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Heures supplémentaires

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Lue : 5131 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 18/02/2013

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Une fois de plus j’étais de corvée. Mes chers collègues ayant femme et enfants, il leur semblait normal que ce soit moi qui me tape la relecture de ce volumineux rapport sur lequel nous travaillions d’arrache-pied depuis deux semaines. Un dossier à remettre demain sur le bureau de celui qui nous nourrit et qui n’aime ni les fautes d’orthographe, ni les fautes de style, ni les approximations, ni les…. De toute façon c’est simple : il n’aime rien… Et comme j’ai été désigné comme ultime relecteur, les critiques et les sarcasmes seront pour moi.

En plus il fait une chaleur à crever dans ces bureaux déserts. La climatisation est tombée en rideau et voici deux jours qu’un technicien ruisselant de sueur et d’incompétence s’évertue à trouver la panne.

En bras de chemise, laquelle est ornée de deux larges auréoles disgracieuses, j’ai retiré mes chaussures et ma cravate. J’en ai, au bas mot, pour deux heures. Autant être à l’aise…

Deux heures ! Rien que d’y penser j’ai la haine. Les collègues doivent être en famille, devant la télé. Moi, j’aurai pu rentrer chez moi, mettre de la musique et me confectionner des scallopini al fonghi. J’avais tout acheté à l’avance. Même le Marsala pour déglacer la poêle. Je suis célibataire et heureux de l’être, ce qui me permet de m’offrir de doux plaisirs. Pas toujours solitaires d’ailleurs. J’aurai pu toquer à la porte de cette ravissante rousse qui vient d’emménager sur mon palier. Elle aussi semble célibataire. Je lui faisais le coup du diner presque parfait, une visite de mon appartement dont je suis assez fier, un peu de baratin et ça pouvait devenir une affaire qui marche. Au lieu de cela je bossais, seul, dans des bureaux déserts, dans une atmosphère étouffante. Même pas une bonne bière pour me motiver.

J’entendis la porte de l’ascenseur chuinter. Tiens ! De la visite à cette heure ! Puis j’identifiais le bruit d’un chariot métallique qui cogue contre les plinthes du couloir. Le service d’entretien. Les travailleurs de la nuit entrent en action. Bienvenue camarades forçats, je ne suis plus le seul à trimer. Mais cela ne me met pas pour autant de meilleure humeur.

En fait de « service », l’équipe d’entretien se réduit à une seule personne, une petite brune à la tignasse frisée qui vient de passer devant mon bureau, pilotant son chariot, sans me voir. Je la suis du regard. Facile, tout est vitré chez nous. Je me dis que si elle a pour mission de nettoyer toutes les vitres elle en a pour des siècles. Mais non, elle nettoie les bureaux, dépoussière les bibliothèques, astique les écrans. Elle va et vire et ne m’a toujours pas vu. Je dois être caché par mon propre écran d’ordinateur assez impressionnant en taille, privilège de mon rang de cadre préposé aux corvées du soir. Voilà que je me remets à broyer du noir.

Heureusement ma camarade de calvaire me distrait : elle vient de regagner son chariot et elle retire sa blouse. Elle aussi doit crever de chaud. Elle se penche et je devine qu’elle retire son pantalon. Je ne peux rien voir : les cloisons de séparation ne sont vitrées qu’à partir d’un mètre du sol… Pas de bol… Ce n’est pas mon jour… Ah si… Comme si elle voulait me divertir un peu, elle retire son soutien-gorge. J’entraperçois une poitrine assez lourde et volumineuse. Je n’ai pas vu son visage mais à sa poitrine, je lui donne une petite quarantaine. Pas le temps de plus me rincer l’œil, elle vient de remettre sa blouse. Elle plie son pantalon et reprend ses activités. Bureaux après bureaux elle approche du mien. Quand elle y pénètre, je le voie de face. Sa bouse n’est pas fermée et flotte autour d’elle. Elle m’offre une jolie vue sur sa poitrine aux mamelons sombres et sur un slip de dentelle noire, assez sexy même si la qualité n’est pas au rendez-vous. Concentrée sur sa tache elle ne m’a toujours pas vu. Je me penche de façon à n’être plus dissimulé par mon écran et lui lance
- Bonsoir

Elle pousse un cri perçant. Je crois que je lui ai fait très peur. Elle se laisse tomber sur un des fauteuils qui meublent mon espace de travail. Elle est au bord de l’évanouissement.
Je me précipite
- Je suis désolé, mademoiselle, vous ne m’aviez pas vu. Je vous ai fait peur. Je suis navré…

Elle me regarde l’air hébété. Elle est vautrée dans le fauteuil, sa blouse largement ouverte. Son visage n’est pas désagréable. Elle est clairement d’origine méditerranéenne, avec une peau mate, des traits réguliers, un nez très droit et des soucis très noirs. Elle me regarde fixement encore sous le choc. Je saisis sa main que machinalement je tapote…
- Voulez-vous un verre d’eau ?

Elle hoche la tête. Je vais à la première fontaine et rapporte deux verres ; Je lui en remets un. Tandis qu’elle boit, je trempe un mouchoir en papier dans le deuxième verre et m’approche d’elle. Je lui tamponne le front à l’eau avec ma compresse improvisée. Elle semble reprendre pied. Puis elle a un rire nerveux. Elle désigne mes pieds
- Vous avez perdu vos chaussures…

Cela semble l’amuser beaucoup car elle est prise d’un fou rire. Le contre choc probablement. Elle hoquète et j’ai peur qu’elle ne s’étouffe. Je la fais lever, en riant avec elle. Debout elle respire mieux. Je suis face à elle, la tenant par les épaules.
- Moi je n’ai pas de chaussures mais vous, vous n’avez pas de soutien-gorge lui fis-je remarquer.

Nouveau hoquet. Elle baisse la tête et prend conscience de sa tenue. Elle a un sursaut, une sorte de sanglot et se blottit contre moi pour cacher son corps à ma vue… Je me retrouve avec cette dame à moitié nue, collée à moi. Ses bras m’enserrent comme pour m’empêcher de me dégager et de la regarder.

Je l’enlace doucement et décide de ne plus bouger en attendant qu’elle se calme… Je sens le poids et la chaleur de sa poitrine nue sur la mienne. Ma chemise est trop fine pour être un réel rempart entre nous.

L’étrangeté de la situation, son corps contre le mien, tout cela ne me laisse pas indifférent et elle ne va pas tarder à s’en rendre compte ! Je laisse descendre mes mains vers ses hanches puis sur le haut de ses fesses. Elle ne bronche pas, comme insensible à ma caresse. Puis elle murmure
- Vous me désirez ! Vous me désirez, je le sens…

J’accentue ma caresse sur ses fesses fermes et rebondies.
- Vous êtes très désirable, mademoiselle

Elle relâche la pression de ses bras, s’écarte légèrement et relève la tête. Elle plante ses yeux dans les miens. J’y lis des choses bien plus agréables que le contenu de ce foutu rapport. J’incline la tête vers elle et doucement je prends sa bouche.

Nous échangeons un long et voluptueux baiser. Nos langues se cherchent, se trouvent s’emmêlent, se démêlent. Puis notre baiser devient plus fougueux. Je m’écarte légèrement d’elle et naturellement ma main vint cueillir un sein tiède et légèrement mou. De mon pouce je titille la pointe durcie de son mamelon. Notre baiser redouble de fougue. Je repousse sa blouse sur ses épaules. Elle ne la retient pas et celle-ci tombe par terre. Elle continue à dévorer ma bouche en tenant mon visage entre ses mains. De mon côté je repousse sa culotte qui glisse le long de ses jambes. La voilà nue dans le bureau. Une de mes mains vient explorer la fourche de ses cuisses. Elle a une toison pubienne abondante. J’ aime bien. Mon doigt se prend pour un explorateur dans la forêt amazonienne. Il trouve une petite colline érigée qu’il agace par de petits mouvements rotatifs. Elle cesse de m’embrasser et halète fortement tandis que ses deux mains ont relâché mon visage et s’attaque à la ceinture de mon pantalon qui glisse sur mes chevilles. N’ayant pas de chaussures il m’est facile de m’en dégager ainsi que du slip qu’elle a fait glisser en même temps qu’elle-même s’agenouille devant moi. Sa bouche se retrouve en face de mon sexe en pleine érection et je n’ai pas besoin de la supplier, elle a déjà commencé une fellation quelque peu maladroite mais aussi fougueuse que notre baiser.

Mes mains n’ont plus rien à enlacer, aussi elles se posent de chaque côté de sa tête, agrippent sa chevelure et lui imprime un rythme en harmonie avec mes coups de reins et ma capacité à résister à cet ouragan.

Une capacité si limitée que rapidement je m’arrache à l’emprise de sa bouche, la repousse en arrière et m’allonge sur elle. Ses jambes se dressent de chaque côté de mes hanches. Son bassin ondule et mon sexe se trouve comme par magie à l’entrée du sien. Un coup de rein et je la pénètre, fermement tandis que de ses mains elle se saisit de nouveau de mon visage, attire ma bouche contre la sienne et m’embarque dans un long baiser aussi frénétique que les mouvements de mes reins.

Nous nous démenons ainsi avec fébrilité, force et vigueur sur la moquette que le boss a choisie en pure laine… Gloire à lui…

Nous copulons avec entrain et bestialité et ce qui devait arriver arrive : ses ahanements s’amplifient, mes coups de boutoirs s’accentuent et dans ces bureaux désertés nous poussons de concert un rugissement de plaisir. Elle car un orgasme semble la submerger comme en témoigne son corps qui parait être entré en vibration. Moi car je me vide en elle à longs traits, le visage crispé. Nous sommes littéralement anéantis par le plaisir et il nous faut de longues minutes de récupération, vautrés l’un à côté de l’autre…
Puis nous nous relevons. Je la regarde. Elle est belle, apaisée.
- Terminons nos travaux respectifs puis nous profiterons de la nuit, lui proposais-je

Sans que nous ne nous concertions nous reprenons nos tâches. Elle dans sa radieuse nudité et moi, probablement un peu ridicule, vêtu de ma seul chemise froissée et imprégnée de sueur.

Une heure plus tard, nous nous sommes retrouvés. Nos tâches étaient terminées. Nous avons refait l’amour, tout en douceur, tout en tendresse, en bénissant cette moquette confortable qui accueille nos ébats dans brulures mal placées.…

Puis nous nous sommes rhabillés…
Il était presque minuit. Je lui ai proposé de diner avec moi, chez moi. De tester mes fameux scallopini al fonghi y Marsala.
Elle m’a souri, a eu l’air un peu triste, désolé et m’a dit :
- Mon mari m’attend…

Puis elle est partie après avoir déposé un tendre baiser sur le coin de ma bouche.

Le lendemain le boss a relu le rapport.
- Tu vois, Justin, quand tu t’appliques tu es capable de bonnes choses. Du bon boulot les gars, a-t-il crié à la cantonade… Ça me plait, c’est couillu, j’adopte…

Un collègue m’a tapé sur l’épaule.
- Désolé de t’avoir imposé ce pensum, mais tu sais, avec ma femme, ça va pas fort… En tous cas bravo, tu as fait le job….
- Pas de lézard, bonhomme… Ça m’a fait plaisir de nous relire… Il faut bien un couillon…

Je pensais à cette femme de ménage dont je n’ai même pas le nom ou le prénom et qui m’a fait passer une si bonne soirée.

Depuis je ne compte pas les heures et au ministère je hante les bureaux, la nuit, au prétexte de dossiers urgents à boucler… Hélas, je ne l’ai jamais revue….
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Histoire de justinsolo

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