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Louise ou la vraie vie 5

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Lue : 1021 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 24/04/2013

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La porte du salon s'ouvre discrètement et Xavier apparaît, repart aussitôt sur les directives de Louise. Il réapparaît quelques minutes plus tard avec une petite boîte en carton qu'il a pris soin de bourrer de coton. Un sourire d'enfant s'affiche sur le visage de la jeune secrétaire et Louise est toute attendrie.
“ C'est donc cela que vous lui avez dit à l'oreille! Merci Louise !

Mais de rien Virginie. Avec plaisir! Vous allez pouvoir rentrer avec votre petit protégé.. Quoique, je doute que vous puissiez repartir. Il y a au moins 40 cm de neige dehors. J'avais jamais vu ça depuis longtemps!
Dans ma Normandie natale, c'est très rare aussi. Comment vais-je faire ?
Il est évident que vous ne pouvez plus repartir. Vous voilà prisonnière du manoir. Vous passerez donc la nuit dans la chambre d'amis.
Je suis confuse Louise.
Vous n'avez pas à l'être Virginie. C'est moi la responsable après tout puisque j'ai réquisitionné votre dimanche ! Je vous en prie, soyez mon hôte. Xavier! Soyez gentil! Vérifiez qu'il ne manque rien dans la chambre verte et ajoutez un couvert supplémentaire pour le déjeuner et le dîner. Virginie va passer la journée au manoir.
Avec grand plaisir Madame ! Répond le majordome dans un enthousiasme qui surprend Louise.



Sur la lagune de Venise, des dizaines de gondoles se laissent bercer par les flots malgré le temps maussade. Corinne vient de quitter le “Danieli”, emmitouflée dans son splendide vison, bien décidée à piller les boutiques de luxe.
Jean-François est resté dans la suite, attendant impatiemment son départ. Le shopping plus les visites, elle ne sera pas rentrée avant l'heure du dîner.


A peine a-t-elle les talons tournés, que l'homme s'habille chaudement avant de quitter sa suite et de se diriger vers la sortie où un taxi d'eau vient d'accoster. Le temps de s'engouffrer à l'arrière, le petit bateau redémarre, tout aussi silencieusement qu'il est arrivé avant de se diriger vers l'île de San Michèle, l'île cimetière de la cité des Doges.
Il ne faut pas plus d'un quart d'heure au taxi d'eau pour arriver à destination. A peine accosté, deux hommes à la taille et au gabarit impressionnants viennent accueillir Jean-François qui reconnaît aussitôt les hommes de main du “Belge”.
“Salut l'Avocat ! T'as fait bonne route?
Ça aurait été mieux si notre entrevue s'était passée en plein été. Il fait plutôt frisquet sur l'Adriatique en ce moment!
Viens, le “Belge” est impatient de te voir.
Je le suis tout autant.”

Le petit groupe marche sur une centaine de mètres et pénètre discrètement dans un mausolée de marbre datant du XVIII ième siècle.

“ Bonjour mon ami, entre, je t'en prie.
Bonjour Walter
Comment vas-tu Jeff? Bien j'espère!
Pas aussi bien que toi. Alors, es-tu satisfait de ma dernière mission?
Impec. J'adore faire des affaires avec toi et j'en ai une nouvelle à te proposer.
Combien?
Trente kilos.
Ça me rapporte combien cette fois-ci?
1 million. Un quart maintenant, le reste à la livraison.
Le Père Noël passe chez qui cette fois ci?
Tu devras te contenter de déposer le colis à la gare Montparnasse, voici la clé du casier. Dans ce casier, tu trouveras la clé du casier à côté où tu trouveras tes étrennes. Comme d'habitude, quelqu'un te suivra de près et viendra chercher la marchandise quelques minutes après toi.
Comme d'habitude, je ferai ce qu'on attend de moi. Mais pourquoi Venise?
J'ai d'autres chantiers en cours et comme je manque de temps, j'ai décidé de tous les traiter en même temps ici .La Sérénissime ne te plaît pas? La vallée du Pô est une merveille, tu devrais en profiter avec ta poufiasse... Si si, je sais tout de toi, rien ne m'échappe. Y'a de l'eau dans le gaz Jeff, tu y vas un peu fort avec la vieille peau et avec ce qu'elle a balancé dans le journal, il est clair qu'il valait mieux que notre petite entrevue ait lieu très loin de Paris. Et Corinne a toujours rêvé de voir Venise non? Ça ne pouvait pas mieux tomber pour toi..
Quoi, quel article?
T'as pas vu?
Non, j'ai fait une petite soirée hier au soir avec Thierry et les putes. Tout le monde est parti vers 04h00 et l'appart était dans un état pas possible. J'ai effacé toute trace susceptible d'éveiller ses soupçons avant qu'elle ne rentre vers 5h00 comme d'hab et puis je me suis couché pour faire comme si de rien n'était, cinq minutes avant qu'elle n'arrive! Comme je l'avais malmenée la veille et que j'ai besoin d'elle, le petit séjour en Italie tombait à point nommé pour la calmer. On est partis ce matin, j'ai pas pensé au journal. C'est quoi cet article?
Tiens, je l'ai avec moi.. Lis..”

Jean-François arrache des mains du “Belge” le journal qu'il lui tend et parcourt fébrilement l'article.
“ Putain de merde! Elle a osé, la salope!
Tu crois que c'est elle qui a écrit ça?
Je ne crois pas, j'en suis sûr ! Y'a qu'elle pour écrire ça, qui veux-tu d'autre que ça soit?
Elle n'est pas ta seule ennemie Jeff.. Elle n'est pas la seule à vouloir ta peau!
Elle veut simplement récupérer ce qui lui revient de droit.. Elle n'est pas au courant pour le reste.
En es-tu si sûr? Pourquoi ne te contentes-tu pas de ce que tu as déjà?
Je veux la voir à terre tu m'entends? J'ai ma fierté! Et vouloir récupérer le cabinet est une bonne couverture aux yeux de Corinne et de tous les autres.
Pourquoi est-ce si important pour toi que Corinne ne sache rien?
Qu'elle se contente d'ouvrir les cuisses et de mes largeurs, le reste ne concerne que moi. Et puis, les femmes et les affaires, ça n'a jamais fait bon ménage, je sais de quoi je parle!
T'as pas tort. Tu comptes vivre avec elle?
Elle est avec moi depuis un an. Quand je m'en lasserai, j'irai voir ailleurs.
Ce que tu fais déjà pourtant! Dit le Belge dans un éclat de rire.
Ça n'a rien à voir. Les putes, c'est pour la baise, Corinne, c'est pour la parade.
Ok. Tiens, voilà ton fric. Un autre taxi d'eau t'attend sur le côté ouest de l'ile.
Quoi, et c'est tout?
Comme je te l'ai dit, j'ai d'autres plats sur le feu et je dois avoir tout réglé dans la journée avant de repartir pour Boston. Mon timing est serré.
Boston? Qu'est-ce que tu vas foutre là-bas?
Moins tu en sais, mieux ce sera. Mais ça n'a absolument aucun rapport avec l'affaire qui nous concerne. Je te dirais juste que je pars à la pêche. Allez, file. Porte toi bien Jeff.. Mercredi, gare Montparnasse, 15h00.
Compte sur moi, j'y serai.”


“ Ah, Ingrid! C'est toi? Comment vas-tu?
C'est à toi qu'il faut poser la question Louise! Je viens aux nouvelles!
Ah, mais je suis prête à courir le marathon!
Et à te péter un fémur en glissant dans la neige. Trêve de plaisanterie, je vois que tu vas mieux, c'est bien.
J'ai pas le choix Ingrid. .J'ai mis la machine en marche. J'ai balancé ma mini bombe. J'attends les retombées.
Tu as fini par le mettre cet article ! Ma parole, tu es folle. T'as pas peur de sa réaction après l'autre soir?
Avec moi, c'est à con, con et demi. Et à ce jeu-là, je peux être très forte.
Je sais, je sais de quoi tu es capable, mais n'empêche que j'ai peur pour toi.
Ah, tu vas pas t'y mettre toi aussi! Virginie m'a déjà fait la leçon, c'est bon!
Ok ok, te fâche pas. Et elle va bien Virginie?
Euh, oui, pourquoi?
Je trouve qu'elle vient très souvent au manoir depuis quelques temps.
Oui, et alors? C'est sur ma demande qu'elle vient.
Même un dimanche? Dis donc, elle t'adore ta secrétaire! Même si je la payais triple, la mienne ne ferait pas le quart de ce que fait Virginie pour toi!
T’insinue quoi par-là?
Oh rien rien
Mais enfin, où veux-tu en venir?
Il n'y a pas plus aveugle que celui que ne veut pas voir..
Tu vas t'expliquer à la fin?
Ouvre un peu les yeux Louise! Ouvre ton esprit et cherche, la réponse est en toi.
La réponse à quoi?
Oups, je dois raccrocher, j'ai un double appel!! Bye ma belle, je passe te rendre une petite visite demain. Passe un bon dimanche, bon appétit et passe le bonjour à Virginie de ma part.. Elle est très bien cette petite...”


Louise reste la bouche ouverte, n'ayant pas eu le temps de répondre. Interdite, son regard se tourne vers Virginie attablée en face d'elle et qui manque de s'étouffer. La jeune secrétaire attrape sa serviette de table et la positionne sur sa bouche, mais cette barricade de fortune ne fait pas le poids face au fou rire qui monte en elle.

Virginie rit aux éclats, son visage virant du blanc au rouge en un temps record. Son corps est secoué de violentes saccades, sa tête s'enfonce dans ses épaules, ses yeux plissés laissent échapper des larmes. Elle finit par faire pivoter sa charmante frimousse sur le côté, essayant comme elle peut de se contenir et se cacher. Peine perdue. Louise l'accompagne volontiers dans son fou rire et le salon si calme jusque-là, se remplit de leurs éclats de voix. Xavier, arrivant à ce moment avec sa desserte, savoure la complicité de ces deux femmes qu'il adore et se réjouit de voir une Louise aussi resplendissante.

“ Désolée Louise, c'est sorti tout seul..
Aucun problème Virginie.. J'avoue que la situation était plutôt cocasse.
Ne pensez pas que je vous manque de respect..
Ce n'est rien je vous dis.. Je ne vous ai jamais vue rire ainsi, vous, qui d'habitude êtes si sérieuse. Ca fait plaisir à voir!
Au travail, oui, mais en dehors, c'est une tout autre histoire !
J'apprécie énormément votre compagnie et votre présence m'apporte énormément, vous n'imaginez pas à quel point. Cette maison reflète mon état d'esprit et respire la tristesse. J'aime les couleurs que votre simple présence apporte.
Alors, invitez-moi tous les dimanches, et je transformerai cet endroit en arc en ciel. Je serais ravie de travailler avec vous, il est si agréable de travailler avec vous Louise.
Cela peut se faire Virginie, mais pas en tant que secrétaire.
Comment ça?
Vous travaillez pour moi depuis plus de cinq ans et j'ai remarqué votre capacité exceptionnelle au travail, votre capacité d'apprendre, votre disponibilité, votre amour du travail bien accompli. Je vous propose de devenir ma collaboratrice..
C'est à dire..
Je suis persuadée que vous feriez une excellente avocate Virginie et une superbe avocate de surcroît ! Je vous offre la possibilité de terminer vos études de droit et de bosser dans ce cabinet en tant que telle.
Louise, je.. Vous.. Vous rendez-vous compte de ce que vous me proposez?
Bien sûr, c'est bien pour cela que je le fais! Et vous le méritez amplement. Si vous le souhaitez, je serai votre mentor. Bien entendu, vous n'êtes pas forcée de me donner une réponse dans l'immédiat mais..un oui me ferait énormément plaisir...à Jeanne et à Françoise également.. Même si je suis la patronne ici, il fallait bien que j'en touche deux mots à mes autres associées. Et elles ont applaudi ma proposition. Nous ne serons pas trop de quatre pour abattre la masse de travail sous laquelle nous croulons chaque jour d'avantage.
Il vous faut une réponse pour quand Louise?
Je vous l'ai dit, prenez votre temps mais avant que je prenne ma retraite..
C'est tout vu...! On ne peut pas refuser pareille offre ! Vous ne serez pas déçue! Je vous le promets !
J'en suis certaine. Puisque cette affaire vous tient à coeur, je vous propose de vous faire les dents sur le cas Lemoux..
Avec grand plaisir.. Je suis votre homme Louise !
Alors, attrapez les deux dossiers jaunes que je vous ai demandés d'apporter et ouvrez-les ! Imprégnez vous en Virginie. Par contre, soyez magnanime sur la frappe et la mise en page, je suis une piètre dactylo. Les documents qui s'y trouvent sont de la dynamite. Il veut jouer les gros bras, je vais lui montrer que je suis aussi musclée que lui.
Je pense que le contenant sera plus intéressant que vos fautes Louise.. Et je vous remettrai tout ça en ordre si vous le voulez bien...Mais par pitié, faites attention à vous. Ce type est fou. On ne sait pas jusqu'où il est capable d'aller. J'ai peur pour vous Louise.
Je le sais très bien moi et c'est pourquoi il faut que ça s'arrête !
Louise, je ne pense pas que vous soyez consciente du danger. Je suis toute aussi impatiente que vous de le voir tomber mais il faut se montrer plus fines que lui.
Si vous faites allusion à l'article, c'est fait pour qu'il sorte de ses gongs et qu'il agisse en conséquence. Il va se retrouver dos au mur et tel un animal blessé, il va chercher à défendre son bifteck. C'est là que je lui porterai le coup de grâce”


Corinne rentre à l'hôtel et trouve Jean-François allongé sur l'immense lit de la suite. Il semble somnoler. Elle jette sur le sol de la chambre les nombreux paquets dont elle était outrageusement chargée avant de se diriger dans la luxueuse salle de bains. Elle retire ses escarpins, ses collants et se déshabille entièrement avant de se faufiler sous la douche et se mettre à chanter, comme à son habitude. L'eau déferle sur son corps transis de froid, elle ferme les yeux, savourant son contact chaud et bienfaiteur.
Jean-François attend sagement le retour de Corinne dans la chambre, se servant une bonne rasade de Bourbon noyé à gros renfort de glaçons.
Il salive déjà au profit qu'il va faire en passant cette livraison exceptionnelle de cocaïne. 30 kg, c'est énorme, dépassant de très loin les petites quantités habituelles. Voyageant dans son jet, il sait qu'il ne sera pas inquiété. Tout est prévu, rien ne pourra venir entraver ses desseins et l'argent va couler à flots. Il n'en oublie pas pour autant le sort qu'il réserve à Louise et comment récupérer le cabinet avant que le divorce ne soit prononcé. Il ne lui reste plus qu'à décider quand, où et comment.

Il regarde sa Rolex en or massif au moment même où il reçoit un texto codé de son complice à l'aéroport. Un rictus infâme se dessine sur ses lèvres : la came est dans son jet. Le reste du parcours sera une sinécure. Il aura suffi de quelques liasses de billets de cinq cents euros à son complice à Paris pour en sortir sans être inquiété. Argent trop facile, argent si facile. Rien, ni personne ne pourra plus l'arrêter.

Dans le salon, Louise et Virginie ont pris place devant l'âtre de l'immense cheminée. Elles savourent paisiblement leur café sans rien dire, regardant les flammes qui dansent dans le foyer. Seul, le crépitement du feu rompt le silence de la pièce où les deux femmes se laissent volontiers envahir par ce moment de quiétude infini. Dehors, la neige tombe sans répit depuis des heures, les flocons virevoltant au gré du vent, s'accumulent sans discontinuer et se posent au hasard, donnant à la nature des formes particulières que mettent en valeur les projecteurs du parc.

Xavier a rejoint ses quartiers, une petite maison construite à son intention à une centaine de mètres du manoir. Il a laissé les deux femmes seules à leur discussion avec l'éternel espoir que Louise, un jour, se décide à lâcher enfin prise, se laisse séduire par Virginie et guider sur le doux chemin de l'amour saphique.


“Encore un petit café Virginie?
Volontiers Louise. On a encore tant de travail à abattre ! Un peu plus de caféine dans les globules ne me fera pas de mal !
Ah, parce-que vous avez encore envie de travailler?
Il n'est que 21 h Louise.. A moins que vous vouliez vous reposer.. Oh, pardonnez-moi, j'avais oublié que vous êtes encore souffrante. Pardonnez ma maladresse !
Mais enfin, as-tu fini de t’excuser? Je me réjouis de voir que le boulot ne te fait pas peur, au contraire! Mais j'estime que nous en avons bien fait assez pour aujourd'hui. Et vu ce qu'il tombe encore, je doute que nous pourrons nous rendre au cabinet de la journée. On pourra bosser, bien au chaud sans être dérangées. Et aujourd'hui, c'est dimanche, donc, suffit..
Ça marche..
Oh mon dieu !
Quoi, qu'y a-t-il Louise?
Je vous ai tutoyée..
Pas grave, ça me dérange pas. Je préfère en fait.
Je préfère aussi, mais à condition que tu fasses pareil, ok ?
Ça marche...
Et comment se porte notre petit moineau?
Il est bien tranquille dans sa boîte. Il doit encore avoir mal pour ne pas s'être envolé. Mais il a avalé toutes les miettes que nous lui avons données, c'est plutôt bon signe !
Je l'espère en tout cas. Pauvre petite bestiole! Cette ordure de Jeff l'aurait laissé dans la neige et le froid.. ou pire, il l'aurait jeté dans le feu pour le plaisir de le voir souffrir..
Ne pense pas à lui Louise, mais pensons à nous. On est pas bien là, toutes les deux devant le feu? Loin des turpitudes de la ville? Pas de coups de klaxon intempestif, pas de rouspéteurs, pas de chauffards, rien que toi et moi..
Tu as tout à fait raison! … Au fait, tu sais que tu es assise sur le fauteuil de mon père? Je te vois bien là, avec un ballon de cognac et un barreau de chaise, à faire des ronds de fumée ! Déjà que ma mère ne supportait pas l'odeur du tabac à pipe, le cigare pour elle était une abomination.. Alors, elle sortait de la pièce et mon père redoublait les ronds. On se serait cru chez les sioux en train d'envoyer des signaux de fumée..
Vous deviez bien vous marrer tous les deux.
Oui, une complicité énorme nous unissait.. Tous les coups fourrés possibles et imaginables y sont passés. Mais je m'entendais tout aussi bien avec ma mère et on lui rendait au coup par coup ses crasses. Là où on se marrait, c'est qu'il finissait immanquablement par s'endormir et qu'il se mettait à ronfler. C'était pire que la chaudière.. Oh mon dieu que je regrette ce temps-là.. J'aimerais tant revenir en arrière, ne pas avoir rencontré cette pourriture et les avoir empêchés de partir le chercher à l'aéroport. C'est là qu'ils ont péri. J'ai beau avoir 45 ans Virginie, mais ils me manquent cruellement. On a toujours besoin de ses parents. Encore aujourd'hui, leur aide et leurs conseils seraient les bienvenus.
Oui, j'imagine. Je les sollicite assez souvent de mon côté. Et quand bien même, je ne peux rien leur cacher, ils voient tout de suite si quelque chose ne va pas. Ils lisent en moi comme dans un livre ouvert.
Garde les le plus longtemps possible Virginie, c'est tout le mal que je te souhaite...Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça.. mais ça me fait un bien fou.
Tout simplement parce-que tu avais besoin d'une personne à qui en parler et je suis ravie d'être cette personne Louise.
Tous ces souvenirs heureux qui remontent et m'inondent. Tout ça parce-que tu es assise là.
A part Xavier, il n'y a personne ici?
Ah, tu veux savoir si quelqu'un d'autre partage ma vie?
A part les enfants, Ingrid, Stéphanie et quelques fois, Jeanne et Françoise, et toi bien sûr, il ne vient jamais personne. Je suis seule, absolument seule.
Tu ne sors jamais?
Non, ça me dit rien. Et pour quoi faire? Je tombe toujours sur les mêmes têtes et ce sont souvent celles que je n'ai pas envie de voir. Non, je suis très bien ici.
Mais enfin, Louise, tu comptes finir ta vie toute seule? Tu as encore tes enfants mais ils finiront par quitter le manoir un jour ou l'autre.
Je sais bien. J'ai fait ma vie, j'ai mes enfants, que demander de plus?
Du bonheur Louise! Tu as droit au bonheur ! Tu es une femme adorable, qui a du coeur, bosseuse, on peut compter sur toi. Et toi, tu dois pouvoir compter sur quelqu'un, avoir quelqu'un à qui te confier, un homme pour te protéger..
Un homme? Non merci, j'ai donné. Et quand je vois tout ce qui se passe, j'en arrive à une conclusion unique et sans appel. Les hommes sont des chiens, des égoïstes et des menteurs. Non, les mecs, c'est fini.
Cool.. A 45 ans, elle dit non à l'amour.. Toi, une si belle femme.. Je parie qu'il y en a tout plein qui te déroulent le tapis rouge quand ils te voient.
C'est pour ce que je représente qu'ils le déroulent, je suis pas folle. N'essaie pas de me convaincre, les hommes, pour moi, c'est terminé, finito, basta.
Toi qui me dis de me dévoiler à la personne que j'aime, qui me fais la leçon parce que je me lance pas, qui me rabâche les oreilles que j'ai droit au bonheur.. Mais tu t'oublies Louise. La politique de l'autruche, ça va un temps. Un beau jour, le trou dans lequel tu auras mis ta tête va se refermer et tu resteras coincée. Je pourrai même plus te foutre un coup de pied aux fesses pour te faire avancer. Alors, flûte à la fin... ahhhhhhh, ça me fait bouillir.
Mais qui aimer? On ne m'aime que pour ma fortune, pas pour ce que je suis.
C'est faux Louise.. et tu le sais très bien.
Intéressant, et qui est donc cette personne ?
Et merde.. Qui donc t'a confiée sa vie, qui donc a dit qu'elle aimait sans l'être en retour? Qui en a parlé avec moi en arrivant à la même conclusion que la situation ne se débloquerait jamais si aucune des deux ne se lançait. Cette personne, Louise, cette personne qui fait battre mon coeur et que j'attends désespérément depuis 5 ans, cette personne à qui je tends des perches, que dis-je, des poutres, cette personne est en face de moi en ce moment même. C'est toi que j'aime Louise.... Ca y est, je l'ai dit. Au diable ma timidité, tant pis si tout ce que tu viens de me proposer part en fumée, tant pis si tu me vires, mais il fallait que je le dise. Ces mots me brûlent les lèvres depuis trop longtemps et je ne peux plus les contenir. Je t'aime Louise.”



Le regard de Louise fixe celui de Virginie. Le silence devient vite insupportable. Virginie attend la réaction de Louise. Le temps semble s'être arrêté et le coeur de la jeune secrétaire est au bord de l'implosion. Elle connaît Louise par coeur. Elle a vu maintes fois ce visage chez Louise avant de la voir faire des réprimandes ou passer un savon. Seulement, cette fois ci, le visage n'exprime pas de la colère. A vrai dire, elle n'arrive pas à en définir l'expression.
“ Je suis désolée Louise, il fallait que je le dise. Je ne pouvais plus me taire.
Tu te répètes Virginie. Tu es vraiment fatiguée.
N'évite pas le sujet Louise. J'attends la réponse à mon ressenti, à ce que je viens de te dire. Tu ne te débineras pas cette fois-ci...
Heyyyyyy, salut les filles!!” Louise et Virginie sursautent à cette arrivée impromptue.
“ Quoi, je vous ai fait peur? S'exclame Ingrid
Xavier ne t'a pas annoncée ! Répond Louise
Tu as renvoyé Xavier dans ses quartiers Louise ! Rétorque Virginie.
Oui, reprend Ingrid, et comme j'ai le passe pour rentrer.. J'ai rien dit, je voulais juste te faire une surprise Louise. Mais je pensais que tu étais seule, c'est pourquoi je me suis permis de venir. Et puis, je voulais savoir si tu allais mieux.. J'espère que je ne vous dérange pas !
Non, non pas du tout répond Louise. Mais je ne m'attendais pas à te voir à cette heure-ci!
J'avais pas prévu de venir à la base, mais j'ai dû aller faire une visite à Suzy, ta charmante voisine. Alors, j'en ai profité pour faire un saut.
Elle est toujours de ce monde la vieille? Et comment as-tu réussi à rouler avec cette neige !
Je n'ai pas le choix Louise ! N'oublie pas que je suis médecin et que je dois bouger si on m'appelle. Et puis, je suis un excellent pilote.
Certes, mais si c'est au péril de ta vie. Les pompiers sont là pour ça!
Tous les pompiers ne sont pas médecins et ils doivent être débordés avec cette neige en plus.
Ok, je capitule ! Répond Louise.
Je n'en attendais pas moins de toi !” Dit Ingrid, un sourire malicieux sur les lèvres. La réaction molle de Louise à sa dernière remarque lui fait se poser des questions.
“ Vous êtes sûres que tout va bien?
Mais oui je t'ai dit !
Alors, pourquoi j'ai l'impression que vous portez le poids du monde sur vos épaules toutes les deux ? J'ai raté un épisode ou quoi?
On bossait ! répond Louise.
Tu tires le diable par la queue ma belle. Tu ferais mieux de te reposer! Et toi aussi Virginie!
Virginie dort ici cette nuit...
Ah, je vois ! …. La neige..
Je ne suis pas un pilote hors pair, lance Virginie. C'est pourquoi Louise m'a gentiment proposé de passer la nuit ici.
Et je n'ai nullement envie qu'il lui arrive une bricole, renchérit Louise.
Bon, bein, tout est parfait dans le meilleur des mondes alors! Louise, tiens, je t'ai ramené un petit truc pour te donner la pêche. C'est à base de plantes, pas de souci, tu peux le prendre avec le traitement que je t'ai donné.
Ok, si ça peut me remettre plus vite sur pied.. J'en ai plus qu'assez de me traîner comme une vieille savate.
Oh, c'est pas un remède miracle, juste un booster.. Et puis, avec Virginie comme infirmière, tu seras encore rétablie plus rapidement.
Ou pas.. murmure Louise.
Quoi ?
Pourquoi pas !
Bein oui, pour une fois que t'es pas seule dans cette vieille baraque! Te rappelles-tu ce qu'est prendre le petit déjeuner avec quelqu'un, Louise? Parler, discuter de tout et de rien dans ton chez toi...tranquillement..
….
Bon allez, je vous laisse les filles. Et toi, Louise, pas question que tu retournes au boulot demain, pigé?
Pas de souci, je ne bouge pas
Et Virginie, elle reste avec toi aussi demain ?”


Dans leur suite, Corinne et Jean-François finissent de se préparer avant de se rendre à la salle du restaurant. Smoking de circonstance pour lui et robe de soirée pour elle. Corinne porte la superbe robe qu'elle s'est offerte dans l'après-midi pour la circonstance. Largement échancrée devant comme dans le dos, la robe est totalement faite de paillettes, moulant au plus juste son corps parfait. Elle a mis, autour de son cou gracile un ras de cou en platine serti de trois superbes diamants.
Un peu de blush, mascara et gloss sur son splendide visage, elle est magnifique. Jean-François l'admire et s'avoue fier de paraître avec une si belle pouliche à son bras. Leur entrée au restaurant ne passe pas inaperçue et quelques chuchotements se font entendre sur leur passage. Le chef de rang, la cinquantaine grisonnante se rapproche du couple, droit comme un passe lacet, la tête relevée, le visage grave, et les accompagne jusqu'à leur table. Il invite d'abord Corinne, puis Jean-François à s'assoir et repart d'un pas feutré.
“ Ho, on peut avoir un apéro?
Piacere?
Un apéritif, c'est possible?
Certo Signor..
Deux whisky on the rock s'il te plaît.. et dépêche-toi, j'ai soif.
Si Signor..
Jeff, tu pourrais te montrer un peu moins mufle. Tiens-toi un peu voyons!
Je suis client et je paie. Si j'ai envie de dire à ce mec qu'il est con, je le lui dirai..
Mais enfin, pourquoi es-tu toujours si désagréable? Tu n'as pas apprécié ta partie de football cet après-midi?
Tu as gagné ton pari au fait?
Non, j'ai perdu.. Les français se sont fait écraser comme des merdes! Je me demande pourquoi payer des millions des mecs qui ne savent pas courir derrière un ballon.. oui qui font semblant de jouer.
C'est Thierry qui doit être content...
Au fait, tu as fait quoi de tout l'après-midi?
Bein, comme je t'ai dit : place Saint-Marc, le pont des amoureux, balade en gondole, et shopping ! Pourquoi mon chéri?
Tu as vu l'état de tes pompes?
Quoi mes pompes?
Elles sont pleines de boue tes pompes. C'est dans les gondoles que tu les as dégueulassées? Où t'es allée?
Tu m'énerves. J'ai même pas envie de te répondre Jeff. Tu deviens à nouveau insupportable. On a beau se balader en gondole à Venise, mais il arrive qu'on marche aussi. Et je te signale que les abords des canaux ne sont pas toujours secs et propres, surtout avec ce qu'il est tombé cet après-midi ! Tu sais Jeff, j'ai du mal à te suivre. Je ne te reconnais plus. Tu n'es plus le même. Est-ce que c'est à cause de ton divorce?
Laisse tomber.
Tu es nerveux, irascible.. Je ne peux rien faire ou dire sans que tu te montres désagréable, voire agressif.
Excuse-moi bébé.. Mais j'ai encore le coup de Louise en travers de la gorge. Ce truc peut me coûter très cher. Je suis sur le gril. Il y a de fortes chances pour que je sois radié du barreau avec mes conneries. Si ça arrive, je suis fichu.
Je comprends, mais si je peux me permettre, tu aurais dû y penser avant! Et puis, ce n'est pas une excuse pour passer tes nerfs sur moi! J'en ai assez.
Encore une fois, désolé chérie.. J'ai une proposition à te faire. On efface tout et on recommence, ok?” Jeff prend tendrement la main de Corinne et y dépose un doux baiser.
“ J'ai quelque chose pour toi mon ange..” Jeff plonge son autre main dans la poche intérieure de son smoking et en sort un petit écrin de velours qu'il tend à Corinne.
“ Je te rassure, ce n'est pas une demande en mariage chérie, mais un simple cadeau qui j'espère dissipera ta colère contre moi.”
Corinne se saisit de la petite boîte rouge et l'ouvre lentement. Son visage s'illumine d'un coup et ses yeux pétillent en découvrant ce que contient l'écrin.
“ Jeff, elles sont magnifiques!
Moins que toi mon coeur...
Je les essaie tout de suite.. Elles sont trop belles.. Comment as-tu su?
Haha.. tu parles en dormant chérie..”



Walter Eekhoud regagne son hôtel, satisfait de sa journée. Son entrevue avec Jeff s'est admirablement bien passée, comme cela est habituellement. Il a trouvé en cet avocat véreux le parfait collaborateur, la cupidité par excellence. Il songe à leurs deals futurs. Jeff a les dents longues et acérées, tout comme lui et il ne refusera pas une seule mission.
Réconforté par cette idée, souriant, il attrape dans le bar de sa suite, un verre en cristal finement ciselé, tout comme la bouteille qui contient un whisky hors d'âge dont il est particulièrement friand. Et il boit. Cul sec. S'en ressert un second qu'il prend soin de noyer de cubes de glace ce coup. Il téléphone au service d'étage et se commande le meilleur caviar, puis appelle son ami.

“Re..Dis... je me sens seul.. Tu peux m'envoyer une de tes fourmis pour me divertir un peu?
Blonde, brune, rousse ?
Une black. J'ai une prédilection pour les femmes de couleur. Elles ont une sensualité hors norme et une bouche à faire les meilleures pipes que je connaisse.”

Gros éclat de rire de son interlocuteur.
“ T'es pire que moi. Tu la veux pour quelle heure?
Là, tout de suite. Si je suis pas servi dans l'heure, mes couilles vont exploser.
Ok, elle sera là dans 20 mn. Ce sera cadeau pour toi Walter.
Toi t'es un pote! Merci vieux”

Walter se sert une nouvelle rasade de whisky, s'installe sur le sofa blanc de sa suite et allume son ordinateur. Vingt minutes, c'est le temps qu'il lui faut pour consulter sa boîte mail. Sur l'écran, s'affichent, codés, des offres de fournisseurs colombiens, et de dealers. De nouvelles missions pour l'avocat pourri. Et des bénéfices énormes en perspectives.


“ J'ai cru qu'elle ne partirait jamais, dit Virginie, dans un sourire mi-figue mi-raisin.
Je suis désolée Virginie. Je ne m'attendais pas à sa visite tardive. Mais ça lui arrive de passer à l'improviste quand elle a une visite dans le quartier. Et puis, je suis également sa patiente, n'oublie pas.
Oh, mais elle a très bien fait. C'est un très bon médecin. Mais là, j'avoue qu'elle est vraiment mal tombée..
Je la trouve parfois un peu rustre dans ses agissements ou ses propos, mais au moins, on sait à quoi s'en tenir.
Elle dit ce qu'elle pense et pense ce qu'elle dit. Elle a aussi l'art de mettre les gens mal à l'aise.
C'est clair. A ce sujet, j'ai une question à te poser Virginie.
Moui, quoi?
On avait l'air de porter le poids du monde ?” Les yeux de Virginie se ferment, ses épaules tombent en signe de soulagement.
Ouf ! J'ai cru que tu cherchais encore à éviter le sujet Louise. Ma phrase de tout à l'heure est restée en suspension et toi, tu n'as pas répondu. Donc, je crois que oui. On devait faire de drôles de têtes quand Ingrid est arrivée. Maintenant, je suis, comme on dirait, sur le grill. Vas-tu enfin souffler sur les braises ou les éteindre?
Toi, ma super secrétaire, et bientôt une excellente avocate! Pas question que je te laisse te transformer en charbon. J'ai toujours vécu entourée d'homos depuis toujours. A commencer par Xavier. Puis Ingrid, toi aussi et tout plein d'autres dans le milieu où nous évoluons. Je dis que chacun a le droit de vivre sa vie comme il l'entend...
Louise, je t'en prie. Je vois bien que tu me taquines là. Va droit au but. Envoie moi bouler ou laisse-moi t'embrasser. Mais fais quelque chose !”

Louise pose délicatement la tasse en porcelaine de Saxe, vieil héritage familial et la dépose sur la table basse avant de se diriger vers la porte du salon et de la refermer. Vieux réflexe naturel, elle s'excuse en lançant un sourire timide à Virginie réalisant la position délicate dans laquelle se trouve sa secrétaire, elle-même aussi. Réflexe naturel qui lui permet de faire fonctionner son cerveau à plein régime, trouver les mots et la phrase justes. Pour la première fois, elle craint de se montrer maladroite. Virginie a fait sa propre plaidoirie. A elle a présent d'en décider l'aboutissement. Le sol s'est dérobé sous ses pieds. Elle était loin d'imaginer que Virginie surmonterait sa timidité et se déciderait enfin à dévoiler ouvertement ses sentiments envers elle. Pas ce soir, pas maintenant, pas comme ça.

Mais les faits sont là, les dés sont jetés. Le film passe au ralenti et les modes “pause” ou “arrière” ne sont pas en option. Aimer et être aimée par une femme ou rester seule et vivre avec le poids douloureux d'être passée à côté de son essentiel ?

Louise s'approche à pas lents de sa secrétaire tout en la fixant dans les yeux. Elle vient se positionner en face d'elle, prend ses mains délicates dans les siennes, tout en les regardant. Puis, ses yeux remontent lentement avant de plonger dans les siens et de les fixer. Virginie déglutit difficilement, appréhendant ce qu'elle va entendre.
“ Embrasse-moi”.. Lâche Louise dans un souffle rauque.
Sa phrase terminée, ce sont ses propres lèvres qui viennent cueillir celles de Virginie. Le contact de leur bouche agit comme une décharge électrique sur les deux femmes, et leurs corps frissonnent, les entraînant toutes deux dans un tourbillon de bien-être. Virginie ferme les yeux. Ses craintes se sont envolées. Elle savoure délicatement le goût fruité des lèvres pulpeuses de Louise qui se délecte des siennes. Elles interrompent leur étreinte l'espace de quelques secondes, le temps d'un sourire plein de tendresse puis leurs bouches se scellent à nouveau en un baiser plus profond et sensuel.

“Ça va Louise?
Je pensais que ce serait plus dur que ça Virginie.
Tu as enfin laissé parler ton coeur..
A vrai dire, j'étais terrorisée.. C'est si nouveau pour moi tout ça..
Je sais, mais tu vois, tu as fini par lâcher prise. Et moi, j'ai été encore plus terrorisée que toi quand je t'ai avoué mes sentiments. C'est sorti tout seul.. Je sais pas en fait comment j'ai fait.
Et tu aurais dû le faire bien avant chérie” dit Louise en caressant du dos de sa main le doux visage de Virginie.
“ J'attends ce moment depuis si longtemps, je ne l'attendais plus en fait...Jamais je n'aurais eu le courage de le faire..
Que de temps perdu chérie... répond Virginie.
Il ne nous reste plus qu'à le rattraper.
Je ne suis pas pressée Louise. C'est déjà un immense bonheur que de savoir que tu partages mes sentiments. T'embrasser et te tenir dans mes bras sont pur délice et font de moi la plus heureuse des femmes.
Je t'aime Virginie
Je t'aime aussi, Louise.”

“ On peut les serrer ! Il est temps!
Non, je veux le gros poisson. On pourra mettre tous ces crabes dans la même nasse. Pour le moment, on reste sur nos positions, on avance pas d'un pouce. L'avocat va nous mener à lui. Il faut nous montrer patient. Tout vient à point à qui sait attendre.
Commissaire, c'est un flag que vous voulez?
Exactement. Les deux pris dans le même sac.
Pourquoi ne pas les avoir pincés à Venise? Il suffisait d'un coup de fil aux ritals.
On a été mis au courant trop tard. Impossible de lancer une opération d'une telle envergure en si peu de temps sans risquer de tout faire foirer. Non, c'était trop risqué. Avec un peu de chance, on pourra remonter jusqu'aux Colombiens et nos homologues d'Amérique du Sud pourront s'en charger .
J'ai hâte de les voir à l'ombre.. Et surtout cet avocat merdique.
Pareil pour moi. Ce salaud se croit à l'abri derrière son histoire de divorce mais il se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude ! Laissons le poisson se noyer. Il doit se sentir en sécurité, être en totale confiance. Il va baisser sa garde et c'est là que nous le coincerons.
Qu'attendons-nous?
Le feu vert de notre contact. Lui seul est à même de juger quand ça sera le moment. Nous ne bougerons pas le petit doigt tant qu'il ne sera pas manifesté.
J'espère que ça arrivera très vite. C'est affaire est une bombe à retardement et j'espère que ça lui pètera pas à la gueule.
J'ai une confiance absolu car c'est de loin notre meilleur élément”


Sébastien Gavoilhe, commissaire de la brigade des stups donne congé au Lieutenant et replonge son nez dans le monceau de dossiers étalés sur son bureau. Sous ses airs bourrus et farouches, il est un fin limier, un élément aguerri, une légende dans son milieu. Bosser pour cet homme est un immense honneur mais pas une simple sinécure. Ses personnels connaissent sa façon de travailler. Telle une abeille besogneuse, il fouine jusqu'au moindre détail, va jusqu'au bout du bout de chaque piste, de chaque indice. Il exige de ses hommes une disponibilité totale et sans faille.
Le commissaire Gavoilhe a été surnommé “le cancer” dans le monde des truands. Lorsqu'il tient une affaire, il avance, il rogne, il ronge, tel un cancer et finit toujours par avoir le dessus. Avoir le cancer à ses trousses, c'est la condamnation assurée.

Pour l'heure, en attendant des nouvelles de son agent, il s'occupe d'affaires secondaires mais tout aussi importantes pour lui. Il ne néglige aucun cas. Du simple dealer au gros trafiquant, il accorde le plus grand intérêt à chaque dossier. Il lit tranquillement les rapports de ses collaborateurs en dégustant une tasse de café, noir, sans sucre. Sa Senseo ne connaît aucun répit, fonctionnant pratiquement 24h sur 24. La photo qui orne son bureau et sur laquelle on peut voir sa femme et ses trois filles, est sa source d'inspiration. Le commissaire Gavoilhe est flic, certes, mais c'est aussi un idéaliste. Il veut un monde propre et sain, débarrassé de la vermine.
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Histoire de mielpops

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