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Alice

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Lue : 5879 fois - Commentaire(s) : 2 - Histoire postée le 26/06/2017

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- Mon chéri, voilà deux ans que nous sommes mariés, sans compter l'année si longue de nos fiançailles. Autrement dit, cela fait trois ans que nous faisons l'amour, en cachette ou officiellement depuis notre mariage et toujours avec autant de passion. Je t'avais dit que j'aimerais devenir femme par toi et mère. Tu n'as pas ménagé tes efforts. Je suis femme; je ne suis pas mère. Force est de constater que les quantités de sperme que tu as déversées dans mon vagin ne produisent aucun effet.

- Je suis navré de ta déception. Ma tendre Alice, souviens toi des conseils de ton gynécologue. Il dit que tout est affaire de patience. La grossesse souhaitée viendra à son heure.

- J'ai aussi lu les résultats des analyses de ton sperme. La patience recommandée pourrait fort bien n'aboutir à rien si tes spermatozoïdes ne sont pas assez vigoureux. ou ne gagnent pas en efficacité.

- Ah! Nous revenons à l'accusation d'avant analyses. C'est moi, Jean, le coupable, le mari stérile. Va dire ça à ma mère: elle te répondra que les hommes de la famille n'ont jamais failli à leurs obligations maritales et ont toujours procréé. Elle t'assénera pour preuve que je suis là, que j'ai des érections plus que convenables...

- Mais qu'est-ce qu'elle en sait ? Oh, pardon, je le lui ai dit moi-même à maintes reprises que tu n’es pas impuissant. C'est vrai, tu bandes dur et tu me procures des sensations formidables quand nous nous aimons. Ma mère de son côté réplique pourtant que de mémoire de femmes, toutes celles de la famille ont donné naissance à des enfants vigoureux. Selon elle, il est impossible que je sois stérile. En dehors de sœur Dorothée dans son couvent , toutes les femmes depuis des générations, chez nous, ont accouché d’un ou de plusieurs enfants.

- Au cours des réunions de famille j’ai constaté que les femmes sont fécondes de ton Mon amour, je suis désolé du retard infligé à nos espérance. Mais que faire ? Patientons encore quelques mois. Si je ne réussis pas à t'engrosser avant Noël, je me résoudrai à recourir à l'insémination artificielle en laboratoire.

En réalité, attendre Noël m'est impossible. Pour l'instant j'ai constaté la disparition de mes règles. Il est probable que je sois enceinte, tout au début d'une grossesse et j'ai une quasi certitude, le père qui ne peut pas être Jean, mon mari, est plus certainement son ami Léon. Car, lasse d'attendre un miracle trop long à se produire, j'ai pris un amant. Léon, à l'insu de Jean me courtisait, je me suis donnée à lui à la condition expresse qu'il ne parlerait jamais de notre liaison à quiconque. Dès le premier rapport sexuel Léon m’a rassuré sur mes capacités de génitrice.

Ma mère et ma belle-mère jubileront à l'annonce de l'événement. Jean pourrait avoir des doutes puisque des analyses lui accordent peu de chance de devenir père. Il pourrait donc un jour, trouver un prétexte pour connaître l'origine de l'enfant que j'attends. Ce serait une catastrophe pour notre couple. Le pire scandale entacherait l’honneur des deux familles. Mon enfant deviendrait un bâtard. Je sais, les lois évoluent, parfois hélas plus vite que les mentalités. La solution proposée par Jean ne peut pas me convenir. Je dois en trouver une plus discrète et surtout une plus rapide.

Le temps presse, à Noël , je ne pourrai plus cacher mon ventre rond. Il suffit de regarder les photos des femmes enceintes de ma famille pour prévoir une grossesse très visible. Je rejette la proposition de Jean :

- Recourir à l’insémination n’est pas glorieux pour la famille. Que dira-t-on du bébé né d’un inconnu ? Les autres membres accepteront-ils ce fils ou cette fille issus d’un père inconnu? On parlera d’hérédité peut-être chargée. Et alors notre malheureux rejeton sera observé et disséqué perpétuellement par pépés, mémés, tontons, tatas, cousins et cousines et j’en passe. Tous feront la chasse à l’inévitable tare de ce fils ou de cette fille de personne.

- Ma chérie, nous pourrions garder ce secret pour nous.

- Je n’y crois guère. Résisteras-tu aux questions de ta mère, à son enthousiasme délirant ? Et quand elle saura… Ce n’est pas possible. Et puis il y aura des traces dans les dossiers des organismes de santé ou sociaux. Les journalistes fouille-merde découvriront ces traces pour nuire à un être qui, devenu adulte, se distinguerait du troupeau. Pense à ces révélations puantes des périodes pré ou post électorales. Je ne supporterais pas ça pour mon enfant .

- Effectivement , l’insémination par les circuits normaux n’est pas une bonne idée. Renoncer n’est pas une solution pourtant. Or je reconnais que les questions de nos proches deviennent lassantes, pénibles, pour toi et pour moi. Je réfléchis au problème depuis un certain temps. On finira par me traiter d’incapable, la nouvelle de ma stérilité fera le tour de la ville. On manifestera de l’incompréhension ou on compatira ce qui sera encore plus dur à supporter. Oui que faire?

Je lance une piste, sans y croire :

- Nous devrions multiplier nos relations sexuelles pour augmenter nos chances de me voir tomber enceinte.

- Voilà une idée merveilleuse et dès ce soir je vais m’appliquer à te posséder avec force. Cela suffira-t-il à combler nos désirs. A la lumière de l’expérience passée, j’en doute.

- Oh ! Mon amour, que je suis heureuse de cet engagement. Le doute n’est pas bon conseiller. Essayons encore et espérons.

- C’est un engagement, ce n’est pas une garantie. Ai-je jamais chômé ou fait grève au lit ou ailleurs quand tu m’invitais aux câlins? Je suis découragé. Parfois je me dis que…

- Non, mon amour, chasse les idées noires de désespoir. Que te dis-tu ?

- Je n’ose pas te le dire.

- C’est aussi grave? Tu ne penses quand même pas au suicide ? Plutôt renoncer à l’enfant que de te perdre. Viens dans mes bras, grand sot. Je t’aime tellement.

- L’idée du suicide ne m’a pas effleuré. Non, je pense à une autre solution. Elle est difficile à exposer. J’ai peur de te blesser.

- Enfin, mon amour, parle. Ne crains pas mes réactions. Ne sommes-nous pas en train de partager nos idées pour découvrir une issue à notre problème. Pour rire, je dis :

- Accouche ! Comme c’est drôle, hein ! Parle sans crainte. Toute idée mérite d’être débattue. Si j ‘avais une pensée même farfelue susceptible de régler la situation, je la soumettrais à la discussion. Alors vas-y, dis-moi tout ce qui te passe par la tête et analysons

- Eh! Bien … J’en tremble… promets-moi d’être indulgente

- Je le promets. Embrasse-moi pour prendre courage si c’est si difficile.

- Nous souhaitons avoir le bonheur d’une progéniture, de bonne facture sans hérédité trop lourde à porter. Il faudrait trouver un donneur de spermatozoïdes sain de corps et d’esprit. Ensuite il faudrait qu’il veuille déposer sa semence en toi à ma place. Enfin l’homme dévoué devrait être un homme de confiance capable de garder secrète son aide. Cela fait beaucoup de conditions à remplir.

- Oh ! Mon chéri, voilà une idée folle. Qui pourrait remplir tous ces critères? Te rends-tu compte que tu me ferais féconder par un homme autre que toi ? Enfin ce n’est qu’une hypothèse. De plus il devrait cet être discret me posséder sexuellement, coucher avec moi, introduire son sexe dans le mien et accomplir les mouvements nécessaires à l’éjaculation.

- C’est bien le problème. Comme je le prévoyais, mon idée te révolte. Ta pudeur refuse une union charnelle hors mariage. Je reconnais bien là ta droiture extrême. Pourtant comment veux-tu donner la vie sans passer par ce détour ? Tu ne pourras pas prendre les moyens nécessaires afin d’arriver à nos fins?

- En premier, je pense à toi, aux sentiments qui te troubleront. Comment ne seras-tu pas frustré par cette intervention étrangère ? L’intimité corporelle indispensable pour atteindre le résultat te bouleversera. Tu souffriras trop . Comment vivras-tu ensuite en sachant que ton rôle de père ne sera qu’un rôle de façade. Aimeras-tu l’enfant d’un autre homme qui aura copulé avec moi ?
- Veux-tu ou ne veux-tu pas un enfant ? Au risque de me répéter, « qui veut la fin, prend les moyens. » Le but me paraît noble , supérieur à d’éventuelles considérations ordinaires. La nature n’a pas voulu m’accorder le bonheur d’être père biologique. Il n’est pas juste que tu en pâtisses et que tu ne connaisses pas les joies de la maternité. Reste la plus grande difficulté. Qui choisir pour te faire l’enfant? Connais-tu un homme correspondant à nos exigences avec lequel tu n’aurais pas de rejet. C’est une épreuve. Mieux vaut qu’elle se déroule dans les meilleures conditions pour toi. Tu choisis le père.

- Ah ! Non, je n’ai pas de réponse. C’est si surprenant. Dans mon cœur il n’y a que toi. Jamais je n’ai abordé la question sous cet angle. Qui ? Oui, Qui. Ce sera un homme que j’apprécie, c’est certain. Il aura aussi ton assentiment. Qui, mais qui. Je ne vois pas qui acceptera et ensuite gardera le silence. Et puis faire l’amour jusqu’à la fécondation, cela peut réclamer de multiples séances avec un inconnu. Seule avec cet homme j’aurai la sensation de te trahir.

- Oublies-tu le but de l’opération ?

- Non ! Mais je veux que tu m’assistes à chaque rencontre. Je veux que tu me surveilles afin de m’éviter de m’attacher au donneur de sperme. Tu seras présent , il serait même bon que tu participes d’une certaine façon à l’intromission de la verge, que tu me tiennes la main pendant toute la durée de l’acte pour m’encourager, pour me prouver que tout est conforme à ta volonté. Ta présence et tes bons soins me feront oublier l’artisan et me souvenir de notre but. D’accord ?

- Quel bonheur ! Tu acceptes ! J’ai bien une petite idée sur la personne la plus apte à remplir cette mission. Que dirais-tu de mon meilleur ami ?

- Lequel ?

- Allons, tu le connais, tu me reproches parfois de lui consacrer trop de temps? D’ailleurs je sais qu’il a une haute opinion de toi. Souvent il me déclare que j’ai beaucoup de chance d’être ton mari. Ses compliments m’ ont troublé au point que pendant un temps je l’ai soupçonné d’être secrètement épris de toi. Selon moi, nous ne pourrions faire meilleur choix. C’est mon meilleur ami depuis toujours.

- Tu as une confiance totale en lui, c’est sûr?

- Oui. Il te rendra mère et se taira.

- Ne s’accrochera-t-il pas trop à moi ? Ce serait malheureux.

- Enfin, il vient souvent chez nous. As-tu à te plaindre de son comportement ? Non. Alors que faisons-nous? La première fois je vous soutiendrai, je travaillerai à vous rapprocher. Pour marquer le coup, je t’offrirai à lui, je te déshabillerai devant lui. Je resterai à votre disposition. Mais par la suite vous apprendrez à vous passer de moi. Cette marque de confiance absolue libérera vos esprits et favorisera la chaleur de vos élans.

- Tu seras dégoûté de mon abandon ? Alors je refuse de faire l’amour avec Léon.

- Absolument pas dégoûté. Au contraire je serai enchanté de vous savoir pleinement investis dans votre ouvrage de don de vie. Il faut que je persuade Léon. C’est délicat. Mais j’ai la certitude qu’il sera heureux de venir à notre secours.

Léon vient de m’appeler au téléphone. Il st très honoré de la confiance de Jean. Bien entendu il accepte avec bonheur de nous rendre ce service. Il s’informe de ma santé. Je ne lui annonce pas qu’il a déjà rempli l’essentiel du contrat. Je lui certifie qu’il sera le bienvenu s’il nous jure une totale discrétion. J’ajoute que je souhaite de tout cœur qu’il aura la patience de multiplier nos rapports jusqu’au jour où je pourrai annoncer sans erreur une bienheureuse grossesse.

À suivre.
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Histoire de Veilleur

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Commentaires du récit : Alice

Le 03/07/2017 - 20:58 par annizette
beau récit veilleur, la fiction peut être une réalité, j'ai eu pour voisin de rue à Paris, un couple, lui petit et chétif, elle très chaude, et ou leur fils à l'âge de 14 ans, grand et costaud, ressemblait comme deux gouttes d'eau à un voisin d'immeuble qui est parti avant sa naissance, le seul qui n'a rien remarqué, était son père nourricier.

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