Nadine devient accroc

Qu’y a-t-il de plus humain que la recherche du bonheur ? Jacques et Nadine semblaient avoir trouvé cet équilibre. Lui, 40 ans, cadre commercial dans une banque et elle, 36 ans, secrétaire dans une imprimerie paraissaient s’entendre à merveille. Une maison, deux enfants, un chien et un pavillon en banlieue… une routine cassée par quelques sorties au restaurant, au cinéma et plus rarement au théâtre, des vacances en club deux fois par an, une Megane Scenic et une petite smart… bref, un petit couple sans histoire avec sa petite vie.

Une vie sexuelle basique, sans débordement ni extravagance, une cadence de 2 fois par semaine… les bonnes semaines ! Baignés de pudeur et de bons sentiments, le couple vit dans une certaine candeur et à un rythme alternant l’éducation des enfants, leurs boulots respectifs et les factures à payer.
Le couple prend les transports en commun pour se rendre dans leur entreprise respective et se sépare à Châtelet pour emprunter des correspondances différentes.

Un soir d’été, alors qu’elle rentre chez elle après une morne journée de travail, un homme s’assoie face à elle. L’homme, un noir athlétique d’une trentaine d’années, a une carrure impressionnante. Nadine, dont les yeux naviguent dans le néant d’habitude se laisse transporter par ce RER qu’elle ne connaît que trop bien, et contemple instinctivement cette musculature sans aucune arrière pensée.
L’homme est effectivement bâti comme un bœuf. Ses muscles sont parfaitement dessinés et ses pectoraux trahissent les limites supportables de son marcel. Une impression de puissance émane de l’être siégeant face à Nadine et lorsqu’elle sort de sa torpeur et de son étonnement, c’est pour croiser le regard de l’inconnu qui la fixe avec assurance.

Ses joues rougissent et trahissent une position inconfortable. L’inconnu la fixant toujours avec insistance, elle baisse les yeux honteusement en regardant le noir du tunnel, le plafond de la voiture et accessoirement le côté droit, quasiment vide.
Elle sent le regard pesant de cet inconnu qui la fixe toujours. Elle fût surprise comme un enfant ayant fait une bêtise, en attente de sa punition.

Malgré tout, cette gêne se transforme en excitation, déclenchant dans son esprit la naissance d’une idée sensuelle. Elle se hasarde à regarder furtivement les épaules solides, les muscles saillants de ses bras, ses larges pectoraux et ce corps en V. Les yeux mi-clos, elle se laisse aller à de perverses pensées, se voyant blottie entre ces bras protecteurs. Son petit gabarit se perdant dans ces bras l’entourant lui provoque un émoi passager. En ouvrant les yeux, l’inconnu la fixe ardemment avec la même ferveur. De nouveau, trahie par ses émotions, elle baisse honteusement les yeux, soumise et perturbée.

Mal lui en a pris, ses yeux se posent sur des cuisses d’athlète, dont le jean les deviner des muscles dignes de statues romaines et comble de la honte, une bosse déforme le pantalon à hauteur de braguette. Après un errements à droite puis à gauche, les yeux de la douce Nadine remonte et croise le regard inquisiteur de son bourreau. Un sourire en coin anime le regard de l’inconnu auquel Nadine répond par une moue confuse.
L’homme sort une petite carte de sa poche et la tend à Nadine.
- Tenez, prenez là… dit il avec assurance.
Nadine est surprise et décontenancée.
- Qu’est… Qu’est ce que c’est ?
- Mon nom et mon portable… dit il d’une voix grave.
- Je ne pense pas en avoir besoin. On ne se connaît pas. Vous ne me connaissez pas et je suis mariée.
- Je connais les femmes comme vous. Je sais que vous me rappellerez et je sais que vous le ferez rapidement. Je dois descendre à la prochaine. Pensez-y et sachez que je peux vous apporter bien plus que ce que vous pouvez imaginer. Vous m’appartenez déjà.
- Vous vous méprenez sur moi.
- A très bientôt.

Elle jette dans un premier temps la carte sur le siège de l’inconnu après qu’il soit descendu. Elle regarde avec interrogation la petite carte lorsqu’elle sent, après coup, comme une chaleur dans le bas ventre. Son sexe est trempé et ses mains sont moites. Son esprit est confus et son cœur bat la chamade. Elle cherche sa respiration et récupère craintivement la carte.

Mais qu’est ce que je fais ? soupire t elle. Cet animal m’a mise dans un état de démence. C’est par instinct que sa main caresse son genou et remonte à son entrecuisse. Les passagers sont rares dans la voiture. Elle effleure lentement le haut de son genou et caresse désormais ouvertement son entrecuisse. Sa robe légère n’est pas un rempart pour son intimité… bien au contraire. Ses doigts maltraitent tendrement son clito douloureux et seulement quelques caresses amènent Nadine à un orgasme plus ou moins contrôlé, trahi par de brefs mouvements plus ou moins brusques. Personne n’a remarqué son manège. L’orgasme qu’elle venait d’avoir laisse à penser que son attitude dédaigneuse face à cet inconnu à la peau d’ébène laisse présager un sentiment de soumission et une envie frénétique d’aller au-delà de sa routine quotidienne.

Elle ne jettera pas cette carte et il se peut qu’elle bouscule ses principes de femme modèle pour tenter une expérience d’un soir dans le rôle d’une pute à deux sous. Tous ces sens étaient en éveil et ses certitudes sur la fidélité venaient de subir un assaut. La citadelle bien gardée de sa fidélité sans faille perdait ses fondations.
Finalement, c’est la culotte trempée et des doutes plein l’esprit qu’elle rentrait à la maison où son mari Jacques l’accueillait en lui administrant un petit baiser sans saveur…

Le lendemain, elle reprenait le chemin du bureau avec l’esprit occupé. Le chemin du bureau n’était plus tout à fait le même. Le morne et triste trajet était teinté d’un espoir… celui de revoir le geôlier de son esprit, celui qui hantait ses fantasmes, celui qui avait martyrisé sa nuit dans des rêves délurés ou la mère de famille et chère épouse devenait la putain désinhibée.

Comment en était-elle arrivée là ? Comment avait-elle pu dévier de ses exigences premières, à savoir la réussite sans accroc de son couple. Un monde s’effondrait dans sa tête et sa bienséance habituelle faisait de nouveau place à la tentation. Elle cherchait des yeux celui qu’elle redoutait… mais en vain.
Ses pensées ne se focalisaient plus que là-dessus. Au bureau, elle se caressa de nouveau à l’heure du déjeuner et fut tétanisée par un orgasme fulgurant rien qu’à l’idée de se sentir empalée sur le pieu de chair de son maître. Elle perdait peu à peu le contrôle de ses émotions. Ses sentiments avaient pris un coup de fouet et avait fait éclater tous ses principes.

A peine partie du bureau, elle traînait un peu en se disant qu’elle voulait prendre le même RER, à la même heure et dans la même voiture… histoire d’accentuer les chances de revoir celui qui occupait sans cesse ses pensées.
Une fois rentrée dans la voiture, elle cherchait nerveusement du regard si Moussa (c’est le nom qui était inscrit sur la carte) se trouvait là. En vain… Elle s’assit sans faire un bruit, les yeux hagards, scrutant la vitre. Quelques minutes après le départ, une voix venue de derrière elle susurrait à son oreille :
- Vous n’avez pas perdu ma carte j’espère.

Son cœur commença à s’emballer et à peine eut-elle le temps de se retourner que la masse musculaire de Moussa se déplaçait pour venir occuper le siège face à Nadine. La gorge nouée et les jambes flageolantes, elle n’eut même pas la force de tituber le moindre mot, alors que le regard conquérant de Moussa s’abattait sur sa victime de nouveau.
- Ah… c’est vous… se contenta-t-elle de dire.
- Vous attendiez quelqu’un d’autre ?
- No… Non

Son hésitation trahissait sa faiblesse. Elle redevint un jouet, une poupée sexy et la pseudo fierté qu’elle avait encore hier avait complètement disparue. Du haut de ses 1,90 m , le chasseur observait sa proie.
- Qu’est que vous regardez comme ça. Vous yeux semble découvrir un corps extra-terrestre. Mon physique vous impressionne ? Il l’est moins que mon esprit vous savez…
- Mais pourquoi vous adressez-vous à moi ?
- Parce que vous savez ce que je vous ai dit hier. Vous m’appartenez déjà et vous en redemanderez très bientôt.

Ses paroles sonnaient comme une lapidation mentale. Nadine n’était plus que l’ombre d’elle-même. Sa culotte n’était plus qu’un barrage contenant un lac. Moussa jouait avec Nadine comme un félin jouerait avec un animal blessé ou aux abois. Ce ton direct et cette assurance intimidait la petite mère de famille blanche, dominée par cette masculinité sans commune mesure avec ce qu’elle avait pu connaître jusqu’à ce moment. Le regard inquisiteur du black avait déjà sous tutelle la personnalité de Nadine. Les yeux baissés, le souffle rapide, elle baissait les yeux, abandonnée à ses instincts les plus bas et offerte aux desiderata de cet inconnu.
- Regarde moi, femme.
Le yeux de Nadine se relevaient lentement. Elle subissait la totale domination de Moussa.
- Tu vas te lever, tu vas me suivre et tu ne poseras aucune question. Tu m’as bien compris ?
- Oui… oui, je crois que j’ai compris.

Il posa alors sa main puissante sur la cuisse de Nadine, qui sursauta légèrement sans avoir un quelconque pouvoir de défense. Le contact avec cette paume large et ferme décida la femme à coopérer. Ses sens étaient sans dessus dessous. Une sorte de vertige s’empara d’elle, une frénésie à coopérer qui ne laissait plus aucune place au libre-arbitre.

Elle devenait une chose, un objet… contrôlé par la force mentale et physique de cet homme de couleur.

A suivre… si le cœur vous en dit !