Etreinte sauvage

J’arrivais du sud, ou l’été indien nous proposait encore de belle journée.
Elle descendait du nord, ou le soleil, ces jours d’automne, se fait rare.
Le hasard fit que nous avions loué dans le même gîte.
Lors d’une sortie en groupe, organisé par l’animateur du site, je rencontrais une cette ravissante touriste, avec qui je sympathisais.
De suite, le courant passa entre nous, une sorte d’attirance physique.
Ce jour là, était prévu de visiter la réserve du Gévaudan, situé dans un parc naturel.
Je te retrouvais à la sortie du bus, et après un tendre baiser sur la joue, tu acceptas la main que je te tendais.
Main dans la main, nous marchons dans la fraîcheur de ce matin d’octobre, vers l’entrée du parc. Tandis que le groupe allait visiter le musée, c’est à la réserve animalière que nous décidons de passer la journée, rêve d’enfance remémoré au détour d’une conversation.
Nous remarquons, insouciant, le regard gêné de certains jeunes couples, qui nous envoient des clins d’œil complice, amusés de nous voir si proche.
Il fait froid, et nous faisons la visite serrés l’un contre l’autre. Je suis fier d’avoir mon bras autour de ta taille. J’ai l’esprit ailleurs, l’impression d’évasion liée à cet instant magique que je partage avec toi. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être aussi heureux, aussi vivant.
Nous décidons de suivre un chemin isolé, et de ce fait, renforcer encore plus cette intimité. Les rayons du soleil donnent un éclat particulier à la rousseur de la nature, mais aussi à tes beaux cheveux blonds.
J’aurais tant souhaité les caresser, m’imprégner de leur odeur.
Une pression inhabituelle de ta main met fin à cette douce rêverie. Nous sommes arrivés devant l’enclos des loups. Mystérieux, discret et méconnu, le loup intrigue autant qu’il fascine. Je connais justement ta fascination pour cet animal à la fois noble et sauvage, pour me l’avoir avoué en nous rendant jusque ici.
En les voyants, tes yeux bleus ont cette étrange intensité qui n’est pas sans rappeler le regard de la louve grise qui, allongée à quelques mètres de nous, nous fixe du regard. Je t’écoute me raconter la beauté de ces quadrupèdes avec passion, celle là même qui sait si bien illuminer parfois et donner un nouvel éclat à ton visage.
Nous nous abandonnons quelques minutes, figés dans la contemplation de cette louve qui nous dédaigne toujours superbement, nous soutient de son regard, sûre de sa beauté et de sa force. Un autre animal s’approche enfin. Nous assistons dès lors à un étrange et fascinant balai de séduction.
Essayant d’attirer l’attention de la louve, le mâle parade, mettant en valeur, à chaque mouvement les muscles qui se dessinent sous sa fourrure. Mais le regard que lui accorde de temps à autre l’objet de sa convoitise demeure impassible. Devant ces efforts inutiles, il change soudain de comportement et s’approche de la louve en grognant, babines retroussées.
Tu m’expliques alors avec malice qu’il y a finalement peu de différence entre l’homme en chasse et un animal, dont la femelle dispose à sa guise.
Soudain, tu t’interromps au détour dune phrase, le regard brillant.
Le mâle semble parvenir à ses fins. La résistance de la femelle s’effondre petit à petit, ressemble désormais à un jeu amoureux, auquel elle semble se soumettre. C'est alors l’accouplement, brusque, sauvage
Tu ne les lâches plus du regard. Je sens ton souffle de plus en plus court, et à travers ta veste, je vois ta poitrine se soulever au rythme saccadé de la pénétration imposée par le mâle. Je me serre contre toi, et te prenant dans mes bras, je commence à te caresser doucement. D’abord les cheveux, puis la joue. Mes doigts fébriles descendent ensuite jusqu’à ta veste que j’ouvre.
Je joues sur les quelques boutons de ton gilet de laine, ultime rempart avant d’atteindre les formes si souvent convoitées. Ma main se glisse alors dans ton soutien gorge, faisant jaillir tes seins tendus par le désir. Jaime leur contact à la fois chaud et ferme. Tu me murmures que je suis fou, que l’on pourrait nous surprendre, mais tes bourgeons durcis sous mes caresses, le regard troublé que tu me lances, sont plus forts que ces quelques mots dictés par la raison.
Je suis désormais tout contre toi. L’une de mes mains est remontée sous ta jupe, et caresse désormais ton intimité à travers l’étoffe de ta lingerie. Tu as toi même glissée une main qui a rejoint la mienne et guide ma caresse. Ton regard ne parvient pas à se détacher des loups dont les corps se lancent désormais dans une danse endiablée. Lentement, tu te détaches de moi. Tes mains prennent appui sur clôture de l’enclos, et tout en te cambrant, tu me demandes de te prendre comme cette louve. Submergé par le désir, je relève ta jupe, caresse ton intimité, et plonge ma queue dune traite dans ta chatte bouillante. Très vite, notre rythme se met au diapason de celui des loups dont la femelle n’en finit pas de râler. Nous ne prononçons aucun mot, reproduisant la scène sauvage qu’ils nous inspirent. Seuls nos souffles de plus en plus rauques troublent désormais le silence. Soudain les loups se séparent, arrivés au terme de leur étreinte. Alors, nos corps se joignent plus profondément, plus intensément, jusqu’à l’explosion de notre plaisir.
Tu tournes alors vers moi un regard où se lit encore la trace du plaisir que tu viens d’éprouver, nos lèvres se joignent en un baiser qui n’en finit plus.
Le craquement dune branche derrière nous. Personne. Un voyeur peut-être ?
Qu’importe après tout, face à un moment si intensément vécu.
Doucement, tu m’attire au pied d’un arbre, ou nous attend un lit de mousse. Nous ôtons nos veste pour improviser une couche, et tu me demandes de m’allonger sur le dos. Tu fais toi-même glisser mon pantalon, libérant ainsi mon sexe. Tu as un léger sourire en voyant cette queue contemplant le haut des branches. Tu t’y penche dessus, la prends en bouche. Je caresse tes cheveux, veux rester en toi. Mais tu te retire, ôte tes collant de laine, ta culotte. Tu me chevauche, et t’empale sur mon membre. Je glisse mes mains sous ton sous pull, caresse tes seins durs et fermes. Soudain, tu ferme les yeux, te mets à gémir, puis hurle de plaisir quand tu atteins l’orgasme. Tu t’écroule sur moi, me prends les lèvres. Tu sens les vibrations de mon corps, tu sais que je viens. Tu te lèves d’un bond, reprends ma queue en bouche. Tu tiens vraiment à ce que je vienne entre tes lèvres. Je t’entends déglutir, libérer mon épaisse semence, et l’avaler. Cette scène me trouble. Avais-je le droit de t’imposer ça.
Malgré tout, j’accepte le baiser que tu me donnes.
Nous jetons un coup d’œil à l’enclos. Les loups ont suivis nôtre accouplement. Après un dernier regard, ils se séparent puis s’éloignent chacun de leur côté, leur instinct naturel apaisé. Nous repartons mains dans la main, repus de cet instant qui restera à tout jamais le nôtre.
Soudain, la tristesse apparaît sur nos visages. La visite se termine, à même temps que nôtre relation.
Ce fut un beau roman, une belle histoire, entre deux amants inconnu, réunis dans une étreinte sauvage, qui ne connaissent même pas leur prénom.
Ce matin, ce sont les adieux, déchirants malgré un tendre baiser.
Tu repars dans la grisaille du nord, rejoindre ton mari, moi dans l’azur du sud rejoindre mon épouse.