà dehors alors que tu pourriras dans ton bureau crasseux.
Tu vas y pourrir avec moi, parce-que toi, et ton copain, vous êtes nos hôtes pendant les prochaines 96 heures.
Oui, petite précision, les salauds de ton genre, on les conserve un peu plus longtemps au frais. Et... couvres toi bien, il gèle dans nos frigos.
Ça peut durer encore plus longtemps que le résultat sera le même. Tu me fais pas peur le “Cancer”
Encore une précision Eekhoud, ici, c'est pas toi le caïd. Ici, tu es rien d'autre qu'une vulgaire crapule. Et les crapules de ton genre ne me font pas peur non plus. Crois-moi, avec ce qu'on a sur toi, tu vas vite ranger ton sourire au fond du placard quand tu seras au fond du trou.
Tu crois m'intimider?
Et on a pas gardé les cochons ensemble. Je t'interdis de me tutoyer.
Tu te gênes toi!
Ici, c'est moi le boss, ok? Alors tu la fermes !
Vous avez pas un moindre début de soupçon sur moi.
Ah, c'est ce que tu crois! J'ai ici tous les mails et les textos que vous avez échangé, les coups de fil passés. Et Venise, tu y as été en touriste peut-être!
Tiens, un témoin qui tombe de derrière les fagots, ça marche pas!
Tu as tes sources, j'ai les miennes. Si j'étais toi, je ferais moins le fier. J'ai ton calendrier depuis des mois, à la minute près. Ton emploi du temps avec qui et pourquoi. Je sais même quand tu es allé pisser ou te taper une fille. Je te tiens et tu ne m'échapperas pas.” Puis s'adressant au gardien de la paix : “ Foutez moi ça au trou. Je ne veux pas qu'il voit de quelque manière que ce soit l'autre salopard”.

Dans une autre pièce de la brigade, Jeff subit les premiers assauts d'un policier.

“ Alors, l'avocat donne dans la dope?
J'ignorais ce que contenait cette valise.
C'est ça, fous toi de moi aussi. Et moi, je suis le Prince de Galles. Tu te balades avec 30 kg de blanche, et tu ignores ce que c'est? Tu me prends pour un pigeon ou quoi?
J'étais un homme mort si je le faisais pas!
Ah, au chantage? Tu craignais pour ta petite vie? Le pauvre avocat foireux, victime d'un chantage! C'est pourtant ce que tu mérites, mais je n'y crois pas un mot. Ton pote “Le Belge” serait ravi d'entendre ça! Et ta femme aussi je pense.
Quoi, ma femme? Qu'est-ce qu'elle vient foutre la dedans Louise?
Monsieur a la mémoire courte.. Tiens, je te rafraichis la mémoire, lis-donc ces mails.. Ça te reviendra peut- être! Tentative d'assassinat plus trafic de stupéfiants, tu vas moisir en taule mon grand.
Mais je n'ai rien à voir là-dedans!
Et ces gentilles petites lettres anonymes, c'est pas toi qui les as balancées à ta femme peut-être! C'est marrant, ça tombe juste après son petit article dans le journal !
Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Je n'ai rien à voir avec ça!
Bein voyons. Ton divorce est prononcé dans quelques semaines et tu veux récupérer les parts de ta femme pour cacher tes vilaines magouilles. Mais elle veut rien entendre... il aurait pu lui arriver des bricoles.. Je me trompe peut-être?
Je vous jure, que je n'ai rien envoyé du tout!
Toi, jurer? La belle affaire! T'en as berné combien?
Putain, je vous dis que....
Et le Belge, tu le connais depuis longtemps?
Pas assez pour me faire prendre comme un débutant et devoir exécuter ses sales besognes.
Et le million, c'est une sale besogne?
Mais c'est pas pour moi bordel, j'ai fait que la transaction!
Ah, et le “Belge”, il contrôlait lui? Ou il venait te proposer un autre chantage?
J'ai plus rien à vous dire.
Tu veux un avocat, c'est ça? Ou tu préfères te défendre toi-même. Parce-que tu vois, je doute que quelqu'un soit ravi de plaider pour un ripou comme toi.. Et Venise, c'était bien? C'est par obligation aussi que tu es allé là-bas ou pour faire un tour en gondole?
Corinne, ma compagne, enfin, mon ex compagne voulait voir le pont des soupirs enfin, tout quoi!
Le Danieli, tu t'es pas fait chier mon coco!
Mais enfin...
Tu sais, tu as de drôles d'idées.. Aller visiter un cimetière.. et tu sais, on peut y faire de mauvaises rencontres. Là aussi, on t'a fait un chantage à mort? Allez, hop, au trou..
Je vais nier tout en bloc minable! Tout ça, c'est rien qu'un coup monté! On veut ma peau!
Même si c'est le cas, tu sais, moi, ça m'arrange!
T'inquiète donc pas, tu peux nier tout ce que tu veux, les preuves sont contre toi. Regarde ces photos. C'est moi qui suis à côté de la plaque ou tu serres chaleureusement la pince à ton maître chanteur? Et l'enveloppe là, qu'il t'a remise à Montparnasse?
Mais putain, c'est impossible! Ces photos sont un montage, un coup monté!
Ah, tu as perdu de ta superbe tout à coup. La police Italienne et la police Belge sont sur le coup aussi. La Colombie aussi. Aux grands maux, les grands remèdes! T'as pas le cul sorti des ronces mon vieux!”
Lemoux, la haine dans le regard et l'écume à la commissure des lèvres, est amené manu militari dans sa cellule par un gardien de la paix à la taille imposante. Pendant le court trajet qui le conduit à sa geôle, il cherche discrètement son ami “ Le Belge”, mais il ne sait que trop bien que c'est peine perdue.


Louise et Virginie, enfermées dans leur bulle de bonheur, sont à mille lieues de deviner ce qu'il vient de se produire à quelques kilomètres du manoir, perdu sur un vaste terrain, coupé des turpitudes de la ville. Elles se sont installées tranquillement dans le bureau de l'avocate, ayant décidé enfin de se plonger dans le travail et de liquider les dossiers urgents avant de se concentrer sur le cas qui les intéresse tout particulièrement : Jean-François Lemoux.
Rassemblant tous les documents possibles et imaginables, elles épluchent un à un chaque support susceptible d'être apporté à charge contre Jeff, ce qui revient à dire, tout.
Virginie, contrairement à son habitude à l'office, a laissé ses beaux cheveux bonds tomber en cascade sur ses épaules. Elle porte un simple jeans et un pull rouge dont le col en V laisse paraître un buste altier.
Louise, quant à elle, s'est vêtue d'un pantalon en cuir et d'un pull à col roulé rose, une couleur qu'elle apprécie particulièrement et qui la met en valeur. Assises l'une à côté de l'autre, elles ont chacune chaussé leurs lunettes. Elles parcourent chaque document avec grande attention et les sériant chacun dans un dossier bien spécifique. Les seuls moments de pause qu'elles s'accordent sont des câlins et des petits baisers qu'elles se donnent à intervalle régulier.
Seul, le feu alimenté par les soins du majordome, et qui crépite dans l'âtre, vient troubler le silence de la pièce. Chacune est fortement concentrée lorsque la sonnerie du téléphone portable de Louise retentit, faisant sursauter les deux femmes. L'avocate s'empare de l'appareil tout en se remettant de ses émotions. Elle lit sur le cadran lumineux, le numéro de l'appelant. Virginie la questionne du regard.

“ La police, ils doivent avoir trouvé l'origine des lettres anonymes, je ne vois rien d'autre.
On va vite le savoir!”
Il ne faut que quelques secondes à Virginie, pour deviner, au visage grave de Louise qu'un nouvel événement sérieux vient de se produire. Elle rapproche sa tête du téléphone, la collant pratiquement à celle de sa compagne, tentant de suivre les paroles de l'interlocuteur. Ne pouvant déchiffrer ce qui se dit, sa main vient s'unir à celle de Louise, lui apportant tendresse et réconfort. Louise raccroche.

“ Ma chérie, nos petits papiers ne seront plus de grande utilité à présent. Murmure Louise.
Qu'est-ce-qui se passe mon ange?
Jean-François est dans les locaux de la police. Il s'est fait prendre tout à l'heure à la gare Montparnasse par la brigade des stups.
La brigade des stups?
Figure toi qu'il a été pris, la main dans le sac en pleine transaction de drogue.
Quoi?
Je savais que c'était un pourri, mais là, ça dépasse tout entendement, même, si, quelque part, je sais pas pourquoi, ça ne me surprend pas. Je suis convoquée au poste. Ils lui ont collé sous le nez la tentative d'assassinat sur ma personne.
Ils ont des preuves?
Présomption je pense, mais y'a pas photo. Seule ma mort pouvait lui apporter ce qu'il cherchait à récupérer. Je comprends pourquoi maintenant. L'étude aurait été un bon moyen de couverture à son abominable trafic!
Le voilà définitivement sur la touche à présent.
Oui, et il n'y a pas que lui si j'ai bien compris. On va être un paquet à rendre des comptes ou donner des informations.
Tu y vas maintenant?
Oui. Tu m'accompagnes. Toi aussi, ils veulent t'entendre. Il va y avoir foule chez les flics et du beau monde, crois-moi !”


Le Cancer, seul dans son bureau, savoure cet instant tant attendu. Des heures, des jours, voire des semaines de filature et de planque ont finalement porté leurs fruits. Le Belge et son bras droit sont enfin sous les verrous. Va s'ensuivre une longue procédure, des heures d'interrogatoire pour toutes les personnes ayant approché de près ou de loin les deux ordures afin de définir le rôle joué par chacun et donc, de procéder à de nouvelles interpellations pour les uns ou, dans le cas contraire, la relaxe pour les autres.

Il lui faut dès à présent contacter ses homologues belges et contacter le juge afin que celui-ci saisisse la police Belge. La police française sera ainsi dans la possibilité de seconder les policiers Belges lors des perquisitions nécessaires au domicile du malfrat et de se rendre dans tous les lieux dans lesquels il a pu se rendre.
En ce qui concerne le cas de Lemoux, ses collègues de la brigade sont en ce moment même en train d'effectuer les mêmes démarches dans la capitale.
Le service sera bientôt en ébullition, de longues heures d'interrogatoires ou de dépositions se profilent à l'horizon. Lemoux, son ex compagne Corinne Leduc, Eekhoud , le cabinet d'avocats de Louise, Thierry, les prostituées, le Georges V sans compter tous les autres, puis le personnel du Danieli dont s'occuperont ses homologues italiens. Un travail fastidieux et de longue haleine dont il a l'habitude et auquel il est rompu après plus de vingt années d'exercice. La fatigué accumulée au cours des derniers temps n'a plus d'emprise sur lui tant sa satisfaction est grande. Il est même prêt à mettre les bouchées doubles, et s'inquiètera, comme à l'accoutumée, à ce qu'aucune erreur, aucune faille ne vienne entraver la marche de la justice et permette aux crapules de profiter d'une erreur de procédure pour sortir blanchi, en toute impunité.

Xavier, Virginie et Louise arrivent à la brigade et sont illico dirigés vers le bureau de Sébastien Gavoilhe qui les accueille comme il se doit. Après de brèves salutations courtoises, le commissaire les reçoit un à un, à commencer par Louise.

“ Vos collègues, Jeanne Charbonier et Françoise Cantier viendront un peu plus tard.
Mais je ne vous ai rien demandé Commissaire répond, Louise étonnée et amusée.
J'ai juste remarqué que vous cherchiez quelqu'un quand vous êtes arrivés. J'ai supposé qu'il s'agissait de ces personnes.
C'est exact Commissaire.
Vous savez donc pourquoi vous êtes ici, Maître.
Oui, et c'est pour cela que j'ai préféré venir le plus tôt possible.
C'est tout à votre honneur et je vous en remercie. Vous saviez ce que manigancé votre mari?
Bien sûr que non. Même, si, comme je l'ai dit à Virginie, cela ne me surprend pas.
Je comprends. Il a eu de sacrés pépins avec ses agissements plus que douteux. Je voulais juste glaner des informations autres que celles que je ne possède déjà.
Vous savez que Jean-François et moi sommes en train de divorcer.
Je sais tout ça Madame, le raid qu'il a fait l'autre soir chez vous, qu'il s'en est pris au majordome, les lettres anonymes, mais je tenais surtout à vous voir pour l'assassinat qu'il préparait à votre encontre.
Je ne peux pas y croire une seconde Commissaire.
Vous avez tort, Madame. Ce genre de voyou de haut vol tuerait père et mère pour obtenir ce qu'il veut. Et, là, en l'occurrence, il s'agit de votre cabinet Madame.
Ça n'a plus de sens puisque vous l'avez arrêté.
Certes, il ne peut plus rien contre vous et son projet tombe à l'eau définitivement.
Alors, que me voulez-vous?
Je voulais juste que vous me confirmiez ce que je sais déjà et vous dire que vous étiez toujours sous surveillance policière.
Vous pensez que Jean-François peut avoir commandité mon assassinat?
Oui. Le fait d'être derrière les barreaux ne peut empêcher ça.
Je vois. J'étais un obstacle à ses projets, mais me voir morte serait pour lui dorénavant, la plus grande des satisfactions.
Il n'a plus rien à perdre. Rien n'arrêtera ce genre de type pour arriver à ses fins. C'est pour cela que nous maintenons protection.”


Vient ensuite le tour de Xavier. Le majordome confie au “Cancer” les années de calomnie et d'humiliation subies par son ancien patron à son égard et les interventions incessantes de Louise pour le conserver à son service dans la grande maison familiale. Xavier dévoile le calvaire auprès de cet homme suffisant et dénonce son arrivisme démesuré. Ce que vient confirmer Virginie, quand arrive son tour.
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Histoire de mielpops

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