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Louise ou la vraie vie 14

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Lue : 527 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 29/04/2013

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La route défile sous les roues de la puissante petite voiture, toujours suivie par les anges protecteurs de Louise. Il ne reste plus que quelques minutes avant que tout ce petit monde n'arrive à destination.
A peine le véhicule arrêté, Louise et Virginie se retournent vers Xavier qui n'en croit pas ses yeux et retrouve instantanément un regard d'enfant.
“ Ho Louise, chère Louise, vous n'avez pas oublié!
Oublier votre anniversaire Xavier? Jamais! Bon et joyeux anniversaire.
Je ne suis jamais monté sur ces trucs là..
Bein, vous croyez pas qu'il est temps de commencer?
Vous aviez tout manigancé, avouez!
Exact. Il fallait à tout prix vous faire bouger aujourd'hui pour vous emmener ici. Vous êtes un indécrottable. J'ai fait en sorte que ce diable n'arrive pas afin de vous faire bouger, et, il fallait que ce soit aujourd'hui !
Mais, Madame, qu'allez-vous faire si ce n'est perdre un après-midi à m'attendre!
Ah mais il est hors de question que je le perde! Comment croyez-vous que je m'en sors si bien à zigzaguer entre les voitures !?”

Les trois passagers sortent du véhicule en prenant soin de bien s'emmitoufler. La bise hivernale vient mordre leurs visages, de lourds nuages noirs s'amoncellent à l'horizon. Les policiers suiveurs quittent à leur tour leur automobile, suivent à distance raisonnable le petit groupe qui pénètre dans le club. Voir un toit au-dessus du site les rassure, un peu de chaleur sera la bienvenue.

Quelques minutes plus tard, Louise, Virginie et Xavier sont parés.
“ Je comprends mieux pourquoi ces Dames ont enfilé des jean's.
En effet, c'est plus pratique que des jupes et des talons aiguilles pour conduire ces engins, vous ne trouvez pas?
Si vous me le permettez, cela n'enlève en rien votre beauté Mesdames.
Charmant Xavier. C'est gentil ça. Mais je doute que vous me fassiez autant de compliment quand vous verrez comment je me comporte sur le circuit..
Mon coeur, interrompt Virginie.. Il est interdit de faire des queues de poisson.. et Xavier n'a pas l'habitude.. moi non plus d'ailleurs..
Alors, suivez la pro …. et chacun pour soi! Pas de quartier!”

Virginie et Xavier écoutent avec attention les conseils de l'employé technique que couvre le bruit infernal des machines qui tournent sans discontinuer sur la piste. Louise attend patiemment que ses deux acolytes soient fin prêts avant que tous trois prennent place dans leurs bolides. Un peu plus loin, en bordure de piste et aux aguets, Damien et Cédric, les deux policiers, se fondent au milieu des nombreux anonymes.

Dans leur kart, Louise, Virginie et Xavier se lancent un regard de défit taquin avant que l'avocate, à la surprise de ses deux concurrents, appuie la première sur la pédale de l'accélérateur, les laissant sur le carreau.

“Ho, c'est de la triche ! S'insurge Virginie dans un énorme éclat de rire. Xavier, on va pas se laisser faire! On fait alliance tous les deux, on sera pas de trop à nous deux pour en venir à bout.
Entendu! On y va!”

Une trentaine de minutes plus tard, les fesses endolories et les oreilles meurtries, Virginie et Xavier abandonnent leur bolide sous le rire goguenard de Louise qu'ils n'ont jamais réussi à rattraper.

“ Ca va vous deux?
Nous oui, les postérieurs et les oreilles moins.
Xavier, vous êtes-vous amusé?
Oui, énormément. Même si je regrette fort de ne vous avoir jamais rattrapée.
Vous allez en avoir l'occasion dans un petit moment. J'ai pensé qu'une petite pause vous ferait plaisir avant d'éprouver nos oreilles encore une fois.
Volontiers ma chérie. Et prépare toi, on va te foutre la pige, Xavier et moi.
Je ne demande qu'à voir!
Où on va?
Le bar, juste à côté. Ici, c'est intenable. Et on y sert un excellent chocolat..
Mais tu connais plutôt bien le coin!
Oui.. J'y venais avec Jean-François. A part les enfants, je crois que c'est la seule chose potable qu'il ait faite à me faire découvrir cet endroit. Il y a un bon moment que je n'étais plus venue ici. Mais bon sang, que ça fait du bien! Allez... en route!”

Le trio quitte l'endroit, affrontant le froid extérieur grandissant mais appréciant le calme soudain une fois la lourde porte du club refermée.

“ J'avais oublié que c'était si bruyant ! J'ai encore le bruit du moteur dans la tête!
Et dépêchons nous d'entrer, on va congeler sur place!
Voulez-vous mon manteau Virginie? Je n'ai pas trop froid!
Non merci Xavier. Et froid ou pas, vous allez vous transformer en glaçon. Y'aura plus qu'à vous mettre un bâton dans le derrière et vous allez ressembler à un esquimau”

La réplique de la secrétaire fait rire tout le monde tant et si bien que personne ne remarque la grosse cylindrée qui s'approche au pas. A une cinquantaine de mètres, la puissante moto vrombit et accélère. Le pilote, tout de cuir noir vêtu, sort alors de son veston une arme de gros calibre munie d'un silencieux. Déterminé, il ne tient nullement compte des passants qui, affolés, s'écartent sur son passage en poussant des cris de désarroi. Damien et Cédric arrivent au pas de course, arme au poing, pointant l'individu à présent lancé à vive allure.
Comme dans un film qui passe au ralenti, Xavier, Virginie et Louise, sont paralysés devant le spectacle. La moto se rapproche, le pilote vise et presse la détente.



Louise, Virginie et Xavier qui s'étaient groupés, paralysés par la peur se retrouvent tous trois à terre. Cédric et Damien, avec un sang-froid hors du commun analysent en une fraction de seconde, la situation des lieux. Deux secondes plus tard, avant que la puissante cylindrée ne prenne la direction de la sortie, trois détonations éclatent dans le silence. La moto se couche, rate le virage et va s'écraser contre l'enseigne publicitaire du club de karting dans un bruit assourdissant.
Les deux policiers se dirigent ensuite vers le trio, toujours à terre.

“ Ça va?”
Personne ne trouve la force de répondre à la question de Damien, toujours sous le coup de la peur et de la surprise.
“ Ça va? Personne n'a été touché? Questionne le policier
Je vais bien répond Virginie.. et toi mon coeur? Et vous Xavier?
Je vais bien …. annonce Louise, encore sous le choc.. Mais non, non, je ne vais pas si bien que ça.. C'est quoi tout ce sang? Je suis touchée.. mais non, je ne ressens aucune douleur..” Puis, Louise réalise que seul, Xavier ne s'est pas manifesté. Jetant un regard inquiet sur le majordome, elle découvre une plaie béante au niveau de l'épaule gauche.
“ Mon dieu... Xavier... Xavier!!!
Vite Damien, appelle les secours. J'ai touché l'autre fumier en pleine tête. Je doute qu'il soit encore en vie, mais fais venir deux ambulances quand même.
Vous l'avez eu ? Questionne Louise
Oui Madame.
Mais bon sang, où étiez-vous?
Juste derrière vous. Il ne faut qu'une poignée de secondes à ces professionnels pour accomplir leur basse besogne.
C'est moi qui était visée! J'ai trébuché et c'est mon Xavier qui a été touché à ma place! Je ne me le pardonnerai jamais.
Madame, votre majordome respire. Il est vivant! En fait, si vous n'aviez pas perdu l'équilibre à ce moment-là, vous preniez la balle en pleine tête.
Vous avez appelé les secours ? Crie Virginie
Oui Madame, ils sont en route.
Mon dieu mon ange, c'est arrivé, c'est vraiment arrivé! Ce salaud avait bien mis ta tête à prix!
Il faudra encore le prouver réplique Louise.
Je pense que ça ne sera pas bien difficile répond le flic, qui, en même temps qu'il parle, contrôle les fonctions vitales de Xavier.
Comment va-t-il ? Demande Louise
Il vit, son pouls est régulier et sa fréquence respiratoire, bien qu'un peu ralentie, reste encore dans les normes. Par contre, il perd beaucoup de sang.
Il saigne par la bouche ! S'affole Louise
Un poumon a dû être touché.. Je vous en prie, gardez votre calme, les secours vont arriver très vi...
Xavier... Xavier.. Je vous en prie Xavier.. Répondez moi!
…. Ma.. Ma...Louise
Oh, Xavier, tenez bon, je vous en prie, tenez bon!
J'ai.. j'ai si.. mal.. Mad..ame.
Chut.. ne parlez plus, gardez vos forces.. Restez avec nous. Je vous en prie Xavier..
Tenez bon Xavier renchérit Virginie. Nous avons besoin de vous. Y'en a pas deux comme vous pour nous préparer un si bon risotto, tente de plaisanter la secrétaire.. Qui y réussit fort bien puisqu'un léger sourire s'affiche sur les lèvres sanglantes du majordome qui sent peu à peu ses forces l'abandonner.”

Quelques instants plus tard, qui paraissent une éternité, on entend au loin les sirènes hurlantes des forces de police et des secours.

“ Ils sont là Xavier! Ils arrivent! Encore quelques secondes, et tout ira bien! Xavier... Xavier? Xavieeeeeerrrrrrrr !!!!” hurle Louise.

Deux équipes médicales descendent des véhicules de secours arrivés en trombe. Les témoins et curieux s'amassent aux alentours, ne voulant perdre une miette du triste spectacle qui s'offre à leurs yeux, dans l'espoir de connaître le sort du pauvre majordome et l'évolution des opérations. Mais les renforts de police arrivés en même temps ne tardent pas à dresser un cordon de sécurité et à dissiper la foule devenue de plus en plus étouffante.

Louise, toujours à terre, les vêtement maculés du sang de son majordome laisse couler sur ses joues un flot abondant de larmes que Virginie, aussi défaite qu'elle, tente de résorber à renfort de mots apaisants et de gestes tendres.

“ Louise, Virginie, les filles, laissez-moi faire mon travail!”

Le médecin urgentiste, qui n'est autre qu'Ingrid, se penche sur le pauvre Xavier avant d'effectuer un premier bilan.
Les deux femmes voient alors leur très professionnelle amie effectuer une batterie de gestes qu'elles parviennent à interpréter malgré leurs maigres connaissances en médecine. Contrôle du pout carotidien et fonction respiratoire. S'ensuit la pose d'électrodes sur le thorax qu'un sapeur-pompier a pris soin de dégager complètement sur ordre du médecin. Il n'y a plus une seconde à perdre. Les fonctions vitales de Xavier ont cessé de fonctionner et l'équipe s'emploie au moyen du défibrillateur.
“ Chargez.
Ca charge” Ingrid pose les deux palettes, l'une sur la poitrine, l'autre légèrement sur le flanc gauche.
Chargé..
Reculez. Envoyez”

Une puissante décharge électrique passe alors dans le corps sans vie de Xavier, le faisant sursauter, puis retomber mollement sur le sol. Ingrid regarde le scope qui reste plat.

“ Epinephrine.”...

“ On recommence. Chargez...
Ca charge...” Ingrid pause à nouveau les palettes.
Chargez..
Reculez.. Envoyez”

Puis, à nouveau, le regard sur le scope. Rien.

“ Encore une fois. Chargez..
Attendez, attendez.. Y a quelque chose sur le scope ! Le coeur est reparti !”

A ces mots, le regard de Louise s'éclaire et ses yeux laissent échapper, cette fois ci, des larmes de joie. Son amie Ingrid, encore une fois, vient d'accomplir un miracle. Le médecin, elle-même est fortement émue, mais reprend vite ses esprits. Xavier, qui n'est pas encore sorti d'affaire, est mis sous oxygène et perfusion, enveloppé dans une couverture de survie avant d'être brancardé et déposé dans l'ambulance qui le conduit aux urgences, toutes sirènes hurlantes. Une patrouille de motards passant à proximité ouvre la route.

Louise, soutenue par Virginie, regarde s'éloigner l'ambulance, les yeux embués, les mains tremblantes couvrant le bas de son visage.
“ Viens ma chérie, dit Virginie. On a plus rien à faire ici. Xavier va avoir besoin de nous.
Oui, qu'est-ce qu'on attend? Suivons-le”

Encore sous le choc et assommées par le chagrin, les deux femmes grimpent dans leur véhicule et se mettent en route, direction l'hôpital.

“ Oh Virginie, je m'en veux, si tu savais comme je m'en veux! Tout ça est de ma faute!
Non chérie, tu ne peux pas dire ça. Tu n'y es pour rien, rien du tout, tu m'entends?
C'est moi qui devrais être à sa place.
Chérie, si la balle t'avait atteinte, tu ne serais plus là pour en parler.
Et ces deux flics, qu'est-ce qu'ils foutaient? Ils étaient censés me protéger non?
Et c'est ce qu'ils ont fait! Ils étaient derrière nous et tout est allé si vite!
Ils sont habitués, ils ont vu la moto arriver!
Non, elle est arrivée par derrière. Bébé, ça s'est passé en quelques secondes! Ils n'auraient pas pu mieux faire. Ils ont réagi très vite et dans des conditions plutôt défavorables! Imagine avec tout le monde qu'il y avait, ils ont attendu le bon moment pour agir sans blesser personne. Ils n'avaient que quelques secondes, et ils l'ont eu!
Xavier, mon Dieu, faites qu'il s'en sorte.
Il est fort chéri. Et c'est un amoureux de la vie. C'est un battant, il ne peut que s'en sortir.
Puisse Dieu t'entendre.
Et puis tu sais, il va falloir te montrer forte mon coeur. Tu es la seule famille qui lui reste et il a besoin de quelqu'un de fort pour l'aider à remonter la pente.
Je serai forte mon coeur, je te le promets.
Je serai à tes côtés mon amour. Je ne te laisserai pas seule face à cette épreuve. Je me sens tout aussi concernée que toi.
C'est bien ainsi que je l'entendais ma chérie, dit Louise dans un sourire doux et triste à la fois.
Nous sommes désormais unies, pour le meilleur, et pour le pire. Je serai toujours là pour te soutenir, t'aider et t'aimer.”






Dans les bureaux de Gavoilhe, l'excitation est à son comble. Le Cancer a convoqué Damien et Cédric dès leur retour. Sur place, les flics interrogent les témoins de la scène dans l'espoir de recueillir le maximum d'informations sur ce qui s'est passé. Le motard assassin a laissé la vie dans son entreprise et ce n'est pas le Cancer qui va s'en plaindre. Il lui faudra cependant lancer une enquête judiciaire. Il sait maintenant que Lemoux est derrière tout ça, et que les mails interceptés par Corinne, sans en déterminer la signification, prennent à présent tout leur sens.

“ Bon, merde, vous l'avez pas vu arriver à ce fumier?
Non, il est arrivé par derrière et ça s'est passé si vite!
Vous vous rendez compte que le majordome risque d'y laisser sa peau? Vous en êtes conscients?
Bien sûr qu'on en est conscients.
Dites-moi qu'il n'y avait absolument aucun moyen d'éviter ça!
Vous savez tout comme nous comment ça se passe chef!
Justement! Il aurait pu y avoir un autrement cette fois-ci!
Vous savez très bien que non, que c'est toujours pareil à chaque fois..
J'aurais voulu que ça soit diffèrent justement! Ca va encore jazzer sur notre dos!
On a fait ce qu'il y avait à faire.
Je sais, je sais bien. Mais ça me fait suer que ce brave type se soit fait descendre.
Comment va-t-il?
Il est toujours en salle d'op. La balle a causé de sérieux dégâts dans son poumon droit. Et puis un hemo-pneumo machin chose.. enfin, un truc pas très catholique.
Est-ce qu'il va s'en sortir?
La partie n'est pas gagnée.
Y-a-t-il quelque chose que l'on puisse faire?
Pour l'instant, oui! Vous allez vous enfermer et me rédiger un compte rendu de tout ça! Et surtout, n'oubliez rien! Hurle le Cancer. Allez, ouste!
Ok chef ! Répondent Damien et Cédric à l'unisson, avant de quitter la pièce.
Encore une chose! Les deux hommes se retournent.
Oui..
Bravo, vous avez eu ce salaud.. Et surtout, vous avez agi sans mettre en danger la foule présente. Allez, filez!
Merci chef ” Disent-ils en hochant la tête en marque de respect et de reconnaissance.

A l'hôpital, Louise et Virginie attendent anxieusement depuis plus de trois heures des nouvelles de Xavier qui n'est toujours pas remonté de la salle d'opération.. Et personne ne vient à leur rencontre pour leur fournir la moindre information. Elles ont pris place toutes les deux sur des chaises, l'une à côté de l'autre, main dans la main, le visage crispé par l'angoisse et la peine sans en apprécier le confort, se levant chacune à tour de rôle pour entamer les cents pas.
“ Mais que c'est long, mais que c'est long!
Je suis de ton avis, cette attente devient infernale! Dit Virginie
Et personne pour nous dire quoi que ce soit!
C'est quand même bon signe chérie. Ça veut dire qu'il est toujours parmi nous.. continue la secrétaire d'une voix douce et qui se veut réconfortante.
J'y tiens plus, je vais trouver quelqu'un..
Crois-tu que ça nous avancera à quelque chose? Pour nous faire entendre dire qu'il est toujours en salle d'opération, c'est pas la peine chérie. On a déjà demandé il y a .. dix minutes.
C'est vrai, tu as raison mon ange. Mais bon sang, je me sens si impuissante à rester là à rien faire!
Je sais ce que tu ressens, c'est la même chose pour moi. Il nous faut être patientes et attendre. Et prier. C'est tout ce qu'on peut faire pour l'instant ma puce.
Prier..prier.. Crois-tu que ça serait passé s'il y avait eu un Dieu?
Chérie, n'oublie pas, c'est toi qui était visée.
Mais c'est Xavier qui a pris!
Mon amour, tu auras beau tourner le problème dans tous les sens, mais les faits sont là. Il faut se résigner et attendre. Xavier est costaud et il aime la vie. Et pour rien au monde, il ne laissera tomber sa petite chérie qu'il couve depuis 40 ans.
Arrête, tu vas me faire venir les larmes aux yeux..
Allez, viens ici... répond tendrement Virginie en lui offrant son épaule.
Putain, c'est trop dur. Je craque..
Chhuuuuut.. quoi de plus normal avec tout ce qui arrive bébé? Dit la secrétaire en la prenant dans ses bras.
Heureusement que tu es là chérie..
Je te l'ai dit. Pour le meilleur et pour le pire mon ange. Pour le meilleur, et pour le pire.”

Les nerfs de Louise lâchent, elle laisse couler de ses yeux le flot de larmes si longtemps retenu. Virginie embrasse sa chevelure soyeuse tout en séchant tendrement du dos de sa main les petites gouttes salées qui inondent son visage.

“ Madame Berthomieux?”
Louise et Virginie sursautent doucement au son de la voix qui vient de leur parler, une voix masculine très agréable et sensuelle.
“ Excusez-moi si je vous ai fait peur. Je suis le docteur Kramer.
Comment va-t-il docteur?
La balle a causé une hémorragie massive et de gros dégâts dans le poumon droit. Il a fait un arrêt cardiaque durant l'opération.. Mais cet homme est d'une robustesse exceptionnelle, son coeur est reparti.
Il est sauvé?
Non, le pronostic vital est toujours engagé. Mais comme je vous le disais, il est robuste. Et c'est un atout énorme dans son état.
Quand saurons-nous?
S'il passe la nuit, nous pourrons dire alors, qu'il est sauvé.
On peut le voir?
Oui, mais vous ne pourrez pas rentrer dans la chambre. Du moins, dès qu'on l'aura remonté du bloc.. dans une vingtaine de minutes.
Entendu.. Merci Docteur. Merci infiniment
Attends, il faut que je sorte. Nathan et Noémie n'ont toujours pas répondu à mon message.
Quoi? Depuis tout à l'heure?
Pour Nathan, je comprends, même si l'entraînement est terminé depuis un petit moment. Je suppose qu'il doit boire un pot avec les copains. Il est fort possible qu'il n'ait pas entendu le téléphone. Pour Noémie, par contre, je suis un peu plus inquiète...
Zen mon amour. Je suis certaine qu'elle aura une bonne explication à te donner.
Je l'espère..
Fais lui confiance..
C'est juste que le temps passe si vite et que j'ai du mal à réaliser qu'elle est devenue une belle et magnifique jeune femme”
Virginie et Louise s'accordent quelques instants, le temps que l'infirmière leur donne son feu vert pour rendre visite à Xavier dont le lit va être monté en chambre dans les prochaines minutes. Elles empilent la bonne dizaine de gobelets de plastique dont elles ont vidé le contenu noir et amer dans le but de leur donner du courage. Elles enfilent leurs blousons et s'engouffrent dans l'ascenseur qui vient juste d'arriver à l'étage.
“ J'espère qu'ils auront eu mon message..
Tu vas être vite fixée et rien ne t'empêche d'essayer de les rappeler!
Oui, et une bonne cigarette.. J'en ai besoin là. Il t'en reste encore? Je t'ai presque tout fumé!
J'ai fumé autant que toi mon ange ! Répond Virginie en posant tendrement ses lèvres sur celles de sa compagne.”

Leur petit moment de tendresse est soudainement interrompu par l'ouverture de la porte de l'ascenseur, laissant apparaître un couple de personnes âgées surpris par le spectacle de deux femmes se donnant un baiser. Louise et Virginie, nullement gênées, sortent de la cabine, tout sourire, avant de se diriger vers le sas de sortie, main dans la main. Mais c'était compter sans l'invasion d'une troupe de journalistes faisant le pied de grue devant l'établissement hospitalier.

“ he merde, je les avais oubliés ceux-là!
Idem.. En plus, on les a vus arriver!”

A peine ont-elles eu le temps d'échanger ces quelques mots que déjà, les flash crépitent et les questions fusent. Mais les deux femmes ne se laissant nullement impressionner par l'assaut des représentants de la presse, se plantent devant eux avant de répondre à leurs questions.
“ Pour le Dauphiné : Madame Berthomieux, on dit que votre mari est l'instigateur de l'événement tragique ce cet après-midi ?!
Oui, et la police détient des preuves irréfutables.
Comment va votre majordome ?
Il vit. Nous restons à son chevet, Virginie et moi.
Paris Match : Vous vous teniez par la main quand vous êtes sorties.
Oui? Et alors? Je n'ai pas le droit de tenir ma compagne par la main?
Vous voulez dire que..
Exactement, mais vous vous égarez, répond Louise.
Libé : Es-ce que votre futur ex- mari a voulu vous supprimer pour récupérer votre cabinet, mais etait-ce dans l'intention de cacher et blanchir ses activités frauduleuses?
La police saura mieux vous répondre que moi, mais je suppose que oui.
Depuis quand connaissez-vous l'existence du Belge?
Ca, c'est une question pour mon mari, pas pour moi. Pour vous répondre, j'ignorais son existence jusqu'à que mon mari soit arrêté. Pourquoi cette question?
Que pensez-vous des agissements de votre mari?
Mon mari n'en a plus que le nom. Bientôt, je serai libéré de ce monstre qui n'a que ce qu'il mérite.
Libé : Et s'il vous demandait de le défendre?
C'est une plaisanterie?
Avouez que ce serait plutôt une première!
Et vous, avouez que votre question ne tient pas debout. Jamais je ne défendrai une ordure pareille et, de surcroît qui a voulu attenter à ma vie. Ceci dit, tel que je le connais, il serait capable de me demander de prendre sa défense !
Qu'allez-vous faire?
Pour l'instant, je vais cesser de répondre à vos questions. J'ai deux enfants que j'aimerais joindre par téléphone si vous m'en laissez la possibilité. Puis Virginie et moi, nous remonterons au chevet de Xavier. Ensuite, nous répondrons à toutes les autres questions que vous aurez envie de poser. Merci”
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Histoire de mielpops

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