Martine (1ère partie)

Une semaine de séminaire sur la gestion des ressources humaines ! Ça ne m’enchantait pas vraiment, mais en même temps, je n’avais pas trop le choix en tant que responsable RH de cette grosse boite. Pendant une semaine, je devais donc aller à 350 km de chez moi. On en avait discuté avec Charline et d’un commun accord, comme elle utilisait la voiture et que je ne me voyais pas faire le trajet en moto tous les jours, on décida de profiter de l’offre du patron de me payer l’hôtel pendant ces 4 nuits.
Je pars donc ce lundi matin au guidon de ma 1250 GS, il est 7h00 et je dois arriver pour midi, ce qui le laisse largement le temps.
J’avale la distance en 3h30 et j’arrive à l’hôtel il est à peine 11h00.
Je me présente à l’accueil et on me donne les clés de la chambre qui se trouve au troisième étage.
C’est une chambre d’hôtel classique, mais de bonne facture, le patron ne s’est pas fichu de moi. C’est propre, douillet, avec un lit King Size et une grande douche. Si j’avais su et si elle avait été en vacances, je serais venu avec ma femme. Je vais prendre une petite douche, puis dans le petit frigo, je trouve une cannette de soda bien fraîche et je m’installe sur le lit avec la télé en attendant l’heure d’aller prendre une collation au resto où on a rendez-vous avec tous les stagiaires.
A midi, je quitte ma chambre pour aller retrouver tout le monde.
Quand j’arrive, je constate qu’il y a déjà quelques personnes.
-Bonjour, je suis Luc.
-Salut, Bertrand.
-Salut, Martine.
-Salut, Eric,
-Salut, Patrick
-Salut Eric aussi !
-Bonjour, je suis Louis, votre conférencier. On attend encore quatre personnes et on passera à table. mais tu peux commander quelque chose si tu le souhaites.
Comme tout le monde avait déjà un verre, je commande à mon tour un cocktail de fruits frais sans alcool.
On discute de tout et de rien, mais surtout pas de travail. Puis, la seule femme du groupe présent s’approche de moi.
-Tu viens d’où ? me demande-t-elle
-De Montbéliard, et toi ?
-De Poitiers. J’ai l’impression de t’avoir déjà rencontré ? dit-elle avec un point d’interrogation dans sa façon de parler.
-Je ne sais pas, c’est le premier séminaire que je fais.
-Tu es déjà venu dans ma région ?
-Non.
-Je ne suis jamais allé à Montbéliard non plus !
Martine est une jolie femme, un peu plus âgée que moi, visiblement. Elle doit approcher la soixantaine, mais très bien entretenue. Svelte, blonde aux cheveux mi-longs et plats, les yeux bleu clair, elle a une jolie poitrine mise en valeur par un décolleté simple mais très évocateur. Sa robe droite lui arrive juste au-dessus des genoux et ses hanches sont mises en valeur par la coupe particulière de son vêtement. Et pour arranger le tout, elle porte des escarpins noirs avec des talons d’environ 10 cm.
Pendant que je détaille mon interlocutrice, elle me parle de l’entreprise dans laquelle elle travaille, puis de sa famille, mais rien ne semble la passionner dans ce qu’elle me dit. Je me mets alors à lui raconter ma vie, ma moto, ma femme et ma boite.
-C’est quoi ta moto ?
-Un trail routier, une BMW 1250 GS.
-Waouh ! C’est gros, ça !
-Non, et ça ne veut rien dire ! dis-je en lui faisant un clin d’oeil.
-Pourquoi tu me dis ça ?
-Oh, comme ça ! Beaucoup aiment dire que les grosses motos sont souvent là pour compenser quelque chose ! Ce n’est pas mon cas, c’est tout ! et j’éclate de rire, ce qui fait rire Martine.
Pendant ce temps, deux autres femmes viennent d’arriver et se mêlent à nous.
-Salut, moi c’est Émilie !
-Salut, Jeanne. Bon, je vous préviens tout de suite, Annie et Laurent ne viendront pas, ils m’ont prévenu hier soir, sans me dire pourquoi !
-Alors, on passe à table, dit Louis. Installez-vous comme vous voulez.
Je m’installe juste au milieu, pour pouvoir communiquer avec le plus de monde. Martine se penche vers moi et me demande :
-Je peux me mettre à côté de toi ?
-Bien sûr ! Pourquoi tu demandes?
-Je ne veux pas m’imposer et si tu voulais quelqu’un en particulier à côté de toi !
-Non, ça me fait plaisir que tu veuilles être à côté de moi !
Elle s’installe alors à ma droite et je sens alors son parfum très sensuel. Un mélange très floral avec un soupçon de patchouli. Je lui en fais le compliment.
-J’adore ton parfum ! Il y a du patchouli dedans !
-Ouiiiii ! Oh, c’est drôle un mec qui fait attention à ça ! Tu me plais bien, toi !
Je ne réponds rien, mais je sens qu’on va bien s’entendre, elle et moi !
Pendant le repas, on discute un peu avec tout le monde pour faire connaissance, on rigole. On échange avec Martine sur pas mal de sujets et on se rend compte qu’on a pas mal d’intérêts communs.
Après le déjeuner, Louis nous emmène dans une salle de réunion attenante au restaurant et nous explique le déroulé de la semaine. C’est ainsi que j’apprends qu’on se retrouvera tous les jours dans cette salle et le midi dans ce restaurant. Ça tombe bien, car c’était pas mal du tout ce midi.
Martine s’est encore assise à côté de moi, mais nous avons été très attentifs et ni elle, ni moi, n’avons vraiment discuté pendant cet après-midi.
Vers 17h00, quand Louis nous indiqua qu’il avait fini pour aujourd’hui, Martine se penche vers moi et me dit :
-Tu as prévu quoi maintenant ?
-Rien de particulier, et toi ?
-J’irai bien me poser à une terrasse de café, ça te dit ?
-Pourquoi pas ?!
Nous partons alors tous les deux après avoir dit au revoir à tous les autres. Nous marchons quelques minutes et trouvons un café plutôt sympa, avec une terrasse sur les bords du Rhône. On s’installe face à face et on discute de tous les sujets, de nos passions, de nos familles.
C’est comme ça que j’apprends que son mariage bat de l’aile et qu’elle est venue au stage pour échapper un peu à cette ambiance tendue. Pas de tromperie entre eux d’après elle, mais elle me fait comprendre qu’il n’y a plus rien entre eux depuis quelques semaines.
Elle me dit aussi qu’elle n’a jamais fait de moto et qu’elle aimerait bien que je lui fasse faire un tour avant qu’on reparte chacun de son côté. Je lui propose de le faire ce soir, mais elle décline l’invitation, prétextant qu’elle est fatiguée. Je pense qu’elle hésite à trop se confier ou qu’elle a peur qu’on aille trop loin dans le partage.
Bref, après avoir discuté pendant deux bonnes heures, on finit par se dire au revoir. Elle me fait la bise et je lui rends en posant ma main droite sur son épaule gauche.
Au moment de partir, je lui demande où elle réside pendant cette semaine.
-Oh, dans un petit hôtel, pas très loin de la salle.
-C’est confortable ?
-Oui, ça va ! C’est pas formidable, mais c’est pas cher, c’est déjà ça !
Je la quitte sur ces quelques paroles, mais j’ai une pointe de regret de la laisser un peu triste.
Une fois dans mon lit, j’appelle Charline et je lui raconte ma journée, Martine y compris.
Elle éclate de rire.
-Tu perds pas de temps, dis-donc !
-Je n’ai rien fait, dis !
-Je sais bien mais ton charme a agi ! Tu es un tombeur mon chéri !
-Je ne sais pas et puis, je me fais peut-être des idées, tout simplement !
-Tu verras bien ! En tout cas, tu as carte blanche ! Elle a l’air malheureuse, tu ne peux pas la laisser comme ça ! Si une bonne baise peut lui faire du bien, c’est bien avec toi que ça doit se faire !
Ainsi, ma femme me laissait coucher avec une autre. C’est aussi pour ça que je l’aime et que je ne la quitterai jamais.
Le lendemain matin, on se retrouve tous dans la salle, mais Martine n’est pas là. Je m’inquiète un peu, vu tout ce qu’on s’est dit la veille. Mais elle finit par arriver en retard. Elle a visiblement eu du mal à retrouver son chemin.
Elle s’installe à côté de moi et me dit qu’elle n’a pas eu de mal à rentrer hier soir, mais que ce trajet lui a fait mélanger les rues avec celles qu’elle devait prendre ce matin.
Elle est un peu plus dissipée ce matin et souvent, elle se tourne vers moi et me parle, sans avoir de sujet particulier. Je vois surtout qu’elle a envie qu’on discute plus et elle me pose surtout des questions sur ma vie personnelle. Elle me demande pour mes enfants, mon travail, mes collègues, mes animaux de compagnie, ma moto.
-Je ne t’ai même pas demandé comment ta femme s’appelle ?
-Charline.
-Et entre vous, tout va bien ?
-Oui, Charline est une femme formidable.
Je l’observe attentivement au moment où je lance cette phrase et je vois qu’il y a un petit éclair de déception dans ses yeux et une petite moue apparaît sur le bord de ses lèvres.
-Tu en as de la chance !
-Merci, mais tu sais, chacun a la chance qu’il peut trouver. Il faut la provoquer surtout ! Et je dis toujours : ‟ qui ne tente rien, n’a rien ! ”
-Oui, tu as raison, mais tu sais, j’ai toujours eu des difficultés à me lancer.
-Luc et Martine, vous devriez écouter, c’est important ce que je dis ! Ce sont les nouveaux textes de loi concernant les RH et il me semble que vous êtes tous les deux concernés par ça !
-Désolé Louis, dit aussitôt Martine.
La matinée se termine dans le calme et Martine a fini par s’arrêter de parler.
A midi, on passe dans la salle de resto et là encore, Martine monopolise la place voisine de la mienne. Aujourd’hui, elle est habillée d’une chemise longue dans les tons verts et d’un collant très moulant noir. Elle porte des tennis aux pieds.
Elle est plus distante pendant le repas, mais finit par me demander si j’accepte de lui faire faire un tour de moto ce soir. Je m’empresse de lui répondre que ce sera vraiment avec plaisir.
L’après-midi a été très intéressante au niveau du séminaire et je ne me suis même pas rendu compte de l’heure quand Louis nous libéra, à 16H45.
Martine me fixe des yeux comme un chat qui a faim. Je rigole et lui dit de me suivre jusqu’à ma chambre d’hôtel.
Arrivé en bas, elle me dit qu’elle m’attend là, mais je lui dit qu’elle peut monter, que je ne vais pas lui sauter dessus.
-Ah bon ? me répond-elle en éclatant de rire
Je ne relève pas et nous montons dans l’ascenseur.
-Dis-donc, c’est sympa cet hôtel !
-Bah, c’est un hôtel, hein, pas de quoi fouetter un chat !
-Ben, tu sais, il est mieux que celui où je suis.
Au moment où nous entrons dans la chambre, je la vois qui s’arrête net quand elle voit le lit et le reste de la chambre.
-Eh ben dis donc ! Tu te fais pas chier ! Elle est super ta chambre d’hôtel !
-C’est vrai qu’elle est bien, mais y’a rien d’exceptionnel !
-Ah ben je peux te dire que je suis dans un hôtel miteux, comparé à ça ! Et tu payes combien sans indiscrétion ?
-J’en sais rien, c’est mon boss qui paye !
-Ah d’accord, tu as trop de la chance ! Moi, je me paye tout moi même ! Du coup, comme au niveau des finances, c’est pas génial parce que Monsieur dépense sans compter !
-Allez, assez de mauvaises ondes ! Viens, on va faire un tour de moto !
-T’es marrant, toi ! J’ai pas de casque !
-J’en ai toujours un second dans le top case ! Allez viens !
On redescend dans le parking et je la sens toute excitée à l’idée de faire un tour.
-Tu vas pas trop vite, hein ?
-Non, t’inquiète ! Et en plus on est en ville, donc !
Je monte en premier, ouvre les cale-pieds et lui explique comment monter à son tour. Elle réussit sans problème.
-Tu vois, tu as des poignées au niveau de la selle. Tu peux aussi t’appuyer contre le top-case, mais c’est pas trop confortable. Et puis, le mieux encore, c’est que tu t’accroches à ma taille.
Martine écoute sans broncher les instructions et au bout d'un moment, je sens qu'elle se colle à moi et ses bras viennent entourer ma taille.