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Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (14) : Lysisca et Danaé à Suburre

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Lue : 0 fois - Commentaire(s) : 11 - Histoire postée le 15/10/2022

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AVERTISSEMENT

Ce chapitre est construit avec pour point de départ la satire VI du poète Juvénal, où il accuse Messaline de s’être prostituée dans un lupanar de Suburre. J’ai donc imaginé que Messaline pousse son amante, Tullia, à l’accompagner dans les bas-fonds de Rome et à l’imiter.

Pour autant, depuis la nuit des temps, la prostitution est un esclavage et la pire forme d’exploitation des femmes. Je tenais à le rappeler et en souligner l’horreur en préambule à ce texte.

***

RESUME DES CHAPITRES PRECEDENTS

Nous sommes sous le règne de l’empereur romain Claude. Le sénateur Marcus Tullius Longus a donné à sa fille Tullia, devenue une superbe jeune femme, la meilleure éducation. L’aggravation de sa situation financière a contraint Marcus à accepter comme gendre Lucius Spurius Lurco, un homme vicieux, cruel et sans scrupule. , qui ne cache pas sa préférence pour ses éphèbes et ses mignons. Mais il est immensément riche et il a la faveur de l’impératrice Messaline.

Tullia a été au centre d’une orgie dans le palais impérial, où elle a donné libre cours à son hypersexualité. Après une nuit d’amour dans les bras de Messaline, Tullia semble avoir écarté les menaces qui pèsent sur elle. Elle assume pleinement son hypersexualité auprès de son amant, Vettius Valens, médecin personnel de Messaline et candauliste.
La conduite de Tullia est d’autant plus objet de scandales qu’elle est étroitement associée à toutes ses frasques par l‘impératrice Messaline, qui pousse les choses toujours plus loin.

***

Sylvia, qui habituellement accompagne Messaline lors de ses débauches à Suburre, s’est présentée à la Domus de Tullia. Elle est suivie de Marcia et d’autres servantes de Messaline. Messaline réclame que la jeune patricienne la rejoigne immédiatement à son lupanar habituel.

Il se produit ce soir-là ce que Tullia craint depuis des mois, depuis qu’elle est devenue une intime de Messaline et sa maîtresse. La jeune femme se doute que cette « invitation » est la conséquence directe de la récente séance, au cours de laquelle Messaline a offert à son mari Claude un spectacle saphique particulièrement torride. Messaline veut ainsi rappeler à Tullia qu’elle est sa chose et qu’elle fait d’elle ce qu’elle veut.

Tullia est consciente que c’est pour elle une nouvelle étape dans sa déchéance morale. Elle doit reconnaitre que participer aux débauches de Messaline à Suburre l’excite, mais l’effraie aussi. À cet instant, ni Valens, ni Parsam, ses amants, ne sont là pour la conseiller. Et Sylvia insiste pour que Tullia la suive tout de suite. Messaline n’aime pas attendre et encore moins qu’on discute ses ordres. Tullia sait dans quel engrenage elle s’est mise. Dire non maintenant la mettrait en danger elle, mais aussi et surtout son père Marcus, exilé à Tomis sur la mer Noire et dont le sort dépend de Messaline et sa chère Lucia, qui est entre les mains de Lurco.

• Je suis la servante de l’impératrice. Je vais te suivre immédiatement. Comment dois-je me présenter ?
• Les deux servantes qui m’ont accompagné vont te préparer, sous la direction de Marcia.
Les ordres de Sylvia claquent, exprimant tout son mépris pour la jeune patricienne.
• Les consignes de Messaline sont claires : tu vas commencer par porter cette tunique et bien entendu pas de strophium.
• Mais cette tunique est courte, très décolletée et surtout presque transparente.
• C’est du diaphane de Cos. Messaline a dit que c’est exactement ce qu’il te faut, c’est ce que portent les prostituées ! Elle veut que tu sois ce que tu es, une Meretrix, une lupa. Pas d’autre vêtement que cette tunique, sauf des calceolus.

Les calceolus sont des chaussures de ville couvrant le pied entier, qui se compose d’une semelle de cuir, munie de larges courroies qui s'enroulent autour de la cheville. Ceux que préfère Tullia se reconnaissent par la finesse et la légèreté de leur cuir.

Les femmes se consacrent alors, sous la direction de Marcia, au maquillage de Tullia, afin de réaliser un maquillage à outrance, autre caractéristique des prostituées romaines. Les couleurs utilisées pour le visage sont vives et contrastées. A la couche de blanc de céruse, elles ajoutent plusieurs ingrédients pour rehausser le blanc de rouge : de l’écume de salpêtre, de la terre de Sélina, de la lie de vin et du fucus, une algue rouge. Le contour des cils est souligné avec du noir de fumée appliqué au pinceau. La paupière supérieure est ensuite ombrée de rouge, une teinture à base de safran de Cydnus.

Pour voir le résultat, Tullia demande un miroir argenté, qui offre un reflet plus net. Encore plus que ce n’avait été le cas pour la soirée orgiaque au palais, dont elle avait été la vedette et pour laquelle déjà Messaline avait envoyé ses femmes préparer Tullia (voir (5) : Messaline »), le résultat est sans appel : Tullia n’a plus l’apparence d’une Domina ou d’une Matrone, mais d’une putain. Elle a honte, mais, en même temps, elle est déjà excitée.

• Tu es parfaite ! On y va !
• Je ne peux pas mettre une perruque pour qu’on ne me reconnaisse pas ? J’ai honte !

Sylvia refuse fermement :

• Quand Messaline devient « Lysisca », elle met une perruque blonde. Ce n’est pas utile pour toi, car ta réputation est déjà faite à Rome. Dans sa bonté, notre maîtresse te présentera sous le nom de « Danaé ». Notre impératrice te montre sa confiance en te demandant de l’accompagner à Suburre. Et il est temps que tu assumes ce que tu es, petite putain ! Ce soir tu es « Danaé » !

Les Lupa utilisent en effet des noms grecs, car pour les Romains, la Grèce est la patrie du plaisir.

• Je ne vais tout même pas me rendre à Suburre dans cette tenue. Et en plus, il commence à faire nuit, Suburre est un coupe-gorge.
• Sur le premier point, jusqu’à ton arrivée dans le quartier, tu porteras un Pallium. Tu pourras ainsi te couvrir la tête puisque tu as si peur d’être reconnue. Quant à notre sécurité, Messaline a demandé à son fidèle garde du corps, Decimus, de nous accompagner.

Decimus attend à l’extérieur, commençant à s’impatienter :

• Ah ça y est, la putain est enfin prête ! On peut dire qu’elle est attendue chez Rufina et Quintus, où se trouve déjà « Lysisca ».

***

La vaste et luxueuse Domus des Spurii se trouve au pied du Palatin, dans les quartiers chics de Rome. Tullia suit Sylvia, qui se dirige, d’un bon pas, vers le Nord, à travers les rues de la ville, encore pleines de monde, même si la nuit est tombée. Decimus suit de près les deux femmes, dont il est chargé d’assurer la sécurité. Il pense à la récompense en nature que lui a promise Messaline tout à l’heure. Cette récompense, c’est Tullia, qui se fraie tant que bien que mal un chemin, peu habituée à marcher ainsi dans ces rues populeuses et inquiète à cause des gens qu’elle croise.

Le trio emprunte d’abord l’Argiletum, voie perpendiculaire à la Via Sacra, la rue la plus animée de la ville, avec notamment ses libraires. Sylvia s’exaspère que la patricienne ait du mal à suivre. Ils sont en retard et Sylvia craint la colère de Messaline.

Tullia n’a jamais été à Suburre, ce quartier populaire qui a si mauvaise réputation, l’un des bas-fonds les plus sordides de Rome, avec Vélabre et le Trastevere. C’est un quartier pauvre et populeux, situé au nord du Forum, qui s’étend au pied et sur les pentes du Viminal et du Quirinal et longe les Forums impériaux.

En entrant enfin dans Suburre, Tullia ne peut cacher qu’elle est choquée :

• Non seulement les rues sont sinueuses et mal famées, c’est sale et bruyant, mais il n’y a que des insulae.

Tullia ne pensait pas qu’une telle concentration d’immeubles de 4 à 6 étages puisse exister. La jeune patricienne a toujours vécu dans un milieu privilégié et ignore que Rome est, en dehors des forums et des quartiers prestigieux, un immense taudis.

Decimus, originaire du quartier, se moque de la patricienne :

• Qu’est-ce que tu crois, princesse, ici on ne trouve pas de grande Domus comme celle de ton cocu. Ici il y a la plus grande concentration d'insulae de la ville. Les pauvres s’y logent ou plutôt s’y entassent, dans des immeubles trop hauts, construits à la va-vite, qui souvent, s’écroulent ou prennent feu.
• C’est pour cela, ajoute Sylvia, que le fond du forum d'Auguste, qui est le plus proche de Suburre, est pourvu d’un mur de séparation de 30 mètres de haut destiné à le protéger de ce péril. Mais on n’est pas là pour t’expliquer le quartier. « Lysisca » nous attend et elle n’aime pas attendre.
• Tu as raison, dit Decimus. Nous sommes bientôt arrivés. Juste un instant : enlève ce Pallium.
• Mais je suis presque nue ainsi !
• Ça ne choquera personne ici. Je veux juste pouvoir admirer ton cul pendant que tu marches devant moi. Depuis le temps que j’en rêve, de ce cul ! Allez, marche, que j’admire cette merveille que Messaline a promis de mettre à ma disposition.

Tullia, peu habituée à marcher aussi loin et aussi longtemps, sur des sols où elle manque de se tordre la cheville à chaque pas, est obligée de tortiller du cul, accroissant encore l’excitation de Decimus. S’il pouvait, il n’attendrait pas et la baiserait dans un coin sombre. Tullia ressent le désir animal de ce mâle et cela l’excite terriblement.

Dans les rues, il y a de nombreuses filles, presque nues, des « prostibulae » qui tentent d’attirer les hommes de passage. Elles connaissent Sylvia mais pas Tullia, dont la tenue est cependant sans équivoque. Certaines filles se font menaçantes, demandant à Tullia ce qu’elle vient faire là et qui est son souteneur.

Les Romains ont pris l’habitude de désigner les prostituées par des noms divers. Les « meretrices » sont celles qui vendent leur corps la nuit seulement, tandis que les « prostibulae » pratiquent leur honteux métier nuit et jour. Les meretrices sont, bien qu’en état de mort civil, plutôt bien vues, tandis que les prostibulae incarnent la prostituée vulgaire.

Ces dernières ne respectent pas la loi et ne versent pas l’argent qu’elles doivent à l’État qui taxe la prostitution. Les meretrices se plient volontiers aux directives des édiles et des lois. Les prostibulae sont en vrac les filles de carrefour (alicariae) ou de soldats, celles qui travaillent dans les lieux peu recommandés comme dans les rues de Suburre (blitae).

Decimus intervient :

• Doucement les filles. Danaé est une protégée de Lysisca et elle va travailler chez Rufina et Quintus.

Les filles s’éloignent. D’une part, la lena et le leno sont connus à Suburre, mais surtout elles craignent « Lysisca », cette blonde, apparue dans le quartier il y a plusieurs mois et qui officie chez Rufina et Quintus. Elle est détestée car elle fait une forte concurrence aux autres filles. Elle enchaine les passes et, très chaude, elle est très recherchée par les clients. Mais surtout, les autres filles craignent cette « Lysisca », car ceux et celles qui ont cherché à savoir qui elle est et d’où elle vient, ont disparu ou ont été retrouvés dans le Tibre.

***

Le trio arrive enfin devant un endroit sordide. Devant la maison, les attendent un véritable géant et sa compagne, une grosse femme blonde. Il s’agit de Quintus et de Rufina, les propriétaires de ce lupanar.

• Ainsi voilà la fameuse Danaé. Tu es magnifique et je peux dire que, recommandée par Lysisca, tu es très demandée.
• Elle va faire notre fortune, ricane Quintus.
• Suis-moi, je vais te montrer où tu vas travailler.

Tullia suit la lena, un peu comme un automate. Dedans, c’est l’obscur tremblotement de lampes qui fument. La maison comprend de nombreuses « submemmium », de petites cellules sans fenêtres qui se ferment à l’aide d’un rideau. C’est sordide et glauque.

En passant devant l’une des cellules, elle voit une femme blonde chevauchant un amant. Tullia s’arrête un instant : c’est Messaline, transformée en « Lysisca », avec sa perruque blonde, afin qu’on ne la reconnaisse pas, elle dont les cheveux sont noirs.
Ainsi donc la rumeur publique était vraie : l’impératrice fait la lupa dans un sordide bordel de Suburre.

Le poète latin Juvénal brosse ainsi, dans sa sixième satire, le portrait de Messaline à Suburre :
« Dès qu’elle sentait son mari endormi (...), la putain impériale s’encapuchonnait et s’évanouissait dans la nuit... Elle gagnait un bordel moite aux rideaux rapiécés où un box lui était affecté, elle s’y exhibait nue... Elle faisait goûter ses caresses à qui entrait, et se faisait payer sa passe. »

Messaline chevauche son client, elle est déchaînée. Elle aperçoit Tullia :

• Enfin te voilà ! Pour ma part, je ne pouvais pas attendre, j’en avais trop envie. J’aime les manières de ces hommes rudes. Rejoins ta cellule et amuse-toi, « Danaé » ! Emmène-la à la cellule d’à côté, Quintus, et dis à Rufina que, comme moi, elle n’ait pas un instant de répit.

Tullia se dit qu’elle n’est pas là par hasard. Bien sûr, elle peut se donner bonne conscience en se disant qu’elle ne laisse faire que pour protéger son père Marcus ou son amante Lucia. En réalité, Tullia sait qu’elle est là parce qu’elle le veut bien et qu’elle a une envie irrésistible de baiser. Ce soir, Messaline fait de la jeune patricienne une Meretrix.

Certes, contrairement à Messaline, Tullia n’a pas de sang sur les mains, elle n’est pas cruelle. Contrairement à Messaline, qui, jusqu’à présent, ignore ce sentiment, Tullia tombe amoureuse, et elle aime profondément Lucia, Parsam et Valens.

Mais comme Messaline, elle aime sans limites le plaisir, elle est insatiable. Quant à ces « hommes rudes » dont parlait Messaline, Tullia se souvient de la nuit où elle avait été témoin du plaisir de Lucia, livrée à ses esclaves par Lurco (voir (3) : un jour décisif pour Tullia »). Elle avait été excitée par ce qu’elle avait vu, mais surtout aurait tant aimé être à la place de Lucia.

C’est ce qui se passe ce soir, avec ces hommes qui, habitués à « Lysisca », avaient été appâtés par ce qu’on leur avait dit de cette nouvelle, « Danaé », présentée comme aussi chaude que « Lysisca ».

La cellule où est installée Tullia est exiguë et inconfortable : pour tout meuble, un banc profond de pierre, moins long qu’un corps étendu, et qui rampe de l’un à l’autre mur, sous un matelas rouge.

***

Dans son roman écrit en 1901, disponible sous Wikisource (et donc libre de droits), « Messaline, roman de l’ancienne Rome » (voir https://fr.wikisource.org/wiki/Messaline_(Jarry), Alfred Jarry décrit ainsi une nuit de « Lycisca »-Messaline dans le lupanar de Suburre :

« Il vint un homme d’abord, et elle se coucha sur le côté gauche, les genoux unis et repliés, et les jambes velues de l’homme, lourdes de chaussures de fer, épousèrent le creux de ses jarrets ; et comme il lui mordait la nuque, pour chercher sa langue entre ses dents elle tourna la tête à droite.
Alors seulement elle le regarda au visage et aux épaules. C’était un soldat vêtu de cuir, et Messaline eut l’impression que s’épanchait en elle une outre en peau de bouc vivant.
Un peu grise, elle pressa le départ de ce premier amant, car tout de suite la porte de la cellule battit, dernier écho du tambourin des bacchantes, la buée du lupanar vrombit dans le fumeux entrebâillement, et comme un paon sanglant rouerait des yeux éblouis, un athlète, poli à la pierre ponce par une revanche du marbre qui veut se faire sculpteur, s’avouant moins beau, jaillit de l’envolement jeté, d’un geste habituel de rétiaire, de son endromide de pourpre.
Mais il n’y eut que la lampe qui cligna, et les yeux noirs de la courtisane blonde survécurent, raisins incorruptibles, au pressoir du lit de pierre et de la poitrine de l’homme.
Et s’ils se fermèrent dans le plaisir, quand ses cuisses dures firent une ceinture au lutteur accroupi sur elle, plus éternels les vrais yeux de la courtisane, les bouts dorés des seins veillèrent à leur tour de leur feu infatigable.
Puis vint se brûler à leur phare un cocher de la faction Grenouille ; Messaline heurta sa chevelure à la renverse contre la muraille ainsi que la borne du cirque, coiffée d’or, s’écroule sous une roue irrésistible, et la femme cria à l’écrasement profond de ses entrailles par le timon d’ivoire du quadrige.
Et il vint des hommes, des hommes et des hommes. Jusqu’à l’aube, où le leno congédia ses vierges.
La dernière, après même sa suivante, elle ferma sa cellule, mais le désir la brûlait encore.
Dehors, Messaline se retourne pour un regard d’adieu vers où elle fut heureuse si peu de temps. »

Dans sa biographie de Messaline, que j’ai déjà citée en référence, Jacqueline Dauxois décrit ainsi la « performance » de Messaline :

« Les lèvres enflées, le ventre en feu, elle ne sait plus ni le jour ni l’heure, mais elle a gagné le concours qu’elle a lancé avec les filles et supporté vingt-cinq sexes en rut qui se sont succédé en elle sans discontinuer. Au début, elle donnait l’assaut elle-même avec vaillance, n’écoutant pas les conseils de l’arbitre qui l’incitait à la modération.
Elle n’était pas venue se prostituer dans le plus fameux lupanar de Suburre pour pratiquer la prudence, mais déchainer en elle des forces inconnues. (…)

Brisée au point de ne plus pouvoir remuer, sa tête allait de droite à gauche, mais elle continuait d’écarter les jambes, et, lorsque le leno, que cette performance enrichissait car les spectateurs pariaient sur les louves en compétition, lui conseilla d’arrêter, elle poursuivit. Il lui fit avaler une boisson revigorante, un vin fort mêlé d’épices, qu’elle but en hoquetant, sans que le client qui la couvrait s’interrompe. »

Ces textes s’appliquent parfaitement à ce que fut la nuit de « Danaé », l’impératrice et la patricienne enchaînant les clients, jusqu’à ce que l’aube ne pousse le leno et la lena à mettre un terme à leur faim de plaisir, alors que toutes les autres filles étaient déjà parties.

Messaline et Tullia n’ont jamais été autant rivales que cette nuit-là. Jamais Quintus et Rufina, le leno et la lena ne gagnèrent autant d’argent, encore plus que lors du fameux pari de Messaline. Les mâles se sont bousculés pour se succéder sur la couche de l’une et de l’autre. En une nuit, la réputation de « Danaé » a fait le tour de Suburre, où il se dit qu’elle est encore plus chaude et bien plus belle que Lysisca. Cela arriva aux oreilles de Messaline et cela ne pouvait que lui déplaire.

Ébranlée jusqu’aux tréfonds de son être, le corps entier participant à une célébration barbare, Tullia a explosé chaque fibre de sa chair, vibrant à la cadence furieuse qu’elle imposait à ses partenaires.

Épuisée, elle continue, mais ce n’est plus elle, désormais, qui dirigeait le combat amoureux. Elle n’a plus la force de se tenir au-dessus des mâles, qui la tournent et la retournent, l’utilisant sans la caresser ni la regarder.

Avec cette nuit, Tullia est descendue dans l’abjection où elle rejoignait Messaline. Comme elle, elle pouvait être désormais qualifiée de « Meretrix ». Tullia éprouve une jouissance qu’elle n’a jamais connue, se prête à tout, s’offre à l’ignominie, réclamant toujours davantage d’humiliation, subissant servilement les assauts de brutes qui l’écartèlent, la fouillent, la remplissent.

***

Un incident grave marque cette nuit à Suburre, montrant ainsi les risques que prennent Messaline et Tullia dans ces bas-fonds de Rome.

Quintus et Rufina, les propriétaires de ce lupanar, ont donné pour consignes à Tullia, devenue « Danaé », d’accepter tout ce que voulaient les clients. C’était la règle dans leur lupanar.

Tullia voit entrer un colosse, barbu, hirsute, avec un visage de brute. Il a payé d’avance et un tarif élevé pour attacher la lupa pendant qu’il la possède. Tullia ne se méfie donc pas. Elle s’imagine, pour se rassurer, que Quintus et Rufina connaissent les clients et surveillent. En fait, pour eux, le type, malgré son air patibulaire, a payé rubis sur l’ongle pour disposer de Danaé pendant une heure. C’est ce qui compte à leurs yeux.
La brute entre, referme le rideau derrière lui et se déshabille, exhibant une forte érection. Il prend Tullia par le bras :

• À genoux, salope ! Suce !

Tullia s’exécute. L’homme lui enfonce sa queue dans la bouche, sans ménagement, au point de l’étouffer. Il tient sa tête à deux mains et baise sa bouche. Les larmes coulent des yeux de Tullia. Jamais elle n’a rencontré une telle brutalité.

Très rapidement, au soulagement de Tullia, l’homme l’interrompt. Il la fait se coucher sur la banquette qui sert de lit dans cette cellule sordide et attache solidement les mains et les pieds de la jeune patricienne. Respectueuse des consignes qu’elle a reçues, Tullia ne résiste pas, bien que les liens soient particulièrement serrés, au point de lui faire mal.
L’homme ne lui laisse pas le loisir de protester quand il met sur sa bouche un bâillon. Tullia pensait avoir affaire à un pervers, elle comprend alors qu’il s’agit d’un assassin. Les yeux de Tullia expriment son angoisse, mais, ligotée ainsi, elle ne peut se débattre et se défendre. En un éclair, elle réalise le risque qu’elle a pris en acceptant de venir ici, dans les bas-fonds de Rome. En digne Romaine, elle ne veut pas que cette brute voie la peur dans ses yeux. Elle attend son destin et l’affronte dans les yeux.

• Ma femme, cette putain, m’a trompé et m’a quitté il y a deux mois. Depuis, je me venge sur des filles comme toi !

La brute se couche sur Tullia, la pénètre et la besogne sans ménagements, alors que ses mains se portent sur son joli cou. Tullia, malgré elle, sent monter la jouissance, se disant que son assassin lui aura ainsi offert un ultime orgasme.

***

Quelques minutes auparavant, installée dans une autre cellule voisine, alors qu’elle en terminait avec un client, une autre fille du lupanar, Epicharis, a entrevu l’homme qui vient de rejoindre la cellule de Danaé. Epicharis est un peu plus jeune que Tullia. C’est une jolie brune, d’origine grecque, qui a déjà une longue expérience des lupanars de Suburre. Son maître l’a mise, depuis quelques jours, à disposition de Quintus et Rufina.
Epicharis reconnait immédiatement l’homme : c’est la brute qui l’a agressée il y a un mois environ et à qui elle a miraculeusement échappé. Elle comprend que la nouvelle, cette Danaé amenée ici par Lysisca, est en danger. Expérimentée, sachant que certains clients peuvent être dangereux, Epicharis a toujours près d’elle un poignard. Elle s’en saisit et se précipite, nue, dans la cellule d’à côté et ouvre brutalement le rideau. Son instinct ne l’a pas trompé. La brute baise Tullia et sa main serre le cou de la jeune patricienne. Epicharis se jette sur lui, son couteau à la main :

• Prohibere! Dimiserunt eam mane ! (Arrête ! Lâche-la immédiatement !)
• Je te reconnais, salope ! Tu m’as échappé l’autre jour ! Je vais m’occuper de toi aussi.

La brute se jette sur Epicharis et l’oblige à lâcher son couteau. Elle se défend, griffe, mord mais il va lui faire un mauvais sort, alors que Tullia reprend son souffle, étendue sur le lit.

Dans un ultime effort, Epicharis crie et appelle au secours. Quintus et Décimus se précipitent et parviennent à faire lâcher prise au forcené, qu’ils assomment. Epicharis se relève. Sa préoccupation immédiate est de s’occuper de Tullia, qu’elle détache et à qui elle enlève le bâillon. Alors seulement Tullia se lâche et se réfugie dans les bras d’Epicharis, qui caresse son visage :

• Tu l’as échappé belle. À quelques secondes près, il t’étranglait !

Les cris provoquent l’irruption de Rufina, puis de « Lysisca » et d’autres filles. Messaline est furieuse d’avoir été interrompue en plein dans ses ébats.

• Quintus et Decimus, je croyais que vous étiez là pour assurer notre sécurité ! Et toi, Rufina, comment as-tu pu le laisser entrer ?
• Pardon maîtresse, je m’étais éloigné quelques instants pour un besoin naturel !
• Quant à moi, je ne le connaissais pas. Un autre client lui avait dit qu’il y avait une nouvelle, Danaé, et il voulait en disposer une heure. Il avait versé bien plus que le prix. Il avait seulement dit qu’il voulait l’attacher pendant qu’il la baisait.
• Que ceci ne se reproduise plus, Rufina ! Et maintenant, assez perdu de temps, nous avons encore des hommes à satisfaire. Quant à celui-là, dit-elle à Decimus, fais le nécessaire !
• Compris, maitresse, je m’en occupe !

Decimus, avec l’aide d’autres hommes de main qui avaient accompagné Messaline à Suburre, emportent l’homme hors du lupanar. On imagine qu’il fut, le lendemain, parmi ceux qu’on découvrait chaque matin noyés dans le Tibre.

Rufina renvoie les filles à leurs « occupations ». Epicharis proteste car elle ne l’entend pas de cette oreille. Elle veut rester avec Tullia, qui pleure et se serre dans ses bras, tremblante comme un oiseau.

Messaline est sans pitié :

• Tu as bien fait de renvoyer les filles au travail, je vais m’y remettre aussi. Mais ça vaut pour ces deux-là. Cette petite garce, dit-elle en montrant Tullia, oubliera vite quand un nouveau mâle s’occupera d’elle.

Rufina obtempère, car elle craint Lysisca, sans savoir qui elle est et elle préfère d’ailleurs ne pas savoir.

• Lysisca a raison. Je vous donne un quart d’heure ! Tu es très demandée, Danaé !

Tullia et Epicharis sont seules. Epicharis, pourtant plus jeune que Tullia, se montre plein de tendresse pour la jeune patricienne. Elle a compris, à son visage, à son corps, qu’elle n’est pas de ces bas-fonds. Elle caresse Tullia, dépose un tendre baiser sur ses lèvres :

• Que tu es belle ! Que fais-tu ici ? Comme Lysisca, tu n’es pas de ce monde. Tu es folle d’être venue t’y perdre. Moi, je suis obligée. Je suis une esclave.
• Tu es belle aussi, Epicharis. Tu m’as sauvé. Comment te remercier ? Je t’aiderai à sortir d’ici !
• Je te remercie mais ce sera très difficile. Ce soir, je travaille chez Quintus et Rufina. Mais je fais partie des « prostibulae », ces filles qui travaillent nuit et jour dans les rues de Suburre.

Ne voulant déplaire à Lysisca, Rufina ne laisse pas davantage de temps aux jeunes filles. D’autres hommes se succèdent, jusqu’à l’aube.

A l’aube, Tullia ne revit pas Epicharis, déjà partie. Elle se promet qu’elle retrouvera la jeune esclave grecque et qu’elle la fera sortir de cet enfer. Dès son retour à la Domus, Tullia fait lancer des recherches pour retrouver Epicharis afin de la racheter. En vain, son maître ne veut pas se séparer d’elle et Messaline, sollicitée par Tullia, refusera d’intervenir. Ce n’est que bien plus tard que Tullia retrouvera cette jeune fille à qui elle devait la vie.

Tullia reçoit, à la fin de la nuit, la visite de Decimus, à qui Messaline avait promis qu’il pourrait disposer de la jeune femme. Parole tenue : il fut pour Tullia le dernier amant de la nuit, succédant à beaucoup d’autres, mais qui fut celui avec qui Tullia eut le plus de plaisir.

Pour tous ces hommes, Lysysca, comme «Danaé» ne sont que des instruments de plaisir. Comme il est écrit sur une maison de passes de Pompéi : « Hic ego cum ueni, futui, deinde redei domi » (« Je suis venu ici, j’ai baisé, puis je suis rentré à la maison »)

***

Le retour du groupe vers le Palatin, alors que le jour commence, est silencieux, Messaline, comme Tullia, ne sont manifestement pas repues. Tullia est partagée. D’un côté, elle assume sa conduite, de l’autre, elle a honte de s’être comportée ainsi, sans tenir compte de son rang.

Au cours de la nuit, elle a cessé de compter le nombre d’hommes qui se succédaient, comparable au nombre de partenaires qu’elle avait connu lors de l’orgie à la Domus Tiberianus (voir « (7) : la soirée de Tullia » et « (8) : nuit torride au Palatin »)
Elle n’a pas compté le nombre de Spintriae qu’ont récupéré Rufina et Quintus en fin de nuit. Depuis le règne de Tibère, il est en effet interdit d’utiliser de la monnaie portant l’effigie de l’Empereur dans les lieux de débauche. Inévitablement, cela va toucher les lupanars et le moyen de payer les prostituées. On va donc mettre en place une monnaie spéciale, la spintriae, frappée de positions sexuelles explicites et à l’autre face de la valeur de cette pièce. La tessère spintrienne est un jeton décrivant un symbole ou un acte sexuel qui servait à payer l'entrée dans les lupanars, les prestations demandées et leur durée. Cela permet d’éviter que la prostituée ne reverse pas entièrement ce qu’elle doit au leno, en effet elle ne peut utiliser cette pièce dans le cadre de dépenses conventionnelles, il lui est alors inutile de ne pas tout remettre à son proxénète.
Même si elles viennent s’encanailler dans un sordide lupanar de Suburre, « Lysisca » et « Danaé» ne sont pas des lupa comme les autres.

Une prostituée, équivalent à un objet sexuel, n’avait pas beaucoup de valeur aux yeux des Romains : en général, la fourchette de prix variant entre 2 as et 12 as. Les tarifs de « Lysisca » restent abordables, l’argent n’étant évidemment pas sa motivation et parce que ça se passe à Suburre. « Lysisca » a exigé que les tarifs de « Danaé » soient plus bas que les siens, arguant que Vénus était supérieure à Volupia. Cela a contribué au succès de « Danaé » et a vexé Messaline quand, à l’aube, Quintus et Rufina demandent à « Lysisca » quand « Danaé » revient car elle a rapporté bien plus qu’elle.

***

Tullia ne se soucie pas de remettre sur elle son Pallium, se contenant de porter la tunique translucide en diaphane de Cos. Elle entretient ainsi le désir de Decimus qui la tient par la main, et, souvent, ils s’arrêtent pour s’embrasser. Messaline a un regard noir. Elle n’a pas de problèmes à mettre Tullia à disposition, à condition qu’on le lui demande. Aussi, quand, à l’approche de la Domus Spurii, Tullia propose à Decimus de rester avec elle, Messaline s’y oppose sèchement, tout en disant à Decimus qu’il pourra faire partie des visiteurs qui viennent baiser la Domina.

Il faut dire que, la nuit précédente, Volupia, la déesse « mineure » de la volupté, a osé rivaliser avec Vénus, ce qui ne pouvait que déplaire à Messaline.

Tullia rentre chez elle, accueillie avec beaucoup de mépris par Volusa « l’œil de Lurco », horrifiée par la tenue et l’état de la Domina, qui témoignent de ses débauches de la nuit.
Mais elle doit aussi affronter le regard de Valens et de Parsam, qui n’étant pas au courant, étaient inquiets et n’avaient guère été rassurés par la vindicte de Volusa contre Tullia, qui leur a répondu : « elle est allée faire ce qu’elle est : la putain ! »
Valens ne fait aucun reproche à Tullia. Pas question pour lui d’être en opposition avec l’impératrice. Il dit juste que ce qui s’est passé cette nuit, il a tout fait, depuis des mois, pour l’éviter. Quant à Parsam, il ne cache pas sa colère, allant jusqu’à demander à Tullia si elle a perdu toute dignité et même la raison.

Vexée, Tullia ne fait pas part des sentiments contradictoires qui la traversent :

• J’y suis allée pas seulement pour obéir à l’impératrice ou pour protéger mon père et Lucia. J’y suis allée parce que j’en avais envie. Et vous savez quoi : j’ai beaucoup aimé ça !

Alors que Tullia, épuisée et énervée, gagne sa chambre pour dormir enfin, Parsam dit à Valens qu’il n’a plus rien à faire ici, qu’il désespère de Tullia. Soit elle l’affranchit, soit il demandera à redevenir esclave de Messaline.

Loin de voir en l’Arménien un rival, Valens le calme, en lui expliquant que, malgré les apparences, Tullia n’est pas une seconde Messaline, même si, comme l’impératrice, elle est gouvernée par ses sens. Il réussit à convaincre Parsam que, s’il aime vraiment Tullia, il doit rester à ses côtés.

En apparence, les relations entre Messaline et Tullia semblent être au zénith après cette séance à Suburre. En réalité, le comportement de la jeune patricienne a irrité Messaline qui la perçoit de plus en plus comme une rivale.

En quelques semaines, cette relation va considérablement se dégrader, obligeant Tullia à réagir pour se protéger de menaces qui sont à nouveau sur sa tête.

***

À suivre (15) : « Ruptures »
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Histoire de OlgaT

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Commentaires du récit : Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (14) : Lysisca et Danaé à Suburre

Le 22/10/2022 - 10:38 par OlgaT
Merci Valériane. Et bravo pour tes récits!
Le 22/10/2022 - 10:30 par valeriane
je dis bravo pour tout le travail accompli pour ces récits
Le 22/10/2022 - 10:29 par valeriane
je dis bravo pour tout le travail accompli pour ces récits
Le 16/10/2022 - 20:07 par OlgaT
Merci Micky de suivre pour autant ce récit historique et erotique et de reconnaitre le travail accompli
Le 16/10/2022 - 19:05 par Micky
Toujours épatée par ce travail de recherche, qui rencontre ici de véritables lecteurs érudits... dont je je suis pas.
Le 16/10/2022 - 18:02 par OlgaT
Merci Didier pour cette lecture attentive. Nous avons déjà croisé le personnage de Sylvia dans le chapitre 11 « Venus et Volupia » où j’avais écrit : « C’est Sylvia qui fait tomber la robe de Tullia. Tribade, l’âme damnée de Messaline ne peut s’empêcher de prendre à pleines mains les seins de la jeune patricienne, espérant que l’impératrice lui laisse plus tard l’occasion de s’amuser avec Tullia. » Sylvia est l’âme damnée de Messaline, sa confidente, elle l’accompagne à Suburre. Sylvia est lesbienne, ce qui explique que je n’ai pas prévu dans ce chapitre 14 qu’elle imite « Lysisca » et « Danaé ». Nous retrouverons dans la suite du récit le personnage de Sylvia, laquelle est manifestement très attirée par Tullia. De même nous retrouverons Epicharis. Messaline fait en sorte que Tullia ne puisse retrouver la jeune esclave grecque, car, en effet, elle craint que la jeune prostituée ne puise faire le rapprochement entre Lysisca et Messaline.
Le 16/10/2022 - 11:09 par DBHB24
Olga, ce nouveau commentaire viens en complément de mon premier. Etant curieux par nature, je m'interroge sur quelques points de détails sur ton récit. Tullia, pardon Danaé, arrive à Suburre accompagnée de Sylvia et de Décimus pour sa nuit de débauche... Pour Décimus sont rôle est clair, Messaline, Lysisca plutôt, nous le rappelle bien par ces mots: "Quintus et Decimus, je croyais que vous étiez là pour assurer notre sécurité !" Pour Sylvia, malgré que je ne l'aime guère, tu n'en fait plus du tout allusion, donc je m'interroge à son sujet. Mais que fait donc Sylvia pendant tout le temps où Lysisca et Danaé sont occupées à faire "des passes"? Elle patiente en rongeant son frein? ou elle aussi prend plaisir à se prostituer comme sa maîtresse? Et pour Epicharis l'intrépide prostituée grecque, pourquoi Messaline refuse t'elle d'intervenir pour retrouver celle qui a sauvé d'une mort certaine sa favorite, son amante Tullia? Est-ce pour faire expier Tullia pour les performances de Danaé lors de cette nuit à Suburre? Ou est-ce tout simplement pour que nul autre, que son premier cercle, ne soit au fait que Lysisca et Messaline ne font qu'une? J'espère que nous aurons le plaisir de la retrouver bientôt comme tu l'annonce dans tes écrits. Didier
Le 16/10/2022 - 07:20 par OlgaT
@ Didier, j'ai estimé préférable de citer ces passages des romans d'Alfred Jarry et, plus près de nous, de Jacqueline Dauxois. Ils sont très "parlants" et il n'était pas question de les paraphraser et encore moins de les plagier. De même, il était nécessaire de reprendre des passages des "Satires" de Juvénal, où le poète romain accuse Messaline de s'être transformée en Lysisca pour se prostituer à Suburre. Pourquoi réécrire ce qui a été si bien décrit par d'autres et de façon si érotique? A l'évidence, même si Claude était aveugle ou complaisant, on peut raisonnablement penser que son épouse infidèle n'est pas allée jusque là. Comme je l'ai dit, j'ai pris le parti, pour ce roman, de suivre, contre Messaline, toutes les accusations que les auteurs romains ont adressées à Messaline. La description de Rome, dans l’itinéraire que suit Tullia, depuis sa "Domus" jusque Suburre, fait partie de la méthode que j'ai choisie, à savoir profiter des épisodes de ce roman érotique et historique pour décrire la civilisation les mœurs, les modes de vie, les événements et bien entendu "l'Urbs" et ses quartiers. Je suis ravie que ça te plaise et j'espère que ça plaira à d'autres lecteurs et lectrices. J'en profite pour signaler un nouveau personnage, qui a réellement existé et que nous retrouverons, la belle et courageuse esclave grecque Epicharis.
Le 15/10/2022 - 17:54 par DBHB24
Olga, je te remercie d'avoir confirmer mes intuitions par cette brève réponse. Au-delà de ce récit instructif et enrichissant culturellement, semblant d’ailleurs être à l’amorce d’un grand changement, je tiens à souligner une fois encore toute la qualité apportée dans l’écriture de ce chapitre. En effet, à la lecture de ces lignes, je pressens tout ce travail de préparation documentaire, crédibilisant et enrichissant une fois de plus ton récit. Il nous donne ainsi une vision, une « photographie » réaliste de ce quartier malfamé de Rome et de la prostitution en particulier. En effet, tout y est décrit avec minutie, les tenues, le maquillage, les lieux, l’ambiance, le mode de paiement et les catégories de prostituées, etc… J’ai surtout apprécié dans ton texte l’insertion de ces deux extraits d’ouvrage, explicites en soi, permettant de bien traduire le ressenti de Tullia et la teneur de sa nuit dans ce bordel. Ces figures de styles, c’est mon avis et n’en déplaise peut-être à certains, t’ont « épargnées » ainsi d’écrire une longue suite de scènes de sexe, rébarbative en soi… Félicitations, et continue à nous émerveiller avec cette fabuleuse histoire… Didier
Le 15/10/2022 - 13:13 par OlgaT
@ Didier, tu as bien perçu les menaces qui planent sur Tullia et les intentions de Messafline. C'est bien vu aussi en ce qui concerne le choix de ce pseudo, Danaé
Le 15/10/2022 - 12:50 par DBHB24
Ce chapitre, de par sa luxure et de par sa perversité, est à la hauteur de la noirceur de son lieu "Suburre". Messaline continue donc à jouer, de s'amuser, avec Tullia en repoussant de plus en plus les limites acceptables de la décence pour une matrone de son rang. Entrainée par Lysisca, Tullia, surnommée Danaé, se livre là à la prostitution, pendant une nuit de perdition dans un des bordels de ce quartier romain si malfamé. Loin du monde raffiné de Tullia, Danaé, insatiable de sexe, y trouve néanmoins son compte, en prenant un plaisir certain, parfois même au péril de sa vie... Pourquoi Messaline a-t-elle choisi ce pseudonyme Danaé pour Tullia? Est-ce là une allusion au destin tragique de la mère de Persée, afin rappeler à Tullia que son destin dépend de sa docilité? Pourquoi Lysisca est elle aussi cruelle avec Danaé, ne lui accordant aucuns répits, même après son agression? Que veut faire expier Messaline à Tullia, la rencontre avec Claude? La charmante et brillante Tullia aurait-t-elle fait là de l'ombre à une Messaline égocentrique et jalouse? Tullia devrait commencer à ouvrir les yeux, et mettre fin à cette relation toxique, le ciel étant en train de s'obscurcir pour elle... Est-ce là le thème du prochain chapitre "Ruptures"? Didier

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