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Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (38) : «Les mystères d’Isis»

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Lue : 0 fois - Commentaire(s) : 15 - Histoire postée le 19/06/2023

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RESUME

Les années 64 et 65, marquées par le Grand Incendie de Rome et la persécution des Chrétiens, ont été tragiques pour Tullia, matrone hypersexuelle. Sa magnifique Domus au pied du Palatin a été détruite par l’incendie, et surtout, elle a vu disparaitre tragiquement des êtres chers, comme l’eunuque Parsam, Lucia, son intime depuis l’enfance, l’affranchie Epicharis et le philosophe Sénèque.

Ses amants, Titus, le futur empereur, et le cruel Tigellin, préfet du prétoire, ont réussi à la faire échapper à la folie meurtrière de Néron, en organisant sa fuite vers l’Egypte. Le long voyage sur le « Horus » a été l’occasion pour Tullia de plaisirs sans limites avec le capitaine Cossus et tout son équipage. Début octobre 65, Tullia est à Alexandrie, où elle a été accueillie par Iounmotef, prêtre du culte d’Isis et Osiris, ami de Tigellin.

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Au moment où Tullia arrive à Alexandrie, l’Égypte est sous domination romaine depuis près d’un siècle, depuis la défaite et le suicide de Marc Antoine et de Cléopâtre. L’Égypte est de loin la plus riche des provinces romaines hors de l’Italie, le grenier à blé de Rome, avec une population que l’on estime entre quatre et huit millions d’habitants. L’Égypte est prospère mais régulièrement troublée par les affrontements entre les communautés grecques et juives d’Alexandrie.

Ne voulant pas que les sénateurs puissent contrôler l’Égypte, l’empereur, depuis Auguste, gouverne l’Égypte comme sa propriété personnelle et nomme pour le représenter le préfet d’Égypte. Lors de l’arrivée de Tullia, le poste est vacant depuis la disgrâce, un an auparavant, de Gaius Caecina Tuscus. Tuscus a été exilé parce qu’il a osé se baigner dans des Thermes qu’on avait bâtis pour Néron, en vue du voyage qu’il projette sur les traces de son ancêtre Marc Antoine !

Néron s’intéresse de près à l’Égypte, pas seulement parce qu’elle est essentielle dans le ravitaillement de Rome, mais surtout parce qu’il rêve de devenir un nouvel Alexandre, adoptant de plus en plus la tenue et le comportement d’un monarque oriental. C’est ainsi que Néron a fait introduire dans le calendrier égyptien un mois qui prend le nom de « Neroneios Sebastos ». Il veille à nommer des fidèles au poste de préfet d’Égypte. Il favorise les Égyptiens romanisés comme Tiberius Claudius Balbillus, préfet de 55 à 59. Sur ordre de Néron, Balbillus engage des grands travaux pour désensabler le sphinx de Gizeh. L’empereur se place ainsi comme le favori du Dieu Amon et, aux yeux des Égyptiens, il favorise ainsi les fécondes crues du Nil, s’affichant comme bienfaiteur divin de l’Égypte. L’Égypte est très prospère sous Néron. Pour assurer sa sécurité, l’empereur ordonne que soit préparée une expédition contre Méroé, capitale du royaume de Koush, en Nubie. Les événements de Judée ne permettront pas de réaliser ce projet.

Dans l’urgence, Titus et Tigellin ont envoyé Tullia en Égypte. Compte tenu de l’intérêt que porte Néron au pays des Pharaons, ce n’est pas forcément le meilleur endroit pour échapper au tyran. Tigellin compte cependant sur le puissant clergé d’Isis pour protéger la patricienne.

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Tullia a toujours été fascinée par Alexandrie. Elle a lu en particulier « Geographica », ouvrage dans lequel Strabon d’Amasée (60 avant JC-20 après JC) a décrit l’ensemble du monde alors connu et notamment l’Égypte, dans son Livre XVII.

Avant que le « Horus », le navire qui la transportait, n’arrive à Alexandrie, Tullia a pu admirer le Phare d’Alexandrie, l'une des sept merveilles du monde antique. Le phare est un bâtiment à trois étages, d’une hauteur de 135 mètres. Son rayon de visibilité s'étend sur environ 50 kms. Au sommet du phare se dressait une statue de Zeus, que les Romains ont remplacé par une statue de Poséidon. Une statue d’Isis se trouve devant le phare pour être vue des navigateurs entrant dans le port.

Tullia a voyagé à travers sa lecture de Strabon. Elle découvre Alexandrie, fondée par Alexandre le Grand. Alexandrie est le port le plus important d’Égypte d’où partent les chargements de grain venant de l’intérieur de l’Égypte vers le reste de l’empire et sert ainsi de centre de communications entre l’Égypte et la Méditerranée. Alexandrie est une ville cosmopolite, ornée de toutes les curiosités et de toutes les élégances. Les murs de la ville englobent une superficie de 5,34 kilomètres carrés et la population est d'environ 500.000 à 600.000 habitants, ce qui en fait la seconde ville de l’empire, après Rome. La communauté juive y forme près de 35 % de la population et joue un rôle important dans la vie de la cité. Les conflits entre les communautés culturelles sont fréquents. L’empereur Claude, confronté aux tensions entre Grecs et Juifs, refusa la demande renouvelée de la population d’Alexandrie pour une plus grande autonomie et la création de son propre Sénat.

Tullia est frustrée de ne pas pouvoir visiter ces monuments qui la font rêver, en particulier le tombeau d’Alexandre le Grand et surtout le Mouseîon, « temple des Muses » ou Musée, construit sous Ptolémée Ier, l'un des plus importants centres intellectuels du monde hellénistique, qui comprend la fameuse Bibliothèque. Mais les consignes de Tigellin à l’intention de son ami Iounmotef sont claires : pour sa sécurité, Tullia doit demeurer le moins longtemps possible à Alexandrie. Elle a eu interdiction de se rendre en ville jusqu’à l’arrivée d’Iounmotef. C’est de nuit, soigneusement voilée, que la patricienne a quitté le « Horus ».

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Tullia va passer sa première année en Égypte à l’Iseum, le sanctuaire d’Isis, au cœur du delta du Nil, dans l'antique Isiopolis, la « Ville d'Isis », à proximité de Bousiris. Ce temple est le plus important sanctuaire d’Isis en Basse-Égypte. C’est un édifice entièrement bâti en pierres granitiques. Les dimensions du temple sont de 100 mètres de long sur 60 mètres de large. Le sanctuaire est précédé d'un pronaos (ou salle hypostyle) d'une dizaine de colonnes d’un diamètre d’un mètre cinquante, avec un pylône d'entrée monumental. Le temple et ses dépendances, administration et entrepôts sont enserrés dans une vaste enceinte, construite en brique crue. Le temple a commencé à décliner après le règne de Ptolémée III, après un séisme, mais le culte y est toujours célébré.

Le commentaire que fait Tullia est en soit un programme :

• Si nous pouvons imaginer le delta luxuriant, vert et fertile comme le triangle pubien de la Déesse, Isiopolis pourrait alors être son clitoris sacré.
Le prêtre sourit de l’audace de la Romaine :
• Je vois, Domina, que tu es prête à être initiée aux plus grands mystères d’Isis. Tigellin a bien fait de te recommander à la protection de la Déesse !

Pour pouvoir rester dans l’enceinte du Temple, Tullia va accepter de s’initier au culte d’Isis et de ses mystères. Abreuvée de philosophie grecque et latine, Tullia a toujours été assez distante envers la religion romaine, sans la renier pour des raisons de convenance. Pomponia lui a fait connaître la nouvelle religion chrétienne où Tullia se retrouve dans l’amour du prochain, le pardon, l’espérance d’une vie éternelle. Pour autant, même après avoir rencontré Paul de Tarse ou avoir été emprisonnée et malmenée au moment de la persécution de Néron (voir respectivement les chapitres 33 et 36), Tullia n’a toujours pas demandé le baptême, heurtée par le moralisme de la nouvelle religion, qui condamne sans appel son mode de vie.

Le culte d’Isis a longtemps été considéré comme sulfureux chez les Romains. La reine Cléopâtre VII se lia étroitement à la déesse Isis, allant même jusqu'à clamer être sa manifestation sur Terre. Lorsqu’avec l'aide de Marc Antoine, elle défia l'autorité d'Octavien, le futur Auguste, le culte d'Isis devint un symbole de corruption étrangère. Auguste tenta d’interdire l'adoration d'Isis à Rome.

Le culte d'Isis regagne Rome au premier siècle de notre ère. Le grand temple d'Isis et de Sérapis installé à proximité du Champ de Mars à Rome devient un important centre religieux. Le culte d'Isis prend de l'ampleur. La diffusion de la croyance se réalise à partir de grands centres urbains comme Puteoli ou Pompéi. De nombreux Romains sont tentés par cette religion à mystères, c’est-à-dire comportant, entre autres, des cérémonies secrètes réservées à un petit nombre d’élus. L'implication dans ces sectes est hautement confidentielle. Tigellin, suite à sa rencontre en Grèce avec Iounmotef, en est l’un des adeptes.

En s'initiant aux mystères isiaques, le néophyte acquiert le salut et une nouvelle vie. Tullia va, elle aussi, adhérer au culte de la déesse de l’amour et de la fécondité, qui est aussi la Mère des Douleurs, celle qui a éprouvé la souffrance de voir mourir Osiris, celui qu'elle aime et qu’elle a ramené du monde des morts. Tullia, marquée par la perte d’êtres aimés comme Vettius Valens, Parsam, Lucia, Epicharis et Sénèque, a envie de croire en ce message d’espoir. Les messages d’Isis répondent à son état d’esprit du moment, marqué par les drames qu’elle vient de vivre.

La rencontre des cultures grecques et égyptiennes durant la période ptolémaïque a donc donné naissance aux Mystères d'Isis, un culte de la déesse basé sur des événements festifs publics et sur des cérémoniels plus confidentiels. Ces derniers ne sont accessibles qu'aux individus ayant entrepris un enseignement spirituel inauguré par une initiation aux mythes et symboles de la croyance en Isis, durant des épreuves, nocturnes et secrètes, tenues dans l'enceinte des temples isiaques.

Iounmotef et ses collègues font découvrir à Tullia l’Iseum. Ces prêtres vêtus de lin, au crâne rasé, végétariens et chastes, se proclament détenteurs des secrets de l'univers. Dans le temple, Tullia découvre une statue d'Isis, le visage caché sous un châle que l'initié soulève tel un époux le jour des noces lorsque se présente à lui son épouse voilée, le dévoilement signifiant la découverte des mystères cachés. Le soulèvement de la robe et le dévoilement du sexe féminin d'Isis est un motif mythique et iconographique attesté en Égypte. Une autre statue montre la déesse vêtue d'une fine tunique, le chiton et d'un lourd manteau à franges, l'himation dont les extrémités sont nouées entre les seins. Peut-on imaginer plus belle métaphore de l’érotisme que cette figure garante d’éternité ? Jamais sans doute un mythe n’avait aussi bien exprimé le puissant attrait d’une femme.

Le culte d’Isis attirait particulièrement les femmes. Elle était spécialement honorée par les prostituées et Juvénal la traite d’entremetteuse. Tullia avait appris, par Tigellin, que sa chère Epicharis, ancienne prostituée de Suburre, était une fidèle d’Isis et qu’elle fréquentait le temple de la déesse à Puteoli.

Qu’enseignait-on dans les initiations au culte d’Isis ? Ce qui est propre à ce culte, c’est l’importance donnée à la femme, la déesse ayant complètement éclipsé son époux Osiris. Les initiées d’Isis cherchaient une émancipation par l’amour. Les amantes de Properce (Cynthia), de Tibulle (Délie) et d’Ovide (Corinne) étaient toutes trois ferventes adoratrices d’Isis. Tullia, réfugiée en Égypte, ne pouvait que se retrouver dans ce culte qui préconisait l’égalité des sexes et la libération par l’amour.

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Tullia va patiemment s’initier aux mystères d’Isis. Son séjour à Isiopolis est une épreuve, car rien ne détourne Iounmotef et ses collègues de leur chasteté. Pour l’hypersexuelle qu’est Tullia, ce « sevrage » est brutal, surtout après ce qu’elle a vécu au cours de sa traversée sur l’Horus. Tullia est traitée avec tous les honneurs et le plus grand respect. Sa chasteté imposée est pour elle une souffrance, qu’elle ne parvient pas à apaiser avec les servantes du temple, qui se sont imposées les mêmes vœux. Iounmotef, à qui Tigellin n’a rien caché au sujet de Tullia, sait ce que cela représente pour elle. Cela fait partie de l’initiation. Dès ce moment, le prêtre pense à la prostitution sacrée qui est pratiquée dans les temples de Coptos et de Panopolis. Mais il s’agit d’un niveau d’initiation aux mystères d’Isis que Tullia n’a pas encore atteint.

• Ma fille, je sais combien est dure pour toi cette phase d’initiation aux mystères d’Isis. C’est un passage obligé. Et c’est indispensable pour que tu sois accueillie ici.

Tullia croit devenir folle. Elle a une envie irrépressible de baiser, peu importe l’âge, le statut social ou l’apparence physique du mâle qui la prend. Tullia est tentée de sortir du temple, de fuir, de regagner Alexandrie. Elle pense à rejoindre le quartier des prostituées, redevenant, 20 après, la Danaé qui avait accompagné Messaline à Suburre. Quand elle reprend ses esprits, Tullia comprend que c’est une folie. En cours de route, elle peut être vendue comme esclave ou tomber entre les mains de lenistes, de souteneurs, qui l’exploiteront, comme l’avait été sa chère Epicharis. Elle ne veut pas non plus tromper la confiance de Iounmotef et de ses collègues, qui, en l’accueillant, se sont mis en danger car elle a été frappée de proscription par l’empereur.

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Tullia reçoit des missives de Titus, qui la met au courant de la situation politique à Rome, où Néron est de plus en plus hors de contrôle. La répression de tous ceux qui, de près et de loin, sont soupçonnés d’avoir soutenu la conspiration de Pison, se poursuit. Néron fait également accélérer les travaux de la Domus Aurea, la confiscation de l’ancienne propriété de Tullia au pied du Palatin ayant levé un grand obstacle. Après la mort de Poppée, Néron va essayer de se remarier à Claudia Antonia, la fille de Claude et d'Aelia Paetina. Comme Antonia refuse, n’oubliant pas que Néron a fait assassiner son mari Faustus Sulla, Néron la fait tuer sous prétexte qu'elle fomentait un complot. Elle était sa dernière proche parente. Tullia est horrifiée, car Antonia avait le même âge qu’elle, et leurs pères respectifs étaient de proches amis. Néron se tourne alors vers Statilia Messalina, alors âgée de 31 ans. Vestinus, son mari, est forcé à se suicider et Néron épouse Statilia Messalina en mai 66. Statilia Messalina avait été l’amante de Néron du vivant de Poppée. Si cette dernière, jalouse de son emprise sur Néron, ne l'a pas fait tuer, c'est parce qu'elle ne représentait pas une menace. Elle n'était pas vraiment ambitieuse mais faisait partie des « coquettes » de la haute société romaine. Elle avait d’ailleurs été une des participantes de l’orgie organisée par Tullia lors de la Bona Dea en décembre 54 (voir chapitre 26).

Dans ses lettres à Tullia, Titus multiplie les messages d’amour. Il lui dit combien elle lui manque, combien il a envie d’elle. Il va même jusqu’à écrire qu’à son retour, il est décidé à faire d’elle son épouse. Titus ne se doute pas que ces mots accroissent la frustration de Tullia, qui, depuis qu’elle est nubile, ne s’est jamais autant masturbé de sa vie. Ses doigts ne suffisent plus à Tullia. Il lui faut autre chose, qui la soulage davantage.

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Tullia va trouver un apaisement inattendu grâce au concombre. Né dans le nord de l’Inde, le concombre s’est très tôt propagé vers la Chine et vers le Moyen-Orient. Il est cultivé sur les bords du Nil par les Égyptiens, qui en consomment beaucoup, et le font figurer parmi les offrandes destinées à leurs dieux.

Tullia va chercher à récupérer des concombres qui soient le plus volumineux et longs possibles. Pour sa première tentative, elle va en trouver un qui fait un pied (soit près de 30 centimètres) en longueur et trois doigts (5 centimètres) de diamètre, soit un engin assez monstrueux, qui lui rappelle « Memnon », le gode en ivoire qu’elle avait hérité de Messaline. Tullia porte sa main à son entre-jambe, et se caresse doucement. Tullia se touche, sa chatte est déjà humide. Sa main monte et descend sur sa fente qui commence à s'humidifier. Ses doigts cherchent le clito et le roulent longuement, le bouton gonfle a vue d’œil ; il est devenu très gros, Tullia le presse et le branle doucement. Ses râles deviennent bruyants. Tullia prend alors dans sa main le monstrueux légume. Elle sent la grosseur. Elle en a trop envie, force tout ce qu’il faut, quitte à avoir un peu mal. Tullia écarte les jambes. Elle fait glisser sur sa fente le concombre. Lorsqu'elle juge qu'il est bien positionné, elle pousse pour le faire pénétrer, le rentre dans son vagin.

Quand le concombre rentre, d’abord elle a mal quand son sexe s’élargit. Le légume s'enfonce, elle a la bouche ouverte pendant toute la pénétration, et les yeux fermés. L'engin est au trois quarts dans sa chatte, elle commence à faire de nombreux vas et viens, gémit de plus de plus en plus fort. Elle enfonce le légume encore plus profond, au fond, le fait aller et venir. Tullia sent son sexe se refermer sur le légume. Tullia ouvre la bouche toute grande. Elle râle comme un animal prit au piège et jouit en grognant. Elle ralentit un peu, mais à chaque fois elle enfonce le légume profondément. Tullia ne cesse de râler et tourne le légume dans la chatte. Elle jouit comme une bête pour la seconde fois. Elle se ramone le plus profondément qu'elle peut. Tullia augmente le rythme et reprend ses râles. Elle s'évertue à se faire gueuler en se godant sauvagement. Le légume entre et ressort à vive allure, la chatte de Tullia est tellement trempée et béante qu’il s'enfonce bien profond dans son conduit dilaté.

Tullia délire et dit des mots incompréhensifs :
• Oui, non, encore, assez, non, oui, plus fort !!!!! Oh que c’est bon !!!!

Tullia continue ses mouvements jusqu’au moment où elle éclate dans un immense plaisir. Elle ferme les yeux et s’imagine que c’est Titus qui la baise. Tullia se cabre, secouée de spasmes, hurle de jouissance en giclant.

Tullia a encore envie de jouir. Elle se met en levrette, pose un autre concombre, un peu moins grand sur l’anus et pousse jusqu’à ce qu’il entre dans son fondement. Elle le garde dans son cul un bon moment, et le fait entrer et sortir sans arrêt. Elle ne peut tenir très longtemps et jouit encore. Tullia, comme si elle s’adressait à un amant :

• Encore !

Tullia a enfin trouvé une solution de substitution qui lui permet de surmonter cette chasteté forcée qui la frustre tant.

***

Le poste de préfet d’Egypte est vacant depuis la disgrâce de Tuscus, près de deux ans auparavant. Comme l’espérait Titus, Néron nomme, en mai 66, Tiberius Julius Alexander. Tibère Alexander a, lors de sa nomination, près de 50 ans et déjà derrière lui une longue carrière politique et militaire, en tant que membre de l’ordre équestre. Il est le fils de l’alabarque Caius Julius Alexander, contrôleur général des douanes en Égypte, réputée être le Juif le plus riche d’Alexandrie. Alexander était un proche ami de l’empereur Claude et il était citoyen romain, comme le seront ses fils Tibère et Marc, le premier mari de la reine Bérénice.

Tibère Alexander fut d’abord sous-préfet (épistratège) de Thébaïde en 42, une des subdivisions de l’Égypte romaine. Il fut ensuite été Procurateur de Judée de 46 à 48. À partir de cette date, Tibère Alexander poursuit une carrière militaire. Il sert en Germanie inférieure, sous les ordres du général Cnaeus Domitius Corbulo (7-67) et reste en Germanie après le départ de Corbulon en 52. C’est en tant que légat de la XVème légion que Tibère Alexander fait la connaissance d’un jeune Tribun, Titus, qui lui est recommandé par un autre proche de Corbulon, Pline l’ancien. Une profonde amitié nait entre les deux hommes. En 62, Tibère Alexander est appelé auprès de Corbulon pour combattre les Parthes. En 66, Tibère Alexander escorte le roi d'Arménie, Tiridate, jusqu'à Rome, pour que ce dernier soit couronné par Néron.

En le nommant au poste prestigieux de préfet d’Egypte, Néron récompense un parcours exemplaire. D’origine juive, hellénisé et citoyen romain, Tibère Alexander profite du penchant hellénophile de Néron ainsi que de sa connaissance de l’Égypte. Néron renouvelle ce qu’il avait fait, quelques années auparavant, quand il avait nommé Balbillus, à savoir un préfet natif d’Egypte et capable de ramener le calme à Alexandrie entre les communautés grecques et juives.

Avant de partir prendre ses nouvelles fonctions, Tibère Alexander rencontre son ami Titus, qu’il n’a plus revu depuis quatre ans. Titus lui avait déjà parlé de Tullia. Tibère n’ignore donc rien des relations entre son ami et la patricienne. Titus lui demande de protéger Tullia, actuellement réfugiée auprès du clergé d’Isis.

• Tu me demandes beaucoup : protéger une femme dont l’exécution a été ordonnée par l’empereur et dont la tête est mise à prix !
• L’Égypte est loin. Néron finira par oublier. Il faut gagner du temps.
• Néron a fait une promesse à Poppée sur son lit de mort. Je crains qu’il ne pardonne pas à cette femme. Mais tu es mon ami et tu peux compter sur moi.
• Ma reconnaissance sera éternelle. As-tu entendu parler de la réputation de Tullia ?
• Cette réputation est connue ! Tullia est très belle et très sensuelle.
• Tiberius, Tullia est à moi. Ses besoins sont immenses. J’ai appris que, lors du voyage entre Puteoli et Alexandrie, elle a baisé avec tout l’équipage. C’est pourquoi, puisqu’elle sera sous ta protection, tu pourras disposer d’elle autant que tu le souhaites. Dans la lettre que je te remets à son intention, je l’informe. Elle m’obéira bien entendu. Tu verras, elle est exceptionnelle !
• Connaissant ta réputation, cher Titus, je n’en doute pas ! Tu sais que j’apprécie également les jolies femmes. Je prendrai soin de ta Tullia jusqu’à ce que tu puisses la récupérer.

***

Tibère Alexander arrive à Alexandrie en septembre 66. Il commence son mandat à un moment de grande tension avec la communauté juive. Les événements de Judée, où la révolte vient d’éclater, provoquent de graves troubles entre les Grecs et les Juifs d’Alexandrie. Tibère Alexander envoie des médiateurs et appelle au calme les Juifs, menaçant d’utiliser les légions romaines si les violences ne cessent pas. Tibère Alexander met alors sa menace à exécution : deux légions et deux mille auxiliaires libyens sont envoyés dans Alexandrie dévaster le quartier juif du Delta où ils massacrent, pillent et incendient les maisons, faisant, selon l’historien Flavius Josèphe, cinquante mille victimes.

Ayant ainsi rétabli, brutalement, l’ordre à Alexandrie, Tibère Alexander peut songer à l’autre mission qui lui a été confiée, par son ami Titus : s’occuper de Tullia. Grand amateur de jolies femmes, il a bien l’intention de profiter de celle que Titus a « mis à sa disposition ». Pour autant Tibère Alexander se méfie. Il sait que Néron a de nombreux espions en Égypte et il se rappelle que son prédécesseur a été « remercié » pour une futilité. Il n’est donc pas question d’accueillir la proscrite au Palais du préfet, ni dans aucune de ses résidences publiques ou privées. Tibère Alexander est un homme plein de ressources et va trouver une solution pratique et discrète.

Tullia reçoit à Isiopolis un messager de la part du préfet Tibère Alexander. Il l’informe qu’il est un ami de Titus et a, de la part de celui-ci, une missive pour la patricienne. Il lui ordonne de suivre une escorte, qui doit la conduire à Canope, ville située sur la branche la plus à l’ouest du delta, à 22 miles (32 kilomètres) au Nord-est d’Alexandrie. Elle sera hébergée par Matthias, un ami intime du préfet, issu comme lui de la communauté juive. Tullia, qui ne supporte plus d’être enfermée à Isiopolis, prend le risque de faire confiance, alors que le Préfet a été nommé par Néron et que son devoir est de l’arrêter et de la livrer à la « justice » de l’empereur.

Tullia est reçue par Matthias avec tous les honneurs. Il met à sa disposition des servantes et de vastes appartements. Tullia, toujours en manque malgré l’usage intensif des concombres, tente de séduire Matthias. Elle comprend très vite, au vu des mignons qui l’entourent, que son hôte ne s’intéresse pas à elle. Tullia doit patienter quelques jours avant que Tibère Alexander ne vienne incognito chez Matthias pour rencontrer enfin la fameuse Tullia. Il y a d’abord un instant de silence. Les deux protagonistes se jaugent. Tullia observe le préfet. Avec ses muscles, ses cicatrices que ne peut cacher une légère barbe plus grecque que romaine, c’est un soldat. Et la façon dont il la dévisage est sans ambigüité. Pour lui, Tullia est une proie. Cela suffit à réveiller les sens de Tullia. Elle sent que son intimité est trempée, que les pointes de ses seins se dressent, alors qu’elle a choisi de ne porter qu’une tunique assez translucide sous son pallium.

Tullia ne s’est pas trompée sur les pensées de Tibère Alexander, qui se dit que cette patricienne est encore plus sulfureuse qu’il ne l’avait imaginé. Tibère déshabille Tullia du regard. Il connait son âge, 36 ans, un âge élevé pour cette époque. Et pourtant, elle est toujours aussi belle et aussi désirable. Cette femme, se dit Tibère, est à celui qui la prend et la baise comme elle aime. Titus lui a donné son accord, mais de toute façon, une telle femme il ne s’en serait pas privé ! Et on verra s’il la restituera à Titus.

• Ave, Domina. Mon ami Titus m’a chargé de te remettre ce parchemin.

Tullia prend connaissance du message de Titus, qui lui donne les dernières informations de Rome. Néron a décidé de faire un voyage en Orient, en commençant par la Grèce. Les troubles à Césarée se sont transformés en insurrection juive en Palestine. Le gouverneur de Syrie, Cestius Gallus n’a pas réussi à rétablir l’autorité de Rome. Titus espère que Néron, qui se méfie des ambitions du général Corbulon, se décide à rappeler son chef militaire le plus capable, Vespasien. Et dans ce cas, Titus accompagnera son père. Il espère ainsi se rapprocher de l’Égypte et retrouver celle qu’il appelle sa femme. La lettre de Titus contient aussi des déclarations d’amour envers Tullia, mais aussi des passages plus crus, où il exprime ses désirs. Il lui dit qu’il a appris ce qui s’est passé pendant le voyage entre Putéoli et Alexandrie :

• Ainsi, ma louve, pendant la traversée, tu as baisé avec tout l’équipage du « Horus ». J’aurais voulu voir ça ! Ça me manque de te voir jouir. Mon père avait raison quand il disait que tu serais capable de satisfaire toute une légion !

Les mots de Titus accroissent encore la tension érotique de Tullia. Le dernier passage est sans ambigüité :

• Comme tu es à moi, je fais de toi ce que je veux. Bien sûr, je préfère être témoin de tes plaisirs, mais je vais imaginer tout ce que Tibère Alexander va faire de toi. Ayant participé avec lui à de nombreuses orgies, je sais qu’il saura s’occuper de toi.

Titus termine en énumérant les endroits du corps de Tullia qu’il rêve de caresser et d’embrasser. Le visage de Tullia, ses yeux voilés, expriment son excitation. Tibère Alexander est lui aussi impatient.

• Je connais le contenu de cette lettre. Titus l’a écrite en ma présence. Tu es d’accord avec ce qu’il a dit ?
• Titus est mon homme depuis plus de dix ans. Je l’aime. Je suis sa chose, son esclave. Il peut disposer de moi comme il l’entend. Il me prête à toi, je fais ce qu’il a décidé. Isis l’a voulu ainsi.
• Le capitaine de l’Horus, Cossus, a raconté à Tigellin et à Titus ce qui s’est passé pendant ce voyage. C’est fascinant !
• Ça restera mon plus fort souvenir érotique ! Il est vrai que, depuis, mon initiation aux mystères d’Isis, est passée par une totale abstinence. Et même si je me suis débrouillée pour me faire jouir autrement, autant te dire que je suis en manque.

Tullia fait tomber sa tunique :

• Je n’ai jamais eu besoin de demander à un homme de s’occuper de moi !
• Et tu n’en n’auras pas besoin avec moi ! Viens sur ce lit, tend ta croupe, je vais te saillir comme tu en as envie.

Et, en effet, Tibère Alexander est à la hauteur des attentes de Tullia. Après une si longue abstinence, elle n’attend pas de préliminaires, de caresses, de tendresse. Elle veut baiser, point ! Et c’est pour Tullia une véritable délivrance quand le préfet d’Egypte s’enfonce en elle et commence un coït brutal, presqu’animal. Il a compris que c’est ce dont cette femme a besoin à cet instant. Tullia retrouve immédiatement ses sensations et va enchaîner les orgasmes, alors que les couilles lourdes tapent contre ses fesses. Tibère Alexander ne cesse d’accélérer le rythme. Il la baise, sans ménagement. Tullia en délire de plaisir :

• Oh oui, vas-y ! Encore ! Oui, comme ça ! Comme ça m’a manqué !
• Je vais te démonter ! Prends ça, petite putain !

Quand les amants se sont enfin apaisés, Tibère Alexander explique à Tullia ce qu’il a prévu pour elle. Il serait trop dangereux qu’ils soient ensemble au Palais du préfet ou qu’elle soit hébergée dans tout autre bâtiment officiel et pas davantage à Alexandrie, où elle ne peut toujours pas se rendre. Tibère joue sa tête dans cette histoire.

• En t’installant ici, à Canope, à proximité d’Alexandrie, je te visiterai à chaque fois que je le pourrai. Quant à l’envie, ma motivation est sans limites. Tu seras ma putain. Titus n’avait pas exagéré ta réputation. Mon ami Matthias est comme un frère pour moi. Comme moi, tu peux lui faire toute confiance. De plus, vues ses préférences, il ne t’importunera pas !
• Ça, j’avais remarqué. C’est dommage, car j’ai peur de m’ennuyer en ton absence !
• Tu es insatiable ! Sois rassurée, j’y ai songé. Matthias mettra à ta disposition ses esclaves, parmi lesquels certains sont de véritables étalons, venus de Nubie et de la lointaine Éthiopie. La grande Cléopâtre raffolait de ces hommes.
• Je comprends que je ne manquerai de rien, en particulier de tes étreintes, que je serai traitée comme une reine, tout en étant assignée à résidence dans cette demeure.
• Nous n’avons pas le choix, il faut patienter tant que la colère de Néron n’est pas retombée. Admets toutefois que c’est un sort plus agréable que l’austère temple d’Isiopolis ou la prison Mamertine ! Je sais aussi que tu es une passionnée de lecture. Tu me feras connaître tes envies et tu auras tout ce que tu souhaites. Alexandrie est le cœur culturel de l’empire !

***

Tullia va vivre près de trois années à Canope. Ses journées sont occupées par la lecture. L’immense demeure du riche Matthias dispose de thermes privés et d’une piscine qui n’a rien à envier à celle des villas de Baïes ou celle de Poppée à Oplontis. Tullia s’y baigne nue, avant de baiser avec les esclaves de Matthias. Tibère Alexander prend garde à ce que sa liaison ne soit pas découverte et prend donc soin d’être discret dans ses escapades à Canope. Tullia se console dans les bras des esclaves que Matthias met à sa disposition.

Tullia ne manque de rien, y compris en ce qui concerne sa libido si exigeante. Matthias y pourvoit en lui fournissant de véritables étalons. Pourtant, elle se sent dans une prison dorée, frustrée surtout de ne pas pouvoir profiter de cette ville d’Alexandrie qui la fascine tant. Matthias est chargé de veiller à sa sécurité, même si, pour Tullia, il est une sorte de geôlier. Pourtant, il fait tout ce qu’il peut pour la distraire, lui faisant visiter les nombreux sites qui, dans le Delta, ont marqué la longue histoire de l’Égypte. Sept branches du Nil innervent la Basse-Égypte, avec des villes qui se développent, déclinent et disparaissent en fonction de la navigation et de l’ensablement. C’est ainsi que Tullia visite les anciennes capitales des pharaons :

- sur la branche canopique, l’ancienne capitale Saïs, ses écoles et ses bibliothèques abritées dans ses sanctuaires. La ville a aussi un temple d'Isis, où se trouve l'inscription à l'origine de la légende du Voile d'Isis : « Je suis tout ce qui fut, ce qui est, ce qui sera et aucun mortel n’a encore osé soulever mon voile » ; lors de ce voyage, Tullia découvrira également à l’embouchure de cette branche du Delta le port grec de Naucratis, en déclin depuis la fondation d’Alexandrie.
- sur la branche tanitique, la Ville de Tanis, encore embellie par les souverains lagides.
- Péluse, sur la branche pélusiaque, porte d’entrée de l’Egypte, célèbre pour son temple de Zeus.

Tullia reçoit peu de lettres de Titus, depuis qu’il lui a annoncé, en 67, qu’il accompagne, en tant que légat de la XVème légion Apollinaris, son père Vespasien, envoyé en Palestine à la tête de trois légions, pour réprimer la révolte juive. Titus va confirmer ses talents militaires et prendre une part décisive dans la campagne de Galilée. C’est dès ce moment-là que Titus fait la connaissance de la reine Bérénice, sœur d’Hérode Agrippa II et ancienne belle-sœur de Tibère Alexander. Titus tombe amoureux de la belle princesse juive. Il confirme à nouveau son attirance envers les femmes mures, plus âgées que lui, Bérénice ayant environ deux ans de plus que Tullia. Dès ce moment, Titus veut à la fois Bérénice et Tullia. Celle-ci va ignorer, pendant deux années, la liaison de Titus et de Bérénice. Tibère Alexander, qui en a connaissance, se garde bien de l’en informer.

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Tibère Alexander tient Tullia informée de l’évolution de la situation à Rome. En septembre 66, Néron, accompagné de Statilia Messalina et de Tigellin, entreprend un voyage de plus d'un an en Grèce, où il multiplie les démonstrations de ses « talents artistiques ».

Néron empêche quiconque de sortir de l'amphithéâtre lorsqu'il déclame ses propres textes. Certains spectateurs se font passer pour morts pour s'échapper tant ils sont las d'écouter et d'applaudir. Vespasien accompagne Néron en Grèce, mais, appréciant peu les arts et les artistes, il tombe en disgrâce pour s'être endormi pendant que ce prince chantait ! Exclu, non seulement de la cour, mais encore des réceptions publiques, il craint pour sa vie. Néron le nommera pourtant pour conduire la guerre de Judée, poste que personne ne voulait. On comprend que Vespasien était inquiet, alors que Néron a contraint au suicide le glorieux général Corbulon, accusé de complot. À son arrivée à Corinthe, les messagers de Néron rencontrent Corbulon et lui ordonnent de se suicider, ordre auquel il obéit. Corbulon, pensant qu'il allait être exécuté, a pris les devants.

Exalté par l’accueil que lui ont réservé les Grecs, Néron veut poursuivre sa tournée triomphale en Orient, en visitant l’Arménie et l’Egypte, sur les pas d’Alexandre et de Marc Antoine. C’est une nouvelle qui effraie Tibère Alexander, qui envisage le transfert de Tullia vers le sud du pays, voir en Nubie.

À Rome, Néron a confié le gouvernement à son affranchi Helius et à l’autre Préfet du Prétoire, Nymphidius Sabinus, qui intrigue pour obtenir le soutien des gardes prétoriens et des sénateurs. Néron est maintenant détesté non seulement de l’aristocratie, mais également du peuple. Ses statues sont profanées. Son goût du luxe, son projet fou de Domus Aurea ont vidé les caisses de l’État et, pour les remplir, il augmente les impôts, intensifie les spoliations et retarde le paiement de la solde des militaires. Helius réussit à le convaincre de renoncer à poursuivre son voyage en Orient et de rentrer à Rome. De retour en janvier 68, Néron trouve une atmosphère glaciale. Vindex, gouverneur de la Gaule lyonnaise, se révolte. Vindex sera éliminé. Galba, autrefois fidèle serviteur, proconsul en Hispanie, apprend que Néron veut l’éliminer également. Il se révolte à son tour et ne reconnait plus le pouvoir de Néron. Il obtient l’appui de ses collègues de Lusitanie, Othon, l’ex-mari de Poppée, et aussi de Lucius Clodius Macer, légat de la légion III Augusta en Afrique, qui cesse d'envoyer du blé à Rome. Nymphidius Sabinus corrompt la garde impériale, qui se retourne contre Néron sur la promesse d'une récompense financière de Galba. Il convainc l’empereur qu’il est abandonné de tous. Néron se réfugie dans la maison de campagne de Phaon, son fidèle affranchi. Peu avant de mourir il répète : « Quel grand artiste périt avec moi ! » (« Qualis artifex pereo »). Il apprend qu'il a été déclaré ennemi public. En entendant les cavaliers venus se saisir de lui, il se poignarde à la gorge le 9 juin 68, aidé de son secrétaire Épaphrodite. Églogue et Alexandrie, ses nourrices, ainsi que la fidèle Claudia Acté, son ancienne concubine, réunissent 200 000 sesterces pour ses obsèques.

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Rome va connaitre une guerre civile, l’année des quatre empereurs, successivement Galba, jusque janvier 69, Othon jusqu’avril, puis, jusque décembre, Aulus Vitellius, le fils de l’ancien courtisan de Messaline et d’Agrippine, à qui s’opposera Vespasien.

Tigellin, malade, n’a pas pu s’opposer à Nymphidius et empêcher la chute de Néron. Nymphidius est éliminé par les prétoriens avant même l’arrivée de Galba à Rome. Quant à Tigellin, il se place sous la protection de Titus Vinius, un proche du nouvel empereur, dont il avait naguère sauvé la fille. La gratitude de l'influent Titus Vinius, confortée par quelques dons d'argent, s'avère efficace puisque Galba refuse de livrer la tête de l'ancien préfet du prétoire à la foule qui la lui réclame. Tigellin, qui avait tenté de se faire oublier en se retirant dans la cité thermale de Sinuessa, dans le Latium, n'a plus de protecteurs pour défendre sa cause. Il reçoit au début de l'année 69 une lettre du nouvel empereur, Othon, lui intimant de se suicider. Après avoir, en vain, tenté de soudoyer le messager, Tigellin met fin à ses jours en se tranchant la gorge.

Tullia apprend ces événements avec des sentiments mitigés. La mort de Néron devrait entrainer la levée de sa proscription, mais il il faut attendre la fin de la guerre civile. Tullia ne regrette pas le tyran sanguinaire, responsable de la mort de tant de ses proches, Lucia, Parsam, Epicharis, Sénèque. Mais elle n’oublie pas non plus le jeune homme qu’elle avait initié aux plaisirs de la chair et dont les premières années de règne furent bénéfiques pour Rome. Quant à Tigellin, il a été le complice actif des crimes de Néron, mais il a toujours été le protecteur de Tullia.

Tibère Alexander reste prudent envers les événements de Rome. Jusqu’en juin 69, Tullia reste à Canope, sa condamnation n‘étant toujours pas levée. Tibère reste en fonction et publie, en juillet 68, un décret pour protéger les pauvres contre la fiscalité usurière. La mort de Néron n’efface en effet pas immédiatement la proscription qui frappe Tullia. Galba, arrivé à Rome en octobre 68, n’a qu’une seule préoccupation : redresser la situation financière de l’empire. Son avarice va très vite le faire détester. Il n’est pas question pour lui de revenir sur les condamnations prononcées par Néron, car il faudrait restituer ce qui a été confisqué. C’est le cas pour Tullia s’agissant des mines d’argent en Hispanie, héritées de Lurco, et de sa propriété au pied du Palatin.

Othon, quant à lui, n’a jamais cessé d’aimer Poppée. Il a eu connaissance de la haine que l’impératrice vouait à Tullia, cela lui suffit pour continuer à poursuivre la patricienne. Quant à Aulus Vitellius, son père Lucius lui avait dit tout le mal qu’il pensait de Tullia, à qui il n’avait pardonné d’avoir été humilié lors d’une orgie de Messaline (voir chapitre (7) : la soirée de Tullia). Ayant appris l’avènement de Galba, Vespasien envoie Titus à Rome pour qu’il fasse allégeance au nouvel empereur. Vespasien espère que le vieil empereur, qui n’a pas d’héritier, adopte son fils. Les conditions de navigation hivernale le retardent. Il est en Grèce quand il apprend qu’Othon a succédé à Galba et que Vitellius lui dispute le pouvoir. Titus préfère retourner en Orient. Il a aussi pour objectifs de revoir Bérénice, mais aussi Tullia. Titus apaise les rivalités entre son père et le proconsul de Syrie, Mucien, qui va jouer un rôle décisif dans l’avènement de Vespasien à l’empire. Le prudent Vespasien, qui a soutenu Galba et Othon, hésite à se déclarer, comme l’y pousse son fils.

Bérénice va faire basculer le destin. Elle offre son soutien financier à Vespasien et surtout elle se fait fort d’obtenir le ralliement de Tibère Alexander, son ex-beau-frère et de ses deux légions. En juin 69, Bérénice se rend à Alexandrie et sa mission est couronnée de succès : le 1er juillet 69, Tibère Alexander fait jurer à ses légions fidélité à Vespasien, proclamé empereur.

Bérénice a un autre objectif : elle veut connaître cette Tullia, dont Titus lui a beaucoup parlé, sans rien cacher de leurs relations. C’est à la demande de Bérénice que Tullia, en juin 69, reçoit un message de Tibère Alexander et gagne enfin Alexandrie. Une surprise de taille l’y attend.

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(A suivre 39 : « Bérénice »)
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Histoire de OlgaT

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Commentaires du récit : Matrone et Domina : Tullia, une patricienne hypersexuelle dans la Rome impériale (38) : «Les mystères d’Isis»

Le 22/06/2023 - 06:10 par Micky
Merci Didier, votre fidélité me ravit aussi.
Le 22/06/2023 - 06:10 par Micky
Merci Didier, votre fidélité me ravit aussi.
Le 22/06/2023 - 06:10 par Micky
Merci Didier, votre fidélité me ravit aussi.
Le 22/06/2023 - 06:10 par Micky
Merci Didier, votre fidélité me ravit aussi.
Le 21/06/2023 - 06:56 par OlgaT
Merci Didier!
Le 20/06/2023 - 23:25 par DBHB24
Olga et Micky, je vous remercie pour vos commentaires qui me touchent et que je prends comme un compliment. Cette saga écrite par Olga, me passionne car elle touche une période historique qui m'a toujours attirée, fascinée "l'empire romain". Très détaillés historiquement et culturellement, les écrits d'Olga sont très enrichissants et méritent donc des commentaires de qualités, que j'ai plaisir à rédiger et à publier. J'en profite pour vous réitérer à toutes deux toutes mes Félicitations pour l'excellente qualité de vos textes. Continuez à nous émerveiller et à nous régaler avec vos écrits. Didier
Le 20/06/2023 - 11:19 par OlgaT
Merci Valeriane!
Le 20/06/2023 - 11:01 par valeriane
excellent ne peux dire mieux
Le 20/06/2023 - 06:38 par OlgaT
Merci beaucoup Didier. Ce chapitre couvre en effet une période historique très riche, d'octobre 65 à juillet 69, la fin du règne de Néron et sa chute, l'année des 4 empereurs C'était aussi une bonne occasion de parler de l’Égypte romaine. Tu as raison enfin de souligner qu'il y a un message féministe, qui se prête bien au mode de vie libre des matrones romaines en général et de Tullia tout particulièrement. Cette liberté disparaîtra avec le triomphe du christianisme au IVème siècle. Il faudra longtemps pour que les femmes retrouvent la liberté dont bénéficia une minorité lors du Haut Empire
Le 20/06/2023 - 06:33 par OlgaT
Merci Micky. Je m'associe à ce que tu écris au sujet des commentaires de Didier, qui fait en effet un travail considérable, passionné qu'il est par cette série de textes. C'est un grand plaisir que d'avoir des lecteurs et lectrices attentifs et fidèles!
Le 20/06/2023 - 06:26 par Micky
Je m'incline une nouvelle fois devant le patient travail documentaire d'Olga et sa manière inimitable de mêler la grande et la petite histoire, la Rome antique et sexuelle. Mais je m'incline aussi devant les commentaires riches et pertinents de Didier qui bonifie le travail d'Olga. Voilà un duo qui fait tilt !
Le 20/06/2023 - 06:26 par Micky
Je m'incline une nouvelle fois devant le patient travail documentaire d'Olga et sa manière inimitable de mêler la grande et la petite histoire, la Rome antique et sexuelle. Mais je m'incline aussi devant les commentaires riches et pertinents de Didier qui bonifie le travail d'Olga. Voilà un duo qui fait tilt !
Le 20/06/2023 - 06:08 par DBHB24
Olga, Tout d’abord merci pour ta réponse qui me rassure, tout autant qu’elle m’inquiète avec ton allusion sur Vespasien… C'est un chapitre très riche historiquement, ce qui fait sa force, mais également très culturel aussi. Historiquement, j’ai bien apprécié le concept que comme fil conducteur Tullia, donc nous lecteurs, soit informée de l'évolution de Rome par les lettres de Titus ou par l'intermédiaire de Tibère Alexandre. On y retrouve donc entre autre la mégalomanie et la paranoïa de Néron, son remariage, son voyage en Grèce, les différents complots, et enfin sa chute, mais aussi la guerre civile avec la lutte de succession, les empereurs successifs, Galba, Othon, Vitelius, la mort de Tigellin, pour finir par l'avènement de Vespasien en 69. Tu nous fais de plus une bonne présentation de la carrière de Tibère Alexandre et de son amitié avec Titus. Personnage réel que tu as su encore fois bien adapté, impliqué à ta fiction. Et surtout tu n’as pas n’oublié pas bien sûr de citer la mythique et réelle relation entre la reine Bérénice et Titus. Culturellement, je trouve très bien d’avoir commencé par une présentation "géo-politique" de l'Egypte, ciblée sur la période de Néron, puis de faire un focus sur Alexandrie avec l'allusion au phare, et différents grands monuments. J’ai bien aimé aussi la description détaillée du site d'Iseum dans le delta du Nil, dont la comparaison avec un sexe féminin faite par Tullia est bien approprié. Il y a là il est vrai une symbolique géographique (au centre du Delta), mystique (la puissance, la force du culte d'Isis), mais aussi sexuelle (l'importance des femmes). C’est mon avis, mais chacun s'en fera son idée, son interprétation... La présentation du culte d'Isis, son incidence sur Rome, ses liens avec la Grèce sont très instructifs. Comme l’est la vision, l'approche que s’en fait Tullia au regards des différentes religions, bien illustré de plus avec ce très intéressant parallèle fait entre Isis, avec la mort de son amour Osiris, et Tullia, avec la mort de ses aimés, Valens, Parsam, Lucia et Epicharis. Pour finir, et sauf erreur d’interprétation de ma part, tu passes aussi un message féministe fort moderne en écrivant ces mots: "Tullia, réfugiée en Egypte, ne pouvait que se retrouver dans ce culte qui préconisait l’égalité des sexes et la libération par l’amour." Un seul mot me vient pour tout cela, Félicitations Didier
Le 19/06/2023 - 21:35 par OlgaT
@ Didier, il y a en effet de grandes incertitudes pour Tullia. Vespasien va remporter la partie, mais on sait qu'il déteste la patricienne. Va-t-on vers un trio entre Titus, Bérénice et Tullia? La rencontre entre les deux amantes de Titus sera décisive!
Le 19/06/2023 - 13:02 par DBHB24
Arrivée à bon port, mais toujours menacée de mort, Tullia ne peut cependant rester à Alexandrie, à sa grande désillusion. Sous la protection du grand prêtre, notre belle héroïne va donc vivre ce début d’exil cachée dans l’enceinte d’un temple situé au cœur du delta du Nil. Là, en mémoire de ses aimés disparus, Tullia commence à s’initier au culte d’Isis, qui lui impose toutefois une abstinence sexuelle totale. Titus lui écrit régulièrement cependant, l’informant ainsi de l’évolution de la situation à Rome, mais aussi pour lui renouveler tout son amour en lui promettant le mariage. Vivant dans une grande frustration, notre belle matrone pense un temps fuir ce lieu, mais réussit finalement à compenser son manque de sexe par la masturbation et les concombres… Entre-temps, à Rome Titus reprend contact avec Tibère Alexandre futur préfet d’Egypte, pour lui demander d’offrir sa protection à Tullia en échange de faveurs sexuelles. Après avoir rétabli l’ordre à Alexandrie, le nouveau Préfet par l’intermédiaire d’un proche fait contacter puis héberger discrètement une Tullia trop heureuse de fuir sa condition, malgré le risque. Lors de leur rencontre, immédiatement intéressé, attiré par les charmes de notre belle héroïne pas insensible non plus à celui-ci, Tibère Alexandre remet à Tullia un courrier de Titus. Dans celui-ci, Tullia découvre que son amant doit se rendre en Judée, qu’il sait tout de ses frasques lors de la traversée, mais aussi que dans l’attente de son retour il la livre à la protection de son ami. Totalement soumise à la volonté de son mâle, Tullia se donne à Tibère Alexandre dans un ébat torride libérateur. Dès lors, la suite de l’exil de Tullia se passe, sous la « garde » d’un ami du Préfet, aux alentours d’Alexandrie, où elle ne manque de rien pour combler tous ses désirs, ses envies… Notre belle héroïne par le biais des courriers de Titus et des visites de son nouvel amant, apprends, entre soulagement et regrets, les morts par suicide de Néron puis de Tigellin, mais aussi la guerre fratricide livrée à Rome pour le pouvoir. Cependant Tullia a une totale méconnaissance de la relation qu’entretient en Palestine la reine Bérénice avec son Titus. C’est alors que notre belle matrone est invitée par Tibère Alexandre à se rendre à Alexandrie sur demande de Bérénice. L’exil de Tullia prendrait il fin ? Pourquoi Bérénice souhaite-t-elle rencontrer Tullia ? Que lui veut-t-elle ? Tullia va-t-elle aussi enfin retrouver son Titus ? Quelle sera la réaction de Tullia, en découvrant la nouvelle d’une liaison de Titus avec Bérénice? Soumission ou rébellion? Deviendront-t-elles rivales, voire ennemies ? Didier

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