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Soupçons 1

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Lue : 2195 fois - Commentaire(s) : 1 - Histoire postée le 23/08/2019

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Avant de descendre les trois marches pour arriver sur le trottoir,un homme est sorti d'une maison et s'est retourné pour faire un au revoir à la personne qui fermait la porte à clé . J'approchais et, soudain, je tombai en arrêt . La personne, celle qui sortait à son tour, débouchait sous mon nez et partait d'un pas vif au milieu des piétons, sans m'avoir remarqué, cette personne c'était Marie.

Le type a disparu rapidement. Marie marche en sens inverse. Instinctivement je la suis et je me demande ce qu'elle vient faire dans ce quartier, dans cette maison. Et qui est cet homme ? Visiblement Marie et lui quittaient la même maison. Or lui, je ne le connais pas. Mais elle, c'est ma femme... Elle presse le pas, je reste au contact en allongeant la jambe. Où court-elle à cette allure, tortillant de son joli cul, peu gênée dans sa marche par une inhabituelle minijupe. Belle jambe fine. Elle ne se dirige pas vers notre domicile, elle s'en éloigne au contraire.

Marie s'arrête, je me jette derrière une voiture en stationnement. Elle examine les alentours, m'aurait vu si je ne m'étais pas abrité. Elle se tourne en direction d'une fenêtre qui donne sur la rue. D'une main leste, elle soulève une coupe de géranium rouge, son autre main va à la soucoupe. Elle fait demi-tour, passe à côté de la voiture qui me dérobe à sa vue et repart toujours du même pas rapide.

A mon tour, sous la coupe, j'attrape une clé et je reprends ma filature derrière ma femme. Le hasard m'effraie.Elle a de l'avance; arrive avant moi à la maison. Je suis perplexe. Ma femme sort avec un inconnu d'une maison inconnue pour moi. Il y a de quoi s'interroger. Je regarde ma montre, mon étonnement croît : Marie, institutrice, aurait dû travailler à l’école à l'heure où elle quittait l'homme et la maison. En cet instant, normalement, elle devrait ranger ses affaires pour revenir chez nous maintenant seulement. A quel trafic se livre-t-elle ? A-t-elle une aventure ? Je la croyais en conseil de classe ou en formation pédagogique ? Elle pestait contre cette contrariété qui la privait de son mercredi. Je peux tout envisager, le meilleur et le pire.

Je m'inquiète, surtout à cause de cette clé, à cause de sa hâte. Cette clé remise aussi imprudemment sous les fleurs me stupéfie, une clé simple, pas même une clé de sécurité. J'en aurai le coeur net. Pour l'instant j'entre chez nous, chez moi, je rejoins ma femme. Elle a changé de tenue, est redevenue « classique » en peu de temps.

- C'est déjà toi chéri ? Tu rentres tôt aujourd'hui. Alors ce film t'a plu ? Tu vois, il faut savoir utiliser ses r.t.t. pour se distraire. Je suis contente que tu m'aies écoutée.

- Et toi, as-tu passé un bon après-midi au boulot ? Dommage que ton travail ne t'ait pas permis de m'accompagner.

- Ence moment nous sommes sans cesse convoqués. J'aurais tellement aimé voir ce film. On n'a même plus le temps de lever le nez des dossiers des élèves dissipés. J'aurais préféré prendre ma demi-journée et aller au cinéma avec toi au lieu de rester enfermée au bureau. Tu ne m'embrasses pas ?

- Pardon. Je suis distrait, pardon. Tu sens bon. Tu as changé de parfum ?

Marie donne des explications sur le choix des parfums. Cela ne peut plus m'intéresser. Elle parle, elle ment. « Enfermée au travail, débordée par les dossiers ». Je serre la clé dans ma main, je ne rêve pas, cette clé n'est pas tombée du ciel. Clé ordinaire peut-être, mais clé bien dure, bien réelle. Inutile d'en parler à ma menteuse, elle m'embrouillerait.

C'est la première conséquence de l'événement de cet après-midi, je ne lui fais plus confiance. Ma femme... depuis 7 ans... a aujourd'hui une conduite bizarre... pourquoi ? Il y a ce que j'ai vu et sa façon de faire et dire comme si tout allait bien. Comment la croire ? Je ferai exécuter un double de cette clé si facile à trouver et j’irai visiter l’endroit. Peut-être y découvrirai-je la réponse à mes questions. Tout à coup, elle m’annonce qu’elle a des courses à faire.

- Rien de lourd, j’y vais à pied, inutile de te déranger. Tu peux regarder la télé si tu veux. Il y a u match de foot…

Elle est bien renseignée sur les horaires des émissions de télé susceptibles de m’intéresser et de m’aider à rester à la maison. Ca sent le rendez-vous où je serais de trop. Dans le contexte actuel, tant de sollicitude est une invitation à ouvrir l’œil. Qu’elle prenne un peu d’avance, je la suivrai discrètement. Tiens, son mobile sonne, il est rare qu’elle l’oublie. Quelque chose la trouble assez pour qu’elle s’en sépare. En temps ordinaire je laisserais sonner. Oui mais je me demande qui peut l’appeler, est-ce le type de tout à l’heure ? Je décroche, déjà une voix énervée m’empêche de dire « allo ». J’entends :

- Alors Christine, la clé, tu as oublié de la déposer. Hé ! j’en ai besoin, j’ai d’autres clients qui attendent. Vite, ramène-la. Merde alors, un accord est un accord. Tu m’entends ?

ZUT alors. Je coupe la liaison. Le correspondant ne sait pas à qui il a parlé, il n’a pas entendu ma voix. Qui est-il ? Le propriétaire de la clé, évidemment. Il la réclame à la dernière qui l’a possédée, il l’appelle « Christine ». Bizarre. Ils ont un accord ? Elle ne m’en a pas parlé. D’autres clients attendent : donc cette Christine Marie est aussi une cliente qui a donné son téléphone. Pourquoi un pseudo ? Il est trop tard pour la pister. De nouveau le téléphone sonne. Je prends une voix de tête :

- Oui ! coupé par :

- Bon ! T’as compris, je veux la clé ou je raconte tout à ton mari. Il ne va pas aimer. T’as une heure.

- Qu"est-ce que tu racontes; je l’ai déposée à l’endroit convenu.

– Elle n’y est pas, je la veux. Sinon tu paieras mes pertes avec ce que je te dois et tu perdras ton boulot. Fais vite. Tiens, si tu es correcte, j’ai du travail pour toi samedi après-midi. Prends ce qui vient, ne fais pas la difficile. Alors, tu amènes la clé fissa. D’accord ?

- Je la cherche

J’ai imité la voix de Marie, comme j’ai pu. Il a raccroché. On ne discute pas avec ce type ? Il ordonne et il menace ou tend une carotte. J’ai du grain à moudre : Un travail rémunéré, un avoir à perdre, un travail sous condition de rapporter la clé. Que fabrique-t-elle en dehors de ses horaires de classe ? Que pourrait-il me raconter que je n’aimerais pas entendre, ce travail est-il blâmable ? Prostitution ?

Je prends le mobile . Je saute sur mon vélo. Dans la grande surface proche, on me fait un double de la clé. Je suis vite à proximité de la coupe de géranium, ce n’est pas moi qu’on guette, je pose vite la clé à l’endroit voulu et je pédale vite encore. Un peu plus tard, la sonnerie du téléphone résonne dans ma poche.

– Bien. Samedi, 15 heures, même lieu, même gain.

La même voix, le même ton sec et sans réplique.

Marie, que caches-tu à ton mari ? As-tu un secret ? Ne veux-tu plus te confier à moi ?

A 14heures 30, le samedi, j’utilise la clé, j’entre dans la fameuse maison. Du couloir j’entre dans une pièce peu meublée ; un canapé, une table, une chaise. A côté il y a une petite cuisine avec évier, sans cuisinière mais avec un réfrigérateur. A l’intérieur une demi-bouteille de champagne. Et dans le placard suspendu quelques coupes, une boîte de biscuits, des torchons de vaisselle. Il y a le strict minimum. Une porte ouvre sur un cagibi qui contient un seau, un balai, une pelle et un pack d’eau minéral. De retour dans le couloir je me dirige vers un escalier. En haut deux portes donnent sur des chambres vides.Je redescends, sous l’escalier je découvre l’indispensable wc.

J(entends une clé tourne dans la serrure. Je monte me réfugier dans une chambre, porte entrebâillée. J’épie les bruits du bas. Une voix de femme chantonne, c’est Marie. Elle balaie le couloir, tire la chasse d’eau, rentre dans le séjour, trafique dans les deux pièces. J’entends des bruits de verres, des chocs légers. Maintenant elle passe une serpillière. La professeure des écoles vient ici faire le ménage. Je suis abasourdi. Qu’a-t-elle besoin de se livrer à cette activité ? On frappe à la porte . Elle va tranquillement ouvrir.

- Madame. j'ai rendez-vous ici à 16 heures. Etes-vous la personne qui m’attend ?

- Pas vraiment, je suis la femme de ménage. Vous êtes un peu en avance, la personne ne devrait pas tarder. Je termine mon travail et je vous remettrai la clé. Vous savez

- Je la rapporterai à l’endroit convenu.

L'inconnu et ma femme sont dans le séjour. En regardant entre les barreaux, j’ai vu l’homme. Un quinquagénaire assez massif qui examinait avec attention la croupe de ma femme que la jupette mettait en évidence.

– Hum, j'aurais aimé que ce ne soit pas vous la personne, vous êtes très chouette. Qu’est-ce que vous gagnez avec ce boulot ? Dix euros, vingt euros ? Vous valez mieux que ça. Hé, vous voyez ça ? Vous savez ce que c’est ?

- Que oui, c’est un billet de cinquante euros.

– Il est à vous si vous me montrez vos seins et votre petite culotte.

– Monsieur, comment osez-vous ? Je ne me chauffe pas de ce bois-là.

– Ca alors, voilà une boniche difficile. Tiens j’ajoute un billet et tu me sors tes nibards du soutif. Après tu lèveras ta jupe.

– Cent euros, juste pour voir mes seins et ma culotte, c’est tout ? Vous ne touchez pas ? C’est sûr ? Ca demande réflexion. Oui, mais la personne va arriver.

- Encore une raison de plus pour ne pas traîner. Tiens, un billet avant, l’autre quand j’aurai vu. Ca marche ? ,

– Est-ce possible, c’est trop facile. Eh ! bien, voici mes seins, ah celui-là ne veut pas se montrer, attendez, ça vient… là. Vous avez vu ?

- Oh ! Ne remballe pas si vite. Ils sont beaux, bien fournis et fermes. Je les grave dans ma mémoire. La culotte ?

- Il me faut un instant, je referme mon corsage. Voilà, ma jupe est assez haute, vous voyez, c’est une culotte ordinaire, blanche.
– Oui blanche et bien pleine: ce qui m’intéresse ce sont tes jambes, elles sont magnifiques, pourquoi les serrer comme ça ? Je suis assis, tu ne risques rien. Ouvre un peu

- Je dois écarter les cuisses et j’aurai le deuxième billet ? Mais je garde ma culotte.

– Non. Si tu me l’offres, je te l’achète pour cinquante de plus.

– Et après ? Non, il ne faut pas exagérer. Quand je n’aurai plus de protection, vous voudrez un peu plus et plus. Je me contenterai des cent euros. Merci. Maintenant il faut que je me sauve, mon mari m’attend.

– Hélas! Tu es mariée. Le veinard a une reine de beauté. Je te regretterai. Ecoute bien, voilà ma carte de visite. Si tu as envie de te faire 200 euros, rends-moi visite samedi prochain à quinze heures, à cette adresse. Tu sonneras trois coups suivis de trois coups pour que je sache que c’est toi. Evidemment, pour cette somme, je voudrai plus qu’un simple coup d’œil. Laisse-toi tenter, tu ne regretteras pas. Ah ! C’est vrai, la situation est déséquilibrée. Tu n’as rien vu, alors regarde. N’aie pas peur, c’est ma queue ; elle te plaît ?

- Votre sexe !Ciel, ça existe des engins pareils ? Compliments. Je me sauve, on frappe à la porte

- Veux-tu toucher ?

- Au revoir monsieur. Pas le temps.

Marie n’a pas dit non. Elle a été sauvée par l’arrivée de la personne attendue. Elle sort. Une grande blonde entre, va au séjour, en ferme la porte. Je peux m’éclipser sans avoir été remarqué. Si la blonde avait eu plus de retard, que se serait-il passé ? Mon épouse se serait-elle vendue pour deux cents euros supplémentaires ?

Elle a déballé ses nichons, elle a étalé ses jambes, écarté les cuisses pour que le bonhomme puisse se rincer l’œil et deviner la forme de son sexe en observant le pli dans le tissu blanc. Ma femme serait-elle vénale et ce qui s’est passé aujourd’hui, est-ce exceptionnel ou banal pour elle ? Combien d’autres fois, d’autres hommes ont-ils essayé de voir, de toucher et d’utiliser ses charmes ? A-t-elle déjà répondu favorablement à des offres d’argent ou a-t-elle touché des bites émouvantes et a-t-elle succombé à de pareilles tentations.Parce que lorsqu'on touche où s'arrête-t-on? Des hommes auraient vu, touché et utilisé son sexe, ou son cul? Est-ce de cela que le propriétaire a menacé de m’entretenir Et celui-là, qui est-ce, d'où sort-il ?

Exception ou habitude? Marie, ma femme, vend-elle son corps pour de l'argent ? Ira ou n'ira pas au rendez-vous, cette fois; pour la première fois ou pour la xeme fois, se rendra-t-elle au rendez-vous que lui a fixé un individu. La promesse de 200 euros est-elle assez forte pour l'entraîner dans le trafic de son joli physique ou, autrement dit, la somme de 200 euros constitue-t-elle l'appât ordinaire qui la conduit à dévoiler ses appas ?

Des questions se bousculent sous mon crâne de mari déjà en plein désarroi. Avis de tempête. Si elle y va, si c'est une première, Elvire obéira-t-elle à l'attrait des euros ou à l'appel irrésistible de ce truc qu'elle n'a pas eu le temps de toucher ? Pour mémoire je rappelle ce que j'ai entendu depuis mon poste d'observation de l'étage :

( L'homme - Tu n’as rien vu, alors regarde. N’aie pas peur, c’est ma queue ; elle te plaît ?

devant quoi, elle s'est exclamée, comme extasiée :

" Ciel, ça existe ? Compliments. Je me sauve, on frappe à la porte "
-Tu veux toucher ? )

Marie a été empêchée, mais peut-être en a-t-elle conçu une folle envie qui lui a laissé des regrets. Peut-être ne pourra-t-elle pas résister samedi prochain au puissant désir de prendre en main, de toucher et de revoir la chose, de s'amuser avec ce jouet, et d'y goûter.. Et elle devine et sait quel sera le prix à payer; le quinquagénaire a été assez explicite. Il ne se contentera plus de regarder quand elle aura déballé ses lolos, et, pourquoi pas, enlevé sa culotte. Que n'exigera-t-il pas pour le prix ?

Il y a donc tempête dans mon cerveau. Je pense, donc je suppose, donc je souffre. Elle met bien du temps à revenir à la maison. Fait-elle d'autres ménages ou se livre-t-elle ailleurs aux fantaisies d'un autre obsédé sexuel contre monnaie trébuchante ? Le retour de ma femme, plus tard, se fait sans effusion. C'est à peine si je lui demande si elle a passé un bel après-midi et elle se contente de répondre que le samedi les grands magasins sont tellement pleins. Voilà pourquoi elle n'a acheté que quelques articles, qu'elle va ranger à la cuisine. Pourquoi ce bruit de vaisselle ? On ne loge pas les fruits dans les placards.

Chacun est dans ses pensées. Elle, moi : nous nous côtoyons sans échanger. Sans rien dire, comme deux étrangers vivant dans les nuages. Ce soir j'exercerai des représailles. Finis les gâteries et plaisirs du samedi soir, je serai fatigué après le film à la télé. Elle pourra continuer à rêver aux attributs impressionnants du distributeur de billets de cinquante euros.. On devait se rendre chez mes parents demain dimanche. J'annonce que la visite a été annulée. Marie , ne vérifie pas, semble soulagée,

- "Dommage, je regrette" mais alors nous pourrions aller chez mes parents...

J'ai un autre projet, je décline :

- J'ai beaucoup de rangement à faire à la cave. Tu comprends ? Vas-y seule,

- Très bien, mon chéri; j'ai des choses à dire à ma mère et mon père sera à la chasse.

Comme elle se passe facilement de ma compagnie. Me faut-il une preuve supplémentaire : Marie se détache de moi, elle a d'autres centres d'intérêts, d'autres projets auxquels elle est heureuse de se consacrer seule, sans moi. Par exemple se rendre chez un amant où ma présence n'est pas souhaitable, chez un type qui paie pour toucher, chez lequel elle touche de l'argent, pour se laisser toucher la fente de la tirelire.

- Je vais me coucher. Bonne nuit

- Tiens ! Déjà ?

L'épouse s'en fout.

Je pars, sans le bisou du soir. Elle a répondu de la même façon. Chacun vit dans son monde, à mille lieux de celui de l'autre. Je ne dors pas, le sommeil est lent à venir. Très lent. Il faut que je trouve la carte de visite du séducteur. Les choses ne vont pas se passer comme ça. Je dois savoir ce que ma femme me cache, ce qu'elle me prépare? Suis-je cocu ? Le serai-je bientôt? Je me battrai.
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Histoire de Veilleur

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