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L'inconnu du bus carmin (3/4)

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Lue : 0 fois - Commentaire(s) : 0 - Histoire postée le 08/02/2023

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Sur le chemin du complexe sportif, je me suis longuement demandée s’il avait compris toute la portée de ma déclaration. Morte de honte d’avoir sorti cela sans trembler, je me suis retrouvée à marcher à ses côtés dans un état second. J’ai répondu à ses questions sur ma destination sans même m’en rendre compte.

Arrivés à l’entrée, personne. Même le centre était fermé. Habituée chaque mardi matin à devoir passer par l’entrée de service si la grande porte n’était pas ouverte, nous faisons le tour.

— Vous n’allez pas avoir d’ennuis pour le travail ?
— Non. Ne vous occupez pas de moi, pensez à vous.

Il détourne tous mes essais pour le renvoyer sur son chemin avec une précision de médaillé d’or des jeux olympiques. Je finis par capituler. Nous longeons donc les terrains de foot et de rugby dans un silence absolu, jusqu’au gymnase de badminton… tout aussi fermé que le reste.

— Je ne comprends pas…
— Votre cours n’aurait pas été annulé à cause des grèves, par hasard ?

Sa suggestion m’incite à regarder sur l’intranet de mon lycée. Aucune mention sinon celle de l’absence de la prof d’anglais. Je vérifie mes mails, juste au cas où et y découvre un message relayé par le délégué de classe. Il a été contacté le matin même par le prof de sport pour annuler le cours.

— Je suis désolée, je vous ai amené jusqu’ici pour rien…

A la fois mortifiée de l’avoir fait se déplacer jusqu’à ce lieu isolé pour au final voir tout annulé et légèrement excitée de l’avoir pour moi toute seule. Cette dernière pensée s’agite d’ailleurs beaucoup dans mon esprit tandis qu’il me sourit avec gentillesse.

— Je préfère être là pour rien que l’idée de vous savoir seule après ce qu’il s’est passé ce matin… Vous allez au lycée, je suppose ?
— Même pas… ma prof d’anglais n’est pas là, je n’ai pas cours avant cette après-midi… si toutefois c’est maintenu.

Je soupir de désespoir à l’idée de devoir faire deux autres trajets supplémentaires dans la journée. Mon regard s’attarde sur l’homme à mes côtés, plongé dans une intense réflexion. Une pensée me revient alors en mémoire.

— Pourquoi « Anne » ?

Il sursaute et me fixe avec étonnement et gêne. L’impression que la situation s’inverse entre nous me fait sourire.

— Je… Hmm… Je voulais lui faire croire que je vous connaissais et… vous avez une tête à vous appeler « Anne »… mais… si vous…
— J’aime bien !

Nous reprenons la route en sens inverse pour sortir du complexe sportif. Qu’allais-je faire de ma matinée ?

— J’aimerais vous remercier de m’avoir aidée, mais…
— Un café ! s’esclame-t-il.

Désorientée, je hoche la tête, perplexe. Il semble de plus en plus gêné.

— Comment dois-je vous appeler ?
— Comment aimeriez-vous m’appeler ?

Sa question en réponse me laisse songeuse. Beau brun, fantasme vivant et lit aux draps froissés risquerait de lui faire peur… Un léger rire me secoue les épaules sous un haussement de sourcil curieux de sa part.

— Sébastien.
— Alors nous serons Anne et Sébastien.

Nous nous sourions comme deux imbéciles, sans me douter une seule seconde de la portée de cet échange.

* * *

Une lycéenne avec un homme en costume cravate dans un café un jour de cours… pas étonnant de voir la serveuse foudroyer Sébastien du regard alors qu’il commande un café pour lui et une citronnade pour moi. J’attends qu’elle soit partie assez loin pour donner le fond de ma pensée.

— J’ai l’impression que beaucoup de monde s’inquiète pour moi aujourd’hui…
— Elle fait bien, je pourrais être dangereux.

Le ton sérieux de sa réponse me laisse perplexe. Il semblait réellement le penser, cet idiot !

— Vous venez de me protéger d’un pervers dans le bus !
— Elle n’en sait rien… et…
— Et ?

Il me fixe un long moment sans répondre. Je finis par me trémousser sur ma chaise de malaise. Un léger frisson le sort de sa transe et il sourit en détournant le regard. Je fais la moue.

— Vous avez des choses à vous reprocher, Sébastien ? Marmonné-je, boudeuse.
— Et si c’était le cas ?

Son sourire en coin alors qu’il me lance un regard brûlant me fait perdre le fil de mes pensées. Fort heureusement, la serveuse revient sur cet entrerait et dépose nos boissons sur la table, avant de me tendre un flyer, d’un regard intense. Une fois repartie, je fixe le morceau de papier avec circonspection.

— Ouvre-le, me conseille-t-il.

Dedans, un numéro de téléphone écrit dans un coin avec un mot « S’il te harcèle, appelle-moi ». Je souris. Mon regard se redresse sur un Sébastien impassible qui observe les passants déambuler dehors avant de se reporter sur le bar où la demoiselle me fixe toujours intensément. Je lui fais signe que tout va bien, ce qui sembla la rassurer un peu.

— Parfois, on trouve de la gentillesse là où l’on ne s’attend pas, murmuré-je.

Aucune réponse. Mon sauveur semble perdu encore une fois dans ses pensées. Chagrinée, je veux le lui faire payer et j’essaye de lui écraser le pied du mien, mais je me rate et je caresse sa jambe à la place. Son sursaut est digne d’un dessin animé et il renverse à moitié son café.

— Anne !

Son injonction, mélange de reproche et de gêne, me fait réaliser soudain un élément troublant. Mon cher fantasme vivant serait-il moins insensible qu’il n’en laissait paraître ? Où je me faisais encore un rêve éveillé ?

— Vous ne répondiez pas.

Il lâche un gros soupir et se focalise sur le breuvage encore chaud dans sa tasse. D’un geste rageur, il la récupère et avale ce qui reste dedans d’un coup. Je l’observe avaler d’un regard avide, contemplant sa pomme d’Adam monter et descendre, sensuelle. La gorge d’un homme était si désirable… si seulement je pouvais y poser mes lèvres…

— Ne refaites plus jamais ça.
— Pourquoi ?

Ma question anodine semble le prendre de cours. Je le vois réfléchir à sa réponse comme un cambrioleur face à la combinaison d’un coffre-fort.

— Cela pourrait… donner des idées…

Il s’embourbe. Je le trouve touchant. Il me croit sans doute innocente ? Vierge, oui, mais innocente ? La bonne blague.

— Je suis peut-être au lycée, mais j’ai dix-huit ans. J’ai vu mon premier rapport sexuel à douze ans à cause de mon frère aîné qui n’avait pas verrouillé sa porte alors qu’il recevait sa copine du moment. J’ai commencé à fantasmer sur d’autres personnes l’année d’après. J’ai écris ma première histoire d’adulte dans la foulée. Ignoble, cela va sans dire. Je n’ai peut-être pas eu de petit ami, mais cela ne m’a pas empêchée de découvrir ce que j’aime et ce qui me déplaît.

Sébastien me regarde avec intensité, les bras relâchés, la bouche légèrement ouverte en un « oh » silencieux. Il semble tombé des nues face à un second coffre-fort caché dans le premier. Je finis ma tirage d’un sourire adorable.

— Désolée si j’ai brisé vos rêves de jeune fille innocente… mais si je déteste avoir la main d’un inconnu sur mes fesses sans que je ne l’ai souhaité, je n’ai rien contre certains inconnus… surtout ceux qui accompagnent des jeunes filles à bon port ou qui aident leur prochain.
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Histoire de AnneL

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