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Louise ou la vraie vie 17

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Lue : 1081 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 29/04/2013

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N'ayant pas apprécié la remarque de Lemoux, le sourire se fige sur le visage du géant. Le black se saisit alors du journal qu'il avait conservé sous son oreiller et le jette au visage de l'avocat véreux.

“ Tiens, ça t'aidera peut-être penser à autre chose”

Lemoux rattrape le journal d'un geste lent et malhabile.

“ C'est quoi? Lance-t-il d'une voix pâteuse.
Regarde, tu vas vite comprendre de quoi je parle. Je pense que ça devrait te plaire.
Si c'est pour entendre parler de mes magouilles, des accusations ou tout ce que tu voudras, tu peux te mettre ton journal au cul.. au mieux, te torcher avec.
Regarde je te dis bordel. Ta femme, c'est un sacré morceau..
Qu'est-ce-que?”



Jean-François Lemoux déplie le journal froissé qu'il tient dans ses mains tremblantes et découvre, en première page, une photo de Louise, accompagnée de Virginie.

“ Qu'est-ce qu'elle fout à l'hosto avec elle, la gouine? Elle a rien à foutre là!
Regarde mieux que ça..
Mais quoi ..
T'es vraiment en piteux état, regarde mieux bon sang!
Putain mes lunettes ! Je te préviens que si c'est pour une connerie, je te pète la gueule, minable !
Je pense que ça devrait t'intéresser.”

Lemoux, fouille fébrilement ses poches quelques secondes, chausse ses lunettes à monture dorée et écoute les conseils de son compagnon de cellule en détaillant plus attentivement la photo qui prend une bonne demie page. Ses yeux se froncent soudain avant de s'ouvrir de façon démesurée. Puis, froissant le journal, il se met à hurler.

“ Non, non, c'est pas possible.. Non, mais j'hallucine.. Louise a viré la cuti?!J'y crois pas, non, c'est pas possible.. Cette pute a osé me faire ça.. Et avec cette blondasse mal baisée! Putain de merde, elle va me payer ça cette grosse salope!
Je savais que ça allait t'intéresser.. Elles sont pas belles toutes les deux, enlacées? Et puis, regarde là, sur la photo en troisième page, les journalistes s'en sont donné à coeur joie..
Elles se roulent un patin ou je rêve?
Bein oui mec. Et ça a pas l'air d'être du cinoche..
Comment ces fouille merde ont-ils pu publier cette abomination?
Bah, c'est un truc à la mode les homos en ce moment tu sais mec.. répond le gros chevelu sur un ton narquois.
Et tu te fous de ma gueule en plus? Attend, tu vas pas rire longtemps sale fumier !”

Retrouvant toute son énergie, Lemoux se précipite d'un bond sur l'homme qui mesure une tête de plus que lui. Son poing fermé tente de l'atteindre au visage, mais il est arrêté net dans son élan par une main aussi large que des battoirs, qui l'enserre et se referme inexorablement, arrachant sur le visage de l'avocat, la grimace de la douleur. Lemoux finit par

“ Hey mec, tu crois aller où comme ça?
je vais te péter la gueule ducon..
Calme-toi mec ! T'es juste un cocu de plus, et alors?
Lâche moi, ou je t'éclate le nez !
Je crois pas que tu sois en position de me dire ce que je dois faire ou pas. T'as vu dans l'état où tu es? T'as vu dans l'état où tu te mets? Tu comptes faire quoi maintenant? T'as plus aucun pouvoir sur elle. Au contraire, elle te tient par les couilles. Tu peux plus rien faire mec! T'as pas compris encore ou il faut que je t'explique?
Et tu te crois plus fort que moi à ce petit jeu-là? Tu crois en savoir plus que moi?
J'en sais assez pour savoir que t'es dans la merde! Ce journal, c'est le prétexte pour te faire rentrer dans la tronche que tu n'as aucun pouvoir ici et que tu devras t'aligner comme les autres.
Ah ouais, et sinon, il va m'arriver quoi?
La main qui broie la tienne, te broiera le larynx. Et je peux te jurer que personne n'y verra que du feu. Un bon conseil mec, vaut mieux pas que tu me caresses dans le sens contraire du poil. T'as pigé?”

Le visage défiguré par la douleur, les doigts broyés, Lemoux, à genoux, réalise qu'il n'a pas d'autre choix que de céder face à cette brute.

“ Ok, ok.. J'ai compris. Mais lâche moi s'il te plait.
C'est bien! Tu vois si tu veux!” dit le géant en desserrant son étreinte avant de lui tapoter la joue. “Tu comprends vite. Et je serai gentil si tu fais ce que je te dis. Je peux t'apporter tout ce que tu veux, tout ce dont tu as envie.. Tu en as les moyens.. Ça devrait pas être un problème pour toi je pense..
Ouais, et après, tu vas me demander quoi?
Je laisse ton petit cul tranquille si tu vois ce que je veux dire.
C'est du chantage ça mec.. du racket..
Ça te fait quoi d'être la victime ce coup-ci mec?”

Savourant sa victoire, le visage du géant s'illumine d'un large sourire. Du fond de sa gorge, surgit un son rocailleux mais puissant, transperçant comme mille poignards, le corps affaibli de Lemoux.


Louise et Virginie, suivies de près par Nathan et Noémie, pénètrent dans la cuisine où un délicieux arôme de café fraîchement passé vient titiller leurs narines. Sur la table trônent, beurre, chocolat, viennoiseries de toute sorte, marmelade, jus de fruit, sucre et crème, forçant l'admiration des deux jeunes femmes.

“Mon dieu, mais y'en a pour un régiment ! Vous avez invité tout le quartier ou quoi? S'exclame Louise en découvrant les richesses abondantes étalées sous ses yeux.
Bein quoi, vous avez pas faim ? Questionne Nathan en lui lançant un clin d'oeil bien senti.
Oh si si.. Si faim que j'en avalerais le curé avec sa soutane!
Non, la nonne avec son capulet, mon coeur, renchérit Virginie.
Asseyons-nous. Et discutons tout en faisant honneur à ce copieux petit-déjeuner, intervient Louise. Vous avez déjeuné les enfants?
Non, on vous attendait. J'étais debout depuis pas longtemps quand j'ai reçu ton texto, alors, Noémie et moi, on a préféré vous attendre.. Pour déjeuner..
Et discuter, continue Louise dans un sourire.
Allez Maman, Virginie, asseyez-vous et laissez-nous faire dit Noémie.
Oh, c'est trop mimi ça..
Vous êtes fatiguées, on va s'occuper de vous.. répond la jeune fille en entourant de ses bras, le cou de sa mère.
Vous n'êtes pas très frais vous non plus ! La coupe Louise en déposant un baiser sur sa joue.
Non, ça va, je t'assure, ça va.. Café, thé, chocolat?
Comme d'habitude ma chérie, un café .. et 4 sucres..
C'est plus du café sucré, mais du sucre au café ! Plaisante Noémie..
Oui.. je sais, je sais..
Et le café perd tout son arôme..” Voyant sa mère tartiner généreusement un croissant qu'elle a coupé en deux, Noémie rajoute : “ Et ça suffit pas, il faut encore que tu mettes tout le pot de marmelade sur ta tartine!
Non, mais tu as fini oui?! S'esclaffe Louise en pinçant la joue de sa fille.
Non, je fais que commencer ma petite maman! Je t'aime tu sais!
Mais moi aussi je t'aime mon coeur! Je vous aime tous les deux plus que ma propre vie!
Ça, on sait, mais il va te falloir penser un peu plus à toi maintenant..
C'est ce que je fais en ce moment même, avec vous..
Certes, Xavier, moi, Nathan.. Mais il y a toi.. et Virginie maintenant..
Maman ! Intervient Nathan, ce que Noémie veut dire, c'est que ta vie est aussi importante pour nous, que la nôtre pour toi. Tu dois penser à toi et à ta nouvelle vie avec Virginie.
C'est vrai qu'on a pas eu trop le temps d'en parler..
Avec tout ce qui nous tombe dessus, c'est clair. Mais il ne nous a pas fallu longtemps pour comprendre, et voir que tu es enfin heureuse maman. Quoique les gens pensent ou disent, on sera là pour leur clouer le bec et vous défendre. Papa.. enfin, celui qui n'en a que le nom, aura qu'à fermer sa gueule car il entendra parler du pays.
Vous êtes des amours mes anges.. je vous aime fort.. très fort.
Nous aussi petite maman, et on veut ton bonheur, pas comme cet abruti qui nous sert de père et qui n'a jamais compris qu'il avait la plus merveilleuse des femmes sous les yeux. Mais Virginie l'a compris elle.. n'est-ce-pas Virginie?
Oh que oui. Je suis tout à fait d'accord avec toi Nathan. Ta mère est une femme exceptionnelle.. qui m'a donné du fil à retordre.. mais... je l'aime. Répond la jeune femme blonde en prenant tendrement la main de Louise dans la sienne. Je ferai tout pour la rendre heureuse, et vous aussi.. Enfin, si vous le souhaitez bien sûr!
Si on veut?! Et comment?! Quand c'est que tu t'installes?”
Louise et Virginie, interdites, dévisagent les enfants avant de se regarder. Puis, Louise intervient.

“ Je trouvais que les choses allaient très vite, mais là, on peut dire que vous mettez le turbo. Je n'ai pas encore discuté de ça avec Virginie. Mais puisque vous en parlez, je fais mienne votre question. Mais tu n'es pas obligée de répondre tout de suite mon ange. Tu as tout ton temps. Tu n'es pas obligée d'être mêlée, de près ou de loin, à toute la merde qui touche de près ou de loin, la famille.”

Bien qu'elle ait sa réponse dans sa ravissante tête avant la fin de son élocution, Virginie fixe tendrement sa compagne et attend sagement qu'elle en ait terminé.

“Chérie, combien de fois t'ai-je émis le souhait de me battre à tes côtés? Combien de fois ai-je dit que je mènerai ce combat jusqu'au bout quelle qu'en soit l'issue? Ce qui n'était, au départ, qu'une affaire de divorce, est devenu quelque chose de bien plus grave. Il est de mon devoir de te côtoyer et de t'épauler d'avantage dans cette nouvelle bataille, Par conséquent j'estime que je dois être aux côtés de la femme dont je veux partager la vie, pour le meilleur et pour le pire... Les enfants, pour répondre à votre question.. si vous acceptez une seconde maman sous votre toit, et si tout le monde est d'accord, je m'incruste dès à présent!
Et tu es la bienvenue Virginie s'exclament en coeur Nathan et Noémie. On va même t'aider à t'installer ici, à tout transporter au manoir, à te sentir chez toi.
Je suis déjà chez moi les enfants. Il peut pas en être autrement avec l'accueil que vous me faites.. et.. ah, oh, purée, vous me faites pleurer!”

Abandonnant quelques instants leur mère, Nathan et Noémie se décalent dans le but de venir prendre la jolie blonde dans leurs bras. Louise, émue à son tour, ne peut s'empêcher de verser sa petite larme devant ce tableau attendrissant, avant d'intervenir, de légers tremolos dans la voix :
“ Bon, l'affaire est entendue alors... J'ai eu si peur de votre réaction mes chéris.. Une maman qui se met en couple avec une autre femme, j'ai craint que vous n'appréciez pas du tout.
Maman, l'essentiel est que tu sois heureuse. Homme ou femme, ça n'a aucune importance. Et puis, tu sais, la présence de Xavier, sa vie, nous ont fait ouvrir nos coeurs et nos esprits. Et puis, on adore Virginie. Vous respirez le bonheur toute les deux.. et par là, vous embellissez le nôtre.. Vous avez notre bénédiction, termine Nathan en faisant le signe sacré, le visage grave.. avant de laisser échapper un éclat de rire retentissant.
Non, mais t'es pas possible Nathan! Articule difficilement sa jeune soeur. Tu as raté ta vocation toi!”

Le petit déjeuner se finit dans la joie et la bonne humeur, loin des soucis et des inquiétudes. Xavier a survécu, Virginie entre dans la famille, Jean-François est derrière les barreaux.. que demander de mieux pour le petit groupe?

Louise et Virginie quittent la cuisine, laissant le soin aux enfants de ranger, avant de monter à l'étage et de rejoindre la salle de bain où les appelle une douche réparatrice. A peine la porte de leur chambre refermée, elles ne peuvent réprimer un élan qui les mène soudain dans les bras l'une de l'autre, bouche contre bouche.

“ Enfin seules.. j'avais tant envie de t'embrasser!
Ca me manquait aussi, répond Louise dans un large sourire..
Tu as des enfants en or mon coeur..
Oui, j'ai du mal à croire qu'ils sont aussi ceux de Jean-François ricane Louise..Ils sont si merveilleux..
Oublie le mon amour.. Il n'a que ce qu'il mérite. Et pensons à nous, là, maintenant, tout de suite..
Oh, oh,..; que dois-je comprendre pas ce sous-entendu mon coeur? Un petit clin d'oeil à la clé.
Oh, moi? Oh, rien..heu, et.. si on prenait notre douche ensemble?
Mouais.. à d'autres.. Allez viens.. On va se décrotter, on en a bien besoin.. murmure Louise;
T'as raison, y'a de drôles d'odeurs ici..
Parle pour toi chérie!!
Non mais ho, dis donc toi! Tu veux un coup de main?
Pour me frotter le dos? Excellente idée..
Ouhhhhh toi.....”

Se dégageant rapidement des bras de sa compagne, Virginie s'apprête à laver ce terrible affront. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps d'esquisser le moindre geste, Louise s'échappe devant elle tout aussi rapidement, devinant la manoeuvre. L'avocate, ravie de sa ruse, ne se méfie pas de la tornade blonde qui se rue sur elle et vient s'acharner sur ses fesses, simulant une correction magistrale..

“ Ah, mais tu veux ma mort!
Non, je veux te faire l'amour..
Drôle façon de me le faire comprendre!
A qui la faute!!
C'est ça, c'est moi la coupable!
Oui, et tu vas devoir faire ta propre défense!
Alors, voyons, voyons.. dit Louise en détaillant d'un oeil gourmand, le corps de sa compagne.. Laisse-moi réfléchir.. Comment est-ce que je pourrais me faire pardonner? Attends... Je réfléchis.. ah, je crois que j'ai trouvé.. Tourne toi mon coeur..”

Virginie ne résiste pas un seul instant à la voix suave et ensorcelante de Louise. Elle se tourne et lui fait dos. Louise en profite pour se saisir de l'éponge naturelle et du gel qu'elle fait mousser délicatement sur le corps de Virginie, dans des mouvements d'une infinie tendresse, posant çà et là, de doux baisers qu'elle recouvre ensuite de mousse. Puis, tout aussi délicatement, elle invite Virginie à lui faire face avant de savourer le goût de ses lèvres. Leurs bouches se trouvent sous l'eau délicieusement chaude et bienfaitrice qui perlent sous leurs corps fatiguées comme des milliers de petits cristaux. Lentement, elle recommence ses gestes sur le buste de sa blonde compagne, passant entre ses seins magnifiques aux pointes dures et fières.. Virginie imite Louise de sa main nue. De délicieux frissons parcourent alors leurs corps qui se rapprochent inexorablement par le désir et l'envie.

Leurs lèvres unies, leurs mains investissent leurs corps respectifs dans une lenteur calculée mais terriblement excitante. Leurs seins se touchent, puis s'écrasent sous la délicieuse pression de leurs envies. L'eau chaude et fumante sur leur peau fait monter la chaleur de leurs corps et de leurs désirs.
Virginie, la première franchit le pas de la pudeur en laissant ses doigts fureter sur les endroits sensibles arrachant à Louise de petits gémissements d'encouragement, tout en répondant à chacune de ses caresses.
Les mains de chacune enveloppent délicatement les seins de l'autre, jouant savamment du bout des doigts avec les pointes durcies de plaisir. Leurs lèvres ne peuvent plus se séparer si ce n'est pour aller les titiller et les savourer à tour de rôle alors que leurs mains explorent les flancs, les hanches et les cuisses de l'autre avant de venir se perdre dans leurs plis secrets affamés de sensation extrême.


Quelques longues minutes plus tard, Louise et Virginie dégringolent quatre à quatre les vastes escaliers qui les mènent jusqu'au rez-de-chaussée où elles retrouvent Nathan et Noémie en train de mener un terrible combat contre des monstres sortis tout droit de l'imagination fertile des concepteurs de jeux vidéos.

“ Coucou les enfants! Alors, qui gagne?
Nathan, comme d'habitude!! Je n'arrive pas à le battre à ce jeu.. Pourtant, c'est pas faute d'essayer!
C'est parce que tu joues comme une bille soeurette!
Ah mais oui, mais non! Tu ne sais jouer qu'à celui-là!
Et j'adore t'écrabouiller hihi..
Bon, on y retourne les enfants, on a déjà assez trainé ici..
Oki dac maman... Ça fait plaisir de vous voir fraîches comme des gardons, elle était bonne la douche?
Terriblement bonne...
Je n'en ai aucun doute..
Au lieu de me noyer de sous-entendus et vous abrutir sur cette télé, n'oubliez pas qu'on est dimanche et qu'il y a cours demain.. Vous avez fait vos devoirs?
Oui M'man.. Ils sont fait depuis hier. On s'est mis au boulot pendant que vous étiez à l'hosto avec Virginie. Après les films, les jeux et la lecture, on a trouvé que ce moyen de nous occuper vraiment l'esprit en attendant que tu nous textotes.
Ok, les enfants... Allez, on y va..
M'man ?!
Oui?
On peut pas rester ici Nathan et moi. On aimerait venir avec vous. On peut venir dis?!
Vous en êtes sûrs? Je n'y vois aucun inconvénient, mais je veux que vous en soyez sûrs. Xavier est branché à toute une batterie de machines et je ne voudrais pas que ça vous traumatise.
On est plus des gamins M'man.
Je sais bien, mais il n'y a pas que des gamins qui peuvent l'être tu sais.
Ok. Laisse nous nous couvrir et on est à vous. Même si ce n'est pas dont ce que tout le monde aurait pu rêver.. Ça reste néanmoins notre première sortie en famille.”


“Alors, mec, tu veux que j'adoucisse ta peine? Demande le Chevelu à son compagnon de cellule. T'as vu dans quel état pitoyable tu es? Le questionne-t-il tout en connaissant la réponse. Tu fais comme tu veux, joue les plus forts.. Mais je te rappelle que t'es rien ici. Si tu crèves, personne ne viendra te pleurer, par contre, si tu obéis aux règles, tu as une petite chance de faire ton trou.
Ah ouais? Et comment? Demande Lemoux. En me broyant la gorge?
Ça, c'était juste une démonstration. Si tu refuses, ça pourra faire beaucoup plus mal.
C'est toi qui passe la dope ici?
Oui, en autre. Tout passe par moi ici.
En quoi je t'intéresse autant puisque tu sais que je peux me la procurer par mes propres moyens la came?
Ca, c'est toi qui le dis. Ici, je suis le king. Rien ne passe sans mon accord. Comment? Je paie grassement les gardiens pour que mon petit business fonctionne. Certains sont encore plus pourris que ceux qui sont derrière les barreaux.
J'ai pas le choix donc.
Je te propose de devenir mon bras droit mec!
C'est plutôt une menace déguisée en offre.
Appelle ça comme tu veux. Soit tu acceptes, et tu auras la belle vie, soit tu refuses et tu vas en chier. A toi de choisir.
Ai-je le choix de toute façon?
Je crois pas non... Tu veux mon poisson? J'ai horreur du poisson..
Fous te le là où je pense ton poisson.
Ah oui, autre chose. Puisque tu en parles. Ton cul, surveille le de très près. C'est un conseil que je te donne.
Je sais, tu me l'as déjà dit.
Tu sais ce qu'on dit, mieux vaut deux hommes avertis qu'aucun. Je te foutrai la paix moi, pour les autres, je peux rien te garantir.. Et, tu sais, le petit gros qui fait la distribution de la bouffe, je crois bien qu'il a le béguin pour toi. S'esclaffe le géant. Au fait, si tu entends parler de Hulk.. C’est moi. Laisse trainer tes oreilles partout où tu pourras aller. Fais ce que je te dis et je laisserai tes couilles tranquilles.”

Lemoux déglutit difficilement, puis manque de s'étouffer, une arête plantée au fond de sa gorge.. Il tousse si violemment que son visage s'empourpre et qu'il est pris de nausées. Hulk lève sa lourde carcasse et lui assène un violent coup du plat de sa main dans le dos, manquant de l'envoyer valdinguer contre le mur opposé de la cellule.

“ Ça va mieux? L'interroge-t-il avec cette éternelle ironie dans le son de sa voix. Ou tu veux que j'en rajoute une couche?
C'est.. c'est bon, je crois que je l'ai recrachée.. répond Lemoux qui se remet difficilement de la bourrade dans le dos.
Ok, J'ai eu peur pour toi mec. Ça aurait été dommage que la poule aux oeufs d'or clampse pour une connerie.
Ce serait peut-être une solution après tout.”

Lemoux va se rassoir sur son lit, passant ses mains dans ses cheveux poivre et sel. Ses gestes de moins en moins assurés et ses tics sont l'occasion à Hulk, de remettre une conversation qui lui est chère sur le tapis. Le sourire aux lèvres, le géant se lève et fouille au fond de sa poche. Sa carrure impressionnante provoque soudain une ombre gigantesque à l'endroit de Lemoux qui se sent de plus en plus impuissant. Il suit dans son mouvement le géant et le fixe d'un regard mêlé d'admiration devant cette force de la nature, mais aussi de crainte si jamais il la contrariait.

“ Tiens, cadeau.” Hulk jette sur la couche de Jeff, un petit sachet en plastique que l'avocat regarde de loin mais avec une fixation démesurée..
“ Bein prend! C'est cadeau je te dis.
Tu crois que je vais tomber dans le panneau?
Oh, fais pas ta forte tête. Rien qu'à voir ta tronche, tu vendrais père et mère pour une dose.
Tu te trompes.. J'ai pas besoin de cette merde.” répond Lemoux, d'une voix peu convaincante et convaincue.
Pas de ça avec moi mec. J'en ai vu des dizaines, voire des centaines passer et ils avaient tous la même bobine que toi. T'es en manque grave mec. Allez, fais-toi plaisir. Tu te sentiras beaucoup mieux après et tu feras pas chier ton monde. J'ai envie de dormir moi cette nuit. Et crois-moi, si je dors pas, je te fracasse le crâne contre le mur. Prends je te dis, ou je te la fais sniffer de force..!”

Lemoux n'est plus que l'ombre de lui-même et la brute épaisse n'en est que trop conscient. Affaibli, et tenaillé par les symptômes de manque qui s'aggravent d'heure en heure, l'avocat pourri finit par capituler et s'empare du minuscule sachet de dope qu'il n'a cessé de fixer la conversation durant.

“ C'est bien mec. Tu vas aller vite mieux. C'est de la bonne.”


Louise, Virginie, Nathan et Noémie arrivent laborieusement à l'hôpital sous une neige battante faisant penser aux blizzards de Sibérie. Conduisant avec précaution, Louise se faufile parmi les voitures de l'immense parking de l'hôpital, guettant une place au plus près de l'entrée. Misant sur les mauvaises conditions météorologiques, elle attend patiemment qu'un des visiteurs décide de fuir le mauvais temps.
Il ne faut que quelques minutes pour que le vœux de la conductrice soit exaucé, au plus grand bonheur de tout ce petit monde, ravi de n'avoir à affronter qu'au minimum les assauts de cet hiver exceptionnel. Peu de temps après, la petite 308 aussi grise que le ciel, se gare tranquillement avant que l'équipage n'en descende et se dirige vers l'entrée principale de l'établissement hospitalier.
Evoluant péniblement sur le bitume qui blanchit à vue d'oeil, le petit groupe avance péniblement, tête baissée.
“ Mais c'est pas possible, on se croirait chez les inuites!
A ce rythme-là, on va se transformer en glaçon!
Ou en bonhomme de neige crie Nathan qui ne résiste pas à quitter les filles et de s'armer de boules de neige avant de les bombarder copieusement..
Nathan!! Mais!!! ….....
Désolé, mais la tentation était trop grande..
Tu as mal calculé ton coup p'tit gars, rétorque Virginie qui est la première à riposter. On est trois et tu es tout seul. Tu vas morfler!! Sus à l'ennemi les filles!”

Une majestueuse bataille de boules de neige se déclenche sur le parking de l'hôpital, au grand dam des visiteurs qui se précipitent dans la chaleur bienvenue de leur véhicule. Tels des enfants, Louise, Virginie, Noémie et Nathan s'en donnent à coeur joie, trouvant dans cette distraction un bon remède pour évacuer le stress accumulé des derniers temps.

Mais la tempête de neige redouble de violence et le petit groupe se voit contraint de gagner l'intérieur surchauffé de l'hôpital. Ils pénètrent dans le hall, tout souriants, les cheveux hirsutes, trempés de la tête aux pieds. Sans se préoccuper des regards curieux, ils se dirigent vers la rangée d’ascenseurs au fond de l'immense salle.

Quelques secondes plus tard, l'ascenseur s'arrête au quatrième étage et, à peine les portes automatiques ouvertes, ils se dirigent en direction de la chambre de Xavier. Le service est particulièrement calme en cette journée et le personnel hospitalier s'est réfugié dans la salle de garde où Louise et Virginie, perçoivent, comme la veille au soir, un joyeux, mais discret vacarme. Ils dépassent discrètement le local et longent le grand couloir avant d'arriver à destination. Soudain, le vide, l'incompréhension se lisent sur leurs visages. Les rires ont fait place à la stupéfaction et à l'inquiétude : Le lit de Xavier est vide.

“Oh mon Dieu.. Qu'est-ce-qui se passe, pourquoi il est plus là ? S'écrie Noémie
Il doit y avoir une raison, ne t'inquiète pas ma puce. Je vais me renseigner, la rassure sa mère, qui éprouve du mal à dissimuler son inquiétude.” Mais avant qu'elle fasse le moindre pas, une voix douce se fait entendre dans son dos.
Ho, bonjour Madame Berthomieux, bonjour Melle Cantier, bonjour les enfants..
Xa..Xavier, il est où?
Je vous ai vus passer au dernier moment et je me suis précipité avant que vous vous inquiétez. N'ayez crainte, votre majordome va de mieux en mieux. Il arrive déjà à respirer tout seul et son état étant jugé très satisfaisant, nous l'avons transféré dans une chambre normale.. à l'étage juste en dessous..
Ho mon Dieu, j'ai eu si peur Docteur.. Mais, vous n'étiez pas censé être en congé aujourd'hui?
Oui, mais vu le spectaculaire rétablissement de votre ami dont les infirmières se sont chargées de m'informer, je n'ai pu résister de venir.
Votre amour du métier docteur. Vous êtes un ange. Xavier est dans d'excellentes mains avec vous. Si tous les médecins pouvaient être comme vous, on craindrait moins les hôpitaux..
Merci Madame Berthomieux. Ce que vous me dites me touche. Il est à la chambre 311. Vous pouvez le voir si vous le désirez, mais pas plus de deux à la fois et pas trop longtemps s'il vous plait.
Entendu docteur.. et merci, merci beaucoup.. Puis après avoir réfléchi quelques secondes... Vous avez prévu quelque chose ce midi docteur?
Heu, non, pourquoi?
Est-ce-que vous aimeriez vous joindre à nous pour déjeuner?
Heu.. heu.. je ne voudrais pas jouer les intrus..
Mais, qu'est-ce-que vous dites là? Puisque c'est moi qui vous invite.. et je suis sûre que Virginie, Nathan et Noémie sont d'accord.. Hein que vous êtes d'accord?!
Absolument répondent-ils en coeur.
Ca nous ferait très plaisir de vous avoir avec nous.
Bon, puisque vous insistez, je suis votre homme.
On se donne rendez-vous où?
Venez me chercher à la salle de garde. Je vous attends. A tout à l'heure. ”


La petite troupe courageuse, se dirige à pieds au restaurant jouxtant à l'hôpital. N'ayant osé se risquer à affronter la couche neigeuse sur les routes, Nathan, Noémie, Virginie, Louise et le Docteur Kramer se sont rabattus sur le petit établissement dont la réputation n'est plus à faire. On y sert une cuisine simple, mais délicieuse.
Par pur bonheur, ils découvrent que l'établissement est presque désert. C'est tout naturellement qu'ils s'installent à la meilleure table, de forme ronde, juste en face de l'âtre dans lequel crépite un feu généreux. Ils se sentent immédiatement à leur aise dans ce déco campagnard où les tables sont ornées de surnappes à petits carreaux rouges et blancs, les murs en pierres apparentes d'où sortent de solides poutres en bois travaillées par le temps. Ça et là, sont disposés des bouquets de fleurs séchées savamment composés. Aux murs, sont accrochés des jougs d'où jaillit un éclairage tamisé. En guise de décoration, contre la paroi du fond, a été installé un vaisselier qui semble d'époque vu l'imposante collection d'assiettes aux motifs anciens. Juste à côté de l'imposant meuble, on aperçoit l'office qui mène directement dans les cuisines d'où s'échappe une agréable odeur que personne ne manque de remarquer.
“ Vous avez fait un bon choix en venant ici ! Lance le docteur Kramer à la petite assemblée. J'y viens assez souvent et je ne suis jamais déçu. Ils font un risotto, une pure merveille!
heu, j'ai bien peur que ça soit un peu lourd à digérer pour moi, intervient Louise.
Vous vous méprenez très chère, je n'en connais pas de meilleur à la ronde. Colombo a son chili, moi, j'ai mon risotto.
Pas pour moi ! Dit Nathan..
Moi non plus renchérit Noémie.
Ne me dites pas que vous allez encore vous taper un poulet frites! Vous pouvez pas changer pour une fois? Sourit Louise.
Non, pas questions répondent les enfants en coeur.
Vous êtes pas possibles!
On sait. Mais tu sais qu'on ne changera pas et que le poulet pour nous, c'est sacré!
C'est bon, c'est bon, je capitule! Puis, s'adressant au Docteur.. Je vais suivre vos conseils docteur.. et toi ma chérie?
Je suis aussi.
Bien, voilà une bonne chose de faite.. heu, ça vous dit un petit apéro?
Volontiers ! Répond Virginie. Un peu d'antigel ne fera pas de mal avec ce froid!
J'ignorais que tu avais un penchant pour l'alcool ma chérie ! Plaisante Louise, un large sourire aux lèvres.
J'avoue. Tu viens de découvrir un de mes secrets..
Que me caches-tu encore mon coeur?
Ah, parce-que tu crois que je vais te le dire bébé?
En tout cas, j'en connais déjà deux..
Ah oui? Et lesquels?
Bein, celui-là et un que la décence m'interdit de livrer en public.”

La remarque de Louise et le visage empourpré de Virginie, qui était loin de s'attendre à ce type de réponse, entraîne le fou rire général du petit groupe.


La tempête de neige faiblit quelque peu et ils finissent par quitter l'établissement, replets, entièrement satisfaits des prestations fournies. Mais le froid vif et piquant les pousse à accélérer le pas pour retrouver la chaleur de l'hôpital, de l'autre côté de la rocade, bâtiment imposant pour ne pas dire immense dont les murs gris livrent concurrence avec les lourds nuages qui menancent de déverser d'ici peu leurs millions de cristaux blancs.

“ Quand est-ce que cela va enfin s'arrêter? Gémit Virginie.
Ils avaient dit cet après-midi, mais je crois qu'ils se sont plantés en beauté ! Râle Noémie.
Je croyais que vous aimiez la neige ! Intervient Louise!
Oui, mais là, ça commence à faire un peu beaucoup tu vois. Et on peut pas faire grand-chose en fait
Promis, je vous fais installer une mini station de ski dans le parc du manoir.
Pffff, ça bouchonne aux ascenseurs.
Hors de question que je me tape 3 étages avec ce que je viens de me mettre entre le nez et le menton. Je tiendrais pas la secousse.
Ah làlà, ces jeunes! Je te jure, taquine Louise. Puis, s'adressant à Kramer. Vous rentrez ou vous restez?
Ah non, je reste. J'ai passé un excellent moment en votre compagnie à tous et j'ai pas envie que ça s'arrête en si bon chemin. De plus, je dois aller me rendre compte de l'état de santé de mon patient préféré et il serait mal poli que je vous quitte ainsi... ah, voilà un ascenseur..”

A cet instant, le téléphone du médecin se met à vibrer, un message arrive à l'instant, qu'il lit le temps de laisser descendre les occupants.

“ Ho ho... le service..
Que se passe-t-il questionne Louise sans lui laisser le temps d'achever sa phrase.
Voilà un message que j'aime à lire. Votre majordome vient de se réveiller. Décidemment, cet homme me surprend d'heure en heure.
Mon dieu ! Il est réveillé ! Quelle merveilleuse nouvelle ! Puis, s'en prenant à l'ascenseur.. Allez, grouille-toi, toi ! On doit dire bonjour à un vieil ami ! »



Le temps du transfert jusqu'au troisième étage semble être une éternité pour les cinq passagers qui se ruent dans le couloir aussitôt parvenus à destination.

« Ah, docteur, vous êtes déjà là ?
J'étais en bas quand vous m'avez envoyé votre message. Alors ?
Il s'est réveillé il y a quelques minutes, frais comme un gardon.
On peut le voir ? Questionne Virginie ?
Oui, mais pas plus de deux personnes à la fois, du moins pour commencer. Il va être ravi de vous voir !
Pas autant que nous. Bon, qui veut commencer ? Les enfants ?
Non maman, c'est à toi que revient cet honneur. Noémie et moi, on attendra notre tour. Vas-y toi avec Virginie.
Ok mes chéris, à tout de suite !
Oui M'man. Allez, filez, qu'est-ce-que vous attendez ? »

L'enthousiasme de cette superbe nouvelle passé, Virginie et Louise, le cœur battant, ouvrent la porte et entrent à pas feutrés. Elles distinguent, dans la pénombre de la pièce, le majordome inerte, mais conscient. Il ne faut que quelques fractions de seconde à Xavier pour tourner la tête vers ses visiteuses et leur décocher un sourire faible, certes, mais franc et empreint d'une joie indescriptible.

« Ma... Madame !
Xavier, mon bon Xavier. Qu'il est bon de vous retrouver ! Comment vous sentez-vous ?
Je suis en pleine forme ! Plaisante Xavier. Prêt à courir le marathon ! Puis, voyant des larmes rouler sur les joues d'une Louise profondément émue, il rajoute. Hey, Madame, j'espère que ce sont des larmes de joie que je vois là.
Les deux mon bon Xavier, les deux.
Je ne prends que la joie en compte. Vous savez, murmure-t-il, je vous ai vues, vous et Virginie, si tristes pour moi que j'en ai été profondément attristé.
Comment ça ? »


“Je ne sais comment l'expliquer.. Mais ce que je peux dire, c'est que je vous ai vus pleurer, Mademoiselle, les enfants et vous.. et je n'ai pas aimé car vous souffriez à cause de moi..
La seule fautive ici, c'est moi!
Je ne suis pas d'accord Madame.
C'est moi qui étais visée..
Je sais, mais .. je .. suis toujours là.
Grâce à Dieu, merci..
Et aussi à cet excellent médecin..
Mais, vous ne l'avez jamais vu.
Comme je vous vois vous. J'ai tout vu, tout entendu.
Vous voulez dire que..
Oui, répond Xavier sourire aux lèvres et au regard infiniment serein.
C'est une expérience infiniment merveilleuse, j'ai vécu la même chose, intervient Virginie, sous le regard médusé de Louise.
Oh, alors, nous allons avoir largement de quoi papoter sur nos expériences de EMP.
Quand vous serez remis Xavier. Mais pour le moment, vous devez vous reposer.
Je n'ai.. Je n'ai jamais été en si grande forme. Plaisante Xavier.
Votre esprit bouillonne, mais votre corps lui, bat pavillon blanc. Vous devez dormir.
Je le ferai, lorsque j'aurai dit bonjour aux petits. Laissez-moi leur faire un petit coucou et après, j'exécuterai cet ordre avec grand plaisir.
Entendu Xavier. Que je suis heureuse de vous savoir parmi nous!
Ce plaisir est partagé.”

Louise se penche sur son majordome et l'embrasse tendrement sur la joue, imitée par Virginie. Les deux femmes quittent la chambre et font signe aux enfants que Xavier les attend. Nathan et Noémie ne se le font pas dire une seconde fois et entendent très brièvement les recommandations que leur donne leur mère, tant leur impatience de retrouver Xavier est grande.

“ EMP ? C'est quoi une EMP? Et .. et.. et tu m'avais caché ça!
Ho ho, chaque chose en son temps ma chérie! Sourit Virginie.
Tu en as dit trop, ou pas assez! Je veux savoir lui dit Louise avec de grands yeux d'enfant.
EMP. C'est une abréviation pour désigner le terme d'expérience de mort provisoire. Depuis peu, ce terme est utilisé pour décrire ce qu'on nommait avant, EMR : expérience de mort rapprochée.
Quelle est la différence?
Tu comprendras mieux quand Xavier t'expliquera. Ce que je peux te dire, en gros, c'est que des personnes ont vu tout ce qui se passait autour d'eux alors que leur encéphalogramme était complètement plat, en état de mort cérébrale quoi. Auquel cas, le cerveau n'est pas sensé fonctionner, ils étaient morts. Et pourtant, ces gens ont été capables de décrire tout ce qui se passait dans la pièce où ils se trouvaient, les gestes du personnel soignant, le jargon médical auquel ils étaient totalement étrangers. Grâce aux techniques de réanimation pointues que l'on connaît, on arrache à la mort des personnes qui auraient dû mourir il y a de cela quelques années à peine.
C'est pour cela que le terme de mort provisoire a remplacé celui de mort rapprochée. Rajoute, cordialement le docteur Kramer qui a entendu et se mêle volontiers la conversation.
Vous y croyez, vous docteur? Vous êtes un scientifique, vous êtes sensé avoir un esprit cartésien.
Détrompez-vous, Louise. De nombreux médecins comme moi, assistent à ces phénomènes plus courants qu'on ne le croit. Il n'y pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.
Je ne comprends pas.. Si le cerveau est mort, comment le défunt.. Enfin, le patient peut-il être conscient de ce qu'il vit ?
Parce-que la conscience siège ailleurs que dans le cerveau.
Mais où alors? Et si, au moment du passage, notre cerveau produisait des substances qui nous font voir des choses, ces espèces d'êtres de lumière, ces anges, enfin, des personnes disparues..
Ce que vous dites est contradictoire Louise. D'une part, nous serions tous victimes d'une hallucination collective mais ça n'est pas logique car il existe aussi de mauvaises expériences. D'autre part, le voyage hors du corps ne se produit pas uniquement en état de mort clinique. On peut provoquer le phénomène. Je vous passerai quelques documents et vidéos. Vous verrez, dans une, il y a deux témoignages frappants : le premier, notre bonhomme est “mort” sur la table d'opération, mais il a pu voir la marque de ladite table sur une étiquette verte collée en dessous. Le second “mort” a eu la riche idée d'aller se promener sur le toit de l'hôpital où il a trouvé une basket rouge.. On l'a pris pour un fou, mais un des médecins est allé y faire un tour, manière de.. et a trouvé la basket..
….
J'ai vu ces documentaires chérie.. Tu devrais en faire autant. Crois-moi.
Et toi, tu as vécu ça aussi tu m'as dit?
Tout à fait.
Mais tu m'en as jamais parlé.
Je connais tes réticences face à ces trucs. J'ai vu comment tu réagissais quand on en parlait avec Jeanne et Françoise.. Tu nous prenais pour des barges En fait, moi, ça c'est produit quand j'avais 8 ans. Péritonite.. septicémie.. Mais je n'ai pas été plus loin que la salle d'op. Mais j'ai vu mes arrière-grands-parents par contre..
Oh, vous me foutez la trouille tous les deux!
C'est le genre de réaction que l'on a, en effet, face à l'inconnu. Répond le docteur Kramer. Ecoutez donc ce qu'aura à vous raconter Xavier quand il ira mieux. Vous verrez, en plus, quelque chose aura changé en lui..”

A cet instant, Nathan et Noémie quittent la chambre, tout sourire et de belles larmes de liesses roulant sur leurs joues empourprées d'émotion. Comme de jeunes enfants, ils viennent partager cet instant en s'approchant de leur mère avant de la serrer très fort contre leur coeur.

De l'autre côté du mur de verre, un homme a les yeux rivés sur le petit groupe et dans son regard se lit un bonheur insondable.


“ Alors Lemoux, tu te sens mieux? Ho oui, tu vas beaucoup mieux mon grand. Héhé, je reconnaitrais ce regard entre mille. Plane mon grand, oh oui, tu planes un max. Je t'avais dit que c'était de la bonne.. J'vends pas de la merde mec.”
Hulk, observe son compagnon de cellule, déjà loin dans le paradis artificiel où il vient de l'expédier, sachant que ce ne sera certainement pas le dernier. Sourire aux lèvres, il savoure avec un sadisme avéré, ce nouvel instant de victoire sur l'autre. Et non pas des moindres. Lemoux est une figure, un visage qu'il tient à présent à sa botte et qu'il n'est pas prêt de lâcher car il représente la clé de très grands bénéfices.

L'avocat pourri gît sur son lit, affalé, immobile, les bras ballants, cuisses écartées, la tête contre la paroi froide de la cellule. Le regard vague mais fixe, sourire aux lèvres lui aussi, il s'envole vers ce monde qu'il prise tant. Dans son cerveau en délire, Lemoux songe à ces garces qu'il aime bafouer, humilier et traiter comme de vulgaires jouets. Il les sent à ses côtés, sent leur chaleur et leur odeur...
“ Oh mec, tu bandes! Tu bandes sec mon salaud!
Une chatte putain, je veux une chatte..
T'es raide comme un passe lacet..
Elles sont.. si belles ces salopes..j'veux toutes les baiser..
Mec, calme toi..
J'veux baiser merde.. Besoin d'une chatte bien mouillée et de la défoncer jusqu'à ce que j'ai les couilles qui explosent.
T'es complètement défoncé mec.. rit Hulk.
Ah, mais c'est si bon !”

A ses mots, sa main descend lentement le long de son ventre légèrement bedonnant et vient se positionner sur l'objet du délit. Impudiquement, et dans le cirage le plus complet, il défait la braguette de son pantalon et se met à se caresser sans retenue sous le regard goguenard du géant qui part dans un bel état de rire.
“ hey mec, tu sais que t'es bien monté.. Tu ferais le plus grand bonheur de quelques-uns ici!
Ta gueule connard, n'y pense même pas!
Que j'aimerais voir leur tête s'ils voyaient ta bite mec.. C'est dommage, tu sais pas à côté de quoi tu passes. Ah, pour sûr, ils s'en occuperaient comme il faut!
Fous moi la paix trou duc.
T'es sûr? Tu veux pas essayer?
Va te faire foutre j't'ai dit
ah ah.. j'ai déjà donné. Ton beau petit cul tout neuf ne tiendra pas longtemps avec ces morfales.
Je croyais que t'y avais pas goûté.
J'ai été un nouveau prisonnier comme toi, tu sais. Et j'ai pas gardé ma virginité bien longtemps. A la première douche, j'y ai eu droit.
Et alors?
Un peu douloureux, mais le plaisir est arrivé très vite.
Tu dois chier à l'aise maintenant.
Et je peux te dire que c'est bon mec. Ta femme, elle s'est pas amusée avec ton petit trou de balle?
Ni cette salope, ni même toutes les greluches que je me suis farcies. Mon trou de balle est intact et je tiens à le conserver tel quel.
Alors, va falloir que tu protèges tes arrières gardes mec.
Tain, tu fais chier Hulk.. tu viens de me couper dans mes envies.. rétorque mollement Jeff dont la main se lance dans une ultime tentative de réanimation.
Oh, tu chanteras bien vite et tu en redemanderas.”


“ Je suis venu aussi vite que j'ai pu Walter.
C'est pas assez rapide. J'ai cru que j'allais devoir me galfer cette grosse conne d'avocate impossible à soudoyer.
Bon, ok, maintenant, je suis là, tout va bien aller. De quoi as-tu besoin?
Je veux savoir pourquoi mon plan a foiré et pourquoi je me suis fait avoir comme un bleu.
Ça, c'est pas difficile à deviner. Ton pote s'est fait resquiller. Trop confiance en lui, il a rien vu venir. Tu as ta propre idée je parie.
Justement non. Ce connard a trop de relations et j'ai pu me faire avoir par n'importe qui. On oublie Thierry puisqu'il bouffe les pissenlits par les racines. Putain, Max, j'avais tout prévu de A à Z. Qui pouvait bien être assez proche pour avoir accès à toutes les informations?
Les putes?
J'y ai pensé, et je n'en écarte pas la possibilité
Ses potes, aussi pourris que lui..
C'est pas ce qui manque, effectivement. Jeff est devenu influent dans le milieu et ses clients plus nombreux. Il peut s'être laissé aller dans ses délires et avoir vendu la mèche.
Ça colle pas Walter. Ce con a reçu des informations via le net et sur son portable.. Ca ne peut pas être n'importe qui. Toutes les informations étaient non seulement cryptées, mais encore expédiées au compte-goutte. Il faut qu'il ait été suivi à la trace et de très très près.
Tu penses à Berthomieux? Après tout, ils arrêtent pas de se tirer dans les pattes. Elle peut très bien avoir eu accès aux infos et foutre la merde.
C'est plausible, mais je n'y crois pas trop. Elle en a assez pour le faire plonger dans les dossiers et de la tentative de meurtre dont elle a fait l'objet.
Ce con n'a même pas été fichu de choisir correctement son homme de main pour la descendre. C'est vraiment une larve, un bon à rien. Je lui faisais une confiance aveugle, on a été sur de bons coups, il promettait bordel. Trouve moi ce qui a cloché.
C'est lui la source de tes soucis Walter, personne d'autre. Ce con a pété plus haut que son cul. Grisé par le fric et le pouvoir, il n'a pas vu qu'il nourrissait une vipère dans son nid..
Oh putain, Max, t'es un génie.
Quoi, qu'est-ce-que j'ai dit?
La voilà la solution.. C'est elle! C'est Corinne! Ca ne peut-être qu'elle..
Quoi, cette idiote?
Une idiote bien insoupçonnable. J'aurais dû y penser avant. Ou plutôt non, j'y avais pensé mais j'ai pas creusé plus loin. Cette pute a bien caché son jeu. Et Jeff y a vu que du feu. Elle seule pouvait avoir accès aux infos. Je ne vois que ça. Elle était là quand on est allés à Venise. Y'a qu'elle qui a pu nous suivre jusqu'au boulevard des allongés. Notre rencontre a été décidée au dernier moment. Si les flics nous voulaient ensemble, ils pouvaient nous pincer là-bas. J'en déduis qu'il était trop tard pour eux de mettre sur pied une opération de grande envergure...
Et l'occasion tant attendue s'est présentée à Paris. Voilà pourquoi ton rideau de fumée n'a pas fonctionné Walter. C'est pas plus compliqué que ça.
Je veux que cette pute crève Max. Trouve la et bute la.
Walter, cette nana a opéré sous un faux nom, a témoigné sous X chez les flics. A l'heure qu'il est, elle s'est déjà envolée pour une autre mission ou s'est camouflée dans les rangs. Ce que tu me demandes est impossible.
T'as pourtant des taupes chez les flics non?
Oui ! Mais putain Walter, tu ramollis du cerveau! La soif de vengeance t'aveugle! Tu sais aussi bien que moi qu'il sera impossible de la retrouver. Un agent infiltré a toujours une couverture, un faux nom, change d'apparence physique, et même de vie.
J'aime pas ça Max, j'aime pas ça du tout.
Par contre, on sait toi et moi où est cette loque de Lemoux. Et après tout, c'est lui le responsable de tout ça...
Ouais, ouais, je sais, je sais ! Tu es mon ami et tu ne m'as jamais déçu Max. Trouve moi cette pute et bute la. C'est pas une femme qui aura ma peau. Je veux pouvoir aller cracher sur sa tombe quand je sortirai d'ici.. et sur celle de Lemoux aussi.
Reçu cinq sur cinq Walter.
Je savais que je pouvais compter sur toi mon ami.
Y'a pas de raison pour que ça change.
Si tu y parviens, j'ai des projets pour toi mon gars.
Ah, et tu es attendu chez le juge sous quinzaine. Il y a de nouveaux faits qui sont tombés dans le dossier.
Ok»

Le sourire aux lèvres, Max salut son ami de toujours et se dirige vers la sortie. Au passage, il donne discrètement au gardien une épaisse enveloppe que l'homme a vite fait de cacher au regard de tous.





Le retour au manoir se fait sans encombre malgré une nouvelle récidive de la neige. Virginie, Louise et les enfants, le cœur léger et heureux pénètrent dans la vaste demeure dont ils apprécient la chaleur accueillante.

« Ah que ça fait du bien de se mettre au chaud ! Ras le bol de cette neige à la fin !
Vous disiez pourtant pas ça il y a quelques jours où vous vous êtes amusés comme des petits fous dans le parc !
Oui, mais la donne a changé Maman. Rien n'était encore arrivé jusqu'alors. Et là.. bein y'en a marre quoi.
Je te comprends chéri. Ne t'en fais pas. » Puis s'adressant à Virginie.
Quelle heure est-il mon cœur ?
18h30 mon ange.
Ça vous dit une soirée pizza ? Si tant est que le livreur puisse encore livrer !
Le meilleur moyen de le savoir est de les appeler M'man intervient malicieusement et logiquement Noémie.
Ok, tu te charges de ça ma puce. Charité bien ordonnée commence par soi-même, ça sera une 6 fromages.
Ok, M'man et vous autres ?
La même pour moi répond Virginie.
Je vais tenter celle au magret.. Depuis le temps que j'en parle !
Une Margarita pour moi et une grande ! J'ai une faim de loup.
Allez, c'est parti, j’appelle, dit Noémie
En attendant, je crois qu'une bonne douche s'impose, vous ne croyez pas ?
J'ai l'impression de sentir le renard dit Virginie.
Ah, c'est donc ça l'odeur que j'ai remarqué ? Je me demandais d'où ça venait.. bah, alors, file vite à la douche ma puce..
Tes désirs sont des ordres ! Répond Virginie dans un clignement d'oeil bien discret, et sous le regard indiscret des enfants. Mais avant que Nathan ait formulé sa petite réflexion assassine, Louise le coupe net dans son élan.
Et toi, mon chéri, je te dirai qu'on va mettre un certain moment Virginie et moi. »

Nathan reste sur sa faim, la bouche ouverte, l'index suspendu dans les airs. Son visage empourpré dans la seconde qui suit offre un spectacle qui fait rire la petite assemblée.

« Bonsoir Xavier !
Bonsoir docteur.
Comment vous sentez-vous ce soir ?
J'ai juste l'impression d'être passé sous un rouleau compresseur, mais je me sens de mieux en mieux.
Vous m'en voyez ravi. Vous nous avez peur le savez-vous ?
Oui, comment l'oublier d'ailleurs ? Plaisante le majordome dont les yeux croisent pour la première fois ceux du charmant docteur Kramer. On me l'a assez répété et je l'ai aussi vu.
C'est ce que j'ai cru comprendre. Alors, sur ce point de vue-là, quelle est votre impression ?
Je ne sais si je dois vous en parler docteur, vous allez me prendre pour un fou.
Détrompez-vous très cher ! Enfin, vous savez que vous pouvez me parler si vous en avez envie. Mais pour le moment, vous devez surtout songer à vous reposer.
Oh, mais ça va docteur, je me sens de mieux en mieux chaque seconde.
Certes, certes, mais vous ne courrez pas encore le marathon. Plaisante le docteur Kramer en décochant son sourire ultra bright.
Mais je vous assure, je me sens en pleine forme. Entièrement ressourcé de l'intérieur. Je Je.. je.. bégaye Xavier.. je ..je vous assure.
Mais je vous crois cher Xavier. Allez, je vous laisse vous reposer. Vous aurez besoin de forces demain pour affronter les questionnements de votre patronne.
J'ai tant à dire, à raconter.. je pense qu'on ne sera pas trop de deux pour l'affronter.
Je me prêterai volontiers à ce jeu. J'y mettrai même mon grain de sel. Vous verrez, on va y arriver.
Merci Docteur.
Reposez-vous bien, passez une bonne soirée, et une bonne nuit »


« Tain, sont vachement bonnes ces pizzas !
J'avoue, elles sont délicieuses.
Tu sais maman, on a beau dire, les choses les plus simples sont souvent les meilleures ! On est habitués à une nourriture raffinée avec Xavier, et là, tu vois, on se régale tout autant. Tu me fais marrer, on dirait que tu viens de faire une sacrée découverte. Tiens, essuie toi la bouche, tu t'es mis plein de sauce tomate.
Hum, oui ! Faudra se faire une soirée comme ça plus souvent !
Surtout que Xavier ne va pas reprendre le travail de sitôt. Le livreur de pizza va vite nous connaître.
Laissons-lui tout le temps de se remettre. Je vais lui accorder une longue, très longue convalescence.
Je doute qu'il soit d'accord M'man. Tu le connais, il peut pas tenir plus de cinq minutes sans rien faire.
Je sais. Et il risque de se fâcher tout rouge si je lui interdis de faire quoique ce soit. En fait, je ne sais pas si je dois le dire, mais par chance ou par malheur, ce qui vient de lui arriver tombe quelque part à point nommé. Xavier vient de fêter ses 65 ans et il ne pourra plus bientôt être en mesure d'accomplir la totalité des tâches qui lui incombaient jusqu'à aujourd'hui. Et encore moins depuis qu'on lui a tiré dessus.
C'est on ne peut plus clair ! Intervient Virginie. Xavier doit penser à lui à présent. Tu proposes quoi chérie ?
Pour l'instant, Xavier doit récupérer et on va se le bichonner. Je vais éplucher les petites annonces dès demain et trouver quelqu'un pour le remplacer.
M'man, tu peux pas te débarrasser de Xavier comme ça !
Je sais bien. Mais je reste néanmoins sa patronne et il n'aura pas le choix que de faire ce que je lui impose. A savoir, se faire bichonner et finir ses vieux jours avec nous, enfin, s'il le désire.
N'empêche qu'il faudra lui trouver une occupation.
T'inquiète pas pour ça mon chéri. Il ne se sentira jamais inutile, si c'est de ça que tu veux parler.
C'est ça. En fait, c'est tout trouvé M'man. Il a une culture phénoménale, a touché à tout ! Vois, toi même tu lui as demandé tout plein de fois son avis sur des cas épineux et il a toujours eu un regard éclairé sur tout.
J'en conviens. Il aurait fait un très bon précepteur. Il est calé en tout en fait. Il aurait fait un excellent avocat, un excellent flic, enfin tout quoi. Vous suivre dans vos études, quatre bricoles par ci par là, lui laisser surtout l'entretien du parc et des plantes de la serre. Y'a tout le matériel qu'il faut ! Ca ne le fatiguera pas et ça l'occupera pas mal. Et on continuera de le solliciter comme nous l'avons toujours fait.
Il viendra s'installer au manoir ?
Le temps de sa convalescence, s'il le désire, sinon, il pourra rester dans son bungalow. Xavier n'est pas qu'un simple majordome. Il fait partie de la famille.
Je suis de votre avis sur toute la ligne, sauf qu'il n'acceptera jamais de se sentir diminué. Je veux dire, qu'il voudra continuer de faire ce qu'il faisait avant.. Intervient Noémie après coup
Mouais.. Bon... et bien, on coupe la poire en deux alors. Il continuera ce qu'il faisait, mais il sera secondé, et puis c'est tout.
Reste plus qu'à le lui dire. Qui va s'en charger ? Questionne Nathan.
Le moment venu mon chéri.
Si tu me permets mon cœur, intervient Virginie. Xavier est sage et plein de bon sens. Je pense que ça devrait le faire. T'a-t-il une seule fois contredite ou contrecarrée dans tes plans ?
Plus souvent que tu ne le crois mon ange. Mais il l'a toujours fait à bon escient.
Il le fera encore. Après tout, tu ne lui enlèves rien, il sera juste secondé, c'est tout. »...Puis, avec un petit clin d'oeil qui en dit long « Et si tu embauchais un homme ? »
Oh, mais je vois où tu veux en venir toi... Petite maligne.
Bein quoi ? Qu'est-ce-que que j'ai dit de mal ? Pourquoi pas après tout ?
Non, je pense que je vais laisser à Xavier cette responsabilité. Il a son mot à dire je pense. Et il décidera lui-même des qualités à attendre de son ou sa future partenaire. Tu en penses quoi bébé ?
Tu n'as pas tort. Et vous, les enfants, vous en dites quoi ?
Ça paraît logique et ça confortera Xavier sur son importance au manoir.
Tout à fait.. Mon dieu, j'ai l'impression de manipuler à fond là.
C'est exactement ce que tu fais chérie. Mais ne te sens pas coupable, ça n'est que pour son bien. Dit Virginie.
Je sais, je sais chérie. Mais j'ai vraiment l'impression de comploter !
Moi j'ai plutôt l'impression que nous sommes en train de faire notre premier conseil de famille, et je trouve ça génial ! Coupe Nathan. »

La remarque du jeune homme semble mettre tout le monde d'accord et met fin à la discussion. Louise se dirige vers le frigo et s'adresse à tout le monde, sur un ton impérial.

« Alors, ces messieurs dames prendront bien un dessert ? Alors, je vous propose, au choix : yaourt, yaourt, ou.... yaourt. Putain, on a même pas rempli le frigo..
ho, quel choix royal ! Plaisante Virginie. Je prendrais volontiers un yaourt, mais je laisse à nos jeunes convives le droit de choisir en premier !
Ho, merci Virginie ! Yaourt ! Et toi Nathan ?
Oh, j'hésitais, mais tu m'as décidé soeurette. Ce sera un yaourt pour moi aussi ! »

Nathan, Noémie, Virginie et Louise partent dans un bel éclat de rire. Chacun, en son for intérieur, savoure cet instant singulier qui vient panser la plaie d'un bonheur profondément meurtri.


« Ha, qu'il fait bon enfin s'allonger ! J'ai eu un mal fou à traîner mes fesses dans ces escaliers. J'ai mangé trop de pizza !
C'était un plaisir de te voir manger ainsi mon ange. Et question propreté, tu as fait concurrence aux gamins de 4 ans..
A ce point ?
Oui.
Tu crois que pour Xavier, on a pris la bonne décision chérie ?
Je le pense, en effet. Et puis faut qu'il pense à lui. Il a consacré sa vie à ce manoir, à votre famille. A nous à présent de nous occuper de lui.
Les enfants le considèrent quelque part comme le père qu'ils n'ont jamais eu. C'est homme est un amour.
Et, il n'a jamais rencontré quelqu'un d'autre depuis Bertrand ?
Des aventures sans lendemain.. et encore.
Et, tu trouves pas que le Docteur Kramer est aux petits soins pour lui ?
Il est charmant cet homme mais je n'ai pas remarqué un comportement particulier vis à vis de Xavier. Il aime son métier, tout simplement. Il ne traite pas ses patients comme des numéros, mais comme des êtres humains. Et ça, ça devient rare.
C'est vrai.. N'empêche que....
Roooo, toi et tes sous-entendus !
Je suis persuadée que Xavier a un ticket avec lui. Combien tu paris chérie ?
Tout ce que tu voudras mon cœur, répond Louise, le regard malicieux.
Et puis, tu sais, tu ferais mieux de t'occuper de toi, avant de t'occuper des autres.
Hein ? Demande Louise, le regard interdit, la bouche en cœur devant cette réflexion qui tombe de façon plutôt incongrue. Pourquoi me dis-tu ça ?
Je disais, chère Madame, que vous la foutez mal pour quelqu'un de votre enseigne, toujours tirée à quatre épingles mais pas fichue de manger correctement.
Quoi, qu'est-ce qu'il y a ?
Il y a tout simplement que tu as encore de la sauce tomate, juste là au coin.. »

Joignant le geste à la parole, Virginie, du bout du pouce, entreprend de retirer la minuscule tâche rouge un peu séchée à la commissure des lèvres de sa compagne. Feignant de n'y parvenir avec son appendice, elle approche tendrement son visage près de celui de Louise, sur lequel elle dépose un baiser délicat du bout des lèvres avant de redescendre sur le coin de sa bouche et de l'embrasser à nouveau. Du bout de sa langue, elle vient savourer le goût sucré salé de l'ourlet de sa bouche avant de goûter pleinement au fruit qui s'offre à elle.
Le regard de Louise se baisse sur le décolleté du déshabillé de Virginie qu'elle regarde dans une infinie tendresse avant de lui sourire et répondre à son baiser et de le rendre plus profond et passionné, signifiant à sa blonde maîtresse une envie grandissante.

Assises au bord de la couche, leurs bouches toujours scellées, les mains des deux femmes caressent leurs épaules respectives avant de faire glisser lentement les bretelles de leur déshabillé, arrachant à l'une comme à l'autre des frissons annonciateurs du plaisir qu'elles vont s'offrir.

Sans attendre, Louise invite Virginie à s'allonger sur le lit avant de venir la couvrir de son corps en ébullition. Répondant à l'invite de sa maîtresse, elle s'abandonne dans un tourbillon d'amour et de tendresse, offrant sans retenue sa bouche pulpeuse aux lèvres gourmandes de Louise, ainsi qu'à ses mains expertes qui commencent une lente et minutieuse exploration de son corps. Virginie, pliant sous les assauts langoureux de Louise, décide de lui rendre toute sa tendresse en lui prodiguant les mêmes caresses mais se trouve soudain interrompue dans son élan par une main qui vient emprisonner ses poignets au-dessus de sa tête.

Se détachant légèrement de sa blonde femme, Louise pose ensuite l'autre main sur son doux visage, l'empêchant ainsi d'émettre le moindre son, l'invitant ainsi, à se rendre complice des desseins qu'elle vient d'imaginer pour elle. Louise se lève alors doucement, laissant allongée sur le lit sa compagne déjà en transe. Elle décroche doucement du lit à baldaquin pans d'étoffe légère avant de les rouler sur eux-mêmes et de feindre de les nouer autour des poignets de Virginie, agréablement surprise de cette petite mise en scène.
Louise entreprend ensuite de les nouer symboliquement aux montants en tek de la couche avant de revenir à pas feutrés auprès de sa maîtresse et de s'agenouiller à ses côtés. Une fois passée sa lourde et ondoyante chevelure brune derrière son cou gracile, Louise se penche sur Virginie et, avec une infinie patience et tendresse, sème des baisers de feu sur tout son corps avant de se concentrer sur des zones plus sensibles.
Elle remonte jusque dans son cou sur lequel sa langue trace des sillons humides avant de remonter le long de la carotide où elle sent le pouls de Virginie s'accélérer sensiblement et d'investir le lobe de son oreille alors que sa main vient se placer sur son ventre et l'honore.
« Je t'aime mon amour, susurre Louise dans l'oreille de la blonde. Laisse-moi t'aimer, laisse-moi rattraper le temps perdu. Abandonne-toi à moi mon ange. Ton plaisir est le mien et j'en ai tant à t'offrir.
Je suis à toi chérie... J'aime sentir tes mains sur moi. Tes caresses sont de douces tortures.
Je suis ton bourreau, tu es ma suppliciée..
J'aime mon bourreau
J'aime ma victime..
Bourreau, fais ton devoir..
A vos ordres Madame.. Une dernière volonté ?
Fais-moi l'amour bourreau. »


Louise rapproche son visage de celui de Virginie et, du bout des lèvres, souffle un air chaud sur sa bouche avant de lui délivrer un baiser magistral. Elle continue son souffle léger dans le cou de sa maîtresse, descendant lentement au niveau des clavicules, puis dans la vallée de ses seins, arrachant déjà à Virginie les prémices de l'impatience. Elle continue quelques instants cette délicieuse torture, naviguant de la naissance de son cou à celle de ses magnifiques globes de chair déjà dressés par le plaisir et l'envie.
La main de Louise se rapproche peu à peu et entame un ballet délicat sur le ventre de Virginie avant de s'immiscer sous le fin tissu de satin et de savourer le grain de sa peau chaude et laiteuse. Ce simple contact met en émoi tout le corps de la jeune blonde qui frissonne de rechef, encourageant Louise à pousser plus loin ses investigations. Cette dernière remonte lentement sur le ventre de Virginie. De ses mains ardentes, elle caresse les flancs, redescend sur le ventre parfaitement plat de Virginie, puis encore un peu plus bas, frôlant son mont de Vénus. Elle parcourt ensuite le chemin en sens inverse, plaçant sa main droite sous son sein, qu'elle caresse doucement avant de prendre à pleine paume et de l'investir avec un peu plus d'ardeur. Virginie frémit et Louise vient cueillir sur ses lèvres le fruit de ses émotions avant de redescendre rejoindre sa main et d'embrasser son sein dont la pointe darde fièrement sous la légère étole. Après avoir embrassé à maintes reprises le petit bout de chair durci, elle entreprend de le pincer du bout de ses lèvres et de le titiller de sa langue, humidifiant le tissu et faisant apparaître une aréole brune fort qu'elle délivre de sa prison avant de la savourer à pleine bouche.

Elle passe d'un globe à l'autre avec de plus en plus de frénésie alors que sa main devient de plus en plus ardente et précise dans son entreprise, vagabondant sur sa cuisse fine, descendant par l'extérieur, et remontant à l'intérieur, se rapprochant à chaque passage de l'objet de ses désirs.
L'impatience de Virginie grandit, au grand plaisir de Louise qui se complaît à prolonger ses douces tortures, aussi savantes que lancinantes, augmentant de façon empirique un plaisir que Louise aime à cultiver.
L'avocate stoppe quelques instants ses investigations, le temps de chevaucher sa compagne et de la débarrasser entièrement des derniers bastions de tissu, derniers remparts à ses desseins, après avoir pris soin de la libérer de ses liens symboliques. Virginie en profite pour enlacer sa compagne et la plaquer contre elle, mais Louise réagit et l'invite dans un sourire coquin à repositionner ses bras dans leur position originelle. La blonde se plie malicieusement aux ordres de sa belle mais se contorsionne, l'emprisonnant ainsi de ses jambes.
D'un coup de rein calculé, Virginie oblige sa compagne à se caler au plus près de son corps, contre son intimité avide de sensations et de caresses plus précises. Louise feint de perdre l'équilibre et vient couvrir le corps de son amante qui se met à onduler, lui signifiant d'aller plus loin dans ses investigations, ce que Louise ne tarde pas à faire en insérant une de ses mains entre leurs bas ventre, à la recherche de l'antre humide et chaud qui s'offre à elle.
Sa main, puis ses doigts, peu à peu, entrent en contact avec les chairs molles et détrempées avant de fouiller un peu plus loin et de découvrir un bourgeon dur et fier qu'elle se met à caresser doucement. Appuyant de son bassin, elle fait entrer dans la danse un mouvement de hanches calculé dont le rythme les entraîne toutes deux dans un tourbillon de volupté. Les doigts de Louise s'immiscent dans la fente offerte de Virginie, glissant sans problème et roulant sur son clitoris affamé de caresses. Virginie gémit, Virginie ondule, Louise n'en a pas fini. Elle glisse peu à peu le long du corps de sa belle, parsemant sa peau de centaines de baisers brûlants sans cesser l'exploration de ses mains gourmandes. Elle arrive à hauteur du bas ventre de Virginie, le caresse de son nez, de ses joues, de sa bouche, prolonge un instant encore et glisse sa tête entre ses cuisses généreusement ouvertes.
Louise embrasse l'intérieur des jambes musclées et fermes de sa compagne, là où la peau se fait fine et sensible, là où naissent les premiers frissons, là où l'envie devient intenable. Pendant quelques instants, Louise se délecte des effets que produisent ses lèvres sur sa compagne, jouissant de ses pleins pouvoirs sur elle. Virginie ondule, tangue, cherche la bouche de sa partenaire qui la fuit, se jouant encore de son impatience grandissante.
Puis, Virginie, n'y tenant plus, enserre sa compagne entre ses cuisses et d'un coup de rein savant, l'invite à investir au plus vite son intimité. Louise, dans une lenteur calculée cède alors aux désirs de Virginie dont le râle rauque et profond traduit la satisfaction alors que sa bouche vient goûter à son fruit défendu.
La langue de Louise sort de sa cachette et se met à laper, lentement d'abord, puis sans vergogne, le petit coquin sorti de sa cachette. Virginie ferme les yeux, Virginie se tord de plaisir, Louise lèche et titille sans retenue le clitoris de sa belle, retient sur sa langue, chaque goutte du précieux et généreux nectar de sa jeune maîtresse. Le bassin de la blonde secrétaire se marie au rythme de plus en plus cadencé de la tête de l'avocate qui s'affaire sans relâche entre ses cuisses jusqu'à ce qu'une puissante vague de fond s'empare de tout son corps qui finit par se tendre et se cambrer dans une jouissance extrême.
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Histoire de mielpops

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